2.2.5 Les critères d’une juste interprétation à la lumière de l’Esprit Saint

Afin de bien interpréter l’écriture il convient d’être attentif à ce que les « auteurs sacrés » ont voulu signifier. Comme nous le rapporte le Catéchisme de l’Eglise Catholique, le Concile Vatican II s’est particulièrement attaché à développer un argumentaire concernant la juste interprétation de l’Ecriture Sainte qui "doit être lue et interprétée à la lumière du même Esprit qui la fit rédiger" (DV 12).
Le Concile Vatican II indique trois critères pour une interprétation de l'Ecriture conforme à l'Esprit qui l'a inspirée (Cf. DV 12) :

§ 112 : « 1. Porter une grande attention "au contenu et à l'unité de toute l'Ecriture". En effet, aussi différents que soient les livres qui la composent, l'Ecriture est une en raison de l'unité du dessein de Dieu, dont le Christ Jésus est le centre et le cœur, ouvert depuis sa Pâque (Cf. Lc 24,25-27 ; Lc 24,44-46). Le cœur (Cf. Ps 22,15) du Christ désigne la sainte Ecriture qui fait connaître le cœur du Christ. Ce cœur était fermé avant la Passion car l'Ecriture était obscure. Mais l'Ecriture a été ouverte après la Passion, car ceux qui désormais en ont l'intelligence considèrent et discernent de quelle manière les prophéties doivent être interprétées (S. Thomas d'A., Psal. 21,11) ».

§ 113 : « 2. Lire l'Ecriture dans "la Tradition vivante de toute l'Eglise". Selon un adage des Pères, "sacra Scriptura principalius est in corde Ecclesiæ quam in materialibus instrumentis scripta". En effet, l'Eglise porte dans sa Tradition la mémoire vivante de la Parole de Dieu, et c'est l'Esprit Saint qui lui donne l'interprétation spirituelle de l'Ecriture ("... secundum spiritualem sensum quem Spiritus donat Ecclesiæ": Origène, hom. in Lv. 5,5) ».

§ 113 : « 3. Etre attentif "à l'analogie de la foi" (Cf. Rm 12,6). Par "analogie de la foi" nous entendons la cohésion des vérités de la foi entre elles et dans le projet total de la Révélation ».