3.2 Identification des textes bibliques

3.2.1 Indications données par le Catéchisme de l’Eglise Catholique

Le renvoi n° 13, page 534 du Catéchisme de l’Eglise Catholique, en référence au § 2612 où il est fait mention du « second Avènement [du Seigneur] dans la Gloire », nous invite à nous reporter à la totalité du chapitre 13 de l’Evangile de Saint Marc, ainsi qu’au chapitre 21 versets 34 à 36 de l’Evangile de Saint Luc :

§ 2612 : « En Jésus " le Royaume de Dieu est tout proche ", il appelle à la conversion et à la foi mais aussi à la vigilance. Dans la prière, le disciple veille attentif à Celui qui Est et qui Vient dans la mémoire de sa première Venue dans l’humilité de la chair et dans l’espérance de son second Avènement dans la Gloire (Cf. Mc 13 ; Lc 21,34-36). En communion avec leur Maître, la prière des disciples est un combat, et c’est en veillant dans la prière que l’on n’entre pas en tentation (Cf. Lc 22,40.46) ».

Il est bon d’observer toutefois que Lc 21,34-36 concerne exclusivement l’appel à la vigilance (verset 34), la veille et la prière pour tenir debout devant le Fils de l’Homme (verset 36), et non la totalité du texte afférent à la seconde venue du Seigneur. C’est précisément ce que nous indique la Bible de Jérusalem, par les références indiquées des « passages parallèles » signifiant que la totalité de Mc 13 renvoi au découpage suivant chez Mt et Lc :

- Le discours sur la ruine du temple de Mc 13,1-4 correspondant à Mt 24,1-3 et à Lc 21,5-7 (Cf. page 1925 dans la marge),

- Le commencement des douleurs de Mc 13,5-13 correspondant à Mt 24,4-14 et à Lc 21,8-19 (Cf. page 1926 dans la marge),

- L’abomination de la désolation Mc 13,14-23 correspondant à Mt 24,15-25 et à Lc 21,20-24 (Cf. page 1926 dans la marge),

- Le bouleversement cosmique précédant la manifestation Glorieuse du Fils de l’homme de Mc 13,24-27 correspondant à Mt 24,29-31 et à Lc 21,25-27 (Cf. page 1926 dans la marge),

- La parabole du figuier de Mc 13,28-32 correspondant à Mt 24,32-36 et à Lc 21,29-33 (Cf. page 1926 dans la marge),

- L’avènement du Fils de l’homme aussi rapide que l’éclair Mt 24,26-28 correspond uniquement à Lc 17,23-24 (Cf. page 1891 dans la marge), et n’a pas d’équivalent chez Mc,

- La manifestation Glorieuse du Fils de l’homme de Lc 21,27-28 qui est propre à Lc.

Ainsi, nous pouvons conclure que les textes bibliques des Evangiles synoptiques (Mt, Mc, Lc) correspondants à la seconde venue du Seigneur, sont : Mc 13,1-32, Mt 24,1-36, Lc 21,5-33, (Mt 25,31-33.46 étant lié au « Jugement dernier » qui adviendra à « fin du monde », comme l’établissait le renvoi à l’Ecriture du § 1038 du Catéchisme de l’Eglise Catholique, mentionné au § 2.1.5) :

NB : Du fait du caractère dynamique des Saintes Ecritures, Mt 25,31-33 particulièrement, concerne également la « fin des temps » (Cf. § 3.2.2 Classification des textes relatifs à la fin des temps et à la fin du monde).

Nous pouvons également retenir d’autres passages bibliques où la venue du Seigneur est explicitement mentionnée :

1 Th 3,11-13 :

« 11 Que Dieu lui-même, notre Père, et notre Seigneur Jésus aplanissent notre chemin jusqu'à vous.  12 Et vous, que le Seigneur vous fasse croître et abonder dans l'amour que vous avez les uns envers les autres et envers tous, comme nous-mêmes envers vous : 13 qu'il affermisse ainsi vos cœurs irréprochables en sainteté devant Dieu, notre Père, lors de l'Avènement de notre Seigneur Jésus avec tous ses saints ».

Ac 1,9-11 :

« 9 A ces mots, sous leurs regards, il s'éleva, et une nuée le déroba à leurs yeux.  10 Et comme ils étaient là, les yeux fixés au ciel pendant qu'il s'en allait, voici que deux hommes vêtus de blanc se trouvèrent à leurs côtés ; 11 ils leur dirent : Hommes" de Galilée, pourquoi restez-vous ainsi à regarder le ciel ? Celui qui vous a été enlevé, ce même Jésus, viendra comme cela, de la même manière dont vous l'avez vu s'en aller vers le ciel ».

He 9,28 :

« 28 Ainsi le Christ, après s'être offert une seule fois pour enlever les péchés d'un grand nombre, apparaîtra une seconde fois - hors du péché - à ceux qui l'attendent, pour leur donner le salut ».

Col 3,1-4 :

« 1 Du moment donc que vous êtes ressuscités avec le Christ, recherchez les choses d'en haut, là où se trouve le Christ, assis à la droite de Dieu.  2 Songez aux choses d'en haut, non à celles de la terre.  3 Car vous êtes morts, et votre vie est désormais cachée avec le Christ en Dieu : 
quand le Christ sera manifesté, lui qui est votre vie, alors vous aussi vous serez manifestés avec lui pleins de gloire ».

Jn 14,1-4 :

«  1 Que votre cœur ne se trouble pas! Vous croyez en Dieu, croyez aussi en moi.
2 Dans la maison de mon Père, il y a de nombreuses demeures ; sinon, je vous l'aurais dit ;     je vais vous préparer une place.
Et quand je serai allé et que je vous aurai préparé une place, à nouveau je viendrai et je vous prendrai près de moi, afin que, là où je suis, vous aussi, vous soyez.
4 Et du lieu où je vais, vous savez le chemin ».

Concernant cette dernière référence de l’Evangile de Saint Jean, la note ‘j’ page 2042 de la Bible de Jérusalem précise que « Toute l’attente de l’Eglise s’appuie sur cette promesse (Cf. 1 Th 4,16 ; 1 Co 4,5 ; 11,26 ; 16,22 ; Ap 22, 17.20 ; 1 Jn 2,28). 

Lors de l’audience générale du 11 août 1999 par le Saint Père Jean-Paul II intitulée « La vie chrétienne comme chemin vers la pleine communion avec Dieu » s’articulant autour d’Ep 2,1-6 des précisions importantes nous ont données pour l’ensemble de notre sujet, en particulier en ce qui concerne la venue du Christ :

§ 1 : « Après avoir médité sur le but eschatologique de notre existence, c'est-à- dire sur la vie éternelle, nous voulons à présent réfléchir sur le chemin qui conduit à celui-ci. C'est pourquoi nous développons la perspective présentée dans la lettre apostolique Tertio millennio adveniente : « Toute la vie chrétienne est comme un grand pèlerinage vers la maison du Père, dont on retrouve chaque jour l'amour inconditionnel pour toutes les créatures humaines, et en particulier pour le "fils perdu" (Cf. Lc 15,11-32). Ce pèlerinage concerne la vie intérieure de chaque personne, il implique la communauté croyante et enfin inclut l'humanité entière» (n. 49). En réalité, ce que le chrétien vivra un jour en plénitude est déjà en quelque sorte anticipé aujourd'hui. La Pâque du Seigneur est en effet l'inauguration de la vie du monde qui viendra. 

§ 2 : « L'Ancien Testament prépare l'annonce de cette vérité à travers le thème complexe de l'Exode. Le chemin du peuple élu vers la terre promise (Cf. Ex 6,6) est comme une icône magnifique du chemin du chrétien vers la maison du Père. Certes, la différence est fondamentale : tandis que dans l'ancien Exode, la libération était orientée vers la possession de la terre, don provisoire comme toutes les réalités humaines, le nouvel «Exode» consiste dans l'itinéraire vers la maison du Père, dans une perspective à caractère définitif et d'éternité, qui transcende l'histoire humaine et cosmique. La terre promise de l'Ancien Testament fut en effet perdue avec la chute des deux royaumes et l'exil babylonien, à la suite duquel se développa l'idée d'un retour comme nouvel Exode. Toutefois, ce chemin ne se traduisit pas uniquement en un autre établissement de type géographique ou politique, mais s'ouvrit à une vision « eschatologique » qui préludait désormais à la pleine révélation dans le Christ. C'est dans cette direction que vont précisément les images à caractère universel, qui dans le Livre d'Isaïe décrivent le chemin des peuples et de l'histoire vers une nouvelle Jérusalem, centre du monde (Cf. Is 56-66) ».

§ 3 : « Le Nouveau Testament annonce l'accomplissement de cette grande attente, indiquant dans le Christ le Sauveur du monde : « Mais quand vint la plénitude du temps, Dieu envoya son Fils, né d'une femme, né sujet de la Loi, afin de racheter les sujets de la Loi, afin de nous conférer l'adoption filiale » (Ga 4,4-5). A la lumière de cette annonce, la vie présente est déjà placée sous le signe du salut. Celle-ci se réalise dans l'événement de Jésus de Nazareth qui culmine dans la Pâque, mais qui aura sa pleine réalisation dans la «parousie», lors de la dernière venue du Christ ». 
Selon l'apôtre Paul, cet itinéraire de salut qui relie le passé au présent en le projetant dans l'avenir, est le fruit d'un dessein de Dieu, entièrement centré sur le mystère du Christ. Il s'agit du « mystère de sa volonté, selon ce que, dans sa bienveillance, il avait établi en lui pour le réaliser dans la plénitude des temps : c'est-à-dire le dessein de ramener dans le Christ toutes choses, les êtres célestes et les terrestres » (Ep 1, 9-10 ; Cf. Catéchisme de l'Eglise catholique, n. 1042sq).
Dans ce dessein divin, le présent est le temps du « déjà et du pas encore », temps du salut déjà réalisé et du chemin vers sa réalisation parfaite: «au terme de laquelle nous devons parvenir, tous ensemble, à ne faire plus qu'un dans la foi et la connaissance du Fils de Dieu, et à constituer cet homme parfait dans la force de l'âge, qui réalise la plénitude du Christ » (Ep 4,13). 
§ 4 : « La croissance vers une telle perfection dans le Christ et donc vers l'expérience du mystère trinitaire, implique que la Pâque se réalise et ne se célèbre pleinement que dans le royaume eschatologique de Dieu (Cf. Lc 22,16). Mais l'événement de l'incarnation, de la croix et de la résurrection constitue déjà la révélation définitive de Dieu. L'offre de rédemption que cet événement implique s'inscrit dans l'histoire de notre liberté humaine, appelée à répondre à l'appel du salut. La vie chrétienne est participation au mystère pascal, comme chemin de croix et résurrection. Chemin de croix, parce que notre existence est continuellement passée au crible purificateur qui conduit au dépassement du vieux monde marqué par le péché. Chemin de résurrection, parce que, en ressuscitant le Christ, le Père a vaincu le péché, de sorte que, dans le croyant, le «jugement de la croix» devient «justice de Dieu», c'est-à-dire triomphe de sa Vérité et de son Amour sur la perversité du monde ».