5.2.1 La prophétie des Papes de Saint Malachie (1094-1148)

A la page 274 de l’ouvrage intitulé « Les tombeaux des papes romains » de Ferdinand Gregorovius publié en 1859, nous lisons :

 « L’on attribue cette prophétie très populaire à Rome, à Saint Malachie, archevêque d’Armagli [ou Armach], en Irlande (mort en 1148). D’autres croient quelle fut faite à l’époque du conclave de 1590. Arnold Wion la publia le premier dans le « Lignum vitae » (lib. 2,100.40) en 1595 ; il y eut ensuite un très-grand nombre d’éditions sur laquelle on a beaucoup écrit pour ou contre. La prophétie commence à Célestin II et, poursuivant l’énumération des papes, elle arrive par Pie VI à « Peregrinus apostolicus », où l’on a retrouvé son voyage à Vienne et son exil ; pour Pie IX, Crux de cruce, ce que les Romains appliquent aux événements de sa vie ».

Je me suis attaché à vérifier la véracité de ces renseignements par d’autres sources, qui confirment que « Saint Malachie était bien archevêque d’Armach en Irlande » (Cf. page 155 de l’ouvrage « Les lettres de Clément XIV » paru en 1777), l’œuvre magistrale de François Xavier de Feller, en 12 volume, intitulée « Dictionnaire historique ou Histoire abrégée des hommes » de l’édition parue entre 1818 et 1820, dans laquelle nous pouvons lire à la page 63 du tome 6, que Saint Malachie « né à Armach en Irlande, l’an 1094, fut successivement abbé de Benchor, évêque de Connor, et enfin archevêque d’Armach en 1127. Il se démit de son archevêché en 1135, après avoir donné une nouvelle face à son diocèse par son zèle et ses exemples. Il mourut à Clairvaux entre les bras de Saint Bernard son ami, en 1148. On lui attribue des Prophéties sur tous les papes, depuis Célestin II jusqu’à la fin du monde [plus exactement jusqu’à la fin des temps Cf. § 2.1.4] ».

Cette prophétie a vivement été attaquée au cours des siècles, en particulier au 16 ième siècle où ses principaux opposants objectèrent qu’elle fut fabriquée de toutes pièces lors du conclave de 1590, par les partisans du cardinal Simoncelli, qui eurent soin de bien caractériser celui qu’ils voulaient élever au souverain pontificat. Un autre argument en leur faveur, est que Saint Bernard qui a écrit la « Vie de Saint Malachie », et qui a rapporté ses moindres prédictions, ne fait aucune mention de celles-ci.        

En réalité, Saint Malachie vint assister au Concile général du Latran en 1139, sous le pontificat d’Innocent II. C’est à cette époque qu’il écrivit sa prophétie. Son manuscrit, remis à Innocent II, fut oublié dans les archives du Vatican et ne revit le jour qu’en 1595.

 De plus, nous pouvons observer qu’au moment de la publication de la prophétie « beaucoup désiraient la connaître », et ce, avant le Conclave de 1590.

Enfin, il est fort important de souligner l’existence d'un document dont l'authenticité est plus qu'avérée, à savoir, la Vie qu’écrivit Saint Bernard de son contemporain et ami dans laquelle il mentionne expréssement que Saint Malachie avait reçu des dons de prophéties extraordinaires :

Des « Ouvres complètes de Saint Bernard » :

Du « Livre de la Vie de Saint Malachie évêque d'Irlande, par Saint Bernard, Abbé de Clairvaux »

Source : http://www.abbaye-saint- benoit.ch/saints/bernard/tome02/malachie/malachie.htm#_Toc54341126

- extrait du chapitre 29 « Malachie est doué du don de prophétie ; il opère toutes sortes de miracles », pages 64 à 66 :

« En passant par une certaine ville, Malachie aperçut dans la foule qui se pressait à sa rencontre un jeune homme qui avait le plus grand désir de le voir. Il était monté sur une pierre et se dressant sur la pointe des pieds il était tout yeux et tout attention pour le Saint auquel il rappela l'histoire de Zachée (Lc 19,4). Malachie connut, par une révélation du Saint-Esprit, que ce jeune homme était en effet venu pour le voir dans le même esprit et les mêmes pensées qui avaient autrefois conduit Zachée au devant de Jésus ; toutefois il passa devant lui sans en rien montrer, mais le soir, dans l'hôtellerie, il raconta à ses frères comment il avait vu ce jeune homme et ce qu'il prévoyait qui devait lui arriver. Trois jours après, il vint en effet, conduit par un noble de la contrée, qui était son seigneur et qui fit connaître que le plus grand désir de ce jeune homme était qu’il voulût bien le recevoir parmi ses disciples. Mais l'homme de Dieu qui le reconnaissait fort bien répondit : "Il n'est pas nécessaire que personne recommande celui que Dieu même a déjà recommandé", et, le prenant par la main, il le remit à notre cher Abbé Congan, qui lui-même le confia à ses religieux. Ce jeune homme est encore du monde, si je ne me trompe, et il est le premier laïc convers du monastère de Surrey ; et tous ses frères lui rendent le témoignage qu'il mène une vie sainte parmi les religieux qui suivent la règle de Cîteaux. Les disciples de Malachie purent reconnaître en cette occasion, que leur maître était doué du don de prophétie ; ils le purent encore dans une autre circonstance dont nous allons parler.

Un jour, il célébrait les saints mystères, le diacre s'étant approché de lui pour lui rendre les services de son ordre, le prêtre du Seigneur le regarda et poussa un profond soupir, parce qu'il vit qu'il cachait dans son cœur quelque chose de mauvais. Lorsque le Saint Sacrifice fut achevé, il le prit à part et le questionna sur l'état de sa conscience ; celui-ci avoua sans détour qu'il avait été, la nuit précédente, le jouet, des illusions du démon pendant son sommeil. L'homme de Dieu lui imposa une pénitence en lui disant : "Vous n'auriez pas dit remplir les fonctions de votre ordre aujourd'hui, il aurait fallu, par respect pour les choses saintes, vous tenir à l'écart et vous purifier par cet acte d'humilité, afin de revenir plus tard à l'autel, plus digne d'y servir". Une autre fois encore, comme il offrait le Saint Sacrifice et qu'il priait pendant les saints mystères, avec cette sainteté et cette pureté de cœur qui lui était habituelle, le diacre qui le servait vit apparaître une colombe éclatante de lumière qui était entrée par la fenêtre. II était inondé, de la lumière quelle répandait et la basilique tout entière en était éclairée jusque dans ses recoins les plus obscurs. La colombe vole çà et là pendant quelque temps, puis va se poser enfin sur une croix qui était placée en face du célébrant. Le diacre en est frappé d’étonnement ; jamais il n'avait vu lumière si éclatante, et la présence insolite de cette colombe comme il ne s'en voit point sur la terre, le pénètre d'une sorte de frayeur ; il tombe la face dans la poussière ; et, palpitant de crainte, c'est à peine s'il ose se relever même aux moments où les fonctions de son ministère l'exigent. Après la messe, Malachie le prit à part et lui fit promettre sur sa vie, de ne point parler de ce qu'il venait de voir tant qu'il vivrait. Une autre fois, étant à Armagh avec un autre évêque, il se leva au milieu de la nuit et se mit à visiter l’un après l'autre, en priant, toutes les mémoires des saints qui se trouvent en grand nombre dans le cimetière de Saint Patrie, et voilà que tout à coup un de ces autels parut tout en flammes ; tous ses frères virent ce prodige et en furent frappés d'admiration. Mais Malachie, comprenant que c'était le signe des vertus extraordinaires du saint ou des saints dont les corps reposaient sous cet autel, courut, les bras étendus se précipiter dans ces flammes et embrasser cet autel. Que fit-il et qu'éprouva-t-il pendant ce temps-là, personne ne saurait le dire ; mais ce que chacun de ses frères, je crois, a pu très-bien remarquer, c'est que, en sortant de ces flammes, il se montra encore plus embrassé du feu divin qu'il ne l'avait été auparavant.

Je n'en dirai pas davantage sur les nombreux miracles qu'il opéra. Je n'en ai rapporté qu'un très-petit nombre ; encore en ai-je cité beaucoup eu égard au temps présent ; on ne peut point dire en effet, de nos jours, comme le Psalmiste : "Nous ne voyons plus de miracles, et il n'y a plus de prophète (Ps 73,9)". Mais le peu que j'ai rapporté montre quelle fut la sainteté de mon cher Malachie, qui fit tant de miracles quand il s'en faisait si peu ailleurs. En est-il un seul qui se soit fait autrefois, que Malachie n'ait point renouvelé ? Si nous voulons bien passer en revue le peu que je viens de raconter, nous verrons qu'il fut doué du don de prophétie ; qu'il lisait dans les âmes, punissait les méchants, guérissait les malades, changeait les cœurs et ressuscitait les morts. Dieu l'aimait, aussi l'enrichit-il de ses dons et bénit-il toutes ses entreprises ; il le fit grand aux yeux des princes et il le couronna de gloire. Le Seigneur lui a prouvé son amour en le comblant de grâces ; il l'a glorifié par le don des miracles, exalté en abaissant ses ennemis, et lui adonné la couronne de gloire en récompensant ses vertus. Je vous ai montré, Lecteur diligent, dans la vie de Malachie, des œuvres à admirer et des exemples à suivre ; il ne me reste plus maintenant qu'à vous placer sous les yeux ce qui doit dans tout cela faire l'objet de vos espérances ; afin que vous le considériez attentivement, car la fin de tout cela c'est une bonne mort ».

- extraits du chapitre 30 « Malachie prédit l’heure et le lieu de sa mort ; il entreprend un second voyage à Rome pour aller demander une seconde fois le pallium au Souverain Pontife, qui était le Pape Eugène », pages 61 à 69 :

« On lui demanda ; un jour, où il voudrait mourir ; s'il était libre de choisir le lieu de sa mort. - Ses religieux s'étaient adressé à chacun la même question. - Malachie gardait le silence et faisait attendre sa réponse. Mais cédant enfin à leurs instances ; il dit : « Si je meurs en ce pays, je voudrais que ce fût à l'endroit même où repose l'Apôtre de notre nation, afin de ressusciter à ses côtés ; i1 voulait parler de saint Patrie, - mais si je dois mourir en voyage ; et que telle soit la volonté de Dieu ; je préfère mourir à Clairvaux ». Comme on lui demandait ensuite quel jour il voudrait mourir, il répondit : a Le jour même de la solennité des Trépassés ». S'il n'émettait là qu'un simple vœu, il fut exaucé, et si ce fat une prophétie, elle s'accomplit à la lettre ; car il mourut le jour et à l'endroit qu'il avait dit.

Mais rapportons en quelques mots comment et dans quelle occasion il en arriva ainsi. Malachie voyait avec peine que jusqu'alors l'Irlande eût été privée du pallium ; car il était plein de zèle pour les choses saintes et aurait voulu que sa nation les possédât toutes sans exception. En se rappelant donc que le pape Innocent lui avait promis de lui donner le pallium, il ressentit une vive douleur que ce pape fût mort avant qu'il le lui eût envoyé demander. Profitant donc de ce que la chaire de saint Pierre était occupée par le pape Eugène, dont on annonçait le prochain voyage en France, il crut avoir trouvé l'occasion favorable de venir lui faire sa demande. Il pensait qu'un souverain pontife, et particulièrement celui-là, à cause de son ancienne profession, car c'était un enfant de Clairvaux, ne pouvait faire aucune difficulté d'accéder à ses vœux. Il appelle donc les évêques d'Irlande à un concile ; après avoir discutés ensemble pendant trois jours entiers les intérêts du moment, on s'entretint le quatrième jour du projet de demander le pallium. On tomba d'accord sur la nécessité de faire cette demande, pourvu qu'elle fût présentée par un autre que Malachie. Pourtant, comme le voyage était moins long et par conséquent plus facile, personne ne combattit sort projet et sa volonté. Aussi, après la clôture du concile, Malachie se mit en route. Quelques-uns de ses religieux l'accompagnèrent au rivage ; il s'était opposé à ce que tous l'y suivissent. Alors l'un d'eux, nommé Catholique, lui dit d'une voix et avec un visage pleins de larmes : « Hélas ! Vous partez et vous savez dans quelle triste position de tous les jours vous me laissez ; vous n'avez point, pour cela, pitié de moi et vous ne me venez point en aide. Si j'ai mérité de souffrir, quel mal ont fait mes frères qui ne passent presque pas un jour, pas une nuit sans être obligés de veiller sur moi et de prendre soin de moi. » Ces paroles et les larmes dont elles étaient accompagnées, - c'étaient les larmes et les paroles d'un fils, -émurent les entrailles paternelles de Malachie ; embrassant donc ce religieux avec des bras de père, il lui fit le signe de la croix sur la poitrine, en lui disant : « Soyez sûr que vous ne souffrirez aucune atteinte de votre mal que je ne sois de retour ». Or ce religieux était épileptique et était si souvent pris de son mal qu'il n'était pas rare qu'il en ressentit les atteintes plusieurs fois le jour. Or, il y avait déjà six ans qu'il était frappé de cette horrible maladie, mais il en fut complètement guéri à ces paroles de Malachie. Depuis ce moment il n'en flat plus atteint, et sans doute il n'y retombera plus désormais, c'est du moins notre conviction, puisque Malachie ne peut plus retourner dans son pays […].

Au moment où il s'embarqua, dent de ceux qui lui étaient le plus attachés s'approchèrent de lui et lui demandèrent avec confiance de leur promettre quelque chose. « Qu'est-ce, » leur dit-il ? « Nous ne Vous le dirons que si vous promettez d'accéder à nos vœux. » Il le fit « Et bien, dirent-ils, nous vous prions de nous promettre que vous reviendrez sain et sauf en Irlande. «Tous les autres appuyèrent leur demande. Alors lui, réfléchissant en lui-même pendant quelques instants, commença à regretter de s'être lié par une promesse formelle, dont il ne voyait pas le moyen de s’acquitter : Il se trouvait pressé de deux côtés à la fois, par son vœu secret et par sa promesse ; pourtant il crut qu'il devait prendre le parti qui semblait le plus urgent pour le présent, s'en remettant pour le reste aux soins de la divine Providence. Ne voulant donc point les contrister par un refus, il leur promit avec tristesse ce qu'ils lui demandaient et s'embarqua. Mais à peine à moitié route, un vent contraire s'éleva qui ramena le vaisseau au port. Il débarqua et passa la nuit dans une de ses églises : puis, le cœur plein, de joie il rendit grâce à la divine Providence de lui avoir donné le moyen de dégager sa parole. Le lendemain il s'embarqua de nouveau, et arriva en Ecosse, après une heureuse traversée. Trois jours après, il se rendit à un endroit appelé Vert-Étang, qu'il avait fait disposer pour y fonder une abbaye. Il y laissa quelques-uns de ses enfants, nos frères, qu'il avait amenés avec lui pour cela, en nombre suffisant pour former un couvent de moines avec leur abbé, puis il leur fit ses adieux et partit.

A son passage, le roi David vint à sa rencontre ; il le reçut chez lui avec de grands témoignages de joie et le garda plusieurs jours. Après avoir fait bien des choses agréables à Dieu, il se remit en route à travers l'Ecosse. En entrant en Angleterre, il se détourna un peu de sa route pour visiter l'église de Glasgow, où se trouvent des religieux qui mènent la vie canonique et qui lui étaient fort attachés depuis longtemps à cause de sa religion et de son honnêteté. Pendant qu'il était là, on lui amena une femme atteinte d'un cancer, dont la plaie était horrible à voir ; il la guérit, car à peine eut-il aspergé les endroits malades avec de l'eau qu'il avait bénite, que les douleurs disparurent, et le lendemain il restait à peine trace des ulcères de la veille. En quittant cet endroit, il se rendit sur le bord de la mer, mais on refusa de le laisser s'embarquer. Ce fut, je crois, à cause d'un différend qui était survenu entre le souverain Pontife et le roi d'Angleterre, que celui-ci, craignant je ne sais quoi de ce saint homme s'il traversait la mer, ne lui permit point de s'embarquer. D'ailleurs il ne laissait partir aucun évêque pour le continent. Cet empêchement, tout en contrariant les projets de Malachie, servait pourtant ses secrets désirs. Il s'en affligeait sans savoir qu'il contribuerait à l'accomplissement de son veau le plus cher. En effet s'il avait pu effectuer son passage sur le champ, il aurait été obligé de se rendre immédiatement à Clairvaux et d'en repartir aussitôt pour suivre le souverain Pontife qui avait déjà quitté cette abbaye pour se rendre à Rome, dont il ne devait pas être fort éloigné, si même il n'y était déjà arrivé. Ce retard, au contraire, fut cause que le Saint ne passa la mer que pour arriver à Clairvaux à l'époque même où sa très-sainte mort devait avoir lieu ».

- extraits du chapitre 31 « Malachie revient à Clairvaux pour y mourir le jour et l’endroit qu’il avait désiré », pages 70 à 75 :

« Quand il est arrivé chez nous du fond de l'Occident, nous l'avons reçu comme le vrai Soleil levant, venu du haut du ciel pour nous visiter. De quels flots de lumière ce radieux soleil n'a-t-il pas inondé notre cher Clairvaux ! Quel jour de fête pour nous que celui de son arrivée parmi nous ! Ce fut un jour de bonheur que le Seigneur fit luire pour nous, aussi fut-il rempli de joie et d'allégresse. Tout faible et tout chancelant que j'étais, comme je me suis précipité avec ardeur et transport au devant de lui ! Comme je me suis jeté avec bonheur dans ses bras ! et comme j'étais heureux d'étreindre dans les miens cet homme que le ciel m'envoyait comme une grâce. Comme j'avais le visage et le cœur gai, ô mon Père, quand je vous fis entrer dans la demeure de ma mère et dans la chambre de celle qui m'a donné le jour ! Quelles bonnes heures j'ai passées avec vous, mais qu'elles se sont vite écoulées ! Mais lui, quel était-il en arrivant à nous ? Notre saint voyageur montrait à chacun un visage gai et affable, il était pour tous d'une amabilité incroyable. Quel hôte bon et aimable c'était pour nous qu'il venait visiter du bout du monde, non point pour voir chez nous, mais pour nous montrer en lui un autre Salomon ! Enfin, nous avons entendu ses sages paroles, nous avons joui de sa présence et nous l'avons gardé au milieu de nous. Quatre ou cinq jours à peine s'étaient écoulés depuis le commencement de notre bonheur, que, le jour de la fête de saint Luc, évangéliste, après avoir célébré la messe avec sa piété et sa sainteté habituelles, il fut pris de la fièvre et se mit au lit. Nous étions tous aussi malades que lui, A notre bonheur succédait l’inquiétude ; pourtant nos craintes n'étaient point encore extrêmes, parce que de temps en temps la fièvre semblait baisser. Il fallait voir l'empressement de tous mes frères, soit à donner soit à recevoir. C'était pour eux un bonheur de Je voir, mais c'en était un bien plus grand encore de lui rendre quelques services ; l'un et l'autre étaient doux et salutaires. C'étaient pour chacun de nous un acte d'humanité et en même temps un véritable profit, à cause de la grâce que tous nous recevions en échange. Tout le monde était empressé à le servir, plein d'ardeur à préparer ce qui était nécessaire, à aller chercher les médicaments, à tenir prêtes les potions calmantes et à le presser de les prendre. Mais lui disait : «Tout ce que vous faites-là est inutile, néanmoins pour vous être agréable je veux bien me prêter à faire tout ce que vous exigez de moi.» Il savait bien que sa fin approchait,

Comme les religieux qui étaient auprès de lui, le pressaient de prendre ce qu'ils lui offraient, et disaient avec un peu plus d'espoir dans l'âme, qu'il ne fallait point désespérer de la vie et que rien en lui n'annonçait une mort prochaine, il leur répondit: « Il faut que Malachie quitte ce corps cette année même, et, continua-t-il, le jour que j'ai toujours désiré, comme vous le savez, être celui de ma mort, approche. Je sais bien en qui j'ai placé mes espérances et je suis sûr de ne point être frustré dans mon attente, puisque déjà la moitié de mes vœux est accomplie, Celui qui m'a fait la grâce de m'amener ici comme je le désirais, ne peut me refuser de m'y faire trouver la fin que j'ai toujours souhaitée. Pour ce qui est de ce misérable corps, c'est ici qu'il doit reposer ; quant à mon âme, Dieu, qui sauve ceux qui mettent leur espérance en lui, saura pourvoir à son sort. J'espère beaucoup dans le jour où on fait tant de prières pour les morts. » Or, le jour dont il parlait n'était plus éloigné. Cependant il demande qu'on lui fasse les onctions saintes. Tout le couvent allait se mettre en marche pour lui porter l'Extrême-Onction avec solennité, mais lui ne voulut pas permettre qu'on montât jusqu'à sa cellule, (il habitait sur la terrasse qui règne au haut de la maison,) et il descendit à la communauté. Il reçut l'onction sainte et le Viatique au milieu des religieux qui priaient pour lui et après les avoir tous recommandés à Dieu, il regagna sa chambre. Il en était descendu sans être porté, il y remonta de même, tout en disant que la mort était à sa porte. Qui aurait jamais pu croire que cet homme allait mourir ? Dieu et lui seul le savaient. Il n'était point plus pâle qu'à l'ordinaire, et ne semblait pas plus affaibli. Son front n'était point ridé ni ses yeux creusés, ni ses narines contractées, ni ses lèvres serrées, ni ses dents arides, ni son cou amaigri et tiré, ni ses épaules courbées, ni sa chair mourante dans aucun de ses membres. Son corps même avait cette grâce, et son visage cette fraîcheur, que la mort même a respectée. Tel il fut durant sa vie, tel il paraissait après ; on l'aurait cru plutôt vivant que mort.

Jusqu'à ce moment, nous n'avons eu qu'à laisser courir notre plume ; mais arrivé là, elle s'arrête parce que Malachie a terminé sa course. Il est là inanimé et nous le sommes avec lui. D'ailleurs qui est-ce qui court volontiers au-devant de la mort ? Mais surtout quel homme est digne de raconter la tienne ô mon Père ? Qui est-ce qui voudrait en annoncer la nouvelle ? Mais comme nous l'avons aimé dans la vie, nous ne nous séparerons point de lui à la mort. Non, mes Frères, ne laissons pas seul à sa mort celui que nous avons suivi pas à pas dans la vie. Il est venu du fond de l'Ecosse jusqu'ici au-devant de la mort, allons nous aussi et mourons avec lui. Il faut raconter et dépeindre ici le spectacle que nous avons été obligés de voir de nos yeux. La grande tête de tous les saints était arrivée ; mais, comme dit un vieux proverbe : «Un discours à contre temps est comme de la musique dans un deuil (Eccli,. 22,6), » Nous allons donc au chœur, nous chantons malgré nous, nous mêlons nos larmes à nos chants et nos chants à nos larmes ; Malachie ne chantait pas, mais du moins il ne pleurait pas non plus. Pourquoi aurait-il versé des larmes puisqu'il s'approchait de la joie éternelle ? C’est à nous qui restons, que reste le deuil ; Malachie seul était dans un jour de fête, Car ce qu'il ne pouvait faire de corps il le faisait en esprit, selon ce qui est écrit : « C'est la pensée de l'homme qui sera tout occupée à confesser votre gloire, et le souvenir seul de cette pensée sera Même pour lui comme un jour de fête (Ps 75,10) ». L'instrument de son corps se brisait, l'organe de la voix faisait silence en lui, et refusait son service, il ne lui restait donc plus que sa pensée pour célébrer la solennité présente. Et pourquoi ce saint homme qui se trouvait sur le chemin de la grande fête des saints, ne l'aurait-il pas célébrée avec joie ? Il leur paie un tribut qui lui sera bientôt payé à lui-même : car un peu de temps encore à attendre et il sera un des leurs.

Vers le crépuscule du soir, quand déjà toute la solennité du jour était finie pour nous, Malachie s'approchait non pas du crépuscule, mais de l'aurore de la vie. Ne doit-on pas, en effet, appeler aurore le jour qui va poindre et succéder à la nuit ? La fièvre augmentait, une sueur abondante se répandit sur tous ses membres, afin qu'il eût comme passé à travers l'eau et le feu, quand il entrerait dans le lieu du rafraîchissement. Dès lors on commence à désespérer de le sauver ; chacun reconnaît qu'il avait mal jugé de l'état du malade et ne doute plus que Malachie n'ait dit vrai au sujet de sa mort. On nous appelle, nous accourons en toute hâte, et lui, levant les yeux sur les assistants, s'exprime en ces termes : « J'ai vivement désiré manger cette pâque avec vous : grâce à la bonté de Dieu, je ne serai point trompé dans mes désirs » Voyez-vous cet homme plein de sécurité au sein même de la mort et déjà sûr de la vie éternelle avant même d'avoir quitté celle-ci ? Mais il ne faut pas s'étonner qu'il en soit ainsi. En voyant venir la nuit qu'il avait appelée de tous ses vœux, et, derrière ses ombres, déjà le jour poindre à ses yeux, il semble triompher d'elle, insulter à ses ténèbres et s'écrier en quelque sorte: « Je ne dirai plus maintenant : Peut-être les ténèbres de la nuit vont-elles triompher de moi, car cette nuit est pleine de délicieuses clartés pour moi » Puis, nous consolant avec bonté, il nous dit: « Ayez soin de moi et moi, si Dieu m'en fait la grâce, je me souviendrai de vous : Or il me la fera certainement, car j'ai toujours eu foi en Lui et tout est possible à celui qui a la foi. J'ai aimé Dieu et je vous ai aimés or la charité ne peut périr. » Puis levant les yeux au ciel, il continue : « Seigneur Dieu, conservez-les, en votre nom, non-seulement eux, mais encore tous qui se sont à ma voix et par mon ministère consacrés à votre service ». Alors imposant les mains sur chacun de nous, il nous bénit tous et nous ordonne d'aller prendre quelque repos, parce que son heure à lui n'était pas encore venue.
Nous y allons en effet, et nous revenons auprès de lui vers le milieu de la nuit ; car c'est l'heure où on nous a dit que la lumière a lui au milieu des ténèbres. La chambre était remplie de monde ; toute la communauté était présente, sans compter beaucoup d'abbés qui étaient venus se joindre à nous. Pendant qu'il retournait dans la patrie, nous lui faisions cortège en chantant des psaumes, des hymnes et des cantiques spirituels.

Malachie évêque et légat du saint Siège, était dans sa cinquante-quatrième année quand il nous fut enlevé par les anges au jour et à l'endroit qu'il avait choisis et prédits, et s'endormit dans le Seigneur. On peut bien dire en effet qu'il s'endormit, car le calme et la paix que respirait son visage, étaient la preuve du calme et de la paix de sa mort. Tout le monde avait les yeux fixés sur lui, et nul ne put remarquer à quel moment il rendit le dernier soupir. Il était déjà mort qu'on le croyait encore en vie, et il respirait encore que déjà on croyait qu'il n'était plus, tant le passage de l'un à l'autre état fut insensible. C'était toujours la même vie dans la physionomie et la même sérénité sur le visage que s'il eût été endormi ; on aurait dit que la mort, au lieu d'y porter atteinte, les avait plutôt augmentées. Mais s'il n'était pas changé, nous l'étions nous, car en un instant, comme par une sorte d'enchantement, les larmes et les gémissements cessèrent parmi nous, la douleur fit place à la joie et les chants d'allégresse aux lamentations. Cependant on l'enlève de sa couche, pendant que nos voix montent au ciel; des abbés le chargent sur leurs épaules et le portent à la chapelle, La foi et l'amour éclatent en cette circonstance et les choses prennent naturellement le tour qu'elles devaient avoir; tout se passe selon l'ordre et la raison.

En effet, quelle raison pouvait-on avoir de pleurer plus longtemps Malachie, comme si sa mort n'avait point été une mort précieuse, et plutôt un sommeil qu'une mort, le port même de la mort et la porte de la vie ? Malachie, notre ami, dort seulement et moi je verserais des larmes ? Elles ne se justifieraient que par l'usage, non point par la raison. Si Dieu a donné à son serviteur bien-aimé un sommeil, mais un sommeil pendant lequel il se verra naître des enfants qui seront l'héritage du Seigneur et trouvera sa récompense dans le fruit de ses entrailles (Ps 127,6), qu'y a-t-il là qui sollicite nos pleurs. Pourquoi pleurerai-je sur celui qui est enfin sorti de la vallée de larmes ? Il est au comble du bonheur, il triomphe, il entre dans la joie de son Seigneur, et moi je verserais sur lui des larmes ? J'envie son bonheur, mais je ne le lui envie pas.

Cependant on prépare les funérailles ; on offre le saint sacrifice pour lui ; enfin on accomplit tout ce qu'on a la coutume de pratiquer en pareil cas, avec la plus grande dévotion. A l'écart se tenait un enfant ayant un bras paralysé, qui lui nuisait beaucoup plus qu'il ne lui était utile. Quand je m'en aperçus, je lui fis signe de s'approcher, et lui prenant sa main paralysée, je la plaçai sur celle du saint évêque qui lui rendit la vie. Ainsi le don des miracles survivait dans ce mort, et la main d'un mort fut pour cette main morte elle-même, ce que les ossements d'Elisée avaient été pour le corps d'un mort (4 Reg, 13,12). Cet enfant était venu de bien loin avec sa main morte et pendante, mais il la remporta saine et guérie quand il retourna dans son pays. Lorsque toutes les cérémonies d'usage furent terminées, on confia à la terre le corps de Malachie dans la chapelle même de Marie la sainte mère de Dieu, où il aimait à venir prier, l'an de l'incarnation de Notre Seigneur onze cent quarante-huit, le troisième jour de novembre. Mais ce dépôt que vous nous avez confié, ô bon Jésus, vous appartient, ce trésor enfoui chez nous est bien votre trésor. Nous le conservons pour vous le rendre le jour où vous le réclamerez, je vous demande seulement qu'il ne quitte jamais ses hôtes et que nous ne cessions point d'avoir pour chef celui que nous avons eu pour commensal, en attendant que nous régnions tous ensemble lui et nous, avec vous dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il ».

L’ouvrage de Raoul Auclair intitulé « La prophétie des Papes » paru en 1969, reprend le texte latin original du « Lignum vitae » de 1595, dont voici l’introduction :

« Dunensis (episcopus) Sanctus Malachias Hibernus, monachus Bencorensis et archiepiscopus Ardinacensis, cum aliquot annis sedi illi praefuisset, humilitatis causa archiepiscopatu se abdicavit anno circiter Domini 1137, et Dunensi sede contentus, in ea ad finem usque vitae permansit. Obiit anno 1143, die 2 novembris (S.B in ejus vita).

Ad eum extant Epistolae Sancti Bernardi tres, videlicet 315, 316 et 317.

Scripsisse fertur et ipse nonnulla opuscula, de quibus nihil vidi praeter quamdam Prophetiam de Summis Pontificibus ; quae, quia brevis est et nondum, quod sciam, excusa, et a multis desiderata, hic a nobis apposita est ».  

et sa traduction en français faite par mes soins, légèrement différente de celle de Raoul Auclair :

« Saint Malachie, Irlandais, évêque de Down, moine de Bevehor et archevêque d’Arnagh, qui après avoir occupé ce siège plusieurs années, se démit par faiblesse de l’archiépiscopat vers l’an 1137 du Seigneur, et, satisfait du siège de Down, il y demeura jusqu’à la fin de sa vie.     Il mourut le 2 novembre 1143 (d’après la Vie que Saint Bernard écrivit de lui) ».

Saint Bernard lui adressa trois lettres, probablement la 315, 316 et 317.

Lui-même, rapporte-t-on, a écrit quelques opuscules dont je n’ai rien vu hormis certaine Prophéties des Souverains Pontifes. Parce celle-ci est courte, et que je sache, n’a jamais été imprimée et que beaucoup désirent connaître, je la reproduis ici ».

Toutes les devises latines présentées ci-dessous proviennent du texte original du « Lignum vitae » de 1595.

Bien que cela soit ici transparent pour le lecteur, il est à noter, que, pour les devises postérieures à la publication de la prophétie (c'est-à-dire de la 75 ième devise à la 111 ième et dernière devise) les noms des souverains pontifes ont été logiquement attribués à chaque nouveau pontificat, comme l’entendait originellement Saint Malachie, qui ne les connaissait bien évidemment pas au moment de sa rédaction. 

Dans l’édition originale, les devises sont donc accompagnées, jusqu’à la 74 ième, du texte latin présentant le véritable nom du souverain pontife, ainsi que celui qu’il prît sous son pontificat, sans qu’en soient mentionnées les dates de début et de fin.

Pour une meilleure lisibilité et un accès plus aisé au texte, à partir de la 75 ième devise, j’ai opté de proposer une traduction française plutôt que latine, afin que la grande majorité des lecteurs puissent y trouver un profit immédiat.

Voici donc l’ensemble de la « Prophétie des Papes », telle que reproduite de la page 8 à la page 18, en introduction de l’ouvrage de Raoul Auclair, qui rappelons-le, affirme présenter le texte latin du « Lignum vitae » de 1595 (jusqu’à la 74 ièmedevise), auquel j’ai simplement ajouté le terme « devise » après leur numérotation :

« PROPHETIA S. MALACHIÆ de Summis Pontificibus »

- 1 ère devise : « Ex castro Tiberis »                                                   Caelestinus II                                                                                                                           Typhernas

- 2 ième devise : « Inimicus expulsus »                                                Lucius II
(Girardo Caccianemici)
De familia Caccianemica

- 3 ième devise : « Ex magnitudine montis »                                       Eugenius III
Patria Ethruscus oppido
                                                                                                        Montis Magni

- 4 ième devise : « Abbas Suburranus »                                               Anastasius IV
                                                                                                   De  familia Suburra

- 5 ième devise : « De rure albo »                                                        Adrianus IV
Vilis, natus in oppido
Sancti Albani

- 6 ième devise : « Ex tetro carcere »                                                  Victor IV (antipape)
                                                                                                Fuit Cardinalis Sancti Nicolai
in carcere Tulliano

- 7 ième devise : « Via Transtiberina »                                    Calixtus II (antipape)
                                                                                                    Guido Cremensis, Cardinalis
                                                                                                          Stae Mariae Transtiberinae

- 8 ième devise : « De Pannonia Tusciae »                                          Pascalis III (antipape)
Hungarus natione
                                                                                                          Episcopus Cardinalis
                                                                                                                      Tusculanus

- 9 ième devise : « Ex ansere custode »                                               Alexander III
                                                                                                   De familia Paparona                               

- 10 ième devise : « Lux in Ostio »                                                       Lucius III
                                                                                              Lucensis, Card. Ostiensis

- 11 ième devise : « Sus in cribo »                                                        Urbanus III
                                                                                                     (Hubert Crivelli)
Mediolanensis, familia Cribella,
                                                                                                 Quae suem pro armis gestat

- 12 ième devise : « Ensis Laurentii »                                                  Gregorius VIII
                                                                                              Card. Laurentii in Lucina,
                                                                                              Cujus insignia enses falcati

- 13 ième devise : « De schola exiet »                                                  Clemens III
                                                                                                      (Paolo Scolari)
Romanus, domo Scholari

- 14 ième devise : « De rure bovensi »                                                 Caelestinus III
                                                                                                       (Jacinto Bobone)
Familia Bovensi

- 15 ième devise : « Comes signatus »                                                 Innocentius III
                                                                                                    (des comtes de Segni)
Familia Comitum Signiae

- 16 ième devise : « Canonicus ex latere »                                          Honorius III
Familia Sabella, canonicus
S. Joannis lateranensis

- 17 ième devise : « Avis Ostiensis »                                                    Gregorius IX
(des comtes de Segni)
Familia Comitum Signiae
                                                                                         Episcopus Cardinalis Ostiensis

- 18 ième devise : « Leo Sabinus »                                                       Caelestinus IV
Mediolanensis, cujus insignia
                                                                                              leo, Episcopus Card. Sabinus

- 19 ième devise : « Comes Laurentius »                                             Innocentius IV
(S. Fieschi)
Domo Flisca, Comes Lavaniae
                                                                                                Card. Sti Laurentii in Lucina

- 20 ième devise : « Signum Ostiense »                                    Alexander IV
                                                                                                       (Renaldo Segni)
De comitibus Signiae, Episcopus
                                                                                                        Card. Ostiensis

- 21 ième devise : « Jerusalem Campaniae »                                       Urbanus IV
                                                                                              Gallus, Trecensis in Campania,
                                                                                                     Patriarcha Hierusalem

- 22 ième devise : « Draco depressus »                                    Clemens IV
Cujus insignia aquila unguibus
Draconem tenens

- 23 ième devise : « Anguinis vir »                                                       Gregorius X
(Tibaldo Visconti)
Mediolanensis, familia
Vicecomitum, quae anquem pro
                                                                                                          insigni gerit

- 24 ième devise : « Concionator Gallus »                                           Innocentius V
                                                                                                   (Pierre de Tarentaise)
Gallus, Ordinis Praedicatorum

- 25 ième devise : « Bonus Comes »                                                     Adrianus V
                                                                                                   (Ottobono Fieschi)
Ottobonus, familia Flisca
ex Comitibus Lavaniae

- 26 ième devise : « Piscator Thuscus »                                               Joannes XXI
                                                                                                 Antea Joannes Petrus,
Episcopus Card. Tusculanus

- 27 ième devise : « Rosa composita »                                                 Nicolaus III
(Giovanni Orsini)
Familia Ursina, quae rosam
                                                                                         in insegni gerit, dictus compositus

- 28 ième devise : « Ex telonio Liliacaei Martini »                              Martinus IV
Cujus insignia lilia, canonicus
et thesaurarius Sti Martini     
            Turonensis

- 29 ième devise : « Ex rosa Leonina »                                                Honorius IV
(Giacobo Savelli)
Familia Sabella, insignia rosa
a leonibus gestata

- 30 ième devise : « Picus inter escas »                                    Nicolaus IV
                                                                                              Picenus, patria Esculanus

- 31 ième devise : « Ex eremo celsus »                                                Caelestinus V
Vocatus Petrus de Morrone
                                                                                                          Eremita

- 32 ième devise : « Ex undarum benedictione »                                 Bonifacius VIII
                                                                                              Vocatus prius Benedictus
                                                                                          Caetanus, cujus insigna undae

- 33 ième devise : « Concionator pataraeus »                                     Benedictus XI
Qui vocabatur frater Nicolaus,
                                                                                                  Ordinis Praedicatorum

- 34 ième devise : « De Fessis Aquitanicis »                                        Clemens V
Natione Aquitanus, cujus
                                                                                                   Insignia fessae erant

- 35 ième devise : « De sutore osseo »                                                 Joannes XII
                                                                                              Gallus, familia Ossa, sutoris
                                                                                                                filius

- 36 ième devise : « Corvus Schismaticus »                                         Nicolaus V
                                                                                              Qui vocabatur F. Petrus
                                                                                              De Corbario, contra
                                                                                              Joannem XXII antipapa
                                                                                                          Minorita

- 37 ième devise : « Frigidus Abbas »                                                  Benedictus XII
                                                                                              Abbas monasterii Fontis frigidi

 

- 38 ième devise : « De rosa Athrebatensi »                                        Clemens VI
                                                                                              Episcopus Athrebatensi, cujus
                                                                                                         insignia rose

- 39 ième devise : « De montibus Pammachii »                                   Innocentius VI
                                                                                              Card. S.S Joannis et Pauli
                                                                                              T. Pammachii, cujus insignia
                                                                                                      Sex  montes erant

- 40 ième devise : « Gallus Vicecomes »                                              Urbanus V
                                                                                              Nuncius Apostolicus ad
                                                                                              Vicecomites Mediolanenses

- 41 ième devise : « Novus de virgine forti »                                       Gregorius XI
(Pierre de Beaufort)
Qui vocabatur Petrus Belfortis,
                                                                                              Card. Sanctae Mariae Novae

- 42 ième devise : « De cruce apostolica »                                           Clemens VII
                                                                                              Qui fuit Presbyter Cardinalis
                                                                                              S.S XII Apostolorum, cujus
                                                                                                          insignia crux

- 43 ième devise : « Luna Cosmedina »                                               Benedictus XIII
                                                                                              Antea Petrus de Luna, Diaconus
                                                                                                    Card. Sanctae Mariae
                                                                                                            in Cosmedin

- 44 ième devise : « Schisma Barchinonium »                                      Clemens VIII
Antipapa, qui fuit canonicus
                                                                                                        Barchinonensis

 

- 45 ième devise : « De inferno praegnanti »                                       Urbanus VI
                                                                                              (Bartolomeo Prignano)
                                                                                              Neapolitanus Praegnanus, natus
                                                                                              in loco qui dicitur Infernus

- 46 ième devise : « Cubus de mixtione »                                            Bonifacius IX
                                                                                                     (Pietro Tomaselli)
Familia Tomacella, a Genua
                                                                                              Liguriae orta, cujus insignia cubi

- 47 ième devise : « De meliore Sydere »                                             Innocentius VII
                                                                                              Vocatus Cosma de Melioratis,
                                                                                              Sulmonensis cujus insignia Sidus

- 48 ième devise : « Nauta de Ponte nigro »                                        Gregorius XII
                                                                                              Venetus, Commendatarius
                                                                                                  ecclesiae Nigropontis

- 49 ième devise : « Flagellum solis »                                                  Alexander V
                                                                                              Graecus, Archiepiscopus
                                                                                              Mediolanensis, insignia sol

- 50 ième devise : « Cervus Sirenae »                                                  Joannes XXIII
Diaconus Card. Sti Eustachii
                                                                                              Qui cum cervo depingitur,
                                                                                              Bononiae legatus, Neapolitanus

- 51 ième devise : « Corona veli aurei »                                              Martinus V
Familia Colonna, Diaconus
                                                                                              Card. Sti Georgii ad velum aurem

- 52 ième devise : « Lupa coelestina »                                                 Eugenius IV
                                                                                              Venetus, Canonicus Antea
                                                                                                Regularis Caelstinus et
                                                                                                    episcopus Senensis

- 53 ième devise : « Amator crucis »                                                    Felix V
                                                                                        Qui vocabatur Amadaeus, Dux
                                                                                             Sabaudiae, insignia crux

- 54 ième devise : « De modicitate Lunae »                                         Nicolaus V
                                                                                         Lunensis de Sarzana, humilibus
                                                                                                    Parentibus natus

- 55 ième devise : « Bos pascens »                                                       Calixtus III
      (Alph. de Borgia)
Hispanus, cujus insignia bos
           pascens

- 56 ième devise : « De capra et albergo »                                          Pius II
                                                                                              Senensis, qui fuit a secretis
                                                                                              cardinalibus Capranico
                                                                                                     et Albergato

- 57 ième devise : « De Cervo et leone »                                             Paulus II
                                                                                                    Venetus, qui fuit
                                                                                              Commendatarius ecclesiae
                                                                                                Cerviensis et Carninalis
                                                                                                    tituli Sti Marci                 

- 58 ième devise : « Piscator Minorita »                                              Sixtus IV
                                                                                              Piscatoris filius, franciscanus

- 59 ième devise : « Praecursor Siciliae »                                            Innocentius VIII
                                                                                              Qui vocabatur Joannes Baptista
                                                                                                   et vixit in curia Alphonsi
                                                                                                          regis Siciliae

- 60 ième devise : « Bos Albanus in porta »                                         Alexander VI
(Rodrigo Borgia)
                                                                                                   Epis. Card. Albanus
                                                                                                          et Portuensis,
                                                                                                      cujus insignia bos

- 61 ième devise : « De parvo homine »                                               Pius III
                                                                                              (Francisco Piccolomini)
                                                                                         Senensis, familia Piccolominea

- 62 ième devise : « Fructus Jovis juvabit »                                        Julius II
                                                                                           Ligur, ejus insignia quercus,
                                                                                                          Jovis arbor

- 63 ième devise : « De craticula Politiana »                                       Leo X
                                                                                              (Giovanni Medicis)
                                                                                         Filius Laurentii Medicaei,
                                                                                       et scholaris Angeli Politiani

- 64 ième devise : « Leo Florentius »                                                   Adrianus VI
(Hadrien Florentz)
                                                                                          Florentii filius, ejus insignia leo

 

- 65 ième devise : « Flos pilaei aegri »                                     Clemens VII
                                                                                                      (Giulio Medicis)
                                                                                          Florentinus, de domo Medicaea,
                                                                                               ejus insignia pila et lilia

 

- 66 ième devise : « Hiacynthus Medicorum »                                     Paulus III
                                                                                                 (Alexandre Farnèse)
                                                                                               Farnesius qui lilia pro
                                                                                         insignibus gestat et Card. fuit
                                                                                              S.S Cosmae et Damiani

- 67 ième devise : « De corona montana »                                          Julius III
                                                                                         Antea vocatus Joannes Maria
                                                                                              de Monte                   

- 68 ième devise : « Frumentum floccidum »                                       Marcellus II
                                                                                                    (Mercello Cervini)
                                                                                              Cujus insignia cervus
                                                                                          et frumentum, ideo floccidum
                                                                                             quia pauco tempore vixit
                                                                                                          in papatu

- 69 ième devise : « De fide Petri »                                                      Paulus IV
                                                                                                      Antea vocatus
                                                                                              Joannes Petrus Caraffa

- 70 ième devise : « Aesculapii pharmacum »                                      Pius IV
                                                                                                     Antea dictus
                                                                                              Jo. Angelus Medices

- 71 ième devise : « Angelus nemorosus »                                           Pius V
                                                                                       (Michele Ghislieri, de Bosco)
Michael vocatus, natus
                                                                                                   in oppido Boschi

- 72 ième devise : « Medium corpus pilarum »                        Gregorius XIII
                                                                                              Cujus insignia medius Draco,
                                                                                              Card. creatus a Pio IV, qui pila
                                                                                                        in armis gestabat

- 73 ième devise : « Axis in medietate signi »                                      Sixtus V
                                                                                              Qui axem in medio leonis
                                                                                                     in armis gestat

- 74 ième devise : « De rore coeli »                                                      Urbanus VII
                                                                                               Qui fuit Archiepiscopus
                                                                                              Rossanensis in Calabria
                                                                                                 Ubi manna colligitur

- 75 ième devise : « Ex antiquitate Urbis » (De l’ancienneté de la ville)
Grégoire XIV (Nicolas Sfondrato). 5 décembre 1590 - 15 octobre 1591.


De l'ouvrage "Le Grand Monarque selon les prophéties", page 126 :

"La vieille ville, c'est Paris. Grégoire XIV excommunie en 1591 Henri de Bourbon qui est protestant. Ce prince est donc exclu de la vieille ville de Paris, qui lui sera fermée jusqu'en mars 1594. Il se convertira, puis se fera sacrer à Chartres le dimanche 27 février 1594. Paris vaut bien une messe ! dira-t-il".

- 76 ième devise : « Pia civitas in bello » (La cité sainte en guerre).
Innocent IX (Antoine Facchinetti). 29 octobre 1591 - 30 décembre 1591.

De l'ouvrage "Le Grand Monarque selon les prophéties", page 127 :

"Les guerres de religion en France repartent de plus belle et Paris n'est pas en reste ! De nombreux massacres de protestants ont lieu à Paris en 1591".

- 77 ième devise : « Crux romulea » (La Croix de Romulus)
Clément VIII (Hippolyte Aldobrandini). 2 février 1592 - 5 mars 1605.

De l'ouvrage "Le Grand Monarque selon les prophéties", page 127 :

"Clément VIII prend sa croix et se rend en 1593 à l'église Sainte-Marie-Majeure pour obtenir la conversion d'Henri IV. Il parcourt à genoux les stations du chemin de croix".

- 78 ième devise : « Undosus vir » (L’homme aux ondes)
Léon XI (Octave de Médicis). 1 er avril 1605 - 26 avril 1605.

De l'ouvrage "Le Grand Monarque selon les prophéties", page 127 :

"Henri, duc de Bouillon (undosus, en latin), le plus ancien et fidèle compagnon d'Henri IV, alla quérir des fonds en Espagne pour lever une armée contre son ami et son roi. Retranché dans Sedan, il ouvrit les portes de la ville et se fit pardonner sa trahison par le roi Henri IV".

- 79 ième devise : « Gens perversa » (La gent perverse)
Paul V (Camille Borghèse). 16 mai 1605 - 28 janvier 1621.

De l'ouvrage "Le Grand Monarque selon les prophéties", page 127 :

"La gent perverse correspond aux protestants et aux Turcs. Lutte contre les protestants dans une guerre de trente ans, qui s'achèvera par le traité de Westphalie, signé en 1648. De plus, une croisade sera lancée par Paul V en 1620 sans succès contre les Turcs".

- 80 ième devise : « In tribulatione pacis » (Dans la tribulation de la paix)
Grégoire XV (Alexandre Ludovisi). 9 février 1621 - 8 juillet 1623.

De l'ouvrage "Le Grand Monarque selon les prophéties", page 128 :

"Le pontificat de Grégoire XV sera surtout marqué par la possession d'une petite vallée de Lombardie, qui relie le Tyrol au Milanais et qui était alors contrôlée par les Ligues protestantes suisses et des Grisons. Massacre de protestants. Que de tourments militaires pour ce pacifiste que fut le pape Grégoire XV ! ".

- 81 ième devise : « Lilium et Rosa » (Le lis et la rose)
Urbain VIII (Maffeo Barberini). 6 août 1623 - 29 juillet 1644.

De l'ouvrage "Le Grand Monarque selon les prophéties", page 128 :

"Le pape Urbain VIII portera des lys et des roses comme meubles de son blason. La guerre de Trente Ans est engagée entre la France (le lys) et l'Angleterre (la rose)".

- 82 ième devise : « Jucunditas crucis » (Les joies de la croix)
Innocent X (Jean-Baptiste Pamphili). 16 septembre 1644 - 5 janvier 1655.

De l'ouvrage "Le Grand Monarque selon les prophéties", page 128 :

"Sa devise se rapporte directement à son élection, le jour de l'exaltation de la Sainte Croix".

- 83 ième devise : « Montium custos » (Le gardien des montagnes)
Alexandre VII (Fabius Chigi). 7 avril 1655 - 22 mai 1667.

De l'ouvrage "Le Grand Monarque selon les prophéties", page 128 :

"Le 7 novembre 1659, Mazarin et don Luis de Haro, ministre de Phileppe IV, roi d'Espagne, signent le traité des Pyrénées (les montagnes), qui met fin à la guerre entre la France et l'Espagne".

- 84 ième devise : « Sidus olorum » (L’astre des cygnes)
Clément IX (Jules Rospigliosi). 20 juin 1667 - 9 décembre 1669.

De l'ouvrage "Le Grand Monarque selon les prophéties", page 129 :

"Le mot Cygne s'utilise pour désigner des poètes, qui sortent de l'ordinaire. Clément IX a des dons de poète et de musicien remarquables. Il sera aussi témoin de la chute de Candie, qui fit passer le Crête sous la domination ottomane. Le cygne a un rapport avec la mythologie grecque et aux amours de Zeus et Léda, qui conçurent Pollux. Ce dernier se battra contre le géant Talos qui défendait aux étragers d'aborder l'île de Crête. Pollux représente ici les Vénitiens et Talos le sulatan".

- 85 ième devise : « De flumine magno » (Du grand fleuce)
Clément X (Jules Rospigliosi). 20 juin 1667 - 9 décembre 1669.

De l'ouvrage "Le Grand Monarque selon les prophéties", page 129 :

"C'est le fleuve Saint-Laurent qui baigne de ses larges eaux la ville de Québec, érigée en diocèse en 1674, par Clément X".

- 86 ième devise : « Bellua insatiabilis » (La bête insatiable)
Innocent XI (Benoît Odescalchi). 21 septembre 1676 - 12 août 1689.

De l'ouvrage "Le Grand Monarque selon les prophéties", page 129 :

"La "bête insatiable", c'est le roi Louis XIV, qui, dans un esprit de conquête permanente, porta la guerre dans toute la France et dans toute l'Europe pendant près e cinquante ans".

- 87 ième devise : « Paenitentia gloriosa » (La pénitence glorieuse)
Alexandre VIII (Pierre Ottoboni). 6 octobre 1689 - 1 er février 1691.

De l'ouvrage "Le Grand Monarque selon les prophéties", page 129 :

"C'est la glorieuse rentrée des protestants, chassés de France par la révocation de l'Edit de Nantes en 1685, qui rentreront du canton de Vaud vers la France, lorsqu'Alexandre VIII montera sur le trône de Saint Pierre".

- 88 ième devise : « Rastrum in porta » (Le râteau à la porte)
Innocent XII (Antoine Pignatelli). 12 juillet 1691 - 27 septembre 1700.

De l'ouvrage "Le Grand Monarque selon les prophéties", page 130 :

"La Porte ou Sublime-porte était la cour du Sultan. L'armée ottomane sera arrêtée sous les murs de Vienne par le bon "coup de râteau" de Jean III Sobieski, en 1683. A la paix de Karlowitz en 1699, les Ottomans lui restituèrent la Podolie et l'Ukraine".

- 89 ième devise : « Flores circumdati » (Des fleurs tout autour)
Clément XI (François Albani). 23 novembre 1700 - 19 mars 1721.

De l'ouvrage "Le Grand Monarque selon les prophéties", page 130 :

"Les royaumes de France et d'Espagne (les fleurs, par analogie aux fleurs de Lys) sont encerclés par leurs ennemis européens".

- 90 ième devise : « De bona religione » (De la bonne religion)
Innocent XIII (Michel-Ange Conti). 8 mai 1721 - 7 mars 1724.

De l'ouvrage "Le Grand Monarque selon les prophéties", page 130 :

"Innocent XIII était le huitième pape appartenant à la famille romaine des Conti".

- 91 ième devise : « Miles in bello » (Les soldats en guerre)
Benoît XIII (Vincent Orsini). 29 mai 1724 - 21 février 1730.

De l'ouvrage "Le Grand Monarque selon les prophéties", page 130 :

"Ce pape est issu d'une grande famille de militaires, les Orsini. C'est aussi la guerre de Succession d'Autriche et la guerre de Succession de Pologne. Cela fait beaucoup de soldats en guerre".

- 92 ième devise : « Columna excelsa » (La colonne élevée)
Clément XII (Laurent Corsini). 12 juillet 1730 - 8 février 1740.

De l'ouvrage "Le Grand Monarque selon les prophéties", page 131 :

"C'est une référence aux colonnes du temple maçonnique et au puissant mouvement de la Franc-Maçonnerie. Ce mouvement, d'origine anglaise, prend naissance en France en 1732".

- 93 ième devise : « Animal rurale » (L’animal des champs)
Benoît XIV (Prosper Lambertini). 20 août 1740 - 3 mai 1758.

De l'ouvrage "Le Grand Monarque selon les prophéties", page 131 :

"C'est le boeuf des armes de Stanislas Leszcybski, roi de Pologne, dont la fille épousera le roi Louis XV".

- 94 ième devise : « Rosa Umbriae » (La rose de l’Ombrie)
Clément XIII (Charles Rezzonico). 6 juillet 1758 - 2 février 1769.

De l'ouvrage "Le Grand Monarque selon les prophéties", page 131 :

"Le mot Rezzo signifie ombrage en italien et c'est le début du nom de famille (Rezzonico) de Clément XIII. Ce dernier avait été gouverneur de Rieti en Ombrie avant d'être nommé cardinal de Padoue".

- 95 ième devise : « Ursus velox » (L’ours rapide)
Clément XIV (Laurent Ganganelli). 19 mai 1769 - 22 septembre 1774.

De l'ouvrage "Le Grand Monarque selon les prophéties", page 131 :

"L'ours, c'est la Russie, qui s'appellera U.R.S.S (URSUS) un jour et qui, déjà à cette époque, veut s'étendre partout où le pourra. Il faut lire le testament de Pierre le Grand, laissé à sa fille. Ce document, qui est appelé "plan de domination européenne", a été publié par Gaston Bouthoul dans son livre "L'art de la politique", édité par Seghers en 1980. Ce texte aurait pu être écrit par Lénine, Staline ou Trotsky en 1918. Les russes n'ont pas changé".

- 96 ième devise : « Peregrinus apostolicus » (Le voyageur apostolique)
Pie VI (Angelo Braschi). 15 février 1775 - 29 août 1699.

De l'ouvrage "Le Grand Monarque selon les prophéties", page 132 :

"Le pape Pie VI fut un grand voyageur et joua les bons apôtres à Vienne en 1782 auprès de l'empereur d'Allemagne Joseph II".

- 97 ième devise : « Aquila rapax » (L’aigle ravisseur)
Pie VII (Barnabé Chiaramonti). 14 mars 1800 - 20 août 1823.

De l'ouvrage "Le Grand Monarque selon les prophéties", page 132 :

"C'est Napoléon Bonaparte qui fera enlever le pape Pie VII à Rome, le 3 juillet 1809, à 3 h du matin".

- 98 ième devise : « Canis et coluber » (Chien et serpent)
Léon XII (Annibal della Ganga). 28 septembre 1823 - 10 février 1829.

 

De l'ouvrage "Le Grand Monarque selon les prophéties", page 132 :

"Léon XII sera un véritable chien de garde face aux Carbonari, révolutionnaires italiens, représentés par le serpent antique".

- 99 ième devise : « Vir religious » (Un homme religieux)
Pie VIII (François-Xavier Castiglioni). 31 mars 1829 - 30 novembre 1830.

De l'ouvrage "Le Grand Monarque selon les prophéties", page 132 :

"Pie VIII s'occupera essentiellement des affaires religieuses pendant son court pontificat".

- 100 ième devise : « De balneis Etruriae (De Balnes en Etrurie ou des bains d’Etrurie)
Grégoire XVI (Mauro Capellari). 2 février 1831 - 1 er juin 1846.

De l'ouvrage "Le Grand Monarque selon les prophéties", page 132 :

"Le pape Grégoire XVI faisait partie de l'ordre des Camaldules, dont le siège avait été fixé à Balnes en Toscane. Il créa le musée étrusque au Vatican".

 

- 101 ième devise : « Crux de Cruce » (La Croix de la Croix)
Pie IX (Jean Mastaï). 16 juin 1846 - 7 février 1878.

De l'ouvrage "Le Grand Monarque selon les prophéties", page 133 :

"Le pape Pie IX portera sur son blason : de gueules à la croix d'argent. C'est aussi la croix qu'il devra porter, au sujet de deux membres de la maison de Savoie, Charles-Albert et son fils Victor-Emmanuel. Ce dernier sera le fossoyeur du pouvoir temporel du pape. Les ducs de Savoie ont aussi une croix dans leurs armes".

 

- 102 ième devise : « Lumen in Caelo » - (Lumière dans le Ciel)
Léon XIII (Joachim Pecci). 20 février 1878 - 20 juillet 1903.

De l'ouvrage "Le Grand Monarque selon les prophéties", page 133 :

"Les armes de ce pape ont, parmi d'autres meubles, une comète. En 1879, naissance d'Albert Einstein, qui applique l'hypothèse des quanta lumineux".

 

- 103 ième devise : « Ignis ardens » - (Feu ardent)
Pie X (Joseph Sarto). 4 août 1903 - 20 août 1914.

De l'ouvrage "Le Grand Monarque selon les prophéties", page 133 :

"Le passage de la comète de Halley en mai 1910 annonce la première Guerre mondiale, guerre de 1914-1918. Feu ardent ! et quel feu...".

 

- 104 ième devise : « Religio depopulata » (Religion en ruine)
Benoît XV (Jacques della Chiesa). 3 septembre 1914 - 22 janvier 1922.

De l'ouvrage "Le Grand Monarque selon les prophéties", page 133 :

"La guerre de 1914-1918 et la Guerre civile en Russie, issue de la Révolution russe (1917-1921) feront plus de 20 millions de morts".

 

- 105 ième devise : « Fides intrepida » (Foi intrépide)
Pie XI (Achille Ratti). 6 février 1922 - 10 février 1939.

De l'ouvrage "Le Grand Monarque selon les prophéties", page 134 :

"Courage et foi intrépide marquent le pontificat de Pie XI, qui est un pape missionnaire".

 

- 106 ième devise : « Pastor angelicus » (Pasteur Angélique)
Pie XII (Eugenio Pacelli). 2 mars 1939 - 9 octobre 1958.

De l'ouvrage "Le Grand Monarque selon les prophéties", page 134 :

"C'est un des plus grands papes de la chrétienté. D'abord un peu austère, il était d'une bonté légendaire et d'un courage exemplaire. Il fut un pasteur messager et visionnaire. On le voit souvent, paraît-il, avec son corps [spiritalisé] au Vatican".

 

- 107 ième devise : « Pastor et Nauta » (Pasteur et le Nautonier, c'est à dire Matelot)
Jean XXIII (Angelo Roncalli). 28 octobre 1958 - 3 juin 1963.

 

- 108 ième devise : « Flos Florum » (Fleur des fleurs)
Paul VI (Jean-Baptiste Montini). 21 juin 1963 - 6 août 1978.

 

- 109 ième devise : « De Medietate Lunae » (De la moitié de la Lune)
Jean-Paul I er (Albino Luciani). 26 août 1978 - 28 septembre 1978.

De l'ouvrage "Le Grand Monarque selon les prophéties", pages 136 et 137 :

"Albino Luciani [...] sera le premier pape depuis 1099, à ne pas être couronné. Il mourra subitement dans la nuit du 28 septembre 1978, dans des circonstances très troubles. Le cardinal Villot refusera de faire pratiquer une autopsie pour des raions évidentes : sa mort n'est pas naturelle.

Son pontificat aura duré 33 jours, pontificat le plus bref des trois derniers siècles.

Des bruits ont couru qu'il avait été empoisonné à la digitaline. Il était cardiaque et prenait chaque soir des gouttes pour son coeur. Il aurait été facile de remplacer sa dose de gouttes habituelles par une autre dose mortelle.

Son agonie, paraît-il, a été particulièrement atroce, puisqu'il ne pouvait ni appeler ni bouger, ses appartements auraient même été verrouillés de l'extérieur.

Nostradamus nous éclaire tout à fait sur sa mort violente, qu'il a vu il y a quatre siècles, dans la Centurie IV, quatrain 11 :

Celuy qu'aura couvert de la grande cappe,

Sera induict à quelque cas patrer :

Les douze rouges viendront souiller la nappe,

Soubz meurtre, meurtre se viendra perpétrer".

Devise des armoieries de Jean-Paul 1 er : "Humilité".

Celui que l'on aura élu pape mettra son nez dans quelques dossiers pas très propres concernant les affaires financières de la banque Ambrosiano du Vatican. Douze cardinaux (douze rouges) tremperont dans le complot d'assassinat. Les draps seront souillés (de sang et de vomissures). Derrière ce meurtre, il s'en cachera un autre : c'est celui de Georgio Ambrosioli, directeur de la banque Ambrosiano, qui sera assassiné par les membres de la loge P2".

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- 110 ième devise : « De Labore Solis » (Du travail du Soleil)
Jean-Paul II (Karol Wojtyla). 16 octobre 1978 - 2 avril 2005.


Le soleil se lève à l'Est. Nous le savons le Saint Père Jean-Paul II, Karol Wojtyla est né le 18 mai 1920 à Wadowice en Pologne.

C'est le Pape dont le Pontificat est lumineux comme le Soleil dont les rayons ont atteint toutes les parties du monde éclairant les âmes de chaque nation.

- 111 ième (et dernière) devise : « Gloria Olivae » (La Gloire de l’Olive)
Benoît XVI (Joseph Ratzinger). 19 avril 2005 - 28 février 2013.

 

Benoît XVI, le premier Pape de la fin des temps, le temps où Israël est dispersé au sein des nations dites païennes selon Lc 21,24.

En correspondance avec de nombreuses autres prophéties, notons tout de suite que la prophétie des Papes de Saint Malachie correspond parfaitement en particulier à celle de Garabandal, où nous était annoncé qu’après le Saint Père Jean XXIII il ne resterait que trois papes et qu’ensuite adviendrait la fin des temps. En effet, le Saint Père Benoît XVI est le premier Pape de la fin des temps, entendu qu'il succède bien à Paul VI, Jean-Paul I er et Jean-Paul II, soit effectivement trois souverains pontifes.

C'est bien ce que Notre Seigneur confirmait à Jnsr à la suite de l'élection du Saint-Père Benoît XVI le 17 mai 2005, en ces termes :

Du quatrième fascicule des « Messages depuis le secret de Marie » :

- extrait du message « Avec Dieu, traversez la tempête » donné le 17 mai 2005, page 31 :

« Ne jugez pas le fils que Dieu a mis à la place de Pierre. Son autorité vient du choix du Père, du Fils et de l’Esprit Saint. Si Mon Église doit subir une crise, votre Pape, Benoît XVI, la subira avec elle. Il est trop tôt pour vous informer de la cause.

Ce que Je peux vous dire, c’est d’être toujours unis à Mon Église. La Tête de Mon Église, c’est Moi, Son Chef spirituel et éternel, Jésus-Christ. Et Mon Vicaire, élu sur votre Terre, votre Pape Benoît XVI, à qui Je vous demande de lui accorder votre entière Confiance. Il est bien le Pape de votre temps qui s’engage, avec vous tous, vers la Fin des Temps ».

De l'ouvrage « Témoignage de Dieu à Ses petites âmes - 2 ° partie » :

- extrait du message « Veillez et priez, l'Heure est proche » donné le 29 mars 2008, page 94 :

« Ô Mon Pape, garde ta Foi intacte avec tout ce que Je te donne. Et parcours encore ce chemin qui te reste en ne changeant aucune Loi que J’ai mise en ton cœur car tu es le dernier Abraham. Et que Je viendrai bientôt te ravir en Mon Ciel de Gloire avec tous Mes enfants appelés. La Terre et le Ciel seront le même Paradis. Vous verrez ce que Dieu vous réserve dans Son Amour et Sa Toute-Puissance infinis ».


Benoît XVI, Gloria Olivae

Premier symbolisme

Dans toute la tradition biblique, le symbole de l’olivier désigne particulièrement Israël et le rameau d'olivier symbolyse la paix.

La devise "Gloriae Olivae" (La Gloire de l'Olive) se situe donc dans la perspective de la restauration d'Israël, par la réintégration du Peuple élu au Corps mystique du Christ qu'est l'Eglise.(Cf. ci-dessous confirmation dans la Sainte Ecriture en Rm 11,1-32).

La question qui s'impose alors est de savoir si cela s'accomplira sous le pontificat du Saint Père Benoît XVI ou sous celui de son successeur appelé Pierre le Romain dans la prophétie de Saint Malachie, qui n'est pas à confondre avec le Saint Pontife annoncé par les prophéties, qui serait de sang français.

Deuxième symbolisme

Durant le pontificat du Saint Père Benoît XVI, l'Eglise du Christ, à l'instar de Son Maître et Seigneur, vivra son agonie au Jardin des oliviers, pour montrer qu'Elle sera pressée et broyée comme l'olive au pressoir.

Voici les deux principales interprétations que l'on peut associer sans grand risque d'erreur à la 111 ième et dernière devise de la prophétie des Papes de Saint Malachie.

Rm 11,1-32 :

« 1 Je demande donc : Dieu aurait-il rejeté son peuple ? Certes non! Ne suis-je pas moi-même Israélite, de la race d'Abraham, de la tribu de Benjamin? Dieu n'a pas rejeté le peuple que d'avance il a discerné. Ou bien ignorez-vous ce que dit l'Ecriture à propos d'Elie, quand il s'entretient avec Dieu pour accuser Israël : 3 Seigneur, ils ont tué tes prophètes, rasé tes autels, et moi je suis resté seul et ils en veulent à ma vie! 4 Eh bien, que lui répond l'oracle divin? Je me suis réservé 7.000 hommes qui n'ont pas fléchi le genou devant Baal. 5 Ainsi pareillement aujourd'hui il subsiste un reste, élu par grâce. 6 Mais si c'est par grâce, ce n'est plus en raison des oeuvres; autrement la grâce n'est plus grâce. 7 Que conclure? Ce que recherche Israël, il ne l'a pas atteint; mais ceux-là l'ont atteint qui ont été élus. Les autres, ils ont été endurcis, 8 selon le mot de l'Ecriture: Dieu leur a donné un esprit de torpeur: ils n'ont pas d'yeux pour voir, d'oreilles pour entendre jusqu'à ce jour. 9 David dit aussi: Que leur table soit un piège, un lacet, une cause de chute, et leur serve de salaire! 10 Que leurs yeux s'enténèbrent pour ne point voir, et fais-leur sans arrêt courber le dos!11 Je demande donc: serait-ce pour une vraie chute qu'ils ont bronché? Certes non! Mais leur faux pas a procuré le salut aux païens, afin que leur propre jalousie en fût excitée. 12 Et si leur faux pas a fait la richesse du monde et leur amoindrissement la richesse des païens, que ne fera pas leur totalité ! 13 Or je vous le dis à vous, les païens, je suis bien l'apôtre des païens et j'honore mon ministère,  14 mais c'est avec l'espoir d'exciter la jalousie de ceux de mon sang et d'en sauver quelques-uns. 15 Car si leur mise à l'écart fut une réconciliation pour le monde, que sera leur admission, sinon une résurrection d'entre les morts ?16 Or si les prémices sont saintes, toute la pâte aussi ; et si la racine est sainte, les branches aussi. 17 Mais si quelques-unes des branches ont été coupées tandis que toi, sauvageon d'olivier tu as été greffé parmi elles pour bénéficier avec elles de la sève de l'olivier,  18 ne va pas te glorifier aux dépens des branches. Ou si tu veux te glorifier, ce n'est pas toi qui portes la racine, c'est la racine qui te porte. 19 Tu diras: On a coupé des branches, pour que, moi, je fusse greffé. 20 Fort bien. Elles ont été coupées pour leur incrédulité, et c'est la foi qui te fait tenir. Ne t'enorgueillis pas; crains plutôt. 21 Car si Dieu n'a pas épargné les branches naturelles, prends garde qu'il ne t'épargne pas davantage. 22 Considère donc la bonté et la sévérité de Dieu : sévérité envers ceux qui sont tombés, et envers toi bonté, pourvu que tu demeures en cette bonté ; autrement tu seras retranché toi aussi. 23 Et eux, s'ils ne demeurent pas dans l'incrédulité, ils seront greffés : Dieu est bien assez puissant pour les greffer à nouveau.24 En effet, si toi tu as été retranché de l'olivier sauvage auquel tu appartenais par nature, et greffé, contre nature, sur un olivier franc, combien plus eux, les branches naturelles, seront-ils greffés sur leur propre olivier ! 25 Car je ne veux pas, frères, vous laisser ignorer ce mystère, de peur que vous ne vous complaisiez en votre sagesse : une partie d'Israël s'est endurcie jusqu'à ce que soit entrée la totalité des païens, 26 et ainsi tout Israël sera sauvé, comme il est écrit : De Sion viendra le Libérateur, il ôtera les impiétés du milieu de Jacob. 27 Et voici quelle sera mon alliance avec eux lorsque j'enlèverai leurs péchés. 28 Ennemis, il est vrai, selon l'Evangile, à cause de vous, ils sont, selon l'Election, chéris à cause de leurs pères. 29 Car les dons et l'appel de Dieu sont sans repentance.30 En effet, de même que jadis vous avez désobéi à Dieu et qu'au temps présent vous avez obtenu miséricorde grâce à leur désobéissance, 31 eux de même au temps présent ont désobéi grâce à la miséricorde exercée envers vous, afin qu'eux aussi ils obtiennent au temps présent miséricorde. 32 Car Dieu a enfermé tous les hommes dans la désobéissance pour faire à tous miséricorde ».

 

PIERRE LE ROMAIN

Enfin, voici le texte latin de la prophétie des Papes selon l’édition de 1595 concernant Pierre le Romain, successeur du Saint Père Benoît XVI :

« In persecutione extrema Sacrae Romanae Ecclesiae sedebit Petrus Romanus qui pascet oves in multis tribulationibus ; quibus transactis, civitas septicollis diruetur ; et Judex tremendus judicabit populum »

et sa traduction en français faite par mes soins : « Lors de la dernière persécution de la Sainte Eglise Romaine, siègera Pierre le Romain, qui fera paître les brebis au milieu de grandes tribulations ; lorsqu’elles arriveront à leur terme, la ville des sept collines [c'est-à-dire Rome] sera détruite, et le Juge redoutable jugera le peuple ».

Pierre le Romain n'est pas à confondre avec le Grand Pape de sang français, cousin éloigné du Grand Monarque, comme évoqué au début de cette section.

Il ne sera pas cardinal ; ce sera un religieux qui aura été persécuté par son ordre et aura la fermeté de Sixte-Quint (1550-1590), moins la dureté, selon les révélations d'une âme privilégiée en 1865.

La prophétie de Saint Vincent Ferrier (15 ième siècle) annonce en particulier que ce pontife régnera 6 ans et demi, qu'il gouvernera le monde avec une grande sainteté. Il rendra son âme à Dieu trois ans après son retour de Jérusalem (c'est à dire trois ans après son retour de la septième et dernière Croisade).

Il est important de noter que le fait qu'il soit appelé "Pierre le Romain" n'induit pas nécessairement qu'il soit romain et donc italien.

Pour ma part, il apparaît clairement qu'un des successeurs de "Pierre le Romain" sera rétabli à Rome dans ses prérogatives de pontife universel, lorsque le monde entier connaîtra les grandes tribulations qui sont annoncées, alors que le siège apostolique sera vacant pendant une année, toujours selon la prophétie de Saint Vincent Ferrier (15 ième siècle).

Durant la période de vacance du siège apostolique il devrait en effet se produire un schisme au sein de l'Eglise de Dieu à l'occasion de l'élection du pape, parce qu'il s'en créera plusieurs, selon le bienheureux Bernard de Bustis (15 ième siècle).

D'après Soeur Catherine Filljung (1860-1915), après que le nouveau pape aura été regulièrement élu, les Allemands et les Italiens en susciteront un autre et l'on reverra ce scandale sans exemple depuis le Moyen âge. Le siège de Pierre sera disputé au pontife légitime par un anti-ape [...] entre les deux papes, il sera très facile de reconnaître le vrai : les bons chrétiens ne pourront s'y tromper.

 

LE PAPE FRANCOIS CORRESPOND BIEN A LA FIGURE DE PIERRE LE ROMAIN DANS LA PROPHETIE DES PAPES DE SAINT MALACHIE

 

 

Afin de confirmer et de conforter la thèse selon laquelle le Pape François correspondrait bien à la figure de Pierre le Romain dans la prophétie des Papes de Saint Malachie, je voudrai souligner les deux aspects fondamentaux suivants :

1°) Démission du Saint Père Benoit XVI le 28 février 2013 le jour de la Saint Romain comme fêté dans le Martyrologe Romain,

2°) Le Cardinal Jorge Mario Bergoglio a été élu Pape le mercredi 13 mars 2013, et a choisi le nom de François, jour où le Martyrologe Romain fête le nom d'un Saint Abbé de Salerne en 1080 dont le nom est Pierre II (en lien avec Pierre le Romain).

 

NB : En Sg 11,20 est écrit que Dieu a « tout réglé avec mesure, nombre et poids », donc il est évident que le nombre de Souverains Pontifes qui doivent de succéder depuis l'origine de cette prophétie, correspond bien au temps fixé par Dieu symbolisé par la 111 ième devise qui indique l'unité de Dieu dans Sa Très Sainte Trinité et marque le passage entre le monde ancien et le monde nouveau du Règne glorieux du Christ annoncé en Ap 20,1-6 pour l'ultime période actuelle de cette fin des temps, qui n'est pas à confondre avec la fin du monde comme nous l'avons dit à plusieurs reprises, qui elle adviendra après cette ère de paix qui s'en vient, pour le Jugement dernier.

 

Vidéos :

La fumée blanche en direct

Habemus Papam

L'élection du Pape François en images

Le pape a gardé son blason d’archevêque. Seule la mitre a évolué pour évoquer la Tiarre pontificale. Il porte l'emblème des jésuites : le soleil et les lettres IHS, monogramme de Jésus, qui signifient aussi « Jésus Sauveur des Hommes » (Iesus Hominum Salvator). Gloire et passion - couleur rouge, clous et croix - se confondent : le soleil évoque à la fois la victoire du Seigneur dans sa Passion et l’eucharistie.
Le bleu de l’écusson et l'étoile symbolisent la vierge Marie ; la fleur de nard évoque Saint Joseph, patron de l'Eglise universelle, représenté avec une branche de cette fleur dans l’iconographie hispanique.
La devise du pape, « miserando atque eligendo » : (pardonant et faisant élection), se référé à l’Homélie de Bède le vénérable sur la vocation de Saint Matthieu : « Vidit ergo Iesus publicanum, et quia miserando atque eligendo vidit, ait illi : Sequere me ! » : Jésus vit un publicain, et parce qu 'il le vit dans un regard qui pardonne et qui élit, il lui dit : Suis-moi ! Le blason du Pape François est tout un programme de foi et vie chrétienne.

 

Pour l'héraldique des souverains pontifes : http://www.heraldique-europeenne.org/Accueil.htm

Autres liens sur la prophétie des Papes de Saint Malachie : http://acoeuretacris.centerblog.net/6583176-propheties-predictions-saint-malachie

 

Compléments liés à la 111 ième devise concernant le Saint Père Benoît XVI

 

Sources : http://www.vatican.va/holy_father/benedict_xvi/elezione/stemma-benedict-xvi_fr.html

Le Blason
du Pape Benoît XVI

 

 

Dès l'époque du Moyen-Age, les blasons devinrent d'usage commun pour les guerriers et pour la noblesse, ce qui donna lieu au développement d'un langage bien défini qui réglemente et décrit l'héraldique civile. De manière parallèle, s'est également formée pour le clergé une héraldique ecclésiastique. Celle-ci suit les règles de l'héraldique civile pour la composition et la définition de l'écu, mais elle y place autour des symboles et des insignes à caractère ecclésiastique et religieux, selon les degrés de l'Ordre sacré, de la juridiction et de la dignité. Depuis au moins huit siècles la tradition est que les Papes possèdent eux aussi un blason personnel, en plus des symboles propres au Siège apostolique. A la Renaissance, et au cours des siècles suivants, on avait en particulier l'habitude de décorer avec le blason du Souverain Pontife régnant toutes les oeuvres importantes qu'il avait faites exécuter. Des blasons de Papes apparaissent en effet dans les oeuvres d'architecture, dans des publications, dans des décrets et des documents à caractères variés.

Les Papes adoptaient souvent le blason de leur famille, s'il existait, ou bien ils composaient un écu avec des symboles qui indiquaient leur idéal de vie, ou une référence à des faits ou des expériences passées, ou bien encore à des éléments liés au programme de leur pontificat. Ils apportaient parfois quelques variantes au blason qu'ils avaient adopté en tant qu'Evêques. Le Cardinal Joseph Ratzinger, élu Pape sous le nom de Benoît XVI, a lui aussi choisi un blason riche de symbolismes et de significations, pour transmettre à l'histoire sa personnalité et son Pontificat.

Un blason, comme on le sait, est composé d'un écu, qui porte plusieurs symboles significatifs, et est entouré d'éléments qui indiquent la dignité, le degré, le titre, la juridiction, etc. L'écu adopté par le Pape Benoît XVI a une composition très simple:  il est du type à calice, qui est la forme la plus couramment utilisée dans l'héraldique ecclésiastique (l'autre forme est celle à tête de cheval, comme l'adopta Paul VI). A l'intérieur, variant la composition par rapport à son écu de Cardinal, l'écu du Pape Benoît XVI est devenu, de rouge, chapé d'or. En effet, le champ principal qui est rouge contient deux champs latéraux dans les angles supérieurs, à la la façon d'une "chape", qui sont d'or. La "chape" est un symbole religieux. Celle-ci indique un idéal tiré de la spiritualité monastique, et plus précisément de la spiritualité bénédictine. Divers Ordres et Congrégations religieuses ont adopté la forme "chapée" dans leur blason, comme par exemple les Carmes et les Dominicains, même si ces derniers l'utilisaient dans une symbologie plus primitive que celle qui est la leur actuellement. Benoît XIII, Pietro Francesco Orsini (1724-1730), de l'Ordre des Prêcheurs, adopta le "chef dominicain", qui est blanc avec une chape noire.

L'écu du Pape Benoît XVI contient des symboles qu'il avait déjà introduits dans son blason en tant qu'Archevêque de Munich et Freising, puis comme Cardinal. Cependant, dans la nouvelle composition ceux-ci sont disposés de façon différente. Le champ principal du blason se trouve au centre et est de couleur rouge. Dans cet endroit le plus noble de l'écu on trouve une grande coquille d'or, qui possède un triple symbolisme. Elle a tout d'abord une signification théologique:  elle veut rappeler la légende attribué à saint Augustin qui, ayant rencontré un jeune garçon sur une plage qui cherchait avec un coquillage à mettre toute l'eau de la mer dans un trou de sable, lui demanda ce qu'il faisait. Celui-ci lui expliqua sa vaine tentative, et Augustin comprit la référence à son effort inutile de chercher à faire entrer Dieu, qui est infini, dans l'esprit humain limité. La légende possède un symbolisme spirituel évident; elle invite à connaître Dieu, tout en restant humbles en raison de nos capacités humaines inadaptées, en puisant à l'intarissable enseignement théologique. En outre, la coquille est utilisée depuis des siècles pour représenter le pèlerin:  un symbolisme que Benoît XVI désire conserver vivant, en suivant les traces de Jean-Paul II, pèlerin inlassable dans toutes les partie du monde. La chasuble qu'il a utilisée lors de la liturgie solennelle du début de son Pontificat, dimanche 24 avril, portait de façon évidente le dessin d'une grande coquille. Celle-ci est également le symbole présent dans le blason de l'antique monastère de Schotten, près de Regensburg (Ratisbonne), en Bavière, dont Joseph Ratzinger se sent spirituellement très proche.

Dans la partie de l'écu appelée "chape", se trouvent également deux symboles issus de la tradition de la Bavière, que Joseph Ratzinger, devenu Archevêque de Munich et Freising en 1977, avait introduits dans son blason archiépiscopal. Dans le canton dextre de l'écu (c'est-à-dire à gauche de celui qui regarde) se trouve une tête de Maure au naturel (c'est-à-dire de couleur brune), dont les lèvres, la couronne et le collier sont rouges. C'est l'antique symbole du diocèse de Freising, né au VII siècle, devenu archidiocèse métropolitain avec le nom de Munich et Freising en 1818, après le concordat entre Pie VII et le Roi Maximilien Joseph de Bavière (5 juin 1817). La tête de Maure n'est pas rare dans l'héraldique européenne. Elle apparaît aujourd'hui encore dans de nombreux blasons de la Sardaigne et de la Corse, ainsi que dans divers blasons de familles nobles. Sur le blason du Pape Pie VII, Barnaba Gregorio Chiaramonti (1800-1823) apparaissaient également trois têtes de Maures. Mais, dans l'héraldique italienne, le Maure porte en général autour de la tête un bandeau blanc qui indique l'esclave libéré et il n'est pas couronné, alors qu'il l'est dans l'héraldique allemande. Dans la tradition bavaroise, la tête de Maure apparaît en effet très souvent, et elle est appelée caput ethiopicum, ou Maure de Freising.

Dans le canton senestre de la chape, apparaît un ours, de couleur brune (au naturel), qui porte un bât sur son dos. Une antique tradition raconte comment le premier Evêque de Freising, saint Corbinien (né vers 680 à Chartres, France, et mort le 8 septembre 730), s'étant mis en voyage pour se rendre à Rome à cheval, alors qu'il traversait une forêt fut attaqué par un ours qui dévora sa monture. Il réussit cependant non seulement à adoucir l'ours, mais à le charger de ses bagages, se faisant accompagner par lui jusqu'à Rome. C'est pourquoi l'ours est représenté avec un bât sur le dos. L'interprétation aisée de cette symbolique considère l'ours domestiqué par la grâce de Dieu comme l'Evêque de Freising lui-même, et elle voit généralement dans le bât le poids de l'épiscopat qu'il porte.

L'écu du blason papal peut donc être décrit ("blasonné"), selon le langage héraldique, de la manière suivante:  "De rouge, chapé d'or, à la coquille du même; la chape dextre à la tête de maure au naturel, à la couronne et au collier rouge; la chape senestre à l'ours au naturel, lampassé et chargé d'un bât rouge croisé de noir".

L'écu porte en son sein - comme nous l'avons décrit - les symboles liés à la personne qui s'en pare, à ses idéaux, à ses traditions, à ses programmes de vie et aux principes qui l'inspirent et qui le guident. Les divers symboles du degré, de la dignité et de la juridiction de l'individu apparaissent en revanche autour de l'écu. La tradition est, depuis des temps immémoriaux, que le Souverain Pontife porte sur son blason, autour de l'écu, les deux clefs "décussées" (c'est-à-dire croisées en forme de croix de saint André), l'une d'or et l'autre d'argent:  elles sont interprétées par plusieurs auteurs comme les symboles du pouvoir spirituel et du pouvoir temporel. Elles apparaissent derrière l'écu, ou au-dessus de celui-ci, s'affirmant avec une certaine évidence. L'Evangile de Matthieu rapporte que le Christ dit à Pierre:  "Je te donnerai les clefs du Royaume des Cieux:  quoi que tu lies sur la terre, ce sera tenu dans les cieux pour lié, et quoi que tu délies sur la terre, ce sera tenu dans les cieux pour délié" (16, 19). Les clefs sont donc le symbole typique du pouvoir donné par le Christ à saint Pierre et à ses successeurs. C'est pourquoi elles apparaissent à juste titre dans chaque blason papal.

Dans l'héraldique civile on peut toujours voir, au dessus de l'écu, un couvre-chef, en général une couronne. Dans l'héraldique ecclésiastique apparaît aussi un couvre-chef, bien sûr de type ecclésiastique. Dans le cas du Souverain Pontife, une "tiare" apparaît dès les temps les plus anciens. Au début, celle-ci était une sorte de "toque" fermée. En 1130 elle fut accompagnée par une couronne, symbole de souveraineté sur les Etats de l'Eglise. Boniface VIII, en 1301, ajouta une deuxième couronne, au temps du conflit avec Philippe le Bel, pour signifier son autorité spirituelle au dessus de l'autorité civile. Ce fut Benoît XII qui, en 1342, ajouta une troisième couronne pour symboliser l'autorité morale du Pape sur tous les monarques civils, et réaffirmer la possession d'Avignon. Avec le temps, perdant ses significations à caractère temporel, la tiare d'argent et les trois couronnes d'or sont restées pour représenter les trois pouvoirs du Souverain Pontife:  d'Ordre sacré, de Juridiction et de Magistère. Au cours des derniers siècles, les Papes utilisèrent la tiare lors des Messes pontificales solennelles, et en particulier le jour du "couronnement", au début de leur pontificat. Paul VI utilisa pour cette fonction une tiare précieuse qui lui avait été offerte par le diocèse de Milan, comme celui-ci l'avait déjà fait pour Pie XI, mais il la destina ensuite à des oeuvres de charité et c'est alors que commença l'usage courant d'une simple "mitre" (ou "mitria"), qui est parfois rendue plus précieuse grâce à des décorations ou des pierres précieuses. Il garda cependant la "tiare" avec les clefs décussées comme symbole du Siège apostolique.

Aujourd'hui, à juste titre, la cérémonie avec laquelle le Souverain Pontife inaugure de manière solennelle son Pontificat ne s'appelle plus "couronnement", comme on le disait par le passé. En effet, la pleine juridiction du Pape commence au moment de son acceptation à l'élection faite par les Cardinaux en Conclave et non par un couronnement, comme pour les monarques civils. C'est pourquoi cette cérémonie est simplement appelée début solennel de son Ministère pétrinien, comme cela a été le cas pour Benoît XVI, le 24 avril dernier.

Le Saint-Père Benoît XVI a décidé de ne plus mettre la tiare dans son blason pontifical, mais de n'y placer qu'une simple mitre, qui n'est donc pas surmontée par une petite sphère et par une croix comme l'était la tiare. La mitre pontificale représentée dans son blason, en souvenir des symbolismes de la tiare, est d'argent et porte trois bandeaux d'or (les trois pouvoirs susmentionnés d'Ordre, de Juridiction et de Magistère), reliés verticalement entre eux au centre pour indiquer leur unité dans la même personne.

Un symbole entièrement nouveau dans le blason du Pape Benoît XVI est en revanche la présence du "pallium". Ce n'est pas la tradition, tout au moins récemment, que les Souverains Pontifes le fassent figurer dans leur blason. Toutefois, le pallium est l'insigne liturgique typique du Souverain Pontife et il apparaît très souvent dans d'anciennes représentations papales. Il indique sa charge de pasteur du troupeau qui lui a été confié par le Christ. Au cours des premiers siècles les Papes utilisaient une véritable peau d'agneau posée sur l'épaule. Puis apparut l'usage d'un ruban de laine blanche, tissée en pure laine d'agneaux élevés dans ce but. Le ruban portait plusieurs croix, qui lors des premiers siècles étaient noires, ou parfois rouges. Au IV siècle le pallium était déjà un insigne liturgique spécifique et typique du Pape. L'usage que le Pape confère le pallium aux archevêques métropolitains commença au VI siècle. L'obligation de la part de ceux-ci de demander à ce que leur soit imposé le pallium après leur nomination est attestée dès le IX siècle. Dans la célèbre série iconographique des médaillons représentant le portrait de tous les Papes de l'histoire située dans la Basilique Saint-Paul (bien que les traits des Papes les plus anciens soient idéalisés), de très nombreux Souverains Pontifes sont représentés avec le pallium, en particulier tous ceux qui vécurent entre le V et le XIV siècle. Le pallium est donc le symbole non seulement de la juridiction papale, mais également le signe explicite et fraternel du partage de cette juridiction avec les Archevêques métropolitains et, à travers ceux-ci, avec leurs Evêques suffragants. Il est donc le signe visible de la collégialité et de la subsidiarité. Plusieurs Patriarches orientaux utilisent eux aussi une forme très ancienne, très semblable au pallium, appelée omophorion.

Dans l'héraldique en général, tant civile qu'ecclésiastique (en particulier dans les grades inférieurs) l'usage est de placer au-dessous de l'écu un ruban, ou cartouche, qui porte une devise. Celui-ci présente, en un seul ou en quelques mots, un idéal ou un programme de vie. Dans le blason archiépiscopal et cardinalice du Cardinal Joseph Ratzinger apparaissait la devise:  "Cooperatores Veritatis". Celle-ci reste son aspiration et son programme personnel, mais elle n'apparaît pas dans le blason papal, selon la tradition commune des blasons des Souverains Pontifes des derniers siècles. Nous nous rappelons tous que Jean-Paul II citait souvent la devise "Totus Tuus", bien qu'elle ne figurât pas dans son blason papal. L'absence d'une devise dans le blason du Pape ne signifie pas un manque de programme, mais signifie en revanche une ouverture sans exclusion à tous les idéaux qui dérivent de la foi, de l'espérance et de la charité.

 

 

Mgr Andrea Cordero Lanza di Montezemolo
Nonce apostolique

 

Copyright 2005 © L'Osservatore Romano

 

Source : http://www.30giorni.it/fr/articolo.asp?id=8949


« In te , Domine, speravi; non confundar in aeternum »

Benoît XVI a cité la devise de son prédécesseur Benoît XV pour exprimer son « humble abandon entre les mains de la Providence de Dieu » et son « adhésion totale et confiante au Christ »

par Andrea Riccardi

 

In te , Domine, speravi; non confundar in aeternum! Telle était la devise de Benoît XV, pape de 1914 à 1922, devise qu’il avait tirée du psaume 70 (71). Le nouveau pape Benoît XVI l’a faite sienne lorsqu’il a présenté – c’est l’expression qu’il a employée – «quelques aspects» de son programme de gouvernement. Ces mots se réfèrent évidemment au message qu’il a adressé aux cardinaux le lendemain de son élection, toujours dans la chapelle Sixtine, le 20 avril dernier. Benoît XVI a cité la devise de son prédécesseur pour exprimer son «humble abandon entre les mains de la Providence de Dieu» et son «adhésion totale et confiante au Christ». Il s’agit d’une interprétation biblique qui était aussi celle de son prédécesseur Benoît XV; et l’on pourrait bien appliquer à ce dernier les mots prononcés par Joseph Ratzinger au cours de l’homélie par laquelle il a inauguré son ministère pétrinien, le 24 avril dernier: «ne pas faire ma volonté, ne pas poursuivre mes idées, mais, avec toute l’Église, me mettre à l’écoute de la parole et de la volonté du Seigneur, et me laisser guider par lui, de manière que ce soit lui-même qui guide l’Église en cette heure de notre histoire».
Dans le cas de Giacomo della Chiesa [Benoît XV], le souhait de «ne jamais être confondu» s’est concrétisé en un regard  attentif à reconnaître dans la réalité les choses pour ce qu’elles sont. Giacomo Della Chiesa était un homme extrêmement lucide et rationnel, un travailleur extraordinaire, capable de simplifier la complexité, attentif aux problèmes historiques des peuples, connaisseur de la grande politique, avec les qualités de l’homme de commandement. Aristocrate génois, conservateur prudent et courageux, il était sensible à la piété populaire et disponible pour toute rencontre. Il était en même temps habitué à fréquenter les élites: on pourrait rappeler son affectueuse amitié avec les membres de la famille de Habsbourg. Benoît XV a voulu introduire ordre et fraternité dans une Église secouée par l’animosité de la querelle sur le modernisme. Il a imposé une paix intérieure pour fermer une parenthèse dont l’introversion lui paraissait excessive et pour redonner un élan apostolique et missionnaire à l’Église. C’est pour cela qu’il a accéléré la promulgation, en 1917, du nouveau Codex iuris canonici. Il a relancé le mouvement catholique organisé, y compris dans ses expressions politiques (il suffit de penser à la naissance en Italie du Parti Populaire de don Sturzo en 1919). Les structures de l’Action catholique, si chère à Pie XI, n’ont pas été mises en place par ce dernier, mais par Benoît XV qui a fait resurgir un mouvement catholique laïque de masse. En outre, le Pape génois a donné, pour ainsi dire, une structure organique au rapport de l’Église catholique avec l’Orient en fondant la Congrégation pour les Églises orientales et différents instituts qui lui étaient liés. Vu le peu de temps qu’il a régné, il a fait beaucoup de choses et laissé une marque profonde.
Benoît XV – et c’est peut-être la raison de sa gloire terrestre – a été pleinement à la hauteur de son temps. Au cours de son bref pontificat ont eu lieu la Première Guerre mondiale (avec ses séquelles de rancœurs nationalistes), l’écroulement des quatre empires de l’Europe continentale (l’empire allemand, l’empire ottoman, celui des tsars et celui des Habsbourg), le génocide des Arméniens et d’autres chrétiens, y compris de nombreux catholiques. L’époque de Benoît XV a été marquée par la révolution bolchevique, mais aussi par la virulence de nationalismes exaspérés. Benoît XV a eu pour contemporains des personnages comme Lénine et Wilson avec lesquels il a dû se mesurer, et pas seulement dans la compétition indirecte pour la notoriété publique.
Benoît XV est considéré comme “le Pape de la paix”. Cette réputation lui vient de ce qu’il s’est constamment élevé contre la guerre. Son magistère est en effet marqué par une série de condamnations de la Grande Guerre, définie successivement comme «spectacle monstrueux», «épouvantable fléau», «horrible carnage», «suicide de l’Europe civile», «tragédie de la démence humaine», pour arriver à l’ «inutile massacre» de l’appel de paix adressé par le Pape aux gouvernements belligérants en 1917. Cette inflexible condamnation de la Première Guerre mondiale n’entendait pas innover sur le plan théologique la doctrine de l’Église à propos des faits de guerre, mais exprimait avant tout la répulsion humaine et chrétienne devant un événement désastreux, porteur de sang et de deuils. Dans une Europe traversée par les fureurs guerrières et le déferlement des chauvinismes, la définition de la guerre comme «inutile massacre» a valu à Benoît XV l’aversion de toutes les classes dirigeantes des pays engagés dans le conflit. Sur l’un ou l’autre front, de nombreux dirigeants catholiques ont eux-mêmes rejeté les demandes de paix du Souverain Pontife. Ne faisant qu’un avec leurs gouvernements, ils exigeaient comme seule paix possible celle de la victoire et de l’anéantissement de l’ennemi. Une véritable campagne de dénigrement a été mise en œuvre contre Benoît XV dans les pays en guerre. L’accueil réservé à ses interventions a été tout différent dans les masses populaires catholiques et socialistes, ces dernières trahies par leurs leaders soumis aux politiques de guerre de leurs gouvernements.
Devant le conflit mondial, Benoît XV a pris une position super partes, d’impartialité absolue, selon des modalités diplomatiques et humanitaires qui allaient inspirer d’autres Souverains Pontifes au cours du vingtième siècle. Sa position était particulièrement sage, si l’on pense que deux tiers des catholiques de l’époque étaient entraînés dans le conflit: 124 millions avec l’Entente, 64 avec les Empires centraux. Mais devant la guerre, Giacomo della Chiesa n’a pas exprimé de simples positions de principe. Il avait la trempe d’un homme d’État, il a guidé habilement la diplomatie vaticane, il a élaboré des propositions de paix détaillées qui n’avaient rien à envier à la Realpolitik. Il a écrit au Kaiser et au sultan, à François-Joseph et à Lénine. Il a aussi fait de l’Église une grande agence humanitaire mondiale pour le secours des populations civiles et en particulier des prisonniers, qui n’avait rien à envier à la Croix Rouge. C’est en 1920 qu’allait paraître la première encyclique qu’un pape ait consacrée à la paix, Pacem Dei munus, qui affirmait l’exigence d’une réconciliation entre vainqueurs et vaincus. On trouve conservée dans les archives du Vatican une note écrite par Benoît XV – c’est une rareté, parce que ce Pape n’avait pas l’habitude de communiquer par écrit avec ses collaborateurs et ne prenait pas note de ses idées – de laquelle on peut déduire qu’il ne croyait à aucune “victoire” ou solution de force: «Dans toute guerre», écrit-il, «pour arriver à la paix, on a dû mettre fin au propos d’écraser l’adversaire: mettre l’adversaire dans la condition de ne plus tenter l’épreuve est une sottise, parce que l’épreuve pourra être tentée de nouveau quelque temps après, soit parce que l’adversaire aura réellement reconquis ses forces, soit parce qu’il aura cru les avoir reconquises. Les guerres existeront non pas tant qu’il y aura la force, mais tant qu’il y aura la cupidité humaine». Benoît XV, infatigable chercheur de solutions pacifiques, croyait à la sagesse des médiations diplomatiques et surtout à la réconciliation entre ennemis.
Mais Giacomo della Chiesa n’a pas été seulement le “Pape de la paix”. Il a aussi été le “Pape des missions”. La lettre apostolique Maximum illud a été publiée le 30 novembre 1919. C’était le premier document pontifical qui affrontât de manière globale la question missionnaire. Il indiquait une nouvelle perspective “indigène” pour l’évangélisation universelle, en libérant le catholicisme des pays de mission des contraintes des nationalismes européens. Il s’agissait d’affirmer l’indépendance des missions catholiques par rapport à la politique des puissances coloniales qui se considéraient comme protectrices des missions, mais les utilisaient en réalité à leurs propres fins. La Maximum illud affirmait l’autonomie de l’Église, alors que la mentalité nationaliste dominait les relations internationales. Ce document était tout à fait à contre-courant. Il est d’ailleurs paru au moment où, à Versailles, les États européens victorieux décidaient du réaménagement de l’après-guerre selon les critères traditionnels de puissance et se partageaient les colonies, les protectorats et les zones d’influence. Rappelons que la décolonisation est un phénomène postérieur à 1945.
C’est surtout la situation chinoise qui a été décisive pour la rédaction de la lettre apostolique Maximum illud, en amenant Benoît XV et ses collaborateurs à une réflexion d’ensemble sur le rapport entre missions et politiques coloniales, missions et Églises locales, évangélisation et inculturation. En Chine, les activités missionnaires se présentaient comme subordonnées au protectorat français, selon les règles d’une entente arrachée à Pékin par la France en 1858. Ceci faisait que la majorité des Chinois voyaient le catholicisme comme “la religion française”. Les Chinois catholiques souffraient du caractère “étranger” de leur foi, qui en empêchait la diffusion dans de larges couches de la société. Les missionnaires, français pour une large part, voyaient dans la Chine un territoire dans lequel répandre l’influence de leur mère patrie (et de leur congrégation) et renâclaient à la formation d’un clergé autochtone. Benoît XV s’est convaincu de la nécessité de procéder à la sinisation de l’Église en Chine et d’établir des relations diplomatiques directes avec le gouvernement chinois.
Après la lettre apostolique Maximum illud, il a envoyé en Chine un délégué apostolique d’une trempe remarquable, Monseigneur Celso Costantini, futur cardinal préfet de Propaganda Fide. Le Saint-Siège aurait préféré avoir à Pékin un nonce apostolique, mais la France, jalouse de son protectorat politico-ecclésiastique, a empêché la chose en soutenant auprès d’un gouvernement chinois faible que les diplomates proposés par le Vatican pour la future nonciature étaient favorables aux Allemands. Mgr Costantini allait procéder à la nomination des premiers évêques chinois (Pie XI en consacrerait six en 1926) et effacer beaucoup de traits qui rendaient le catholicisme étranger à la société chinoise. Entre amis, Mgr Costantini plaisantait: «Ou avec les missionnaires contre la Maximum illud, ou avec la Maximum illud contre les missionnaires». Plus sérieusement, il s’agissait d’éviter la confusion entre l’annonce chrétienne et les intérêts des puissances occidentales.
La vision missionnaire de Benoît XV révélait un grand respect pour les peuples auxquels s’adressait l’Église. Pour lui, le missionnaire ne représentait pas des intérêts particuliers, mais il apportait l’Évangile. Il déclarait: «Il est nécessaire que ceux qui prêchent l’Évangile soient des hommes de Dieu...». La lettre apostolique Maximum illud se terminait par la perspective de la renaissance d’une saison missionnaire: «Et ici », disait-elle, «comme il nous semble que le divin Maître nous exhorte à notre tour, comme il exhorta Pierre un jour avec ces mots “prends le large”, quelle profonde ardeur de charité paternelle nous pousse à vouloir conduire l’humanité tout entière entre Ses bras!».
Le pontificat de Benoît XV apparaît significativement marqué par l’entrecroisement de son œuvre en faveur de la paix et de la réconciliation, et de la relance des missions. L’Église de Benoît XV ne s’est pas engagée dans l’application d’un programme ou dans la réalisation de thèses théologiques personnelles du Pape. Elle a plutôt exprimé des réactions sages et opportunes – celles-ci impliquant, bien sûr, un développement organique et structurel sous la sage direction du Pape – à ce qui arrivait alors d’exceptionnel et d’effrayant dans le monde ravagé par la guerre et par les nationalismes. En observant la réalité à la lumière de la prière et de la parole de Dieu, Benoît XV reconnaissait que c’était le Seigneur qui dirigeait l’Église et qui se servait de lui, désigné à la succession de Pierre pour annoncer l’Évangile et le mettre en pratique.

 

Marie-Christine a retrouvé ce beau texte du Père Jean-François THOMAS, s.j. , qui était paru sur France Catholique en 2005, au lendemain de l'élection (18/5/2012)

Seule une vue macroscopique de l’Histoire peut conduire à une analyse objective des résultats d’un concile. …. Ce qui importe est le bilan dans une vision large et distante, bilan qui subsiste malgré les manifestations inévitables de crise, mais bilan qui n’est rendu possible que par l’analyse critique et sans complaisance des « facteurs négatifs incontestables très graves et dans une grande mesure inquiétants ».


Benoît XVI, bête de somme

Comme le cardinal Joseph Ratzinger le raconte, en conclusion de son ouvrage “Ma Vie, Souvenirs ( 1927-1977) »
(1), parmi les symboles de ses armoiries épiscopales, figure l’ours que l’évêque saint Corbinien força à porter la charge de son cheval, que la bête avait tué, jusqu’à Rome. Le cardinal théologien explique alors, dans son attachement à saint Augustin, comment ce dernier se considérait comme un « iumentum », une bête de somme, ployant sous la charge épiscopale. Comme le célèbre Père de l’Eglise, et comme l’ours de saint Corbinien, le cardinal allemand se considère comme le mulet chargé du joug de Dieu, près de son Maître, et ceci pour toujours. Il terminait en ignorant non seulement quand il obtiendrait son congé de la Ville éternelle, mais que, jusqu’à la fin de sa mission, il resterait la bête de somme du Seigneur.

Le Saint-Esprit et le collège des cardinaux, en le conduisant sur la chaire de saint Pierre, le confirme dans cette tâche de portefaix. L’humble génie du cardinal Ratzinger, sa persévérance à porter des poids que ses plus acharnés critiques auraient bien du mal à soulever même à plusieurs, continueront à habiter le pape Benoît XVI. Les attaques mesquines et injurieuses dont il est sans cesse l’objet, au sein même d’une partie du clergé, des « intellectuels » et de la presse catholique, n’ébranleront point ce roc institué par le Christ. Comme cela fut aussi le cas durant le pontificat du pape Jean-Paul II, les essais, manipulateurs ou naïfs, de classer le Souverain Pontife, l’ancien et le nouveau, dans le parti des conservateurs rigides (l’adjectif suivant nécessairement le substantif), risquent bien d’être aussi vides que des bulles de savon éclatant au soleil de la vérité.
Vouloir expliquer le parcours de la « Bête de somme », du progressisme de l’époque conciliaire à une attitude réactionnaire de plus en plus marquée à partir des années soixante-dix, serait vain. Le même reproche avait atteint d’autres théologiens éminents, comme les cardinaux Henri de Lubac et Hans Urs von Balthasar. Les revirements ne sont pas le pain quotidien d’esprits aussi éminents. Il serait plus fructueux de déceler en quoi la continuité, éclairée en permanence par de nouveaux acquis et par une connaissance de plus en plus approfondie de l’héritage du passé, est en fait la lame de fond. Ceci transparaît constamment dans les divers écrits du cardinal Ratzinger, d’abord comme théologien professeur, puis comme archevêque, et puis enfin comme préfet de la Congrégation de la Doctrine de la Foi. Une preuve, parmi beaucoup d’autres, en est le chapitre sur le bilan de l’époque post Vatican II dans l’ouvrage « Les Principes de la Théologie Catholique. Esquisses et Matériaux ».
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Seule une vue macroscopique de l’Histoire peut conduire à une analyse objective des résultats d’un concile. En attendant, la vision microscopique, lorsque l’événement est encore trop proche de nous, est seule possible. Et le Cardinal de citer, par exemple, la réaction de saint Grégoire de Naziance appelé par l’empereur à participer à une seconde session du Concile de Constantinople en 382 : » Pour dire la vérité, je considère qu’on devrait fuir toute assemblée d’évêques, car je n’ai jamais vu aucun Concile avoir une issue heureuse ni mettre fin aux maux », ou encore saint Basile de Césarée, ami du précédent, parlant de façon encore plus sévère du » vacarme indistinct et confus », et de la « clameur ininterrompue qui remplissait toute l’église » lors du même Concile. Et à y regarder de près, le constat est valable pour tous les conciles sans exception. Ce qui importe est le bilan dans une vision large et distante, bilan qui subsiste malgré les manifestations inévitables de crise, mais bilan qui n’est rendu possible que par l’analyse critique et sans complaisance des « facteurs négatifs incontestables très graves et dans une grande mesure inquiétants ». Celui qui essaie de mettre à plat de telles conclusions « est vite taxé de pessimisme et exclu par là du dialogue. Mais il s’agit ici tout simplement de faits empiriques, et se trouver dans la nécessité de le nier dénote déjà non plus un simple pessimisme mais un désespoir secret. »
A chaque fois qu’il aborde un problème théologique dans la crise contemporaine, le cardinal Ratzinger l’éclaire par l’histoire passée, analyse les causes de l’évolution et propose toujours une vraie réponse à apporter dans la lumière de la Tradition. Lorsque par exemple il souligne que sur le Concile Vatican II « a soufflé quelque chose de l’ère-Kennedy, quelque chose de l’optimisme naïf du concept de la grande société », ce n’est point pour le rejeter mais pour en purifier l’application. Ce qui est lumière ne peut être approché et appréhendé que par la vision macroscopique : « Il est nécessaire, écrit-il, de redécouvrir la voie de lumière qu’est l’histoire des saints, l’histoire de cette réalité magnifique où s’est exprimée victorieusement au long des siècles la joie de l’Evangile ». Il n’est donc pas étonnant qu’il ait tellement souligné la présence des saints dans l’homélie de la Messe de son intronisation, invitant ainsi à une foi non pas triomphaliste mais rayonnante et courageuse, bien loin des peureux et lâches repliements que certains attribuent à tort au Concile Vatican II. Aussi refuse-t-il les enthousiasmes simplificateurs qui trahissent la réalité en refusant de la regarder en face et qui font fi de l’histoire et de la Tradition. Rien n’est donné a priori comme lumière sans effort de notre part. Tout dépend « des hommes qui transforment la parole en vie ». Nous ne sommes plus ici au sein d’une lutte de chapelles entre dits progressistes et conservateurs. Ce qui importe est qu’il y ait des bêtes de somme fidèles, non récalcitrantes, qui se donnent totalement dans l’humble tâche, sans peur des coups et des mauvais traitements.
Benoît XVI a crié, dés le début de son pontificat sur la place Saint Pierre, que « l’Eglise est vivante ». Il vaut la peine d’être à sa suite, un mulet, un ours, une bête de somme, pour maintenir cette vie, l’enrichir et la transmettre au monde en état de déréliction.
Jean-François Thomas S.J, Manille

Notes :

(1) : Fayard, 1998 page 142 à 144
(2) : Téqui, 1982, page 410 et suivant

Source : http://benoit-et-moi.fr/2012%20%28II%29/045500a02d0f3c31a/045500a057071d902.html