Jeanne d'Arc libère Orléans le 8 mai 1429, Joan of Arc - FR (1999)

 

6.4.4 Sainte Jeanne d’Arc et la mission du Roi de France

- intégralité de l'audience générale du 26 janvier 2011 par le Saint Père Benoît XVI sur Sainte Jeanne d'Arc :

Je voudrais aujourd'hui vous parler de Jeanne d'Arc, une jeune sainte de la fin du Moyen-âge, morte à 19 ans, en 1431. Cette sainte française, citée à plusieurs reprises dans le Catéchisme de l'Eglise catholique, est particulièrement proche de Sainte Catherine de Sienne, patronne d'Italie et de l'Europe, dont j'ai parlé dans une récente catéchèse. Ce sont en effet deux jeunes femmes du peuple, laïques et consacrées dans la virginité; deux mystiques engagées non dans le cloître, mais au milieu de la réalité la plus dramatique de l'Eglise et du monde de leur temps. Ce sont peut-être les figures les plus caractéristiques de ces «femmes fortes» qui, à la fin du Moyen-âge, portèrent sans peur la grande lumière de l'Evangile dans les complexes événements de l'histoire. Nous pourrions les rapprocher des saintes femmes qui restèrent sur le Calvaire, à côté de Jésus crucifié et de Marie sa Mère, tandis que les Apôtres avaient fui et que Pierre lui-même l'avait renié trois fois. L'Eglise, à cette époque, vivait la crise profonde du grand schisme d'Occident, qui dura près de 40 ans. Lorsque Catherine de Sienne meurt, en 1380, il y a un Pape et un Antipape; quand Jeanne naît en 1412, il y a un Pape et deux Antipapes. Avec ce déchirement à l’intérieur de l'Eglise, des guerres fratricides continuelles divisaient les peuples chrétiens d'Europe, la plus dramatique d'entre elles ayant été l'interminable «Guerre de cent ans» entre la France et l'Angleterre.

Jeanne d'Arc ne savait ni lire ni écrire, mais elle peut être connue dans la profondeur de son âme grâce à deux sources d'une valeur historique exceptionnelle: les deux Procès qui la concernent.

Le premier, le Procès de condamnation (PCon), contient la transcription des longs et nombreux interrogatoires de Jeanne durant les derniers mois de sa vie (février-mai 1431), et reporte les paroles mêmes de la sainte.

Le second, le Procès en nullité de la condamnation, ou de «réhabilitation» (PNul), contient les dépositions d'environ 120 témoins oculaires de toutes les périodes de sa vie (Cf. Procès de condamnation de Jeanne d'Arc, 3 vol. et Procès en nullité de la condamnation de Jeanne d'Arc, 5 vol., ed. Klincksieck, Paris 1960-1989).

Jeanne naît à Domremy, un petit village à la frontière entre la France et la Lorraine. Ses parents sont des paysans aisés, connus de tous comme d'excellents chrétiens. Elle reçoit d'eux une bonne éducation religieuse, avec une influence importante de la spiritualité du Nom de Jésus, enseignée par Saint Bernardin de Sienne et répandue en Europe par les franciscains. Au Nom de Jésus est toujours uni le Nom de Marie et ainsi, sur un fond de religiosité populaire, la spiritualité de Jeanne est profondément christocentrique et mariale. Depuis l'enfance, elle démontre une grande charité et compassion envers les plus pauvres, les malades et tous les souffrants, dans le contexte dramatique de la guerre.

De ses propres paroles nous apprenons que la vie religieuse de Jeanne mûrit comme expérience mystique à partir de l'âge de 13 ans (PCon, I, pages 47-48). A travers la «voix» de l'archange saint Michel, Jeanne se sent appelée par le Seigneur à intensifier sa vie chrétienne ainsi qu'à s'engager personnellement pour la libération de son peuple. Sa réponse immédiate, son «oui», est le vœu de virginité, avec un nouvel engagement dans la vie sacramentelle et dans la prière: participation quotidienne à la Messe, confession et communion fréquentes, longs temps de prière silencieuse devant le Crucifix ou l'image de la Vierge. La compassion et l'engagement de la jeune paysanne française face à la souffrance de son peuple sont encore renforcés par son rapport mystique avec Dieu. L'un des aspects les plus originaux de la sainteté de cette jeune fille est précisément ce lien entre l'expérience mystique et la mission politique. Après les années de vie cachée et de maturation intérieure s'ensuivent deux brèves, mais intenses années de sa vie publique: une année d'action et une année de passion.

Au début de l'année 1429, Jeanne entame son œuvre de libération. Les nombreux témoignages nous montrent cette jeune femme de 17 ans seulement, comme une personne très forte et décidée, capable de convaincre des hommes incertains et découragés. Surmontant tous les obstacles, elle rencontre le Dauphin de France, le futur roi Charles VII, qui à Poitiers la soumet à un examen mené par plusieurs théologiens de l'université. Leur avis est positif: en elle, ils ne voient rien de mal, seulement une bonne chrétienne.

Le 22 mars 1429, Jeanne dicte une importante lettre au roi d'Angleterre et à ses hommes qui assiègent la ville d'Orléans (ibid., p. 221-222).

Sa proposition est une véritable paix dans la justice entre les deux peuples chrétiens, à la lumière des noms de Jésus et de Marie, mais elle est rejetée, et Jeanne doit s'engager dans la lutte pour la libération de la ville, qui advient le 8 mai. L'autre moment culminant de son action politique est le couronnement du roi Charles VII à Reims, le 17 juillet 1429. Pendant toute une année, Jeanne vit avec les soldats, accomplissant au milieu d'eux une vraie mission d'évangélisation. Nombreux sont leurs témoignages sur sa bonté, son courage et son extraordinaire pureté. Elle est appelée par tous et elle-même se définit comme «la pucelle», c’est-à-dire la vierge.

La passion de Jeanne débute le 23 mai 1430, lorsqu'elle tombe prisonnière entre les mains de ses ennemis. Le 23 décembre, elle est conduite dans la ville de Rouen. C'est là que se déroule le long et dramatique Procès de condamnation, qui commence en février 1431 et finit le 30 mai avec le bûcher.

C'est un grand procès solennel, présidé par deux juges ecclésiastiques, l'évêque Pierre Cauchon et l'inquisiteur Jean le Maistre, mais en réalité il est entièrement guidé par un groupe nombreux de théologiens de la célèbre université de Paris, qui participent au procès comme assesseurs.

Ce sont des ecclésiastiques français qui, ayant fait un choix politique opposé à celui de Jeanne, ont a priori un jugement négatif sur sa personne et sur sa mission. Ce procès est une page bouleversante de l’histoire de la sainteté et également une page éclairante sur le mystère de l’Eglise, qui, selon les paroles du Concile Vatican II, est «à la fois sainte et appelée à se purifier» (LG, n. 8).

C’est la rencontre dramatique entre cette sainte et ses juges, qui sont des ecclésiastiques. Jeanne est accusée et jugée par eux, jusqu’à être condamnée comme hérétique et envoyée à la mort terrible sur le bûcher. A la différence des saints théologiens qui avaient illuminé l’université de Paris, comme Saint Bonaventure, Saint Thomas d’Aquin et le bienheureux Duns Scot, dont j’ai parlé dans plusieurs catéchèses, ces juges sont des théologiens auxquels manquent la charité et l’humilité pour voir chez cette jeune l’action de Dieu.

Les paroles de Jésus viennent à l’esprit, selon lesquelles les mystères de Dieu sont révélés à qui possède le cœur des tout-petits, alors qu’ils restent cachés aux sages et aux savants qui n’ont pas d’humilité (Cf. Lc 10, 21). Ainsi, les juges de Jeanne sont radicalement incapables de la comprendre, de voir la beauté de son âme: ils ne savaient pas qu’ils condamnaient une sainte.

L’appel de Jeanne au jugement du Pape, le 24 mai, est rejeté par le tribunal.

Le matin du 30 mai, elle reçoit pour la dernière fois la Communion en prison, et est immédiatement conduite au supplice sur la place du vieux marché. Elle demande à l’un de ses prêtres de tenir devant le bûcher une croix de procession. C’est ainsi qu’elle meurt en regardant Jésus Crucifié et en prononçant plusieurs fois et à haute voix le Nom de Jésus (PNul, I, p. 457; Cf. Catéchisme de l’Eglise catholique, 435).

Environ vingt-cinq ans plus tard, le Procès de nullité, ouvert sous l’autorité du Pape Calixte III, se conclut par une sentence solennelle qui déclare nulle sa condamnation (7 juillet 1456; PNul, II p. 604-610). Ce long procès, qui recueillit les dépositions des témoins et les jugements de nombreux théologiens, tous favorables à Jeanne, met en lumière son innocence et sa parfaite fidélité à l’Eglise. Jeanne d’Arc sera ensuite canonisée par Benoît XV en 1920.

Chers frères et sœurs, le Nom de Jésus invoqué par notre sainte jusqu’aux derniers instants de sa vie terrestre, était comme le souffle incessant de son âme, comme le battement de son cœur, le centre de toute sa vie. Le «Mystère de la charité de Jeanne d’Arc», qui avait tant fasciné le poète Charles Péguy, est cet amour total pour Jésus, et pour son prochain en Jésus et pour Jésus. Cette sainte avait compris que l’Amour embrasse toute la réalité de Dieu et de l’homme, du ciel et de la terre, de l’Eglise et du monde. Jésus est toujours à la première place dans sa vie, selon sa belle expression: «Notre Seigneur premier servi» (PCon, I, p. 228; cf. Catéchisme de l’Eglise catholique, 223).

L’aimer signifie toujours obéir à sa volonté. Elle affirme avec une totale confiance et abandon: «Je m’en remets à Dieu mon créateur, je l’aime de tout mon cœur» (ibid., page 337). Avec le vœu de virginité, Jeanne consacre de manière exclusive toute sa personne à l’unique Amour de Jésus: c’est «la promesse qu’elle a faite à Notre Seigneur de bien garder sa virginité de corps et d’âme» (ibid., p. 149-150). La virginité de l’âme est l’état de grâce, valeur suprême, pour elle plus précieuse que la vie: c’est un don de Dieu qui doit être reçu et conservé avec humilité et confiance. L’un des textes les plus connus du premier Procès concerne précisément cela: «Interrogée si elle sait d’être en la grâce de Dieu, elle répond: “Si je n’y suis, Dieu m’y veuille mettre; et si j’y suis, Dieu m’y veuille tenir”» (ibid., p. 62; cf. Catéchisme de l’Eglise catholique, 2005).

Notre sainte vit la prière sous la forme d’un dialogue permanent avec le Seigneur, qui illumine également son dialogue avec les juges et lui apporte la paix et la sécurité. Elle demande avec confiance: «Très doux Dieu, en l’honneur de votre sainte Passion, je vous requiers, si vous m’aimez, que vous me révélez comment je dois répondre à ces gens d’Eglise» (ibid., page 252). Jésus est contemplé par Jeanne comme le «Roi du Ciel et de la Terre». Ainsi, sur son étendard, Jeanne fait peindre l’image de «Notre Seigneur tenant le monde» (ibid., page 172): icône de sa mission politique. La libération de son peuple est une œuvre de justice humaine, que Jeanne accomplit dans la charité, par amour de Jésus. Elle est un bel exemple de sainteté pour les laïcs engagés dans la vie politique, en particulier dans les situations les plus difficiles. La foi est la lumière qui guide chaque choix, comme témoignera, un siècle plus tard, un autre grand saint, l’anglais Thomas More. En Jésus, Jeanne contemple également toute la réalité de l’Eglise, l’«Eglise triomphante» du Ciel, comme l’«Eglise militante» de la terre. Selon ses paroles, «c’est tout un de Notre Seigneur et de l’Eglise» (ibid., page 166). Cette affirmation, citée dans le Catéchisme de l’Eglise catholique(n. 795), possède un caractère vraiment héroïque dans le contexte du Procès de condamnation, face à ses juges, hommes d’Eglise, qui la persécutèrent et la condamnèrent. Dans l’Amour de Jésus, Jeanne trouve la force d’aimer l’Eglise jusqu’à la fin, même au moment de sa condamnation.

J’ai plaisir à rappeler que Sainte Jeanne d’Arc a eu une profonde influence sur une jeune sainte de l’époque moderne: Sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus. Dans une vie complètement différente, passée dans la clôture, la carmélite de Lisieux se sentait très proche de Jeanne, vivant au cœur de l’Eglise et participant aux souffrances du Christ pour le salut du monde. L’Eglise les a réunies comme patronnes de la France, après la Vierge Marie. Sainte Thérèse avait exprimé son désir de mourir comme Jeanne, en prononçant le Nom de Jésus (Manuscrit B, 3r), et elle était animée par le même grand amour envers Jésus et son prochain, vécu dans la virginité consacrée.

Chers frères et sœurs, avec son témoignage lumineux, Sainte Jeanne d’Arc nous invite à un haut degré de la vie chrétienne: faire de la prière le fil conducteur de nos journées; avoir pleinement confiance en accomplissant la volonté de Dieu, quelle qu’elle soit; vivre la charité sans favoritismes, sans limite et en puisant, comme elle, dans l’Amour de Jésus un profond amour pour l’Eglise. Merci.

 

De l’ouvrage « Ascendances Davidique des Rois de France », pages 97 à 104 :

« Non seulement les Papes ont affirmé le caractère sacré et divin du Roi de France, mais combien d'Apparitions et de faits mystiques le confirment. Plus de cent d'entre eux annoncent le rétablissement miraculeux du Roi de France par la Toute Puissance Divine, car telle est la volonté de Dieu et l'ordre voulu par Lui.

 

Sainte Jeanne d'Arc écoutant ses voix, Saint Michel Archange, Sainte Catherine d'Alexandrie, Sainte Marguerite d'Antioche - Domrémy

 

Citons seulement Sainte Jeanne d'Arc, qui incarna la plus transcendante intervention divine dans l'Histoire d'un peuple, et aussi la plus bouleversante et émouvante. A Vaucouleurs, s'adressant à Baudricourt, pour le décider à lui donner une escorte afin qu'elle puisse aller trouver Charles VII à Chinon :

" Le Royaume n'appartient pas au Dauphin, il appartient à mon Seigneur (Dieu). Cependant Mon Seigneur veut que le Dauphin devienne Roi et qu'il tienne le royaume en commande".

A Chinon, ayant attiré le Dauphin à part, elle lui répète la prière secrète qu'il a faite à Dieu et lève ainsi tous les doutes de Charles VII quant à sa propre légitimité et pour bien marquer qu'elle lui parle au nom de Dieu, elle le tutoie : " Je te le dis, de la part de Messire (Dieu), tu es le vrai héritier de France et fils du Roi" !

Après avoir donné à Charles VII les preuves de sa mission, elle lui révèle les desseins et les volontés de Dieu sur le Royaume et, ce faisant, proclame " toute la substance du droit public chrétien et la Royauté universelle du Christ ". Elle s'adresse alors non seulement au Roi mais à toute la Cour afin de prendre tous les assistants à témoin, mais s'adressant au Roi publiquement, elle ne le tutoie plus bien qu'elle parle au nom de Dieu :

"Vous mande par moi le Roi des Cieux que vous serez sacré et couronné à Reims et que vous serez lieutenant du Roi des Cieux qui est Roi de France" !

 

Peut-on proclamer avec plus de force et plus solennellement la Royauté Universelle du Christ et la Mission divine du Roi de France !

Et elle ajoute : "Le Dauphin sera Roi malgré ses ennemis et moi je le conduirai à son sacre".

 

Le Sacre de Charles VII

 

Elle écrit au duc de Bourgogne, pour le faire rentrer dans le devoir :

"Tous ceux qui guerroient au Saint Royaume de France guerroient contre le Roi Jésus, Roi du Ciel et de tout le monde" !

 

Maître-Autel de la Basilique nationale Sainte Jeanne d'Arc à Domrémy

 

Enfin, au roi d'Angleterre qui veut usurper le Royaume de France. Et ce faisant, inspirée, elle répond à la question qui fait l'objet de cette conférence :

"Jésus ! Maria ! Roi d'Angleterre, et vous, duc de Bedford, qui vous dites régent du Royaume de France, faites raison au Roi du Ciel de SON sang Royal ... Elle est venue de par Dieu réclamer le sang Royal" !

 

Le blason de Sainte Jeanne d'Arc

 

Que signifierait cette affirmation si elle n'avait pas pour but de proclamer que la race des Rois de France est bien apparentée à Notre Seigneur et à sa Très Sainte Mère, que cette race n'est autre que celle même du Christ ! "... (1). Un théologien éminent, le Père Clérissac, qui a beaucoup étudié "la Mission de Jeanne d'Arc", puisque c'est le titre d'un de ses ouvrages, écrit :

" La prédominance du Sacre Royal dans les pensées de Jeanne d'Arc... Le Sacre toujours présent à la pensée de Jeanne nous révèle l'objet... adéquat de sa mission, qui fut de rappeler au monde... qu'il y a une politique surnaturelle de Dieu, réellement agissante, dominant la politique des pouvoirs terrestres, et un Droit Chrétien qui applique et maintient la loi essentielle de cette Politique, à savoir le salut des peuples par l'Eglise du Christ... A ses yeux, c'est le Sacre qui faisait du Roi, au sens féodal et chrétien, l'Homme de Dieu... Une glorieuse vassalité les lie (les Souverains chrétiens) au Christ Pantocrator, et leur pouvoir devient un des ressorts de son Empire. Ils Lui inféodent leur puissance, mais c'est pour la voir changée en une lieutenance plus auguste que leur droit humain puisqu'ils deviennent coopérateurs du Plan surnaturel...

"C'est donc bien L'Homme de Dieu, L'Homme du Christ qui apparaît ou doit apparaître à partir du Sacre dans le Roi. Il est désormais, à sa manière, une image de l'Oint divin, un Christ temporel. Et les peuples chrétiens reconnaissent ce reflet du Christ en sa personne". On le voit, le Roi terrestre est tellement entré, aux yeux du peuple chrétien dans la lumière du Roi divin, qu'il y a presque disparu : c'est l'avènement du seul Roi éternel que le peuple acclame dans le Sacre". La bienheureuse Jeanne d'Arc a été pénétrée de toute la grande idée du Sacre, elle a donc été la véritable messagère de la politique divine... Pour elle, le Roi de France n'étant que le feudataire du Roi du Ciel, c'est l'autorité du Roi du Ciel qui est en jeu, et son honneur... Dans l'esprit de Jeanne... le fief de la Providence divine, le fief de Jésus-Christ, c'est la France"...(2). Reconnaissance et proclamation éclatante, répétons-le, de la Royauté Universelle du Christ. Le Sacre donnait au Seul Roi de France, ainsi que le déclare Saint Thomas d'Aquin, " un certain caractère de sainteté ", que Dieu confirma en lui accordant le pouvoir de guérir miraculeusement les écrouelles, mais seulement à partir du Sacre. Le Roi Saint Louis déclarait sa fonction royale "un Sacerdoce", et c'est précisément parce qu'il la considérait comme telle que dans son Ordonnance Royale de 1254 (article 39) il prescrit : " Nous voulons que soit étroitement gardée et retenue la plénitude de la puissance royale, car un sacerdoce crée des devoirs personnels qui ne se partagent pas ". Oui, très légitimement le Roi de France pouvait se dire Roi de droit divin. Très justement l'Abbé Bayot écrit : "La consécration Royale rattache le pouvoir Royal à la Souveraineté de Jésus-Christ et en fait ainsi" le socle de la Monarchie Divine " laquelle est unique et universelle. C'est la sanctification de cet organe et de cette fonction (3) ".

Jeanne d'Arc, plus que tout autre Français, avait compris le caractère sacré du Roi et donc toute l'importance du Sacre : "Le Roi appartenait à la France et la France appartenait au Roi", écrit très justement le Bénédictin Dom Besse (4).

"Le Roi lui devait le service d'un gouvernement ferme, sage et chrétien. La France lui donnait toute sa fidélité et son dévouement. L'Eglise, en consacrant cette union, lui donnait un nouveau droit au respect public. Ceux qui auraient tenté de le rompre se seraient rendus coupables d'un sacrilège. Le Sacre faisait du Prince un homme ecclésiastique, sa Souveraineté apparaissait comme une fonction Sainte ". Cette étude nous permet de vous donner la définition de la Royauté en France. La Royauté en France est de choix divin. Dieu l'a instituée pour défendre l'Eglise et assurer le règne universel du Sacré-Cœur et du Cœur Immaculé de Marie sur le monde et du Saint Esprit dans les intelligences. Il la conserve par la loi salique grâce à laquelle le Souverain est toujours issu de la race du Christ, élue par le Seigneur au temps de David et confirmée par Saint Remy et Sainte Jeanne d'Arc. Il la gouverne en se réservant de choisir comme roi dans cette race le plus saint et le plus digne de régner, la loi de primogéniture mâle s'appliquant normalement hors le cas de choix divin. Le souverain est donc roi par la grâce de Dieu et non par l'autorité du Siège Apostolique.

 

A Dieu revient le choix,

au Sacerdoce le Sacre,

au peuple le filial consentement ».

 

 

 

Mosaique de la coupole de la Basilique nationale à Domrémy

Sainte Jeanne d'Arc est accuillie dans le Ciel par la Sainte Vierge Marie et l'Archange Saint michel, qui l'introduisent auprès de ses Voix, Sainte Catherine et Sainte Marguerie, et, un peu plus bas, de Saint Louis et Saint Charlemagne