Source : http://medias-presse.info/connaitre-son-enfant-avant-la-conception/8776

Connaître son enfant avant la conception

dans Bioéthique et Santé / Par / le 14 avril 2014 à 4:01

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La firme Genepeeks basée à New-York vient d’annoncer le lancement d’une technique permettant de voir son bébé avant qu’il soit conçu. Le principe général repose sur une numérisation de l’ADN des parents et leur croisement. Il s’agit ni plus ni moins que de visualiser un fœtus virtuel en faisant un brassage des potentiels génétiques des futurs parents et en examiner le résultat en trois dimensions, voire quatre.( New Scientist.Life, 9 avril 2014).

Cette technique révolutionnaire est surnommé Matchright. Elle serait 100.000 fois plus puissante que les techniques d’analyse de l’ADN telles qu’elles sont connues par exemple pour retrouver les criminels.

L’objectif de cette réalisation est double. Celle-ci permet en effet de voir par exemple la couleur des yeux ou de la peau du futur enfant. On pourrait dire, « un bébé à la carte » ou « sur mesure ». Mais surtout il est un moyen très important de cibler les maladies génétiques susceptibles d’émerger; ceci permettant une démarche eugénique de sélection de l’espèce humaine. Ceci se portant sur deux axes. Le diagnostic des anomalies morphologiques c’est-à-dire des malformations et aussi des futures maladies génétiques du fœtus et du futur enfant.

Mieux encore, il est possible de visualiser ce futur enfant quand il sera adulte. C’est une technique proche de la reconstitution par exemple du visage d’Henri IV ou de Robespierre comme ils nous ont été représentés. Mais cette reconstitution se fait à partir du croisement des ADN parentaux.

Sur le plan pratique comment cela fonctionne-t-il ? Il est pratiqué le séquençage de l’ADN de l’homme et de la femme concernés. On les compare à des algorithmes qui ont été établis auparavant sur 10.000 combinaisons effectuées lors de grossesses précédentes d’autres personnes. Il s’agit en fait du séquençage d’ADN effectuées avant la grossesse sur un couple ayant eu ultérieurement des enfants dont on a de même examiné l’ADN. Il a suffi de constater les mutations entraînées par le mélange du génome paternel et maternel.

Nous arrivons ainsi à une forme de double sélection. La première visant à obtenir un enfant exempt de toute maladie ; mais aussi conforme à ses propres souhaits. Sera-t-il en bonne santé et sera-t-il beau ? Une réponse à ces deux questions ne coûtera que 800 euros environ.

Tout l’avenir de l‘espèce humaine dépendra de cette découverte si elle n’est pas bien maîtrisée. 

 

UE : victoire contre la destruction d'embryons humains (11 avril 2014)

(RV) Entretien - Le Pape a accueilli vendredi matin les membres du mouvement italien pour la vie. Dans son discours, comme il l’avait fait dans son exhortation apostolique Evangelii Gaudium, le Pape y dénonce la culture d’aujourd’hui, celle de la mise à l’écart ; il dénonce une économie qui fait de l’homme « un bien de consommation », utilisé pour être jeté.

Lors de cette audience, le pape a salué deux initiatives : le projet Gemma qui a permis en Italie à des centaines d’enfants de naître ces vingt dernières années, mais aussi la pétition « Un de nous » signée par près de 2 millions de personnes en Europe et qui a remporté une victoire jeudi à Strasbourg.

Le Parlement européen a auditionné les porteurs de cette initiative citoyenne. Les organisateurs demandaient à l’Union européenne d’établir une interdiction du financement des programmes qui conduisent à la destruction d’embryons humains, spécialement dans le domaine de la recherche, de l’aide au développement et de la santé publique. Une requête qui a été entendue, ce dont se félicite l’un des porteurs de cette initiative, Grégoire Puppinck, directeur du Centre européen du droit et de la justice à Strasbourg. Il répond aux questions d'Olivier Bonnel : RealAudioMP3

Photo : le Parlement européen à Strasbourg

 

France : une pétition pour s’opposer à la recherche embryonnaire

ROME, Vendredi 17 décembre 2010 (ZENIT.org) - Une pétition a été lancée en France, le 10 décembre dernier, hébergée par le site Internet les2ailes.com, ainsi dénommé en référence à la première phrase de l'encyclique « Fides et ratio » : « La foi et la raison sont comme deux ailes qui permettent à l'esprit humain de s'élever vers la contemplation de la vérité ».

C'est la seule pétition proposée actuellement aux Français sur la question de la recherche embryonnaire dans le cadre de la prochaine loi de bioéthique.

Ses auteurs déclarent vouloir « exposer clairement, sans a priori religieux, les motifs des pétitionnaires pour lesquels ils demandent un moratoire sur la recherche embryonnaire, après les 5 ans de dérogations dont elle a bénéficié ».

Les arguments mis en avant ne sont pas d'ordre religieux. Ils font valoir « la nature de l'embryon. De façon définitive, il s'agit d'un être humain : un « être » parce que ce n'est pas une chose, et « humain » parce que son développement ne conduit pas à la naissance d'un animal ».

La pétition met également en exergue la différence philosophique existant « entre ‘l'être' et ‘l'avoir'. Or la dignité de tout 'être humain', inscrite dans les droits de l'homme, ne se mesure pas à la quantité d''avoirs' (facultés, handicaps, autonomie, projet parental, etc...), mais se fonde sur le seul fait d'être un ‘être' humain. Ce n'est pas parce que l'embryon est 'dépendant' de ses proches qu'il en est moins humain ».

La pétition appelle les députés à ne pas se fonder sur le souci légitime de « l'utilité de nos pratiques » au point d'en arriver à « un principe d'utilité ». Elle rappelle que « l'utilité ne peut être un principe ayant même rang que celui de dignité. L'utilité des pratiques n'occupe qu'un rang secondaire tant que tous les autres principes ne sont pas respectés, à commencer par celui de « dignité », cité dans plus de 40 articles du Code de santé publique ».

Au total, ce sont huit arguments qui sont mis en avant et qui appellent les parlementaires français « à déposer ou à voter un amendement valant moratoire sur la recherche embryonnaire ».

 

France : désaccord du cardinal Vingt-Trois sur le projet de loi de bioéthique

ROME, Mercredi 1er décembre 2010 (ZENIT.org) - Dans un article de La Vie, le cardinal André Vingt-Trois, archevêque de Paris et président de la conférence des évêques de France, manifeste son désaccord sur le projet de loi français de bioéthique, notamment en matière de recherche sur l'embryon, rapporte « Gènéthique », la synthèse de presse de la Fondation Lejeune.

Il avait déjà, lors de la clôture de l'Assemblée générale des évêques à Lourdes, le 9 novembre 2010, fermement réagi aux propos de Jean Leonetti qui demandait la libéralisation de la recherche sur l'embryon. Le Cardinal Vingt-Trois avait dénoncé alors "l'opinion versatile qui se justifie de ses changements en inventant différentes catégories d'éthique, comme si la responsabilité dans le respect de la dignité humaine était à géométrie variable selon que l'on est scientifique ou que l'on est politique". Aujourd'hui, il rappelle que c'est "dans l'intérêt de tous" "que les chercheurs puissent travailler dans des conditions clairement définies et respectueuses de l'homme".

Dans ce sens, il déplore l'incohérence du gouvernement qui "manifeste la conscience claire qu'avec la recherche sur l'embryon, le respect de la dignité humaine est en jeu" et qui "en même temps, semble mettre en place un système dans lequel la destruction d'embryons n'est plus une exception." Monseigneur Vingt-Trois dénonce notamment l'abandon de l'objectif thérapeutique des dérogations à la recherche sur l'embryon, au profit d'un objectif "'médical' dont on ne sait pas très bien ce qu'il recouvre", et de la pérennisation du régime dérogatoire.

"Je crains, s'inquiète-t-il, qu'on change de finalité, que le cadre de référence reste peut-être le respect de la dignité humaine, mais devienne une coquille vide, et que la recherche scientifique et ses impératifs passent avant tout. Je crains que l'on privilégie une option unique de recherche qui ignore les autres voies et se laisse enfermer dans une logique industrielle".

Il rappelle enfin que la vie de toute personne doit être respectée, fût-elle au stade embryonnaire car "l'humanité est une réalité continue, du début à la fin de la vie". "On ne parle pas de fabrication de voitures mais de conception de l'humain. Quand on prend des dispositions contraires à la dignité humaine, on entre dans un processus régressif du point de vue de la civilisation, quels que soient par ailleurs les "progrès scientifiques" que ces dispositions peuvent permettre".

Parlant de l'implication des évêques de France dans la réflexion bioéthique entourant la révision de la loi, il a affirmé qu'ils ne voulaient pas "se situer dans un rapport de forces politiques mais plutôt dans la discussion, l'échange et la confrontation des analyses".

Source : La Vie (Claire Legros) 30/11/10

Source : http://fr.mg40.mail.yahoo.com/dc/launch?rand=225329225

France : recherche sur l’embryon et investissements

La Fondation Lejeune fait le point sur la situation

ROME, Mercredi 1er décembre 2010 (ZENIT.org) - Autorise-t-on la recherche sur l'embryon humain pour favoriser les investissements ? « Gènéthique », la synthèse de presse de la Fondation Lejeune fait le point sur la situation en France.

En effet, le 25 novembre 2010, la ministre française de la recherche, Valérie Pécresse, avait affirmé le soutien de l'Etat aux chercheurs travaillant avec des cellules souches embryonnaires humaines (Cf. Synthèse de presse du 26/11/10).

Le 30 novembre 2010 a eu lieu une rencontre organisée par le Comité Biotechnologies du LEEM (Entreprises du Médicament) sur la recherche en thérapie cellulaire : étaient présents Didier Hoch, président du Comité Biotechnologies du LEEM, Annick Schwebig, vice-présidente du Comité Biotechnologies du LEEM, le Pr. Marc Peschanski, président d'I-Stem et le Pr. Philippe Ménasché, de l'unité de chirurgie cardiaque de l'hôpital Georges Pompidou.  A cette occasion, le LEEM a brièvement présenté une étude de février 2010 sur la thérapie cellulaire intitulée "Des cellules pour la santé" et une étude de 2007 réactualisée : "Thérapies cellulaires et ingénierie tissulaire. Attractivité et compétitivité de la France". Ces études évoquent  les avancées thérapeutiques de la recherche sur les cellules souches et les enjeux industriels et économiques de celle-ci.

Le LEEM explique que le marché de la thérapie cellulaire est encore émergent, représentant 3% du marché mondial de la médecine régénératrice, c'est-à-dire 100 millions de dollars. Les produits de thérapie cellulaire qui seront disponibles à court terme sont peu nombreux puisque seuls quelques essais de phase III sont actuellement en cours. Toutefois, le marché de la thérapie cellulaire devraient croître de plus de 44% d'ici à 2012 étant donnés les potentiels thérapeutiques de nombreux produits issus de cellules souches. Les produits actuellement commercialisés concernent la dermatologie (le traitement des plaies notamment) et la réparation osseuse et cartilagineuse. La plupart de ces produits usent de cellules différenciées (chondrocytes, kératinocytes), seuls 3 produits utilisent des cellules souches. Parmi les avancées dans ce domaine, le LEEM souligne les potentialités des cellules iPS obtenues à partir de cellules adultes et dotées de propriétés similaires à celles des cellules souches embryonnaires humaines. Les iPS ont de larges perspectives d'application, notamment pour la médecine personnalisée grâce à la possibilité de produire une grande variété de cellules à partir d'une cellule d'un patient. Elles sont aussi utiles pour améliorer le screening des molécules et pour la toxicologie prédictive, utilisés dans l'industrie pharmaceutique pour élaborer des médicaments et en tester la non-toxicité. Pour Didier Hoch, "la France se pénaliserait si elle restait bloquée sur les cellules souches embryonnaires. Il faut faire la différence et avancer en étant à la pointe autour de ces cellules souches induites à la pluripotence. L'enjeu actuel est de développer cette filière industrielle. Nous avons la chance d'avoir en France ce potentiel de développement pour figurer parmi les leaders dans la médecine ciblée et régénératrice". Formidables outils pour développer une médecine ciblée, et représenter in vitro la diversité génétique présente dans une population, les cellules iPS pourront aussi être utilisées pour le traitement de maladies dégénératives ou pour réparer un tissu abîmé.

Selon Didier Hoch, la France a un savoir-faire concernant les récentes avancées sur les iPS qui représentent un "vrai domaine d'évolution de la médecine et de la recherche et développement pour les quinze à vingt ans à venir". Il évoque la création d'une "plateforme industrielle compétitive" autour des iPS. "Cette technologie pourrait conduire à terme à une filière économique complète : ingénierie cellulaire, différenciation et production à grande échelle sous standard de bonnes pratiques de fabrication, recherche clinique et enfin thérapeutique".

Les Pr. Marc Peschanski et Philippe Menasché ont dit leur volonté de voir autorisée la recherche sur les cellules souches embryonnaires humaines. Ils affirment qu'il ne faut pas donner l'exclusivité à l'un ou l'autre type de cellules souches dans une perspective clinique. Tous deux affirment s'être tournés vers les cellules souches embryonnaires parce qu'ils les considèrent plus adaptées pour trouver un traitement des maladies sur lesquelles ils travaillent. Alors que l'on est aujourd'hui à "une période charnière de l'industrialisation" de la thérapie cellulaire selon les mots de Didier Hoch, la France pâtit, selon Marc Peschanski, directeur du laboratoire I-Stem, d'une "loi bizarre" qui interdit la recherche sur les cellules embryonnaires humaines tout en l'autorisant par dérogation. Avec Philippe Ménasché, il estime que la France est actuellement "mal placée" pour obtenir des investissements nécessaires au développement industriel et clinique des recherches sur les cellules souches embryonnaires humaines.

Il "faut faire sauter l'interdiction" de la recherche sur l'embryon, a déclaré Marc Peschanski, car cela autoriserait les industriels à investir massivement et dans le long terme en France, sans quoi les équipes françaises devront aller travailler à l'étranger. Cette interdiction est contraignante parce qu'elle place les industriels sous la menace d'éventuelles poursuites judiciaires, a-t-il ajouté, faisant référence au recours de la Fondation Jérôme Lejeune contre une autorisation de recherche donnée par l'Agence de la biomédecine à son laboratoire I-Stem (Cf. Synthèses de presse du 06/10/10 et du 18/10/10).  Il a également expliqué en quoi les cellules souches embryonnaires humaines sont utiles à l'industrie pharmaceutique, notamment pour le développement de la toxicologie prédictive, visant à tester l'éventuelle toxicité de médicaments sur l'homme. L'accès aux modèles animaux étant de plus en plus restreint, et ceux-ci n'étant pas toujours efficaces, les cellules embryonnaires humaines sont les plus adaptées pour s'assurer de la non-toxicité des produits pharmaceutiques ou cosmétiques. Marc Peschanski a également déclaré que la France n'était pas en pointe sur les cellules iPS parce qu'elle n'a pas permis la recherche sur les cellules embryonnaires humaines, les iPS requérant les mêmes conditions de culture et les mêmes compétences que les cellules souches embryonnaires.

Selon le Pr. Philippe Menasché, la loi de bioéthique actuelle n'empêche pas le travail des chercheurs mais l'interdiction de la recherche sur l'embryon est problématique pour la visibilité des travaux français à l'étranger. C'est la recherche en amont qui est selon lui empêchée par l'interdiction de la recherche sur l'embryon. Celle-ci est en effet permise par dérogation si elle suit une finalité thérapeutique, ce qui "exclut la recherche fondamentale" a déploré Annick Schwebig.

Source : Gènéthique 01/12/10