Selon le Catéchisme de l’Eglise Catholique et le document donné par la Congrégation pour la Doctrine de la Foi intitulé « L’interprétation de la Bible dans l’Eglise », nous savons qu’il existe plusieurs sens possibles des Saintes Écritures :

- Le sens littéral « qui n’est pas toujours unique, l’auteur humain pouvant se référer en même temps à plusieurs niveaux de réalité : c’est le sens initial qui sert de garde-fou »,

- Le sens spirituel « exprimé lorsque les textes bibliques sont lues sous l’influence de l’Esprit Saint, dans le contexte pascal du Christ, la vie dans l’Esprit constituant un nouveau contexte. Le sens spirituel accomplit le sens littéral. Il peut avoir un aspect typologique, par exemple Adam est la figure du Christ. Le sens spirituel est le sens chrétien ».

- Le sens plénier « est le sens profond du texte voulu par Dieu, mais non clairement exprimé par l’auteur humain. On contrôle la légitimité de ce sens par un autre texte biblique ou par une tradition doctrinale authentique, telle celle d’un concile ».

Ce que nous savons généralement moins, c’est qu’un même passage biblique a une infinité d’interprétations les unes aussi justes que les autres puisque c’est le Verbe de Dieu Lui-même qui parle dans la profondeur infinie et insondable de Son Etre.

Ainsi, chaque verset biblique a une résonance qui lui est propre dans l’Eternel présent de Dieu, qui se trouve en dehors de la contingence du temps et de l’espace inhérente au monde visible, dans lequel l’être humain évolue, en tant que créature totalement dépendante de son Créateur (Jn 15,5b).

L'être humain distingue le passé, le présent et l’avenir, mais également l’espace, qui comme la matière est constitué de vide, sans évoquer les thèses qui sont au fondement de la physique quantique, montrant combien tous nos schémas de compréhension du cosmos sont pauvres et nécessairement limités.

De plus, comme nous l’enseigne le Catéchisme de l’Eglise Catholique au § 108 : « la foi chrétienne n'est pas une "religion du Livre". Le christianisme est la religion de la "Parole" de Dieu, "non d'un verbe écrit et muet, mais du Verbe incarné et vivant" (S. Bernard, hom. miss. 4,11). [et ] pour qu'elles ne restent pas lettre morte, il faut que le Christ, Parole éternelle du Dieu vivant, par l'Esprit Saint nous "ouvre l'esprit à l'intelligence des Ecritures" ( Lc 24,45 ) ».

Le Verbe de Dieu est le Vivant par excellence et s’exprime différemment selon les périodes de notre vie terrestre, ainsi qu'à chacune de Ses créatures créées uniques avec des nuances qui lui sont tout à fait propres.

En ce sens chacun à fait l’expérience, pour les personnes qui sont familières des Saintes Écritures, qu’un même passage que l’on a put lire une multitude de fois, résonne différemment selon les motions de l'Esprit-Saint, car Dieu veut avant tout le Cœur à cœur avec sa créature de prédilection qu’est l’homme, sans entrave ni barrière, en particulier celle de la raison que je qualifierai de "raisonneuse" lorsqu'elle tend vers le rationalisme.

A ce moment là, Dieu ne peut plus se révéler à nous car les deux ailes de la connaissance Divine, que sont la foi et la raison qui sont intrinsèquement liées, l’une fonctionnant avec l’autre, sont fermées.

Il est extrêmement important d’avoir cet élément à l’esprit lorsque que nous méditons ou interprétons un texte biblique, car la tendance naturelle de l’être humain tend à ramener notre compréhension à la finitude de nos catégories et conceptions et ainsi limiter le sens des Saintes Écritures qui demeure en réalité infini du fait que c'est le Verbe Éternel du Père qui s'exprime dans la profondeur infini de son Être Divin.

Par conséquent il existe une infinité d'interprétations de la Sainte Écriture les unes aussi justes que les autres, dont personne ne pourra jamais épuiser le sens, qui sont toutes complémentaires et jamais opposées, lorsqu'elles font intégralement partie de la Tradition apostolique et de l'interprétation qu'en donne le Magistère de la Sainte Eglise, seule autorité compétente pour en donner le caractère authentique comme le spécifiait la constitution dogmatique "Dei Verbum", sur La Révélation divine du Concile Vatican II.

Ainsi, un même verset biblique à une résonance qui lui est propre dans le passé le présent et l'avenir, c'est à dire l'Éternel présent de Dieu.