Le Saint-Père François

 

 

 

BIOGRAPHIE DU SAINT-PÈRE

 

Source : http://w2.vatican.va/content/francesco/fr/biography/documents/papa-francesco-biografia-bergoglio.html

Le nouveau Pape argentin
Jorge Mario Bergoglio a pris le nom de François

Le premier Pape américain est le jésuite argentin Jorge Mario Bergoglio, 76 ans, archevêque de Buenos Aires. C’est une figure de premier plan pour tout le continent et un pasteur simple et très aimé dans son diocèse, qu’il a visité en long et en large, aussi en métro et en autobus, au cours des quinze ans de son ministère épiscopal. « Mes gens sont pauvres et je suis un des leurs », a-t-il dit à plusieurs reprises pour expliquer son choix d’habiter dans un appartement et de préparer lui-même ses repas. Il a toujours recommandé à ses prêtres la miséricorde, le courage apostolique et d’ouvrir les portes à tous. Le pire qui puisse arriver dans l’Église, a-t-il expliqué à plusieurs occasions, « est ce que de Lubac appelle la mondanité spirituelle », qui signifie « se mettre soi-même au centre ». Et quand il cite la justice sociale, il invite d’abord à reprendre en main le catéchisme, à redécouvrir les dix commandements et les béatitudes. Son projet est simple: si l’on suit le Christ, l’on comprend que « piétiner la dignité d’une personne est un péché grave ».

Malgré son caractère discret — sa biographie officielle ne fait que quelques lignes, au moins jusqu’à sa nomination comme archevêque de Buenos Aires — il est devenu un point de référence pour ses fortes prises de position lors de la dramatique crise économique qui a bouleversé son pays en 2001.

Il né dans la capitale argentine le 17 décembre 1936, fils d’émigrants piémontais : son père Mario est comptable, employé des chemins de fer, tandis que sa mère, Regina Sivori, s’occupe de la maison et de l’éducation de ses cinq enfants.

Diplômé comme technicien en chimie, il choisit ensuite la voie du sacerdoce en entrant au séminaire diocésain de Villa Devoto. Le 11 mars 1958, il passe au noviciat de la Compagnie de Jésus. Il complète ses études de lettres au Chili et en 1963, revient en Argentine et obtient une maîtrise en philosophie au collège Saint-Joseph à San Miguel. Entre 1964 et 1965 il est professeur de littérature et psychologie au collège de l’Immaculée de Santa Fé et, en 1966, il enseigne les mêmes matières au collège du Sauveur à Buenos Aires. De 1967 à 1970 il étudie la théologie et obtient une maîtrise toujours au collège Saint-Joseph.

Il a été ordonné prêtre le 13 décembre 1969 par l’archevêque Ramón José Castellano. Il poursuit sa préparation entre 1970 et 1971 à Alcalà de Henares, en Espagne, et le 22 avril 1973 il émet sa profession perpétuelle chez les jésuites. À nouveau en Argentine, il est maître des novices à Villa Barilari à San Miguel, professeur à la faculté de théologie, consulteur de la province de la Compagnie de Jésus ainsi que recteur du Collège.

Le 31 juillet 1973, il est élu provincial des jésuites d’Argentine, charge qu’il occupera pendant six ans. Il reprend ensuite son travail dans le domaine universitaire et, entre 1980 et 1986, il est à nouveau recteur du collège Saint-Joseph, et curé encore à San Miguel. En mars 1986, il se rend en Allemagne pour terminer sa thèse de doctorat; ses supérieurs l’envoient ensuite au collège du Sauveur à Buenos Aires puis à l’église de la Compagnie dans la ville de Cordoba, comme directeur spirituel et confesseur.

C’est le cardinal Antonio Quarracino qui le veut comme son proche collaborateur à Buenos Aires. Ainsi, le 20 mai 1992, Jean-Paul II le nomme évêque titulaire d’Auca et auxiliaire de Buenos Aires. Le 27 juin, il reçoit dans la cathédrale l’ordination épiscopale précisément des mains du cardinal. Il choisit comme devise Miserando atque eligendo et insère dans son blason le christogramme IHS, symbole de la Compagnie de Jésus.

Il accorde son premier entretien en tant qu’évêque à un petit journal paroissial, « Estrellita de Belém ». Il est immédiatement nommé vicaire épiscopal de la zone Flores et, le 21 décembre 1993, il reçoit également la charge de vicaire général de l’archidiocèse. Ce n’est donc pas une surprise lorsque, le 3 juin 1997, il est promu archevêque coadjuteur de Buenos Aires. Moins de neuf mois plus tard, à la mort du cardinal Quarracino, il lui succède, le 28 février 1998, comme archevêque, primat d’Argentine et ordinaire pour les fidèles de rite oriental résidant dans le pays et dépourvus d’ordinaire de leur propre rite.

Trois ans plus tard, lors du Consistoire du 21 février 2001, Jean-Paul II le crée cardinal, lui assignant le titre de saint Roberto Bellarmino. Il invite les fidèles à ne pas se rendre à Rome pour fêter son cardinalat et à destiner aux pauvres l’argent du voyage. Grand chancelier de l’Université catholique argentine, il est l’auteur des livres Meditaciones para religiosos (1982), Reflexiones sobre la vida apostólica (1986) et Reflexiones de esperanza (1992).

En octobre 2001, il est nommé rapporteur général adjoint à la xe assemblée générale ordinaire du synode des évêques, consacrée au ministère épiscopal. Une tâche qui lui est confiée au dernier moment en remplacement du cardinal Edward Michael Egan, archevêque de New York, contraint de rester dans son pays en raison des attaques terroristes du 11 septembre. Lors du synode, il souligne en particulier la « mission prophétique de l’évêque », son identité de « prophète de justice », son devoir de « prêcher sans cesse » la doctrine sociale de l’Église, mais également d’« exprimer un jugement authentique en matière de foi et de morale ».

Entre temps, en Amérique latine, sa figure devient toujours plus populaire. Cependant, il ne perd pas la sobriété de son caractère et son style de vie rigoureux, que certains définissent presque « ascétique ». C’est dans cet esprit qu’en 2002, il refuse la nomination comme président de la Conférence épiscopale argentine, mais trois ans plus tard, il est élu, puis reconfirmé pour un nouveau triennat en 2008. Entre temps, en avril 2005, il participe au Conclave au cours duquel est élu Benoît XVI.

En tant qu’archevêque de Buenos Aires — diocèse qui possède plus de trois millions d’habitants — il pense à un projet missionnaire centré sur la communion et sur l’évangélisation. Les quatre objectifs principaux sont : des communautés ouvertes et fraternelles ; participation active d’un laïcat conscient ; évangélisation adressée à tous les habitants de la ville ; assistance aux pauvres et aux malades. Il vise à réévangéliser Buenos Aires, « en tenant compte de ceux qui y vivent, de sa configuration, de son histoire ». Il invite les prêtres et les laïcs à travailler ensemble. En septembre 2009, il lance au niveau national la campagne de solidarité pour le bicentenaire de l’indépendance du pays : deux cents œuvres de charité à réaliser d’ici 2016. Et, sur le plan continental, il nourrit de fortes espérances dans le sillage du message de la Conférence d’Aparecida en 2007, qu’il va jusqu’à définir « l’Evangelii nuntiandi de l’Amérique latine ».

Jusqu’au début de la vacance du siège, il était membre des Congrégations pour le culte divin et la discipline des sacrements, pour le clergé, pour les instituts de vie consacrée et les sociétés de vie apostolique ; du Conseil pontifical pour la famille et de la Commission pontificale pour l’Amérique latine.

 

 

 

 

Vidéos mises en ligne par le Vatican en Français

 

 

Message du Saint Père François pour l'Eglise de France du 11 juin 2015

 

 

APPEL MONDIAL A LA PRIERE POUR LA MISSION DE PAIX DU SAINT PERE FRANÇOIS CHOISI ET BIEN-AIME PAR LE CIEL, QUI NOUS DEMANDE DE LUI RESTER FIDELE, ET POUR LA CONVERSION DE TOUS SES DETRACTEURS

 

CE QUE DIT REELLEMENT LE SAINT PERE FRANCOIS ET NON CE QU'ON VOUDRAIT LUI FAIRE DIRE

 

 

 

Saint-Père François - SURPERBE entretien sur la miséricorde aux prêtres de Rome

 

Sources : https://www.francetvinfo.fr/monde/vatican/pape-francois/le-pape-francois-estime-qu-il-y-a-une-mode-de-l-homosexualite-et-s-inquiete-du-nombre-de-religieux-gays_3081585.html

ou

https://www.20minutes.fr/monde/2385615-20181202-pape-francois-dit-inquiet-mode-homosexualite-eglise

 

Le Pape François estime qu'il y a une "mode" de l'homosexualité, et s'inquiète du nombre de prêtres et religieux gays

Dans un livre d'entretiens paru samedi, le souverain pontife recommande à l'Eglise de ne pas accepter de personnes homosexuelles "dans la vie religieuse".

Le Pape François au blacon de son palais du Vatican, lors de sa prière de l'Angélus, le 2 décembre 2018. (TIZIANA FABI / AFP)

franceinfo avec AFPFrance Télévisions

Mis à jour le 02/12/2018 | 14:29
publié le 02/12/2018 | 13:58

Le pape François s'est dit "inquiet" du nombre de prêtres et de religieux gays, estimant que l'Eglise catholique risquait d'être gagnée par ce qu'il appelle la "mode" de l'homosexualité, dans un livre d'entretiens paru samedi 1er décembre en Italie.

"Dans nos sociétés, il semble même que l'homosexualité soit à la mode et cette mentalité, d'une certaine manière, influe aussi sur la vie de l'Eglise.C'est quelque chose qui m'inquiète", explique-t-il dans La Force d'une vocation, ouvrage qui doit être traduit et publié en dix langues.

Un document officiel de 2005 interdit l'accès à la prêtrise à tout homme homosexuel, même si de nombreux évêques choisissent de fermer les yeux, en particulier en raison de la chute des vocations dans une grande partie du monde occidental.

Pas de "double vie"

Mais dans ce nouvel ouvrage, le pape François appelle l'Eglise à la vigilance, y compris au sujet de candidats qui pourraient découvrir "plus tard" leur homosexualité. "L'homosexualité est une question très grave qui doit faire l'objet d'un discernement adéquat des candidats", estime-t-il.

"Dans la vie consacrée et la prêtrise, il n'y a pas de place pour ce type d'affection. C'est pourquoi l'Eglise recommande que les personnes ayant ce type de tendance profondément ancrée ne soient pas acceptées dans le ministère ou la vie religieuse", explique le pape argentin.

Quand aux homosexuels qui sont déjà prêtres, religieux ou religieuses, ils "doivent être incités à vivre intégralement le célibat, et surtout à être parfaitement responsables, en cherchant à ne jamais créer de scandale dans leur communauté ou parmi les fidèles en vivant une double vie", ajoute le pape. "Il vaut mieux qu'ils abandonnent le ministère ou la vie consacrée plutôt que de vivre une double vie", insiste-t-il.

 

Source : https://www.france-catholique.fr/Des-theologiens-apportent-leur-soutien-au-pape-Francois.html

Un leadership « courageux et théologiquement solide »

Des théologiens apportent leur soutien au Pape François

par Natalia Bottineau

vendredi 20 octobre 2017

On peut s’étonner de la véhémence des attaques contre le successeur de Pierre. Mais aussi les relativiser si l’on se rappelle les levées de bouclier contre le bienheureux Paul VI ou que l’on a accusé Saint Jean-Paul II de plus de cent hérésies. Et en même temps, on constate chaque jour, place Saint-Pierre, sur les sites en ligne et les réseaux sociaux, le long des rues pendant ses voyages, ou aux grandes célébrations, l’existence d’une majorité bruyante dont l’enthousiasme ne se dément pas au fil des années. Et jusqu’ici, le magistère du Pape étant perçu comme tellement limpide et évangélique, beaucoup ne se sont pas sentis appelés à se mobiliser pour faire taire les accusateurs : l’Évangile se défend lui-même. Cependant des théologiens viennent de prendre une initiative nouvelle, et c’est très intéressant.

Il y a eu naguère la lettre ouverte des « sages » musulmans, pour soutenir Benoît XVI au lendemain du discours de Ratisbonne, en 2006. Cette fois ce sont des théologiens et des personnalités internationales qui manifestent publiquement leur adhésion au magistère de Pierre – cum Petro et sub Petro –, à l’initiative de deux théologiens catholiques : Tomas Halik, 69 ans, un prêtre tchèque, grande figure de la résistance à l’occupant soviétique et Paul Zulehner, 77 ans, prêtre autrichien.

« Nous partageons votre rêve », affirment les signataires sur le site www.pro-pope-francis.com, en anglais et en allemand, qui a recueilli près de 10 000 signatures en quelques jours.

Ils veulent exprimer au pape François leur « gratitude » pour un « leadership papal courageux et théologiquement solide ».

Les esprits prévenus, qui ne se sont pas interrogés quand le pape a déclaré que Amoris Laetitia c’était pétri de saint Thomas, d’Aquin, et qui savent ce que pense le pape avant qu’il ne parle et là où il conduit l’Église, mieux que l’Esprit Saint, ne seront pas convaincus. Mais déjà lors du premier synode sur la famille, avant même que le pape se soit exprimé, on avait prédit qu’il dirait des choses contraires à la saine doctrine catholique… Cela se voit : on n’a pas pris le temps de lire ce que Bergoglio avait écrit avant son élection.

Ce n’est d’ailleurs pas à eux que la lettre ouverte s’adresse. Et au moment où Mgr Pascal Ide publie Puissance de la gratitude. Vers la vraie joie (Éditions de l’Emmanuel), on comprend bien que ce ne sont pas les accusateurs qui rayonneront le plus de joie… mais bien ceux qui font preuve de gratitude, d’accueil, de disponibilité : une attitude « mariale ».

Mais il faut aussi immédiatement nuancer : son ami argentin, Luis Liberman, qu’il a encore reçu le 19 octobre, dit que le pape n’a aucune crainte des critiques, au contraire, il en fait du fruit, il les apprécie.

Le pape a voulu s’entourer par deux fois des évêques du monde entier, en octobre 2014 et en octobre 2015 avant de nouer la gerbe de leur réflexion dans son « exhortation apostolique post-synodale », en 2016. On oublie trop souvent cela : le document Amoris laetitia est le fruit aussi de la communion et de la confrontation ecclésiale vécue en synode avec Pierre. Le Pape a tout fait pour que chacun, de tous les continents et réalités culturelles, ecclésiales et sociales, dise comment il lit la réalité, en vérité et liberté : n’est-ce pas le chemin nécessaire pour un vrai discernement voire une vraie conversion, que cette liberté devant Dieu et son Évangile, en Église ?

« Vous avez réussi, disent les soutiens du Pape, à remodeler la culture pastorale de l’Église catholique romaine en accord avec son origine en Jésus. » Ils citent une expression du pape : « Vous voyez l’Église comme un hôpital de campagne. »

En harmonie avec ce que le Pape dit dans une homélie à Sainte-Marthe, le 19 octobre, ils ajoutent : « Dans la rencontre avec les autres, c’est la compassion et non la loi qui aura le dernier mot. Dieu et la miséricorde de Dieu caractérisent la culture pastorale que vous attendez de l’Église. »

Ils promettent leur prière, si souvent demandée par le Pape à tous les baptisés sous toutes les latitudes : « Nous vous demandons de ne pas vous écarter du chemin que vous avez emprunté et nous vous assurons de notre plein soutien et de notre constante prière. »

L’initiateur de cette lettre ouverte, c’est le théologien tchèque Tomas Halik, 69 ans, qui a reçu le Prix Templeton en 2014. Il a risqué l’emprisonnement, après l’invasion soviétique de son pays, pour avoir revendiqué la liberté religieuse. Il est resté, au niveau international, un avocat du dialogue entre les différentes religions et entre croyants et non-croyants.

Condamné, en 1972, comme « ennemi du régime », il a organisé pendant 20 ans des réseaux secrets dans les milieux intellectuels et religieux, luttant aussi pour la libération de personnalités comme Václav Havel ou le cardinal František Tomášek. Il a participé à la transition démocratique après la « révolution de velours » de 1989. Un courageux qui ne s’en laisse pas compter.

Avec lui, Paul Zulehner, 77 ans, qui est aussi un prêtre catholique, théologien, né à Vienne (Autriche), professeur émérite en sociologie des religions et en théologie pastorale. Il a été doyen de la faculté de théologie catholique de l’université de Vienne, excusez du peu. Il est membre d’un groupe de réflexion sur l’avenir l’« Academia Superior ».

On constate que le soutien au Pape surgit non pas de sa chère Amérique latine, mais de cette Europe qui a souffert des oppressions et des tragédies du XXe siècle et que l’on dit vieillie et que le pape a appelée à redevenir « mère » de nombreux enfants. Et leur nombre ne cesse d’augmenter d’heure en heure : théologiens, moines, personnalités de la culture ou de la politique, dans une diversité qui fait percevoir que la parole du pape et ses gestes suscitent une adhésion très « transversale » et rassemblent, en confiance.

Tandis que les accusateurs divisent. Comme si Dieu n’était pas le Maître de l’histoire et des élections papales et comme si la première vertu d’un croyant pour réfuter le doute originel sur Dieu n’était pas exprimé dans la simple prière de Faustine Kowalska – justement, à la veille des tragédies qui allaient se déchaîner - : « Jésus j’ai confiance en toi ! Jezu Ufam Tobie. » Lorsqu’on laisse s’insinuer en nous un doute sur notre Pape, ne serait-ce pas une petite faille dans notre confiance dans Celui qui l’a envoyé ? Et une victoire concédée un peu facilement au grand Accusateur-Diviseur ? Enfin ! Des théologiens élèvent leur voix pour dénoncer cette manipulation du Peuple de Dieu et lui redonner sérénité. Car c’est d’abord au Peuple de Dieu que cette prise de position fera du bien.

 

Source : http://plunkett.hautetfort.com/archive/2016/09/23/francois-vu-par-benoit-nouveau-charisme-aucune-rupture.html

23/09/2016

Dans son livre, le Pape Benoît Parle du Pape François : "un nouveau charisme" mais "aucune rupture"

Dans son livre d'entretien avec son ami journaliste Peter Seewald (Fayard), Benoît XVI dit le bien qu'il pense de François : 

 Le premier contact de François avec la foule, le soir du conclave :

<<  Par les visites ad limina et par notre correspondance, j'avais découvert en lui un homme très décidé, quelqu'un qui en Argentine n'hésitait pas à dire franchement : voilà ce qu'on va faire, voilà ce qu'on ne va pas faire. Mais je n'avais pas été témoin de cette cordialité, de cette attention extrêmement personnelle aux hommes. Cela a été une surprise pour moi. [...] Quand je l'ai vu s'adresser d'une part à Dieu et d'autre part aux hommes, la joie m'a envahi. Et le bonheur. >>

 C'est le premier pape venu du Nouveau Monde. Qu'en conclure ?

<<  Que l'Eglise n'est pas immobile, qu'elle est dynamique et ouverte, et qu'elle est le lieu de nouvelles évolutions. Qu'elle n'est pas figée dans des schémas tout faits, mais qu'il s'y produit constamment des choses surprenantes, qu'elle est porteuse d'une dynamique susceptible de se renouveler à chaque instant. Qu'il se passe, de notre temps précisément, des événements auxquels on ne s'était pas attendu et qui révèlent que l'Eglise est vivante et pleine de possibilités nouvelles, voilà qui est beau et encourageant. [...]  Il ne va plus de soi que l'Europe constitue le centre de l'Eglise universelle. Désormais l'Eglise possède vraiment, dans son universalité, un poids équivalent sur les différents continents. [...]  La foi en Europe connaît un tel affaiblissement que, par ce simple fait, elle ne peut plus constituer que de façon restreinte le véritable moteur de l'Eglise universelle et de la foi dans l'Eglise. Nous constatons également que de nouveaux éléments, africains, sud-américains ou philippins, par exemple, apportent une nouvelle dynamique à l'Eglise, vivifient et redonnent de l'élan à l'Occident fatigué, le réveillent de sa lassitude, de sa tendance à oublier la foi. [...] Aussi est-il encourageant de constater que d'autres forces s'affirment au sein de l'Eglise universelle - et que l'Europe redevient une terre de mission. >>

L'action de François :

<<  C'est aussi, fondamentalement, un pape de la réflexion. Cela me paraît très important. Quand je lis [ses textes] ou ses interviews, je vois bien que c'est un homme méditatif, un homme qui se consacre intellectuellement aux questions de notre temps. En même temps, il a un contact très direct... >>

["Son style ne vous pose donc pas de problème ?"] 

<< Non. Au contraire, je trouve ça très bien. >>

["Vous ne voyez donc aucune rupture avec votre pontificat ?"]

<< Non. Evidemment, on peut mal interpréter certains passages pour prétendre que tout a changé. Quand on sort des passages de leur contexte, qu'on les isole, il est facile de construire des oppositions ; mais pas quand on considère l'ensemble. On relève sans doute de nouveaux infléchissements, mais pas d'oppositions. [...]  Il y a une nouvelle fraîcheur dans l'Eglise, une nouvelle joie, un nouveau charisme qui plaît aux gens. C'est bien. >>

 

Source : http://fr.radiovaticana.va/news/2016/02/23/pape_fran%C3%A7ois__non_aux_hypocrites_qui_se_disent_chr%C3%A9tien_sans_agir/1210570

Le Pape François dénonce les hypocrites qui se disent chrétiens sans agir

Le Pape embrassant l'autel lors de la Messe à Sainte-Marthe, le 23 février 2016

23/02/2016 12:00

(RV) La religion chrétienne est une religion concrète, qui agit en faisant le bien, non une «religion du dire», faite d’hypocrisie et de vanité. Le Pape François l’a répété en commentant les textes liturgiques de ce mardi 23 février 2016, lors de la messe matinale à la maison Sainte-Marthe.

La vie chrétienne est concrète, «Dieu est concret», mais beaucoup de chrétiens le sont en faisant semblant : ceux qui font de l’appartenance à l’Église une décoration sans engagement, une occasion de prestige plutôt qu’une expérience de service envers les plus pauvres.

Le Pape a parcouru l’extrait du livre du prophète Isaïe, et le passage de l’Évangile de Matthieu, pour expliquer encore une fois la «dialectique évangélique entre le dire et le faire». François insiste sur les paroles de Jésus, qui démasque l’hypocrisie des scribes et des pharisiens, en invitant les disciples et la foule à observer les consignes de ceux qui leur enseignent, mais à ne pas se comporter comme eux.

«Le Seigneur nous enseigne la voie du faire. Et tant de fois nous trouvons des gens dans l’Église qui disent : “moi je suis très catholique”... Mais qu’est-ce que tu fais? Tant de parents se disent catholiques, mais n’ont jamais le temps pour parler avec leurs enfants, pour jouer avec leurs enfants, pour écouter leurs enfants. Peut-être qu’ils ont leurs parents dans une maison de retraite, mais ils sont toujours occupés et ne peuvent pas aller les voir, et les laissent abandonnés. “Mais moi je suis très catholique, hein! J’appartiens à cette association, etc...”. Ça, c’est la religion du dire : je dis que je suis comme ça, mais je fais de la mondanité.»

La religion du dire et non pas du faire, a affirmé le Pape, est un mensonge. Les paroles d’Isaïe, a-t-il souligné, indiquent ce que Dieu préfère. «Cessez de faire le mal, essayez de faire le bien.» «Portez secours à l’opprimé, rendez justice à l’orphelin, défendez la cause de la veuve.» Ces efforts démontrent l’infinie miséricorde de Dieu, qui dit à l’humanité : «Venez ici et discutons. Même si vos péchés étaient comme écarlates, ils deviendront blancs comme neige.»

«La miséricorde du Seigneur va à la rencontre de ceux qui ont le courage de discuter avec Lui, pour discuter sur la vérité, sur les choses que je fais et celles que je ne fais pas, pour me corriger, a insisté le Pape François. Et ceci est le grand amour du Seigneur, dans cette dialectique entre le dire et le faire. Être chrétien signifie faire : faire la volonté de Dieu. Et le dernier jour, parce que tous nous en aurons un, qu’est-ce que le Seigneur nous demandera? Il nous dira “Qu’est-ce que vous avez dit sur moi" ? Non ! Il nous demandera "qu’est-ce que nous avons fait".»

Le Pape a alors cité le chapitre de l’Évangile de Matthieu sur le jugement dernier, quand Dieu demandera à l’homme ce qu’il aura fait pour les affamés, les prisonniers, les étrangers… «Cela, a rappelé François, c’est la vie chrétienne. En revanche, le seul "dire" porte à la vanité, à faire semblant d’être chrétien. Mais non, on n’est pas chrétien comme ça.»

«Que le Seigneur nous donne cette sagesse de bien comprendre où est la différence entre le "dire" et le "faire", et nous enseigne la voie du "faire", et qu’il nous aide à aller sur cette voie, parce que la voie du "dire" nous porte à la position où étaient ces docteurs de la loi, ces clercs, auxquels il plaisait de se vêtir comme s’ils étaient des majestés… Ceci n’est pas la réalité de l’Évangile», a martelé le Pape François.

 

Source : http://www.zenit.org/fr/articles/jubile-de-la-misericorde-lettre-du-pape-francois-a-mgr-fisichella

Jubilé de la miséricorde : lettre du Pape François à Mgr Fisichella

Texte intégral (traduction officielle) de la Lettre du Pape François à Mgr Fisichella, sur le Jubilé de la miséricorde comme manifestation de "la tendresse" de Dieu.

Rome, 1 septembre 2015

Le Pape François souhaite que « l’Année sainte soit pour tous les croyants un véritable moment de rencontre avec la miséricorde de Dieu ».

Il écrit à ce sujet à Mgr Fisichella, ce 1er septembre 2015.

« Je désire en effet que le Jubilé soit une expérience vivante de la proximité du Père, permettant presque de toucher du doigt sa tendresse, afin que la foi de chaque croyant se renforce et que le témoignage devienne ainsi toujours plus efficace », écrit le pape François.

Le pape évoque « l’indulgence jubilaire » et le passage de la Porte sainte. Il parle de la situation des malades ou des personnes âgées ou isolées, des prisonniers, des oeuvres de miséricorde corporelles et spirituelles, des défunts, de la protection de la vie et de l’avortement, des baptisés fréquentant les églises desservies par des prêtres de la Fraternité Saint-Pie X.
Voici la traduction officielle et intégrale de la Lettre du pape François à Mgr Rino Fisichella, président du Conseil pontifical pour la promotion de la nouvelle évangélisation, à l’approche du Jubilé extraordinaire de la miséricorde (8 décembre 2015-20 novembre 2016).

A.B.

Lettre du pape François

A mon vénéré frère Mgr Rino Fisichella

Président du Conseil pontifical pour la promotion de la nouvelle évangélisation

L’approche du Jubilé extraordinaire de la Miséricorde me permet de me concentrer sur certains points sur lesquels je considère qu’il est important d’intervenir afin de permettre que la célébration de l’Année sainte soit pour tous les croyants un véritable moment de rencontre avec la miséricorde de Dieu. Je désire en effet que le Jubilé soit une expérience vivante de la proximité du Père, permettant presque de toucher du doigt sa tendresse, afin que la foi de chaque croyant se renforce et que le témoignage devienne ainsi toujours plus efficace.

Ma pensée va, en premier lieu, à tous les fidèles qui, dans chaque diocèse ou comme pèlerins à Rome, vivront la grâce du Jubilé. Je désire que l’indulgence jubilaire soit pour chacun une expérience authentique de la miséricorde de Dieu, qui va à la rencontre de tous avec le visage du Père qui accueille et pardonne, oubliant entièrement le péché commis. Pour vivre et obtenir l’indulgence, les fidèles sont appelés à accomplir un bref pèlerinage vers la Porte sainte, ouverte dans chaque cathédrale ou dans les églises établies par l’évêque diocésain, ainsi que dans les quatre basiliques papales à Rome, comme signe du désir profond de véritable conversion. De même, j’établis que l’on puisse obtenir l’indulgence dans les sanctuaires où est ouverte la Porte de la Miséricorde et dans les églises qui sont traditionnellement identifiées comme jubilaires. Il est important que ce moment soit uni, avant tout, au Sacrement de la Réconciliation et à la célébration de la sainte Eucharistie par une réflexion sur la miséricorde. Il sera nécessaire d’accompagner ces célébrations par la profession de foi et par la prière pour ma personne et pour les intentions que je porte dans mon cœur pour le bien de l’Eglise et du monde entier.

Je pense, en outre, à ceux qui, pour divers motifs, n’auront pas la possibilité de se rendre à la Porte sainte, en premier lieu les malades et les personnes âgées et seules, que leurs conditions empêchent souvent de sortir de chez eux. Pour ces personnes, il sera d’une grande aide de vivre la maladie et la souffrance comme expérience de proximité au Seigneur qui, dans le mystère de sa passion, mort et résurrection, indique la voie maîtresse pour donner un sens à la douleur et à la solitude. Vivre avec foi et espérance joyeuse ce moment d’épreuve, en recevant la communion ou en participant à la Messe et à la prière communautaire, également à travers les divers moyens de communication, sera pour elles la façon d’obtenir l’indulgence jubilaire. Ma pensée va aussi aux détenus, qui font l’expérience de la restriction de leur liberté.

Le Jubilé a toujours constitué l’opportunité d’une grande amnistie, destinée à toucher de nombreuses personnes qui, bien que méritant une peine, ont toutefois pris conscience de l’injustice qu’elles ont commise, et désirent sincèrement s’insérer à nouveau dans la société en apportant leur contribution honnête. Qu’à toutes ces personnes parvienne de façon concrète la miséricorde du Père qui désire être proche de ceux qui ont le plus besoin de son pardon. Dans les chapelles des prisons, elles pourront obtenir l’indulgence et, chaque fois qu’elles passeront par la porte de leur cellule, en adressant leur pensée et leur prière au Père, puisse ce geste signifier pour elles le passage de la Porte sainte, car la miséricorde de Dieu, capable de transformer les cœurs, est également en mesure de transformer les barreaux en expérience de liberté.

J’ai demandé que l’Église redécouvre en ce temps jubilaire la richesse contenue dans les œuvres de miséricorde corporelle et spirituelle. L’expérience de la miséricorde, en effet, devient visible dans le témoignage de signes concrets comme Jésus lui-même nous l’a enseigné. Chaque fois qu’un fidèle vivra l’une ou plusieurs de ces œuvres en première personne, il obtiendra certainement l’indulgence jubilaire. D’où l’engagement à vivre de la miséricorde pour obtenir la grâce du pardon complet et total en vertu de la force de l’amour du Père qui n’exclut personne. Il s’agira donc d’une indulgence jubilaire plénière, fruit de l’événement lui-même qui est célébré et vécu avec foi, espérance et charité.

Enfin, l’indulgence jubilaire peut être obtenue également pour les défunts. Nous sommes liés à eux par le témoignage de foi et de charité qu’ils nous ont laissé. De même que nous les rappelons dans la célébration eucharistique, ainsi, nous pouvons, dans le grand mystère de la communion des Saints, prier pour eux afin que le visage miséricordieux du Père les libère de tout résidu de faute et puisse les accueillir dans ses bras, dans la béatitude qui n’a pas de fin.

L’un des graves problèmes de notre temps est sans aucun doute le changement du rapport à la vie. Une mentalité très répandue a désormais fait perdre la sensibilité personnelle et sociale adéquate à l’égard de l’accueil d’une vie nouvelle. Le drame de l’avortement est vécu par certains avec une conscience superficielle, qui semble ne pas se rendre compte du mal très grave qu’un tel acte comporte. Beaucoup d’autres, en revanche, bien que vivant ce moment comme un échec, considèrent ne pas avoir d’autres voies à parcourir. Je pense, en particulier, à toutes les femmes qui ont eu recours à l’avortement. Je connais bien les conditionnements qui les ont conduites à cette décision. Je sais qu’il s’agit d’un drame existentiel et moral. J’ai rencontré de nombreuses femmes qui portaient dans leur cœur la cicatrice de ce choix difficile et douloureux. Ce qui a eu lieu est profondément injuste ; pourtant, seule sa compréhension dans sa vérité peut permettre de ne pas perdre l’espérance. Le pardon de Dieu à quiconque s’est repenti ne peut être nié, en particulier lorsqu’avec un cœur sincère, cette personne s’approche du Sacrement de la Confession pour obtenir la réconciliation avec le Père. C’est également pour cette raison que j’ai décidé, nonobstant toute chose contraire, d’accorder à tous les prêtres, pour l’Année jubilaire, la faculté d’absoudre du péché d’avortement tous ceux qui l’ont provoqué et qui, le cœur repenti, en demandent pardon. Que les prêtres se préparent à cette tâche importante en sachant unir des paroles d’authentique accueil à une réflexion qui aide à comprendre le péché commis, et indiquer un itinéraire de conversion authentique pour pouvoir obtenir le pardon véritable et généreux du Père qui renouvelle tout par sa présence.

Une dernière considération s’adresse aux fidèles qui, pour diverses raisons, désirent fréquenter les églises où les offices sont célébrés par les prêtres de la Fraternité Saint-Pie X. Cette Année jubilaire de la Miséricorde n’exclut personne. Certains confrères évêques m’ont fait part en plusieurs occasions de leur bonne foi et pratique sacramentelle, unie toutefois à la difficulté de vivre une situation pastorale difficile. J’espère que dans un proche avenir, l’on pourra trouver les solutions pour retrouver une pleine communion avec les prêtres et les supérieurs de la Fraternité. Entre-temps, animé par l’exigence de répondre au bien de ces frères, j’établis, par ma propre disposition, que ceux qui, au cours de l’Année sainte de la Miséricorde, s’approcheront, pour célébrer le Sacrement de la Réconciliation, des prêtres de la Fraternité Saint-Pie X recevront une absolution valide et licite de leurs péchés.

M’en remettant à l’intercession de la Mère de la Miséricorde, je confie à sa protection la préparation de ce Jubilé extraordinaire.

Du Vatican, le 1er septembre 2015.

 Franciscus

© Librairie éditrice du Vatican

(1 septembre 2015) © Innovative Media Inc.

 

Source : http://www.riposte-catholique.fr/riposte-catholique-blog/breves/mgr-gaillot-recu-par-le-pape

Mgr Gaillot reçu par le Pape

1 septembre 2015

Le jour le pape argentin tend une main inattendue aux fidèles de Mgr Lefebvre, membres de la Fraternité Saint Pie X, en donnant aux prêtres de cette fraternité le droit de confesser durant l’année de la Miséricorde, il recevait au Vatican Mgr Jacques Gaillot, âgé de 80 ans. Limogé par Jean-Paul II pour ses déclarations hétérodoxes, nommé évêque du diocèse fantôme de Partenia, Mgr Gaillot ne rassemble plus grand monde.

Il était accompagné de l’abbé Daniel Duigou, curé de Saint-Merri à Paris (Ive). La rencontre a duré trois quart d’heure. « Nous sommes frères », a commencé le pape,  ajoutant: « Vous êtes évêque de Partenia? »

« Oui, a répondu Jacques Gaillot, cela fait vingt ans, vingt ans que je suis exclu, ce qui est mon passeport parce que je suis avec les exclus et les exclus se reconnaissent en moi. En me recevant, ils se sentent reconnus par vous. Ce n’est pas pour moi que je suis là, c’est pour eux. Ils en sont très heureux. Merci. »

La conversation n’a pas abordé les querelles passées. Concernant un éventuel voyage en France, la pape a déclaré « préférer aller vers des petits pays qui ont besoin d’aide ».

 

Source : http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/2015/06/pape-fran%C3%A7ois-la-franc-ma%C3%A7onnerie-dominait-ce-fut-lun-des-pires-moments.html

Pape François : "La franc-maçonnerie dominait ...Ce fut l'un des pires moments"

A Turin, le pape a rencontré des jeunes. Répondant aux questions de trois d'entre eux sur la signification de l'amour, de la confiance dans la vie et de l'importance du partage des idéaux, il a écarté le discours qu'il avait préparé. Voici un résumé de ses réponses :

''L'amour, la vie, les amis...ces trois mots sont importants pour la vie et tous les trois ont pour racine commune la volonté de vivre. L'amour a deux niveaux: Tout d'abord, l'amour est plus dans les actes que dans les paroles... Rappelez-vous que Dieu a commencé à parler de l'amour quand il s'est engagé envers son peuple, quand il a fait une alliance avec lui, quand il l'a sauvé. Ce sont des gestes faits d'amour, des actes d'amour".

Ensuite "l'amour est toujours quelque chose d'offert, de communiqué. Il faut savoir écouter et répondre à l'amour, qui est dialogue et communion... L'amour n'est ni sourd ni muet. Il communique" mais est "très respectueux de la personne, n'utilise pas l'autre, car il est chaste et respecte le caractère sacré de l'autre. Pardonnez-moi si je vous dis quelque chose que vous n'attendiez pas: Faites l'effort de vivre un amour chaste. Ceci est la conséquence de ce que...l'amour se sacrifie pour l'autre. L'amour est un service. Lorsque Jésus a lavé les pieds de ses apôtre, leur a enseigné qu'ils étaient destinés à se servir mutuellement''.

On constate souvent un sentiment de méfiance face à la vie, "parce que certaines situations nous semblent peu dignes d'être vécues."

''Je vous comprends lorsque vous dites de ne pas avoir confiance dans la vie. Nous vivons aujourd'hui la culture du déchet. Ce qui est inutile économiquement est jeté... Avec cette culture de rejet peut on encore compter sur la vie?... Un jeune qui ne peut travailler ou étudier a honte de ne pouvoir fonder un foyer... Combien de jeunes se suicident? Combien vont combattre au côté de terroristes, pour au moins faire quelque chose, avoir un idéal?... Voilà pourquoi Jésus a dit de ne pas placer dans les richesses et dans le pouvoir notre sécurité. Comment puis-je vivre une vie qui ne détruit pas, une vie qui ne rejette pas les gens? Comment puis-je vivre une vie qui me déçoit tant?... Nous devons aller de l'avant avec nos projets et construire une vie ne déçoive pas. Etre impliqué dans un projet pour construire quelque chose aide à vivre... Abandonnez le sentiment de méfiance envers la vie...et allez s'il le faut à contre-courant... Vous les jeunes qui vivez" le marasme économique, rejetez les "valeurs consuméristes et hédonistes qui sont des bulles de savon. Elles ne conduisent pas au progrès. Faîtes des choses constructives, même modestes, pour" répondre à vos idéaux. Ce sera le meilleur antidote à cette méfiance de la vie, la meilleure réponse à une culture qui ne propose que le plaisir... Le secret est de bien comprendre où l'on vit, sur cette terre... A la fin du XIX siècle, les conditions de la jeunesse étaient terribles. La franc-maçonnerie dominait et l'Eglise ne pouvait pas faire grand chose. Il y avait l'anti-cléricalisme et même le satanisme... Ce fut l'un des pires moments et des pires endroits de l'histoire de l'Italie... Or c'est à cette époque que se sont manifestés beaucoup de saints" en Piémont. Pourquoi? "Parce qu'ils ont réalisé qu'ils devaient aller à l'encontre de cette culture et de ce mode de vie. Il faut vivre la réalité. Et si cette réalité est de verre et non de diamant, je la regarde pour ce qu'elle est et la fait mienne, au service des autres''.

 

Source : http://www.news.va/fr/news/vladimir-poutine-sera-recu-le-10-juin-par-le-pape

Vladimir Poutine sera reçu le 10 juin (2015) par le Pape François

2015-06-04 Radio Vatican

(RV) C’est officiel : le Pape François recevra le 10 juin prochain le président russe Vladimir Poutine. Une audience qui a été confirmée ce jeudi par le directeur de la salle de presse du Saint-Siège le père Federico Lombardi. Dans le cadre de sa visite en Italie, le président russe rencontrera le président italien Sergio Mattarella et le président du Conseil Matteo Renzi. Il se rendra également à l’Exposition universelle de Milan. Le Saint-Père avait reçu pour la première fois au Vatican Vladimir Poutine le 25 novembre 2013.

Les explications d'Olivier Bonnel.

L’entretien avait essentiellement porté sur la gravité de la situation en Syrie et sur la vie de la communauté catholique en Russie. Le président russe et le Pape avaient souligné l’urgence de faire « cesser la violence, d'apporter l’aide humanitaire nécessaire à la population », et de favoriser des « initiatives concrètes pour une solution pacifique au conflit ». Cette rencontre intervenait deux mois après l’envoi d’une lettre du Saint-Père à l’occasion du G20 de Saint-Pétersbourg pour conjurer une intervention militaire étrangère en Syrie. Le Pape François avait alors demandé aux grands de ce monde de ne pas rester « inertes face au drame vécu par la population syrienne ».

Lors de cette audience le président russe avait par ailleurs transmis au Pape les salutations du Patriarche Cyrille de Moscou et de toute la Russie.

Lors de ses deux premiers mandats présidentiels, Vladimir Poutine était également venu à plusieurs reprises en visite au Vatican, reçu en 2000 et 2003 par Jean Paul II, puis en 2007 par Benoît XVI.

Cette nouvelle visite interviendra alors que la guerre en Syrie continue de faire chaque jour de nouvelles victimes et que le conflit dans l’Est de l’Ukraine a déjà fait plus de 6400 morts depuis son déclenchement en avril 2014. 

 

Source : http://www.riposte-catholique.fr/riposte-catholique-blog/breves/les-malentendus-des-propos-du-pape

Les propos du Pape et ses malentendus

14 mars 2015

Vendredi, le Pape François a célébré les deux ans de son élection au trône de Pierre. Le cardinal Philippe Barbarin, archevêque de Lyon, déclare à Radio Vatican :

« Ce qui est très étonnant, si vous voulez, c’est que ça me fait penser à un passage de la seconde épitre aux Thessaloniciens qui est citée dans le Concile Vatican II, précisément dans la constitution sur la parole Dei Verbum où au dernier paragraphe, ils disent : « il faut que la parole poursuive sa course pour glorifier Dieu ». Et je trouve que chez lui, ça se sent. La caractéristique de cette parole, c’est que c’est elle qui a crée le monde. Dieu nous l’a donnée comme une parole pour guider notre vie à travers ce qu’on appelle les commandements qui sont vraiment des paroles de vie. Puis, il l’a poursuivie avec les prophètes : ça a marché, ça n’a pas marché, etc. Alors, il s’est complètement engagé dans cette parole et cette parole est venue dans notre chair et elle a poursuivi sa course à travers les exemples de Jésus, les paraboles de Jésus.

Tout le monde comprenait les paraboles qu’il prenait. Il prenait les moyens détournés. De temps en temps, on voyait qu’il avait envie de parler de manière beaucoup plus claire et dire : « je ne peux pas parce que leurs yeux sont aveuglés, leurs oreilles sont bouchées ». Et Saint Paul dit : « il faut que la parole poursuive sa course » et dans le Pape François, on le voit. C’est-à-dire qu’il est vraiment cette parole pour aujourd’hui. Donc, elle touche tout le monde. Vous dites qu’elle a un grand succès, vous avez raison. Mais ce n’est pas tellement ça qui m’intéresse. Ce qui m’intéresse, c’est que cette parole, c’est sa prière, sa chair et son sang. C’est une parole qui rentrait à l’intérieur de lui, dans son intelligence, dans son cœur, dans son expérience de prêtre, de jésuite, d’argentin et aujourd’hui de Pape. Alors, il vous la donne comme elle est vivante en lui. C’est pour ça qu’elle est si concrète, parce qu’elle passe par les exemples concrets et les mots de tous les jours, de l’expérience qu’il a de l’Église, etc.

Donc, on sent à quel point elle est vivante, à quel point elle est sa chair et son sang. Il y a un passage d’Isaïe qui dit : « chaque matin, la parole éveille mon oreille ». Donc, on a l’impression qu’elle arrive dans l’oreille, que je suis à moitié endormi et puis qu’elle fait son chemin. Elle va aller dans mon cœur, dans mon intelligence et l’après-midi, elle va sortir sur mes lèvres comme une parole de réconfort pour tous ceux qui en ont besoin. Le matin, quand on assiste à la messe de 7 heures, comme cela m’est arrivé lundi avec tout un groupe, on a l’impression qu’il nous donne cette parole comme elle est arrivée le matin même dans sa prière.

Dieu fait avec les choses simples. Il agit d’une manière simple. Il nous parle d’une manière très simple. Les choses qu’il nous donne sont les plus simples possibles et accessibles. Donc, enlever tout ce qu’il peut y avoir de démonstratif, de mondain, de ceci et de cela et entrer sur ces voies de la simplicité. Ça ne nous étonne pas. Ça correspond tout à fait à la grâce du Pape François. Il est vraiment comme cela. Ça touche tout le monde. Quand je vous parle du prophète Isaïe, huit siècles avant Jésus ou du Pape François au 21°siècle, en fait, je vous parle de Jésus. Donc, on nous dit à propos de Jésus : le matin, bien avant le jour, il allait dans un endroit désert et là, il priait. C’est-à-dire qu’il écoutait cette parole. Et quand Pierre et les autres le trouvent en disant : « Et alors, tout le monde te cherche. Il faut y aller », Jésus se laisse faire. Et il dit « Oui, allons-y ! Allons dans les bourgades voisines. Allons-y, prêcher l’Evangile. C’est pour ça que je suis sorti ». 

J’insiste sur le verbe « sortir » parce qu’il est caractéristique du Pape François. Il l’utilise tout le temps, comme vous le savez. Et quand on voit cela au début de l’Évangile de Saint Marc, quand Saint Marc nous présente Jésus, on voit bien le verbe « sortir » qui est très intéressant quand il a Jésus comme sujet. Donc, Jésus, quand il sort, qu’est-ce qu’il fait ? Il sort à la face de Dieu. Je n’en sais rien mais on dit que le Pape se lève à 4 heures et demi du matin et il fait d’abord une heure d’oraison. Donc, il est sorti avant d’aller sur la place Saint-Pierre, le mercredi, avant d’avoir reçu des quantités de gens. Il est sorti à la face de Dieu. Et puis, tout ce qu’il a ingurgité, emmagasiné, écouté, reçu à travers son oreille que la parole a éveillé se trouve dans son cœur et dès la messe de sept heures, il le donne. Dans l’audience, il le donne. Et à tout le monde et tout au long de la journée, il va le donner. C’est ainsi que cette parole touche beaucoup.

J’ajouterai une autre note, c’est qu’il est jésuite. Donc, il a été formé à l’école ignacienne. Il a évidemment des études de théologie très sérieuses, etc. Mais ce n’est pas cela qui est caractéristique. Il n’est pas d’abord un intellectuel ou un professeur. Il est d’abord une parole. Et le propre de cet exercice spirituel de Saint Ignace, c’est qu’il vous force, d’une certaine manière, il vous met sur un chemin sur lequel cette parole doit produire son effet en vous. Et au fond, nous, c’est la première fois que nous avons un Pape jésuite. Et nous ne sommes pas étonnés qu’il nous fasse faire cet exercice spirituel avec la prière de chaque matin.

Vous avez brièvement évoqué le parcours du Pape François, ce Pape qui vient d’Argentine, qui a été prêtre, qui est jésuite, etc. Est-ce que justement son expérience pastorale en Argentine nourrit aussi selon vous sa parole et est-ce que ça peut expliquer aussi la manière dont il s’exprime ?

Oui, je vois aussi fortement la dimension de combat parce qu’il a connu les régimes terribles qu’il y a eu en Argentine et les tensions très fortes qui ont existé dans l’Église et dans la Compagnie de Jésus quand lui-même en était le provincial. Et puis, ensuite, il a aimé ce peuple auquel il a été donné à Buenos Aires pour être un pasteur pauvre au milieu des pauvres, vivre en plein milieu des gens et aller dans tous ces quartiers et y venir et y revenir le plus souvent possible. Donc, ça marque bien sûr sa manière d’être. J’ajouterai à ce que vous dites, par exemple, c’est une insistance majeure pour les pauvres, une Église pauvre pour les pauvres. Je suis sûr que ça touche tout le monde. Maintenant, quand j’entends des évêques partager entre eux, quand j’entends des prêtres partager entre eux, tout le monde revient là-dessus.

Donc, c’est un cadeau qu’il nous a fait. «  Et toi, qu’est-ce que tu fais pour les pauvres ? ». C’était certainement présent avant mais on l’entendait moins tandis que maintenant, on voit que c’est devenu un accent premier. Cependant, à cela, j’ajouterai une chose aussi, c’est qu’on voit la dimension du combat spirituel, c’est-à-dire la présence du démon. Dès le premier sermon qu’il a fait, le 14 mars au matin, il y a deux ans, dans la chapelle Sixtine, quand on a célébré la messe avec lui, le combat spirituel était nommé clairement comme le démon qui est un menteur et qui veut donc notre mort, nous faire tomber et comment la force du Christ nous garde entre ses mains pour nous permettre d’avancer. Et c’est un thème sur lequel il revient souvent. D’abord, c’est présent tout d’abord dans l’Écriture et dans les exercices spirituels de Saint Ignace. Mais je crois que ça correspond aussi à son expérience, des heures rudes et violentes qu’il a traversées quand il était provincial des jésuites en Argentine.

Il a rencontré les séminaristes romains il y a quelques semaines de cela. Il leur a parlé de l’homélie. En gros, comment écrire et dire une bonne homélie. Selon vous, quelles sont les clefs qui peuvent peut-être aider les prêtres, les évêques, tous les jours, dans leur homélie ?

Chez lui, cette parole est très vivante, très concrète et elle vient vraiment, si vous voulez, à la fois de son expérience pastorale, de sa prière et de la façon dont il regarde aujourd’hui l’Église. Souvent, il donne trois verbes, trois mots qui sont, en fait, des pistes d’action et de conversion. Je trouve que nous sommes assez touchés. Chacun a son style. Et il dit : « Moi, faire une lettre particulière aux prêtres, puis une lettre aux séminaristes, aux familles, aux femmes, aux jeunes, aux diacres ». D’autres Papes l’ont fait et très bien, il ne s’interdira pas de le faire mais il dit : « je ne suis pas très doué pour cela ». « Ce que j’aime faire, ce que je sais faire, c’est, en fait être une parole ».D’ailleurs, ce n’est pas tellement donner une homélie, c’est en fait être une parole.

Le Pape a une parole assez libre, on le voit notamment dans les conférences de presse qu’il donne dans les avions quand il revient d’un voyage apostolique à l’étranger. Est-ce qu’il n’y a pas le risque que cette parole, peut-être qui apparait aux yeux de certains comme libre ne provoque des malentendus ?

Oui, c’est arrivé. Quand il a parlé de la paternité responsable qui est un sujet très sérieux dont le Pape Paul VI avait tout à fait parlé et dont il est tout à fait convaincu, il a lâché ce mot malheureux « des lapins » qui a quand même blessé beaucoup de monde. Alors, il y en a qui l’ont pris un peu sur le mode de l’humour car d’ailleurs, c’était de l’humour. Et puis lui-même s’est excusé et il a rectifié. Sa pensée était claire. Il est comme ça. Et donc, dans les mots qu’il utilise, il y a des choses qui sont peut-être un peu étonnantes comme pour sortir de la bouche d’un Pape. Il y a même des adjectifs qui sont drôles, par exemple : dans l’exhortation apostolique, je ne sais pas si c’est une affaire de traduction mais il dit « j’aimerais une présence plus incisive des femmes dans l’Église ».

Ce n’est d’abord peut-être pas ce qu’il souhaite parce qu’une femme, ce n’est pas une incisive. Elle n’est pas là pour mordre. On voit quand même ce que cela veut dire : plus efficace, plus responsable, plus pleine, plus en collaboration concrète avec ce qui se cherche et ce qui se construit à l’intérieur de l’Église. Sur ce sujet, on est tout à fait d’accord. Il s’est d’ailleurs beaucoup expliqué. Donc, l’équivoque qui pourrait naitre du choix d’un adjectif, du choix d’un mot ou du choix d’une comparaison parce que la parole sort de manière tellement spontanée comme un fleuve qui coule qu’il peut y avoir là dedans un impair mais la pensée, elle était claire, bonne et forte. »

 

 

 

Priez et ne perdez pas de temps

 

 

Les mariages nuls augmentent à cause du manque de foi

 

 

Le Diable est père du mensonge

 

 

Les ennemis du Saint Père François

 

 

Source : http://www.news.va/fr/news/angela-merkel-recue-au-vatican

Angela Merkel reçue au Vatican

2015-02-21 Radio Vatican

(RV) Le Pape François a reçu samedi matin Angela Merkel au Vatican. Le souverain pontife s’est entretenu en privé pendant une quarantaine de minutes avec la chancelière allemande. Elle a ensuite rencontré le cardinal Parolin, secrétaire d'état du Saint-Siège, ainsi que

Mgr.Paul Richard Gallagher, le secrétaire pour les rapports avec les états. « Dans la perspective du Sommet G7 qui se tiendra en Bavière, les parties ont abordé certains thèmes à caractère international, plus particulièrement liés à la lutte contre la pauvreté et la faim, à l'exploitation des personnes et au droit des femmes, mais aussi à la santé et au respect de l'environnement » précise le communiqué du Saint-Siège publié à l'issue de la rencontre. Le Pape et la chancelière ont également échangé sur le respect des droits de l'homme et de la liberté religieuse dans certaines régions du monde, et ont souligné, précise le communiqué « la nécessité de parvenir à une solution pacifique du conflit ukrainien.» 

A l'issue de sa rencontre avec le souverain pontife, Angela Merkel s'est réjouie que les priorités mises sur l'agenda allemand en vue du G7 sont aussi celles du Pape. L'Allemagne, a précisé la chancelière, a l'intention de s'engager en particulier dans le domaine de la santé et a souligné avoir indiqué au Pape la grande attention portée par son pays aux femmes et à leur formation, en particulier dans les pays en voie de développement. 

Visite à Sant'Egidio

Lors du traditionnel échange de cadeaux, Angela Merkel a offert au Pape une enveloppe contenant un don pour les enfants de réfugiés irakiens et syriens, ainsi qu'un coffret de Bach et un livre. Le Saint-Père lui a offert en retour une médaille représentant Saint Martin qui partage son manteau, précisant qu'il appréciait particulièrement offrir cette image aux présidents et chefs de gouvernement car leur travail est de « protéger les pauvres ». Le Pape a également remis à Angela Merkel un exemplaire en allemand de son exhortation apostolique Evangelii Gaudium, que la chancelière lui a « promis de lire ». La chancelière allemande a poursuivi sa visite à Rome en rencontrant la communauté catholique Sant’Egidio, dans le quartier du Trastevere, en rencontrant notamment son fondateur Andrea Riccardi. Au programme de leur entretien: la crise ukrainienne, l'aide sanitaire en ce qui concerne l'accès à la vaccination des enfants, ainsi que des personnes qui ont perdu la vie en mer en voulant rallier les côtes européennes. 

 

Source : http://www.zenit.org/fr/articles/espagne-le-pape-recoit-une-personne-transsexuelle

Espagne : le Pape reçoit une personne transsexuelle

L'écoute de son évêque, Mgr Amedeo Rodriguez Magro

Rome, 28 janvier 2015 (Zenit.org) Rédaction

Le Pape François a reçu Diego Neria Lejarraga, un Espagnol de 48 ans, né femme, accompagné de sa fiancée, samedi 24 janvier 2015, en audience privée, à la Maison Sainte-Marthe du Vatican.

Il avait écrit au pape confiant qu’il se sentait marginalisé dans l’Église depuis qu'il a changé de sexe.

Le quotidien régional espagnol « Hoy » rapporte que Diego, originaire de Plasencia (Province de Caceres), en Estrémadure, avait écrit au pape pour lui raconter son histoire : après avoir changé de sexe, huit ans auparavant, il aurait fait l’objet de discriminations. 

Issu d’une famille de catholiques fervents, il se déclare lui-même catholique et pratiquant. Mais il se plaint d’avoir été rejeté dans sa petite ville par des personnes qui fréquentaient la paroisse et que le curé l'ait traité de « fils du démon ».

Le quotidien espagnol explique que Diego Neria s’est senti "très mal à l’aise dans son corps de femme" dès son enfance, et qu’il s’est confié, ces derniers temps, à l’évêque de Plasencia, Mgr Amedeo Rodriguez Magro, auprès de qui il aurait trouvé « courage, consolation et soutien ».

D’après le quotidien, le pape François lui a téléphoné deux fois en décembre, d'abord le jour de l’Immaculée conception – 8 décembre – pour un premier contact, puis pour fixer une date de rencontre. 

Avec une traduction de Constance Roques

(28 janvier 2015) © Innovative Media Inc.

 

Source : http://www.news.va/fr/news/le-pape-sest-rendu-au-sanctuaire-de-madhu-en-zone

Le Pape s'est rendu au sanctuaire de Madhu en zone tamoule

2015-01-14 Radio Vatican

Le Sri Lanka a depuis ce matin son premier saint. Joseph Vaz, un maitre, un modèle... La messe de canonisation a rassemblé plus de 500 000 personnes, dans une atmosphère de grande joie et de grande paix.

Embrassant d’un regard le paysage conduisant au nord du pays, le Pape a ensuite effectué les près de 250 km séparant Colombo à Madhu en hélicoptère, accompagné de sa délégation. Un petit groupe de journalistes, représentant tout type de media a suivi, eux aussi héliportés.

A son arrivée, François a trouvé, là encore, une foule enthousiaste, colorée, joyeuse mais calme. Plusieurs dizaines de milliers de personnes. Le Pape a reçu un collier de larges fleurs violettes. Des fanions aux couleurs du Saint-Siège étaient suspendus tout au long du parcours en papamobile. En descendant de la jeep blanche, François a embrassé des enfants. Il a gravi les quelques marches conduisant à l’entrée du sanctuaire, et ouvert le temps de prière.

Marie Duhamel, notre envoyée spéciale

Un signe de croix et du silence s’est élevé un chant d’invocation à l’Esprit saint : un Veni Creator à la Sri Lankaise avec des tambourins, mais d’une très grande douceur. Chants et prières étaient en tamoul et en cinghalais. Dans les deux langues, on a traduit l’intervention du Pape. Au santuaire marial de Madhu, François a remercié la Vierge d’avoir protégé le peuple Srilankais de « tant de dangers ». Ici, un camps de déplacés avait été installé pendant la guerre, accueillant tous ceux qui avaient besoin d’un refuge. « Il y a ici aujourd’hui des  familles qui ont souffert immensément durant le long conflit ». Il dura trente-sept ans pour s’achever de manière sanglante il y a tout juste cinq ans.

Et c’est là, au pied de la Vierge, mère protectrice, que le Pape a demandé « la grâce de faire réparation pour nos péchés et tout le mal que cette terre a connu ». Prendre sur son dos les responsabilités du passé. Ce n’est « pas facile », admet François. Mais « c'est seulement quand, à la lumière de la Croix, nous arrivons à comprendre le mal dont nous sommes capables, auquel peut-être nous avons pris part, que nous pouvons faire l'expérience d'un vrai remords et d'un vrai repentir ».

Dans ce difficile effort pour pardonner, « Marie est toujours là pour nous encourager », a affirmé François. Le Pape invite donc à prier la Vierge, car elle veut guider les Srilankais vers « une réconciliation plus grande». « Que le baume du pardon de Dieu produise une vraie guérison pour tous. François a salué « les efforts » des Tamouls comme des Cinghalais pour reconstruire l'unité qui a été perdue ».

François a ensuite  béni la foule avec la statue originale de la Vierge de Madhu, portant l’enfant Jésus dans ses bras, tous les deux couronnés d’or, enveloppés d’un manteau de soie crème, incrustés d’or Le bleu couleur de la Vierge était également très présent : des rubans de tulle, et des fleurs. Le diocèse a offert à François une reproduction en bois de la statue. Il ne l’a plus quittée. Le Pape a offert un chapelet d’or au sanctuaire.

Le Sanctuaire marial de Madhu, situé en terre tamoul dans le petit diocèse de Mannar, est fréquenté par les catholiques (90% de la population locale), mais aussi par des fidèles d’autres religions. Le 15 août, 600 000 fidèles y sont réunis chaque année. « Our Lady of Madhu » a plus de 400 ans d’histoire. En 1544, le roi de Jaffna, Sankili, a fait massacrer quelques 600 chrétiens du diocèse convertis par les Portugais. Certains fidèles, échappant au massacre, se sont rendus dans la jungle y installant la statue de la Vierge. Des Eglises furent ensuite construite aux alentours. Mais, de nouveau, une persécution, cette fois, ce sont les Hollandais qui les pousse à fuir. Trente familles vont de village en village avec la statue. Ils s’installent finalement à Maruthamadhu, là où se trouve le sanctuaire actuel.

 

Source : http://www.zenit.org/fr/articles/le-pape-celebre-la-messe-pour-les-victimes-de-l-attentat-de-paris

Le Pape célèbre la messe pour les victimes de l'attentat de Paris

"De quelle cruauté l'homme est-il capable !"

Rome, 8 janvier 2015 (Zenit.org) Anne Kurian

Le pape François a célébré la messe ce matin pour les victimes de l'attentat de Paris (11e) perpétré au siège de l'hebdomadaire satirique "Charlie Hebdo" qui a fait 12 morts et onze blessés hier, 7 janvier 2015.

« L’attentat d'hier à Paris nous fait penser à toute cette cruauté, cette cruauté humaine ; à tout ce terrorisme, que ce soit du terrorisme isolé, ou du terrorisme d’État. De quelle cruauté l'homme est-il capable ! » : c'est par ces paroles que le pape a ouvert la célébration à Sainte-Marthe, ce 8 janvier.

« Prions, en cette messe, pour les victimes de cette cruauté. Si nombreux ! Et demandons aussi au Seigneur de changer le cœur des personnes cruelles », a-t-il ajouté.

Hier soir déjà, le pape exprimait dans une déclaration « sa plus ferme condamnation pour l'horrible attentat qui a assombri la ville de Paris... troublant profondément toutes les personnes qui aiment la paix, bien au-delà des frontières de la France ».

« Quelle qu'en soit sa motivation, la violence homicide est abominable, elle n'est jamais justifiable », ajoutait-il en appelant à « s'opposer par tous les moyens à la diffusion de la haine et de toute forme de violence, physique et morale, qui détruit la vie humaine, viole la dignité des personnes, mine radicalement le bien fondamental de la cohabitation pacifique entre les personnes et les peuples malgré les différences de nationalité, de religion et de culture ».

Le pape François s'unissait « par la prière à la souffrance des blessés et des familles des défunts » et assurait de « sa proximité, sa solidarité spirituelle et son soutien à tous ceux qui, selon leurs diverses responsabilités, continuent à s'engager avec constance pour la paix ».

(8 janvier 2015) © Innovative Media Inc.

 

Source : http://www.news.va/fr/news/lors-des-vepres-le-pape-fustige-la-corruption-qui

Lors des Vêpres, le Pape fustige la corruption qui gangrène Rome

2015-01-01 Radio Vatican

(RV) Ce mercredi 31 décembre en début de soirée, le Pape François a présidé dans la basilique Saint-Pierre les premières Vêpres de la Solennité de Marie Mère de Dieu. Conformément à la tradition, la liturgie a été suivie de l’exposition du Saint Sacrement, du Te Deum d’action de grâce de fin d’année et de la bénédiction eucharistique. Dans son homélie de fin d’année, en 2013, le Souverain Pontife s’était adressé aux consciences : la fin de l’année est l’occasion de faire des bilans, de se demander combien de temps nous avons réservé à Dieu et combien à nos égoïsmes. Il avait également interpellé les responsables de la ville de Rome, en leur demandant ce qu’ils avaient fait pour améliorer la qualité de la vie. Le Pape François avait par ailleurs rappelé que la conception chrétienne du temps est linéaire et que, par conséquent, chaque année qui s’écoule nous rapproche de Dieu et de notre dernière heure. 

Comme l’an passé, le Pape a interpellé directement les Romains dans leur ensemble et les responsables politiques en particulier après le scandale de corruption qui a émergé ces dernières semaines. Les précisions de Xavier Sartre

Le Pape n’a pas mâché ses mots : en tant qu’évêque de Rome, il a interpellé directement les Romains pour les interroger sur leur manière d’être chrétiens dans la Ville Eternelle, leur rappelant leurs responsabilités, « faisant partie de l’Eglise fondée sur le témoignage et sur le martyr des saints apôtres Pierre et Paul. » Il a ainsi évoqué ce qui a défrayé la chronique ces dernières semaines dans la capitale italienne : un vaste système de corruption allant jusqu’aux portes du bureau du maire et révélant que la ville a été mise en coupe réglée par la criminalité. Ces affaires montrent à quel point est nécessaire « une conversion consciente et sérieuse des cœurs pour une renaissance spirituelle et morale, tout comme un engagement renouvelé pour construire une cité plus juste et solidaire, où les pauvres, les faibles, les marginaux sont au centre de nos préoccupations et de nos actes quotidiens ».

Le Pape François en a profité pour revenir sur le sort que la ville et ses habitants réservent à ses pauvres, invitant chacun à « avoir le courage de proclamer, dans notre Cité, qu’il faut défendre les pauvres et non se défendre des pauvres, qu’il faut servir les faibles et non se servir des faibles ».

« Quand, dans une ville, les pauvres et les faibles sont soignés, secourus et aidés à se promouvoir dans la société, ils se révèlent être le trésor de l’Eglise et un trésor dans la société. En revanche, quand une société ignore les pauvres, quand elle les persécute, les criminalise, les contraint à devenir mafieux, cette société s’appauvrit jusqu’à la misère, elle perd la liberté et préfère l’ail et les oignons de l’esclavage, de l’esclavage de son égoïsme, de l’esclavage de sa pusillanimité et cette société-là cesse d’être chrétienne. »

Le Pape a donc pointé du doigt les maux dont souffre Rome. Mais son message va bien au-delà de la capitale italienne pour s’étendre à toutes les sociétés. De même qu’au début de son homélie, il a exhorté tous les fidèles à faire un examen de conscience pour savoir s’ils avaient clairement choisi d’être vraiment libres et non esclaves. « Vivons-nous selon la logique mondaine, corrompue, faisant ce que le diable nous fait croire être notre intérêt ? »

« La liberté nous fait peur parce qu’elle nous mets devant les yeux le temps et nous mets devant notre responsabilité de le vivre bien. En revanche, l’esclavage réduit le temps à l’instant et nous nous sentons ainsi plus sûrs. » Il a donc invité à ne pas céder à ce mirage pour ne pas arrêter de « rêver, de voler et d’espérer ».

Après le Te Deum, le Pape François a pris un bain de foule place Saint-Pierre, saluant les personnes venues pour visiter la crèche inspirée de l’Opéra italien. Décorée d’une vingtaine de santons de taille humaine en terre cuite, elle est installée près d’un sapin de Calabre de 25 mètres de haut. Pour le Saint-Père, la crèche et l’arbre touchent le cœur de tous, y compris de ceux qui ne croient pas, parce qu’ils parlent de fraternité, d’intimité et d’amitié.

 

Source : http://www.news.va/fr/news/pape-francois-le-temps-passe-a-cote-dun-malade-est

Pape François : "le temps passé à côté d'un malade est sacré"

2014-12-30 Radio Vatican

(RV) Le Pape François s’est une nouvelle fois prononcé contre l’euthanasie. Dans son message pour la prochaine journée mondiale du malade, il dénonce le mensonge qui se dissimule derrière certaines expressions qui insistent sur la qualité de la vie. Leur but est d’inciter à croire que les vies gravement atteintes par la maladie ne seraient pas dignes d’être vécues. Dans ce texte rendu public ce mardi, au contraire, le Saint-Père rend un hommage appuyé à ceux qui prennent soin des malades ayant besoin d’une assistance permanente ; il reconnaît que leur tâche, est pénible surtout quand elle se prolonge dans le temps. Et pourtant, écrit-il, voilà un grand chemin de sanctification. Le temps passé à côté d’un malade est un temps sacré, une louange à Dieu. La charité a besoin de temps alors que notre monde, harcelé par la hâte, la frénésie de l’action et de la production, oublie la dimension de la gratuité.

Le Pape François insiste sur la sagesse du cœur, qui sait s’ouvrir à la souffrance des frères, spécialement à la souffrance innocente, qui sait être solidaire sans juger. Il fustige au contraire la fausse humilité de ceux qui recherchent l’approbation et se complaisent dans le bien accompli. Le Souverain Pontife rappelle par ailleurs la priorité absolue de la sortie de soi vers le prochain. Il invite les chrétiens à demander la grâce de comprendre la valeur de l’accompagnement, souvent silencieux. Quant aux personnes elles-mêmes plongées dans le mystère de la souffrance et de la douleur, elles  peuvent également devenir des témoins vivants d’une foi qui permet d’habiter la souffrance elle-même ; alors que l’homme par son intelligence n’est pas capable de la comprendre en profondeur.

La Journée mondiale du malade a été instaurée par Jean-Paul II. Elle est célébrée chaque année le 11 février, fête de Notre Dame de Lourdes.

 

Ci -dessous, le message du Pape, dans son intégralité

“J’étais les yeux de l’aveugle, les pieds du boiteux” (Jb 29,15)

Chers frères et sœurs,

À l’occasion de la XXIIIème Journée mondiale du Malade, instaurée par saint Jean-Paul II, je m’adresse à vous tous qui supportez le fardeau de la maladie et êtes unis, de diverses manières, à la chair du Christ souffrant, et à vous également, professionnels et bénévoles de la santé.

Le thème de cette année nous invite à réfléchir sur une phrase du Livre de Job : « J’étais les yeux de l’aveugle, les pieds du boiteux » (29,15). Je voudrais le faire dans la perspective de la « sapientia cordis », la sagesse du cœur.

1. Cette sagesse n’est pas une connaissance théorique, abstraite, fruit de raisonnements. Elle est plutôt, comme le décrit saint Jacques dans son épître, « pure, puis pacifique, indulgente, bienveillante, pleine de pitié et de bons fruits, sans partialité, sans hypocrisie » (3,17). Elle est donc un comportement inspiré par l’Esprit Saint dans l’esprit et le cœur de celui qui sait s’ouvrir à la souffrance des frères et reconnaît en eux l’image de Dieu. Faisons donc nôtre l’invocation du psaume : « Fais-nous savoir comment compter nos jours, que nous venions de cœur à la sagesse ! » (Ps 90,12). Dans cette sapientia cordis, qui est don de Dieu, nous pouvons résumer les fruits de la Journée mondiale du Malade.

2. La sagesse du cœur veut dire servir le frère. Dans le discours de Job qui contient les paroles « j’étais les yeux de l’aveugle, les pieds du boiteux », est mise en évidence la dimension du service à ceux qui en ont besoin, de la part de l’homme juste qui jouit d’une certaine autorité et a une place importante parmi les anciens de la ville. Sa stature morale se manifeste dans le service du pauvre qui demande de l’aide, et également en prenant soin de l’orphelin et de la veuve (v. 12-13).

Que de chrétiens rendent témoignage aujourd’hui encore, non par leurs paroles mais par leur vie enracinée dans une foi authentique, d’être « les yeux de l’aveugle » et les « pieds du boiteux » ! Des personnes qui sont proches des malades ayant besoin d’une assistance permanente, d’une aide pour se laver, s’habiller, se nourrir. Ce service, surtout lorsqu’il se prolonge dans le temps, peut devenir fatigant et pénible. Il est relativement facile de servir pendant quelques jours, mais il est difficile de soigner une personne pendant des mois, voire des années, également si celle-ci n’est plus à même de remercier. Et pourtant, voilà un grand chemin de sanctification ! Dans ces moments, on peut compter de manière particulière sur la proximité du Seigneur, et on est également un soutien spécial à la mission de l’Église.

3. La sagesse du cœur, c’est être avec le frère. Le temps passé à côté du malade est un temps sacré. C’est une louange à Dieu, qui nous conforme à l’image de son Fils, qui « n’est pas venu pour être servi, mais pour servir et donner sa vie en rançon pour une multitude » (Mt 20,28). Jésus lui-même a dit : « Et moi je suis au milieu de vous comme celui qui sert » (Lc 22,27).

Avec une foi vive, nous demandons à l’Esprit Saint de nous donner la grâce de comprendre la valeur de l’accompagnement, si souvent silencieux, qui nous conduit à consacrer du temps à ces sœurs et à ces frères qui, grâce à notre proximité et à notre affection, se sentent davantage aimés et réconfortés. En revanche, quel grand mensonge se dissimule derrière certaines expressions qui insistent tellement sur la « qualité de la vie », pour inciter à croire que les vies gravement atteintes par la maladie ne seraient pas dignes d’être vécues !

4. La sagesse du cœur, c’est la sortie de soi vers le frère. Notre monde oublie parfois la valeur spéciale du temps passé auprès du lit d’un malade, parce qu’on est harcelé par la hâte, par la frénésie de l’action, de la production et on oublie la dimension de la gratuité, de l’acte de prendre soin, de se charger de l’autre. En réalité, derrière cette attitude se dissimule souvent une foi tiède, oublieuse de cette parole du Seigneur qui déclare : « C’est à moi que vous l’avez fait » (Mt 25,40).

Voilà pourquoi je voudrais rappeler à nouveau « la priorité absolue  de “la sortie de soi vers le frère” comme un des deux commandements principaux qui fondent toute norme morale et comme le signe le plus clair pour faire le discernement sur un chemin de croissance spirituelle en réponse au don absolument gratuit de Dieu » (Exhortation apostolique Evangelii gaudium, n. 179). De la nature missionnaire même de l’Église jaillissent « la charité effective pour le prochain, la compassion qui comprend, assiste et encourage » (idem).

5. La sagesse du cœur c’est être solidaire avec le frère sans le juger. La charité a besoin de temps. Du temps pour soigner les malades et du temps pour les visiter. Du temps pour être auprès d’eux comme le firent les amis de Job : « Puis, s’asseyant à terre près de lui, ils restèrent ainsi durant sept jours et sept nuits. Aucun ne lui adressa la parole, au spectacle d’une si grande douleur » (Jb 2,13). Mais les amis de Job cachaient au fond d’eux-mêmes un jugement négatif à son sujet : ils pensaient que son malheur était la punition de Dieu pour une de ses fautes. Au contraire, la véritable charité est un partage qui ne juge pas, qui ne prétend pas convertir l’autre ; elle est libérée de cette fausse humilité qui, au fond, recherche l’approbation et se complaît dans le bien accompli.

L’expérience de Job trouve sa réponse authentique uniquement dans la croix de Jésus, acte suprême de solidarité de Dieu avec nous, totalement gratuit, totalement miséricordieux. Et cette réponse d’amour au drame de la souffrance humaine, spécialement de la souffrance innocente, demeure imprimée pour toujours dans le corps du Christ ressuscité, dans ses plaies glorieuses, qui sont un scandale pour la foi mais sont également preuve de la foi (cf. Homélie pour la canonisation de Jean XXIII et de Jean-Paul II, 27 avril 2014).

De même, lorsque la maladie, la solitude et l’incapacité l’emportent sur notre vie de don, l’expérience de la souffrance peut devenir un lieu privilégié de la transmission de la grâce et une source pour acquérir et renforcer la sapientia cordis. Donc, on peut comprendre que Job, à la fin de son expérience, en s’adressant à Dieu, peut déclarer : « Je ne te connaissais que par ouï-dire, mais maintenant mes yeux t’ont vu » (42,5). Et les personnes plongées dans le mystère de la souffrance et de la douleur, accueilli dans la foi, peuvent également devenir des témoins vivant d’une foi qui permet d’habiter la souffrance elle-même, bien que l’homme, par son intelligence, ne soit pas capable de la comprendre en profondeur.

6. Je confie cette Journée mondiale du Malade à la protection maternelle de Marie, qui a accueilli dans son sein et a donné naissance à la Sagesse incarnée, Jésus-Christ, notre Seigneur.

Ô Marie, Siège de la Sagesse, intercède comme notre Mère pour tous les malades et pour ceux qui en prennent soin. Fais que, dans le service du prochain qui souffre et à travers l’expérience même de la souffrance, nous puissions accueillir et faire croître en nous la véritable sagesse du cœur.

J’accompagne cette invocation pour vous tous de ma bénédiction apostolique.

 

Source : http://www.news.va/fr/news/le-pape-francois-et-son-option-pour-la-culture-de

Le Pape François et son option pour la culture de la rencontre

2014-12-29 Radio Vatican

Le Pape François souhaite par dessus tout encourager la culture de la rencontre. C’est son porte-parole qui l’affirme dans un bilan de l’année 2014, dressé pour Radio Vatican. Le Saint-Père, relève le Père Federico Lombardi, mise beaucoup sur la rencontre interpersonnelle pour faire avancer de nombreux dossiers tels que l’œcuménisme. Les thèmes chers au Pape François sont nombreux : la proximité avec les plus pauvres, la lutte contre le trafic des personnes et les esclavages modernes, la défense des chrétiens persécutés, en particulier au Moyen-Orient.

Mais deux principaux chantiers ont retenu, cette année, l’attention des catholiques et des médias : la famille et la réforme de la Curie. Selon le directeur du Bureau de presse du Saint-Siège, le Souverain Pontife pense que toute réforme doit commencer dans les cœurs et dans les consciences, comme le prouvent les discours particulièrement sévères qu’il a adressés à la Curie romaine, le 22 décembre, à l’occasion de l’échange des vœux de Noël, et aux participants au Synode extraordinaire sur la famille, le 18 octobre, au moment de la conclusion des travaux. Le Pape François a énoncé dans les deux cas des « tentations » ou des « maladies spirituelles » susceptibles d’affecter le gouvernement de l’Eglise catholique. La réforme voulue par le Saint-Père ne concerne donc pas seulement l’administration et l’organisation de la Curie Romaine, note le père Lombardi, il s’agit d’une conversion, d’une guérison en profondeur. A propos de la famille, pour le directeur du Bureau de presse du Saint-Siège, c’est une grande entreprise pastorale nécessaire et urgente, une entreprise courageuse car le Pape François n’a pas eu peur de mettre sur la table les questions sensibles pour aller au cœur de la vie des personnes et d’impliquer l’Eglise tout entière dans la réflexion.

Autre chantier prioritaire l’Asie : alors que son prédécesseur Benoît XVI n’a jamais visité ce continent, le Pape François s’est déjà rendu en Corée et il se prépare à partir pour le Sri Lanka et les Philippines. De toute évidence, commente le père Lombardi, l’Eglise accorde une  attention renouvelée à cette partie du monde marquée par un formidable dynamisme démographique et économique, un territoire infini pour l’annonce de l’Evangile dans des contextes culturels, sociaux et politiques difficiles. L’Asie, c’est donc l’une des grandes frontières pour l’Eglise de notre temps. L’année 2014 aura par ailleurs été marquée par la canonisation de deux papes Jean-Paul II et Jean XXIII et par la béatification de Paul VI. Pour le père Lombardi, il y a dans ces événements un dénominateur commun : l’actualité du Concile Vatican II qui a renouvelé l’Eglise et ouvert un dialogue avec le monde et la culture de notre temps. Cela montre que le Souverain Pontife se place résolument dans le sillage du Concile. Enfin, l’œcuménisme a été l’un des points forts des voyages à Jérusalem et Istanbul. L’amitié entre le Saint-Père et le Patriarche Bartholomée suscite l’espérance. Quant au volet interreligieux, le Pape François est conscient de la situation de l’islam dans le monde et il s’efforce d’établir des relations constructives avec les musulmans.

 

Source : http://www.news.va/fr/news/message-du-pape-urbi-et-orbi-vraiment-il-y-a-tant

Message du Pape Urbi et Orbi : « Vraiment, il y a tant de larmes en ce Noël ! »

2014-12-25 Radio Vatican

En ce deuxième Noël du Pape François, comme c'est la tradition, le Pape a délivré son message à la ville et au monde, Urbi et Orbi, dénonçant une série de situations dramatiques et violentes de par le monde, et lançant des appels à lutter contre toutes les guerres et les injustices. Un message lancé de la Loggia Centrale de la Basilique Saint-Pierre, et retransmis en direct par des télévisions du monde entier. Le drame des chrétiens au Proche-Orient notamment en Irak, le conflit israélo-palestinien, la guerre en Syrie, mais aussi les difficultés vécues en certains pays d'Afrique, à cause des guerres ou des épidémies, comme Ebola, ont été évoqués. Les prises d'otages et les massacres au Nigéria. Mais aussi la situation en Ukraine, le drame des enfants soldats, abusés, et des personnes victimes de violences ou de la traite humaine, des migrations.

TEXTE INTEGRAL du Message Urbi et Orbi du Pape François:

Message Urbi et Orbi Noël 2014

 

 

Chers frères et sœurs, joyeux Noël !


Jésus, le Fils de Dieu, le Sauveur du monde, est né pour nous. Il est né à Bethléem d’une vierge, réalisant les antiques prophéties. La vierge s’appelle Marie, son époux Joseph. Ce sont les personnes humbles, pleines d’espérance dans la bonté de Dieu, qui accueillent Jésus et le reconnaissent. Ainsi, l’Esprit Saint a éclairé les bergers de Bethléem, qui ont accouru à la grotte et ont adoré l’Enfant. L’Esprit Saint a ensuite guidé les vieillards, Siméon et Anne, dans le Temple de Jérusalem, et ils ont reconnu en Jésus le Messie. « Mes yeux ont vu le salut » s’exclame Siméon – « le salut que [Dieu] préparait à la face des peuples » (Lc 2, 30).

Oui, frères, Jésus est le salut pour chaque personne et pour chaque peuple !
À lui, Sauveur du monde, je demande qu’il regarde nos frères et sœurs d’Irak et de Syrie qui, depuis trop de temps, souffrent des effets du conflit en cours et, avec ceux qui appartiennent à d’autres groupes ethniques et religieux, subissent une persécution brutale. Que Noël leur apporte de l’espérance, comme aux nombreuses personnes dispersées, déplacées et réfugiées, enfants, adultes et personnes âgées, de la région et du monde entier ; que l’indifférence se change en proximité et le refus en accueil, pour que tous ceux qui à présent sont dans l’épreuve puissent recevoir les aides humanitaires nécessaires pour survivre à la rigueur de l’hiver, revenir dans leurs pays et vivre avec dignité. Puisse le Seigneur ouvrir les cœurs à la confiance et donner sa paix à tout le Moyen-Orient, depuis la Terre bénie de sa naissance, en soutenant les efforts de ceux qui s’engagent efficacement pour le dialogue entre Israéliens et Palestiniens.


Jésus, Sauveur du monde, regarde tous ceux qui souffrent en Ukraine et donne à cette terre aimée de surmonter les tensions, de vaincre la haine et la violence et d’entreprendre un nouveau chemin de fraternité et de réconciliation. Christ Sauveur, donne la paix au Nigeria, où à nouveau du sang est versé et trop de personnes sont injustement soustraites à l’affection de leurs proches et tenues en otage ou massacrées. J’invoque aussi la paix pour d’autres parties du continent africain. Je pense particulièrement à la Libye, au Sud Soudan, à la République Centrafricaine et à différentes régions de la République Démocratique du Congo ; et je demande à tous ceux qui ont des responsabilités politiques de s’engager par le dialogue à surmonter les oppositions et à construire une cohabitation fraternelle durable.


Que Jésus sauve les trop nombreux enfants victimes de violence, faits objet de trafic et de traite des personnes, ou contraints à devenir soldats.Les enfants abusés, si nombreux. Qu’il donne réconfort aux familles des enfants tués au Pakistan la semaine dernière. Qu’il soit proche de tous ceux qui souffrent de maladies, en particulier les victimes de l’épidémie d’Ébola, surtout au Liberia, en Sierra Leone et en Guinée. Tandis que de grand cœur je remercie tous ceux qui œuvrent courageusement pour assister les malades et leurs proches, je renouvelle une invitation pressante à assurer l’assistance et les thérapies nécessaires.

L'enfant Jésus. Je pense à tous ces enfants aujourd'hui tués ou maltraités, soit avant d'avoir vu le jour, privés de l'amour généreux de leurs parents et enterrés dans l'égoisme d'une culture qui n'aime pas la vie; je pense à ces enfants réfugiés à cause des guerres et des persécutions, abusés et exploités sous nos yeux et dans notre silence complice. Je pense à ces enfants massacrés sous les bombardements, même là où le fils de Dieu est né. Encore aujourd'hui leur silence impuissant crie sous l'épée de tant d'Hérodes. Sur leur sang trône aujourd'hui l'ombre des Hérodes de notre temps.

Vraiment, il y a tant de larmes en ce Noël, avec les larmes de l’Enfant-Jésus !

Chers frères et sœurs, que l’Esprit Saint éclaire aujourd’hui nos cœurs, pour que nous puissions reconnaître dans l’Enfant-Jésus, né à Bethléem de la Vierge Marie, le salut donné par Dieu à chacun de nous, à chaque homme et à tous les peuples de la terre. Que le pouvoir du Christ, qui est libération et service, se fasse sentir dans beaucoup de cœurs qui souffrent des guerres, des persécutions, de l’esclavage. Qu’avec sa mansuétude, ce pouvoir divin touche la dureté des cœurs de tant d’hommes et de femmes immergés dans la mondanité et dans l’indifférence. La globalisation de l'indifférence. Que sa force rédemptrice transforme les armes en charrues, la destruction en créativité, la haine en amour et en tendresse. Ainsi nous pourrons dire avec joie : « Nos yeux ont vu ton salut ».
Joyeux Noël à tous !  

 

Source : http://www.news.va/fr/news/le-pape-demande-tendresse-douceur-empathie-face-au

Le Pape demande tendresse, douceur, empathie face aux misères du monde

2014-12-25 Radio Vatican

Ce n’est désormais plus une messe de minuit, puisqu’elle débutait mercredi soir à 21 heures trente, mais c’est bien cette messe solennelle de Noël que le Pape François a célébrée dans la Basilique Sainte-Pierre dans un grand recueillement à l’unisson de splendides chants et notamment du « Et incarnatus est » ("Et il s'est fait chair") de la Messe en Do Mineur de Wolfgang Amadeus Mozart, que François a écouté à genoux et grave.

Entré en procession dans la basilique accompagné par la  "Kalenda", le chant grégorien annonçant la nativité du Christ, le pape a enlevé un voile qui couvrait une statuette de l'enfant Jésus qu'avait portée deux enfants syrien et libanais. La prière universelle devait être récitée en plusieurs langues, dont l'arabe mais aussi le chinois. Toute cette période de Noël, le Pape aura mis l’accent sur les souffrances des chrétiens du Moyen-Orient, leur exode. Il leur a adressé un long message il y a quelques jours, les exhortant à la persévérance et au dialogue interreligieux malgré tout. Mercredi après-midi, dans un appel téléphonique, il s’est adressé directement à des réfugiés d’un camp près d’Erbil, au Kurdistan irakien.

Dans son homélie, le Pape  a demandé au monde entier de faire preuve de «tendresse» et de «douceur» dans les situations «les plus dures», y compris les conflits, alors que les chrétiens d'Orient fêtent cette année la naissance du Christ au milieu des violences. Le Pape a encouragé les catholiques à ne pas céder à la colère dans leur vie, et à montrer de l'empathie pour les personnes en difficulté: « Comme le monde a besoin de tendresse aujourd'hui! Avons-nous le courage d'accueillir avec tendresse les situations difficiles et les problèmes de celui qui est à côté de nous, ou bien préférons-nous les solutions impersonnelles, peut-être efficaces mais dépourvues de la chaleur de l'Évangile? », a déclaré François, commentant dans son homélie l'Evangile de la Nativité.

Texte intégral de l'homélie du Pape François:

« Le peuple qui marchait dans les ténèbres a vu se lever une grande lumière ; et sur les habitants du pays de l’ombre, une lumière a resplendi » (Is 9, 1). « L’ange du Seigneur se présenta devant eux [les pasteurs] et la gloire du Seigneur les enveloppa de sa lumière » (Lc 2, 9). C’est ainsi que la liturgie de cette sainte nuit de Noël nous présente la naissance du Sauveur : comme une lumière qui pénètre et dissout l’obscurité la plus dense. La présence du Seigneur au milieu de son peuple efface le poids de la défaite et la tristesse de l’esclavage, et instaure la joie et l’allégresse.
Nous aussi, en cette nuit sainte, nous sommes venus dans la maison de Dieu en traversant les ténèbres qui enveloppent la terre, mais guidés par la flamme de la foi qui éclaire nos pas et animés par l’espérance de trouver la ‘‘grande lumière’’. En ouvrant notre cœur, nous avons, nous aussi, la possibilité de contempler le miracle de cet enfant-soleil qui éclaircit l’horizon en surgissant d’en-haut.


L’origine des ténèbres qui enveloppent le monde se perd dans la nuit des temps. Repensons au moment obscur où a été commis le premier crime de l’humanité, quand la main de Caïn, aveuglé par la jalousie, a frappé à mort son frère Abel (cf. Gn 4, 8). Ainsi, le cours des siècles a été marqué par des violences, des guerres, la haine et des abus. Mais Dieu, qui avait placé ses propres attentes en l’homme fait à son image et à sa ressemblance, attendait. Il a attendu tellement longtemps que peut-être à un certain moment il aurait dû renoncer. Mais il ne pouvait renoncer, il ne pouvait pas se renier lui-même (cf. 2 Tm 2, 13). C’est pourquoi, il a continué à attendre avec patience face à la corruption des hommes et des peuples. Au long du chemin de l’histoire, la lumière qui perce l’obscurité nous révèle que Dieu est Père et que sa patiente fidélité est plus forte que les ténèbres et la corruption. C’est en cela que consiste l’annonce de la nuit de Noël. Dieu ne connaît pas d’accès de colère et l’impatience ; il est toujours là, comme le père de la parabole du fils prodigue, dans l’attente d’entrevoir de loin le retour du fils perdu.


La prophétie d’Isaïe annonce l’apparition d’une immense lumière qui perce l’obscurité. Elle naît à Bethléem et elle est accueillie par les tendres mains de Marie, par l’affection de Joseph, par l’étonnement des bergers. Quand les anges ont annoncé aux bergers la naissance du Rédempteur, ils l’ont fait avec ces paroles : ‘‘Et voici le signe qui vous est donné : vous trouverez un nouveau-né emmailloté et couché dans une mangeoire » (Lc 2, 12). Le ‘‘signe’’ c’est l’humilité de Dieu porté à l’extrême ; c’est l’amour avec lequel, cette nuit, il a assumé notre fragilité, notre souffrance, nos angoisses, nos désirs et nos limites. Le message que tous attendaient, le message que tous cherchaient dans la profondeur de leur âme, n’était autre que la tendresse de Dieu : Dieu qui nous regarde avec des yeux pleins d’affection, qui accepte notre misère, Dieu amoureux de notre petitesse.


En cette sainte nuit, tandis que nous contemplons l’Enfant Jésus qui vient de naître et d’être déposé dans une mangeoire, nous sommes invités à réfléchir. Comment accueillons-nous la tendresse de Dieu ? Est-ce que je me laisse rejoindre par lui, est-ce que je me laisse embrasser, ou bien est-ce que je l’empêche de s’approcher ? ‘‘Mais je cherche le Seigneur’’ – pourrions-nous rétorquer. Toutefois, la chose la plus importante n’est pas de le chercher, mais plutôt de faire en sorte que ce soit lui qui me trouve et qui me caresse avec amour. Voici la question que nous pose l’Enfant par sa seule présence : est-ce que je permets à Dieu de m’aimer ?


Et encore : avons-nous le courage d’accueillir avec tendresse les situations difficiles et les problèmes de celui qui est à côté de nous, ou bien préférons-nous les solutions impersonnelles, peut-être efficaces mais dépourvues de la chaleur de l’Évangile ? Combien le monde a besoin de tendresse aujourd’hui ! La réponse du chrétien ne peut être différente de celle que Dieu donne à notre petitesse. La vie doit être affrontée avec bonté, avec mansuétude. Quand nous nous rendons compte que Dieu est amoureux de notre petitesse, que lui-même se fait petit pour mieux nous rencontrer, nous ne pouvons pas ne pas lui ouvrir notre cœur et le supplier : ‘‘Seigneur, aide-moi à être comme toi, donne-moi la grâce de la tendresse dans les circonstances les plus dures de la vie, donne-moi la grâce de la proximité face à toute nécessité, de la douceur dans n’importe quel conflit’’.


Chers frères et sœurs, en cette nuit sainte, contemplons la crèche : là, ‘‘le peuple qui marchait dans les ténèbres a vu se lever une grande lumière’’ (Is 9, 1). Les gens simples, disposés à accueillir le don de Dieu, l’ont vue. Au contraire, les arrogants, les orgueilleux, ceux qui établissent les lois selon leurs propres critères personnels, ceux qui assument des attitudes de fermeture, ne l’ont pas vue. Regardons la crèche et prions, en demandant à la Vierge Mère : ‘‘ Ô Marie, montre-nous Jésus’’.   

 

 

 

Que Noël soit la fête de la joie et non pas du consumérisme

 

Source : http://www.news.va/fr/news/le-pape-nous-ne-pouvons-nous-resigner-aux-conflits

Le Pape : « Nous ne pouvons nous résigner aux conflits du Moyen-Orient »

2014-12-24 Radio Vatican

« Nous ne pouvons nous résigner aux conflits » au Moyen-Orient. Voilà l'idée centrale de la longue lettre que le Pape François a adressée ce mardi aux chrétiens de la région. Dans ce texte, le Pape rappelle son voyage en Terre Sainte et la rencontre de prière au Vatican avec les présidents israélien et palestinien. François lance ensuite une invitation à «prier pour la paix au Moyen-Orient». «Que ceux qui ont été contraints de quitter leurs terres, peut-on lire, puissent y revenir et y vivre dans la dignité et la sécurité.» Concrètement, le Pape François demande de renforcer l'assistance humanitaire en mettant toujours au centre le bien de la personne et de chaque pays. Le Saint-Père fait l'éloge également en particulier de travail de la Caritas et des organisations caritatives pour «aider toutes les populations sans préférences».

Le pape espère beaucoup avoir la grâce de se rendre en personne auprès des chrétiens d’Orient. Il aimerait tant les réconforter, tous ces gens qui sont pris dans les méandres des conflits frappant leur région, qui ont subi ou subissent toutes sortes d’abus et de pratiques indignes commises par une organisation terroriste, de dimensions autrefois inimaginables..

Dans sa lettre, François exprime à tous, enfants, mères, personnes âgées ou réfugiés sa proximité et sa solidarité. Il leur offre une parole d’espérance.

Marie Duhamel

Chers frères et sœurs, « notre consolation et notre espérance, c’est le Christ lui-même (...)  Ni la tribulation, ni l’angoisse, ni les persécutions ne peuvent vous séparer de Lui ». Le pape espère que l’épreuve endurée fortifiera leur foi. La situation dans laquelle vous vivez est un appel à la sainteté de vie... en atteste les saints et martyrs de ces derniers temps.. les personnes captives... « Je demande à Dieu, écrit François, que tant de souffrances unie à la Croix du Seigneur donne de bons fruits pour l’Eglise et pour les peuples du Moyen Orient. » 

Cette lettre est aussi un plaidoyer pour l’unité. Au milieu des inimitié et des conflits, la communion fraternelle entre chrétiens de différents rites est « signe du Royaume de Dieu ». François se dit d’ailleurs heureux des bonnes relations et de la collaboration entre les Patriarches, fidèles des Églises Orientales catholiques et des Églises Orthodoxes. « Les souffrances endurées apportent une contribution inestimable à la cause de l’unité » affirme le pape. « C’est l’œcuménisme du sang ».

« Bien aimés, même si vous êtes peu numériquement, vous êtes des protagonistes de la vie de l’Eglise et des pays dans lesquels vous vivez. » François les encourage à dialoguer. « Il n’y a pas d’autre voie ». Le dialogue interreligieux fondé sur une attitude d’ouverture, dans la vérité et dans l’amour, est aussi le meilleur antidote à la tentation du fondamentalisme religieux, qui est une menace pour tous. Le dialogue est un « service de justice », « une condition nécessaire pour la paix tant désirée ». Les responsables religieux sont appelés de nouveau par le Pape à adopter une position « claire et courageuses » face aux crimes commis contre les minorités. Il faut dénoncer cette pratique au nom de la religion.

Cher sœurs et frères, vous avez « une grande responsabilité », mais « vous n’êtes pas seul ». Le Pape les accompagne de ses prières.  Il espère encore, dans cette lettre, pouvoir personnellement aller à leur rencontrer et les réconforter.

Dans ce message adressés aux chrétiens d’Orient, le pape exhorte, à nouveau, la communauté internationale à répondre aux besoins de ceux qui souffrent, en promouvant la paix à travers la négociation et le travail diplomatique, en cherchant à contenir et arrêter le plus tôt possible la violence qui a causé déjà trop de dégâts. Le pape réitère enfin son appel à la force de la prière et sa ferme condamnation des trafics d’armes. 

Voici le texte intégral de la Lettre du Pape aux Chrétiens du Moyen-Orient

Chers frères et sœurs,

« Béni soit le Dieu et Père de notre Seigneur Jésus Christ, le Père des miséricordes et le Dieu de toute consolation, qui nous console dans toute notre tribulation, afin que, par la consolation que nous-mêmes recevons de Dieu, nous puissions consoler les autres en quelque tribulation que ce soit » (2Co 1, 3-4).
Ces paroles de l’apôtre Paul me sont venues à l’esprit quand j’ai pensé à vous écrire, frères chrétiens du Moyen-Orient. Je le fais à l’approche de Noël, sachant que pour beaucoup d’entre vous, aux chants de Noël se mêleront les larmes et les soupirs. Cependant, la naissance du Fils de Dieu dans notre chair humaine est un ineffable mystère de consolation : « La grâce de Dieu, source de salut pour tous les hommes, s’est manifestée » (Tt 2, 11). L’affliction et la tribulation n’ont malheureusement pas manqué dans un passé même récent du Moyen-Orient. Elles se sont aggravées ces derniers mois à cause des conflits qui tourmentent la région, mais surtout du fait d’une plus récente et préoccupante organisation terroriste, de dimensions autrefois inimaginables, qui commet toutes sortes d’abus et de pratiques indignes de l’homme, en frappant de manière particulière certains d’entre vous qui ont été chassés de façon brutale de leurs propres terres, où les chrétiens sont présents depuis les temps apostoliques.
En m’adressant à vous, je ne peux pas oublier non plus d’autres groupes religieux et ethniques qui subissent également la persécution et les conséquences de ces conflits. Je suis quotidiennement les nouvelles de l’immense souffrance de beaucoup de personnes au Moyen-Orient. Je pense spécialement aux enfants, aux mères, aux personnes âgées, aux personnes déplacées et aux réfugiés, à tous ceux qui souffrent de la faim, à ceux qui doivent affronter la rigueur de l’hiver sans un toit sous lequel se protéger. Cette souffrance crie vers Dieu et fait appel à l’engagement de tous, à travers la prière et toutes sortes d’initiatives. A tous, je veux exprimer ma proximité et ma solidarité ainsi que celles de l’Église, et offrir une parole de consolation et d’espérance. Chers frères et sœurs, qui avec courage rendez témoignage à Jésus en votre terre bénie par le Seigneur, notre consolation et notre espérance c’est le Christ lui-même. Je vous encourage donc à rester attachés à Lui, comme les sarments à la vigne, certains que ni la tribulation, ni l’angoisse, ni la persécution ne peuvent vous séparer de Lui (cf. Rm 8, 35). Puisse l’épreuve que vous traversez fortifier la foi et la fidélité de vous tous !
Je prie pour que vous puissiez vivre la communion fraternelle à l’exemple de la première communauté de Jérusalem. L’unité voulue par notre Seigneur est plus que jamais nécessaire en ces moments difficiles ; c’est un don de Dieu qui interpelle notre liberté et attend notre réponse. Que la Parole de Dieu, les Sacrements, la prière et la fraternité nourrissent et renouvellent continuellement vos communautés. La situation dans laquelle vous vivez est un appel fort à la sainteté de vie, comme l’attestent saints et martyrs de toute appartenance ecclésiale. Je me souviens avec affection et vénération des Pasteurs et des fidèles auxquels, ces derniers temps, a été demandé le sacrifice de la vie, souvent pour le seul fait d’être chrétiens. Je pense aussi aux personnes séquestrées, parmi elles des Évêques orthodoxes et des prêtres de divers rites. Puissent-ils retourner bientôt sains et saufs dans leurs maisons et dans leurs communautés. Je demande à Dieu que tant de souffrance unie à la croix du Seigneur donne de bons fruits pour l’Église et pour les peuples du Moyen-Orient.
Au milieu des inimitiés et des conflits, la communion vécue entre vous en fraternité et simplicité est signe du Royaume de Dieu. Je suis heureux des bonnes relations et de la collaboration entre les Patriarches des Églises Orientales catholiques et ceux des Églises Orthodoxes ; comme aussi entre les fidèles des diverses Églises. Les souffrances endurées par les chrétiens apportent une contribution inestimable à la cause de l’unité. C’est l’œcuménisme du sang, qui demande un abandon confiant à l’action de l’Esprit Saint. Puissiez-vous toujours rendre témoignage à Jésus à travers les difficultés ! Votre présence même est précieuse pour le Moyen-Orient. Vous êtes un petit troupeau, mais avec une grande responsabilité en cette terre, où est né et où s’est répandu le christianisme. Vous êtes comme le levain dans la pâte. Avant même beaucoup d’œuvres de l’Église dans les domaines éducatif, sanitaire ou d’assistance, appréciées par tous, la richesse la plus grande pour la région, ce sont les chrétiens, c’est vous. Merci de votre persévérance !
Votre effort pour collaborer avec des personnes d’autres religions, avec les juifs et avec les musulmans, est un autre signe du Royaume de Dieu. Le dialogue interreligieux est d’autant plus nécessaire que la situation est plus difficile. Il n’y a pas d’autre voie. Le dialogue fondé sur une attitude d’ouverture, dans la vérité et dans l’amour, est aussi le meilleur antidote à la tentation du fondamentalisme religieux, qui est une menace pour les croyants de toutes les religions. Le dialogue est en même temps un service à la justice et une condition nécessaire pour la paix tant désirée. La plupart d’entre vous vit dans un milieu à majorité musulmane. Vous pouvez aider vos concitoyens musulmans à présenter avec discernement une image plus authentique de l’Islam, comme le veulent beaucoup d’entre eux, lesquels répètent que l’Islam est une religion de paix qui peut s’accommoder du respect des droits humains et favoriser la cohabitation entre tous. Ce sera un bien pour eux et pour la société tout entière. La situation dramatique que vivent nos frères chrétiens en Irak, mais aussi les yazidis et les membres d’autres communautés religieuses et ethniques, exige une prise de position claire et courageuse de la part de tous les responsables religieux, pour condamner de façon unanime et sans aucune ambigüité ces crimes et dénoncer la pratique d’invoquer la religion pour les justifier.
Bien-aimés, presque tous, vous êtes des citoyens natifs de vos pays et vous avez pour cela le devoir et le droit de participer pleinement à la vie et à la croissance de votre nation. Dans la région, vous êtes appelés à être artisans de paix, de réconciliation et de développement, à promouvoir le dialogue, à construire des ponts, selon l’esprit des Béatitudes (cf. Mt 5, 3-12), à proclamer l’Évangile de la paix, ouverts à une collaboration avec toutes les autorités nationales et internationales. Je désire vous exprimer de manière particulière mon estime et ma gratitude, très chers frères Patriarches, Évêques, Prêtres, Religieux et sœurs Religieuses, qui accompagnez avec sollicitude le chemin de vos communautés. Comme elle est précieuse la présence et l’activité de celui qui s’est consacré totalement au Seigneur et le sert dans les frères, surtout les plus nécessiteux, en témoignant sa grandeur et son amour infini ! Comme elle est importante la présence des Pasteurs aux côtés de leur troupeau, surtout dans les moments de difficultés !
A vous, jeunes, j’envoie une accolade paternelle. Je prie pour votre foi, pour votre croissance humaine et chrétienne, et pour que vos meilleurs projets puissent se réaliser. Et je vous le répète : « N’ayez pas peur ni honte d’être chrétiens. La relation avec Jésus vous rendra disponibles pour collaborer sans réserve avec vos concitoyens, quelle que soit leur appartenance religieuse » (Exhort. ap. Ecclesia in Medio Oriente, n. 63). A vous, personnes âgées, je fais parvenir mes sentiments d’estime. Vous êtes la mémoire de vos peuples ; je souhaite que cette mémoire soit semence de croissance pour les nouvelles générations.
Je voudrais encourager tous ceux d’entre vous qui œuvrent dans les domaines très importants de la charité et de l’éducation. J’admire le travail que vous faites, spécialement à travers les Caritas et avec l’aide des organisations caritatives catholiques de divers pays, en aidant chacun sans préférence. A travers le témoignage de la charité, vous offrez le soutien le plus valable à la vie sociale et vous contribuez aussi à la paix dont la région a faim comme de pain. Mais aussi, dans le domaine de l’éducation l’avenir de la société est en jeu. Comme l’éducation à la culture de la rencontre, au respect de la dignité de la personne et au respect de la valeur absolue de chaque être humain est importante ! Bien-aimés, même si vous êtes peu numériquement, vous êtes protagonistes de la vie de l’Église et des pays dans lesquels vous vivez. Toute l’Église vous est proche et vous soutient, avec grande affection et estime pour vos communautés et votre mission. Nous continuerons à vous aider par la prière et avec les autres moyens disponibles.
En même temps, je continue à exhorter la communauté internationale à répondre à vos besoins et à ceux des autres minorités qui souffrent ; en premier lieu, en promouvant la paix à travers la négociation et le travail diplomatique, en cherchant à contenir et arrêter le plus tôt possible la violence qui a causé déjà trop de dégâts. Je réitère la plus ferme condamnation des trafics d’armes. Nous avons plutôt besoin de projets et d’initiatives de paix, pour promouvoir une solution globale aux problèmes de la région. Pendant combien de temps le Moyen-Orient devra-t-il encore souffrir à cause du manque de paix ? Nous ne pouvons pas nous résigner aux conflits comme si un changement n’était pas possible ! Dans le sillage de mon pèlerinage en Terre Sainte et de la rencontre de prière qui s’en est suivie, au Vatican, avec les Présidents israélien et palestinien, je vous invite à continuer de prier pour la paix au Moyen-Orient. Que celui qui a été contraint à laisser ses propres terres, puisse y retourner et y vivre dans la dignité et dans la sécurité. Puisse l’assistance humanitaire s’accroître, en mettant toujours au centre le bien de la personne et de chaque pays dans le respect de sa propre identité, sans faire passer avant d’autres intérêts. Que l’Église tout entière et la communauté internationale deviennent toujours plus conscientes de l’importance de votre présence dans la région. Chères sœurs et chers frères chrétiens du Moyen-Orient, vous avez une grande responsabilité et vous n’êtes pas seuls à l’affronter. C’est pourquoi, j’ai voulu vous écrire pour vous encourager et pour vous dire combien votre présence et votre mission sont précieuses en cette terre bénie par le Seigneur. Votre témoignage me fait beaucoup de bien. Merci ! Chaque jour, je prie pour vous et à vos intentions. Je vous remercie parce que je sais que, dans vos souffrances, vous priez pour moi et pour mon service de l’Église. J’espère beaucoup avoir la grâce de venir personnellement vous visiter et vous réconforter. Que la Vierge Marie, la Toute Sainte Mère de Dieu et notre Mère, vous accompagne et vous protège toujours par sa tendresse. A vous tous et à vos familles, j’envoie la Bénédiction Apostolique et je vous souhaite de vivre Noël dans l’amour et dans la paix du Christ Sauveur.

 

Source : http://www.zenit.org/fr/articles/quinze-tentations-diagnostic-et-remedes

Quinze tentations, diagnostic et remèdes

"La curie romaine et le Corps du Christ" (texte intégral)

Rome, 22 décembre 2014 (Zenit.org) Pape François

Le discours du pape François à la curie romaine aura certainement un effet revigorant pour la foi des baptisés: on ne saurait en effet y lire un examen de conscience à l'usage exclusif de ses plus proches collaborateurs. Son exigence traduit certes l'importance du service de la curie pour le ministère de Pierre et pour l'Eglise universelle. Mais pas seulement. Le pape offre ici comme un Compendium du discernement quotidien proposé dans ses homélies du matin à Sainte-Marthe. 

Le pape a reçu les membres de la curie romaine ce lundi matin, 22 décembre, à 10h30 en la salle Clémentine du Vatican à l'occasion de l'échange traditionnel des voeux de Noël. Après l'hommage lu, au nom des cardinaux, par le doyen du Collège cardinalice, le cardinal Angelo Sodano, le pape François a prononcé un discours où il a diagnostiqué ces quinze tentations - "maladies" - à surmonter par une forte spiritualité. 

L'examen de conscience part de l'affirmation du don de Dieu célébré à Noël qui est "la manifestation de l'amour de Dieu qui ne se limite pas à nous donner quelque chose ou à nous envoyer un message ou des messagers, mais nous fait le don de lui-même. Le mystère de Dieu qui prend sur lui notre condition humaine et nos péchés pour nous révéler Sa Vie divine, Sa grâce immense et Son pardon gratuit."

Chemin faisant, le pape brosse le portrait robot de l'apôtre appelé à être une personne "courtoise, sereine, enthousiaste et joyeuse, qui communique la joie où qu'il se trouve".

Ce discours annuel à la curie est toujours très attendu, comme celui au Corps diplomatique en janvier: on en attend notamment un état des lieux de l'Eglise universelle et pas seulement de la curie. Un des plus fameux est celui du pape Benoît XVI sur l'interprétation du concile Vatican II, le 22 décembre 2005.

Le discours de cette année montre que la réforme introduite par le pape François dans les structures curiales pour les rendre plus efficaces au service du Peuple de Dieu, est aussi avant tout une réforme spirituelle, centrée sur le Christ dans l'Esprit Saint, à la gloire du Père.

A.B.

Discours du  pape François

La curie romaine et le Corps du Christ

“Tu es au-dessus des chérubins, toi qui a changé la misérable condition du monde quand tu t'es fait comme nous” (saint Athanase). 

Chers frères,

Au terme de l'Avent, nous nous rencontrons pour les salutations traditionnelles. Dans quelques jours, nous aurons la joie de célébrer la Nativité du Seigneur, l'événement de Dieu qui se fait homme pour sauver les hommes: la manifestation de l'amour de Dieu qui ne se limite pas à nous donner quelque chose ou à nous envoyer un message ou des messagers, mais qui nous fait le don de lui-même. Le mystère de Dieu qui prend sur lui notre condition humaine et nos péchés pour nous révéler Sa vie divine, Sa grâce immense et Son pardon gratuit. 

C'est le rendez-vous avec Dieu qui naît de la pauvreté de le grotte de Bethléem, pour nous enseigner la puissance de l'humilité. En effet, la Nativité est aussi une fête de la lumière qui n'est pas accueillie par les "gens élus" mais par "les gens pauvres et simples" qui attendaient le salut du Seigneur. 

Avant tout, je voudrais vous souhaiter à tous - collaborateurs, frères et soeurs, représentants pontificaux dispersés dans le monde -, et à tous ceux qui vous sont chers un Saint Noël et une heureuse Année nouvelle.Je désire surtout vous remercier de votre engagement quotidien au service du Saint-Siège, de l'Eglise catholique, des Eglises particulières et du Successeur de Pierre. 

Etant donné que nous sommes des "personnes" et pas des "numéros", ou seulement des "dénominations", je mentionne de façon particulière ceux qui ont terminé leur service cette année, pour limite d'âge ou parce qu'ils assument d'autres rôles ou parce qu'ils ont été rappelés à la Maison du Père.  Ma pensée et ma gratitude s'adressent aussi à eux tous et à leurs familles.

Je désire, avec vous, exprimer mes vifs et sincères remerciements au Seigneur pour l'année qui s'en va, pour les événements vécus et pour tout le bien qu'Il a voulu accomplir, généreusement, par le service du Saint-Siège, en Lui demandant humblement pardon pour les manquements commis "en pensée, en parole, par action et par omission".

C'est en partant justement de cette demande de pardon que je voudrais que cette rencontre et les réflexions que je partagerai avec vous deviennent pour nous tous un soutien et un stimulant pour un vrai examen de conscience pour préparer votre coeur à Noël.

En pensant à notre rencontre, il m'est venu à l'esprit l'image de l'Eglise comme "le Corps mystique de Jésus-Christ". C'est une expression qui, comme le pape Pie XII l'a expliqué, "jaillit et quasi germe de ce qui vient souvent exposé dans l'Ecriture Sainte et chez les Saints Pères" 1. A ce propos, saint Paul a écrit: "Le Corps, tout en étant un, a beaucoup de membres et tous le membres sont un seul corps, et il en est ainsi aussi dans le Christ" (1 Co 12, 12)2.

Dans ce sens, le Concile Vatican II rappelle que "dans l’édification du Corps du Christ règne également une diversité de membres et de fonctions. Unique est l’Esprit qui distribue des dons variés pour le bien de l’Église à la mesure de ses richesses et des exigences des services (cf. 1 Co 12, 11)"3. C'est pourquoi "le Christ et l'Eglise forment donc le "Christ total" [«Christus totus»]. L'Eglise fait un avec le Christ” 4.

C'est beau de penser à la curie romaine comme à un petit modèle de l'Eglise, c'est-à-dire comme un "corps" qui cherche sérieusement et quotidiennement à être plus vivant, plus sain, plus harmonieux et plus uni en lui-même et avec le Christ.

En réalité, la curie romaine est un corps complexe, composé de tant de dicastères, conseils, bureaux, tribunaux, commissions et de nombreux éléments qui n'ont pas tous la même tâche mais sont coordonnés pour un fonctionnement efficace, édifiant, discipliné et exemplaire, en dépit des différences culturelles, linguistiques et nationales de ses membres5.

Mais la curie étant un corps dynamique, elle ne peut pas vivre sans nourriture et sans soins. De fait, la curie - comme l'Eglise - ne peut pas vivre sans avoir un rapport vital, personnel authentique et solide, avec le Christ6. 

Un membre de la curie qui ne se nourrit pas de cette nourriture deviendra un bureaucrate (formaliste, fonctionnaire, employé): un sarment qui se dessèche, meurt peu à peu et est rejeté. La prière quotidienne, la participation assidue aux sacrements, en particulier l'eucharistie et la réconciliation, le contact quotidien avec la Parole de Dieu, et la spiritualité traduite en charité vécue, sont la nourriture vitale pour chacun de nous. Il faut que ce soit clair pour nous tous: sans Lui, nous ne pouvons rien faire (Cf. Jn 15, 8).

Par conséquent, le rapport vivant avec Dieu nourrit et fortifie aussi la communion avec les autres, c'est-à-dire que plus nous sommes intiment unis à Dieu, plus nous sommes unis entre nous, parce que l'Esprit de Dieu unit et l'esprit du malin divise.

La curie est appelée à s'améliorer, à toujours s'améliorer et à grandir en communion, sainteté et sagesse pour réaliser pleinement sa mission7. 

Pourtant, comme tout corps humain, elle est exposée aussi aux maladies, aux dysfonctionnements, aux infirmités. Et ici, je voudrais mentionner certaines de ces maladies éventuelles, maladies curiales. Ce sont des maladies plus habituelles dans notre vie de curie. Ce sont des maladies et des tentations qui affaiblissent notre service du Seigneur.

Je crois que ce catalogue des "maladies" dont nous parlons aujourd'hui nous aidera - sur le chemin des pères du désert, qui faisaient ces catalogues - : il nous aidera à nous préparer au Sacrement de la réconciliation, qui sera un beau pas en avant pour nous tous, pour nous préparer à Noël. 

1. La maladie de se sentir "immortel", "avec l'immunité" ou même "indispensable",en négligeant les contrôles habituels nécessaires. Une curie qui n'est pas autocritique qui ne se met pas à jour, qui ne cherche pas à s'améliorer est un corps malade. Une visite ordinaire aux cimetières pourrait nous aider à voir les noms de tant de personnes dont certains pensaient peut-être être immortels, ayant une immunité, et indispensables! C'est la maladie du riche stupide de l'Evangile qui pensait vivre éternellement (cf. Lc 12, 13-21) et aussi de ceux qui se transforment en maîtres et qui se sentent supérieur à tous, et non au service de tous. Elle découle souvent de la pathologie du pouvoir, du "complexe des élus", du narcissisme qui regarde passionnément sa propre image et ne voit pas l'image de Dieu imprimée sur le visage des autres, spécialement des plus faibles et des nécessiteux8. L’antidote à cette épidémie est la grâce de se sentir pécheurs et de dire de tout son coeur: "Nous sommes des serviteurs inutiles. Nous avons fait ce que nous devions faire" (Lc 17, 10).

2. Il y en a une autre: la maladie de du "marthalisme" (de sainte Marthe) de l'excès d'activité, c'est-à-dire de ceux qui se plongent sans le travail, en négligeant inévitablement, la "meilleure part" : s'asseoir aux pieds de Jésus (cf. Lc 10, 38-42). C'est pour cela que Jésus a appelé ses disciples à "se reposer un peu" (cf. Mc 6, 31), parce que négliger le repos nécessaire conduit au stress et à l'agitation. Le temps du repos est nécessaire à qui a accompli sa mission: c'est un devoir qui doit être vécu sérieusement, en passant un peu de temps avec sa famille, et en respectant les vacances comme des moments de recharge spirituelle et physique. Il faut apprendre ce que Qohélet enseigne: "Il y a un temps pour toute chose" (3, 1-15).

3. Il y a aussi la maladie de la "pétrification" mentale et spirituelle, de ceux qui ont un coeur de pierre ou une "nuque raide"(Ac 7, 51-60); de ceux qui, en chemin, perdent leur sérénité intérieure, leur vivacité, et leur audace et se cachent derrière les papiers, devenant des "machines à formulaires", et non des "hommes de Dieu" (cf. He 3, 12). C'est dangereux de perdre la sensibilité humaine nécessaire pour pouvoir pleurer avec ceux qui pleurent et nous réjouir avec ceux qui sont dans la joie! C'est la maladie de ceux qui perdent "les sentiments de Jésus" (cf. Ph 2, 5-11) parce que leur coeur, au fil du temps, se durcit, et devient incapable d'aimer de façon inconditionnelle leur Père et leur prochain (cf. Mt 22, 34-40). Etre chrétiens signifie en effet "avoir les sentiments mêmes du Christ Jésus, sentiments d'humilité et de don de soi, de détachement, et de générosité".

4. La maladie de l'excès de planification et de fonctionnarisme : quand l'apôtre planifie trop minutieusement et croit que grâce à une planification parfaite les choses avancent effectivement, devenant ainsi un comptable. C'est nécessaire de bien tout préparer mais sans jamais tomber dans la tentation de vouloir s'enfermer et piloter la liberté de l'Esprit Saint qui reste toujours plus grande, plus généreuse, que toute planification humaine (cf. Jn 3,8). On tombe dans cette maladie parce "qu'il est plus facile et plus commode de se reposer sur nos positions statiques et immuables. En réalité, l'Eglise se montre fidèle à l'Esprit Saint quand elle ne prétend pas le régler ou l'apprivoiser… Apprivoiser l'Esprit Saint… Il est fraîcheur, fantaisie, nouveauté"9.

5. La maladie de la mauvaise coordination :lorsque les membres perdent la communion entre eux et que le corps perd son fonctionnement harmonieux et sa tempérance en devenant un orchestre qui produit seulement du bruit parce que ses membres ne collaborent pas et ne vivent pas l'esprit de communion et d'équipe. Lorsque le pied dit au bras: "je n'ai pas besoin de toi" ou la main à la tête: "c'est moi qui commande", provoquant ainsi malaise et scandale.

6. Il y a aussi la maladie de l’Alzheimer spirituel,c'est-à-dire l'oubli de "l'histoire du salut", de l'histoire personnelle avec le Seigneur, du "premier amour" (Ap 2, 4). Il s'agit d'un déclin progressif des facultés spirituelles qui, dans un laps de temps plus ou moins long, causent un grave handicap à la personne en la faisant devenir incapable d'une activité autonome, du fait d'un état de dépendance absolue de ses vues souvent imaginaires. Nous le voyons dans ceux qui ont perdu la mémoire de leur rencontre avec le Seigneur, dans ceux qui ne font pas le sens "deutéronomique" de la vie; dans ceux qui sont totalement dépendants de leur "présent", de leurs passions, caprices et manies; dans ceux qui construisent autour d'eux des murs et des habitudes et deviennent toujours plus esclaves des idoles qu'ils ont sculptées de leurs propres mains.

7. La maladie de la rivalité et de la vaine gloire11: quand l'apparence, les couleurs des vêtements, les signes honorifiques, deviennent le premier objectif de la vie, et que l'on oublie les paroles de saint Paul: "ne faites rien par rivalité ou vaine gloire, mais que chacun de vous, en toute humilité, considère les autres supérieurs à soi. Ne cherchez pas votre propre intérêt mais celui des autres" (Ph 2, 1-4). C'est la maladie qui nous pousse à être des hommes et des femmes faux et à vivre un "faux mysticisme", un faux "quiétisme". Paul lui-même les définit comme des "ennemis de la croix du Christ" parce qu'ils "se vantent de ce dont ils devraient avoir honte et ne pensent qu'aux choses de la terre" (Ph 3, 19).

8. La maladie de la schizophrénie existentielle: c'est la maladie de ceux qui vivent une vie double, fruit de l'hypocrisie typique du médiocre et du vide spirituel progressif que des titres académiques ne peuvent combler. Une maladie qui frappe souvent ceux qui, abandonnant le service pastoral, se limitent à des affaires bureaucratiques et perdent ainsi le contact avec la réalité, avec les personnes concrètes. Ils créent ainsi un monde parallèle, à eux, où ils laissent de côté ce qu'ils enseignent sévèrement aux autres et ils commencent à vivre une vie cachée et souvent dissolue. La conversion est très urgente et indispensable pour cette maladie très grave (cf. Lc 15,11-32).

9. La maladie des bavardages, des murmures, et des commérages:j'ai déjà parlé de cette maladie grave qui commence simplement, peut-être seulement pour échanger quelques mots, et elle s'empare de la personne en la faisant devenir "semeur de zizanie" (comme satan), et dans beaucoup de cas "homicide de sang froid" de la réputation de ses collègues et de ses confrères. C'est la maladie des personnes lâches qui n'ont pas le courage de parler directement et parlent dans le dos. Saint Paul avertit: "faites tout sans murmurer et sans hésiter, pour être purs et sans reproche" (Ph 2, 14-18). Frères, gardons-nous du terrorisme des bavardages!

10. La maladie de diviniser les chefs :c'est la maladie de ceux qui font la cour à leurs supérieurs, en espérant obtenir leur bienveillance. Ils sont victimes du carriérisme et de l'opportunisme, ils honorent les personnes et non Dieu (cf. Mt 23, 8-12). Ce sont des personnes qui vivent le service en pensant uniquement à ce qu'ils doivent obtenir, et non à ce qu'ils doivent donner. Des personnes mesquines, malheureuses, et inspirées seulement par leur égoïsme fatal (cf. Ga 5,16-25). Cette maladie pourrait frapper aussi les supérieurs quand ils font la cour à certains de leurs collaborateurs pour obtenir leur soumission, leur loyauté, leur dépendance psychologique, mais le résultat final est vraiment qu'ils sont complices.

11. La maladie de l’indifférence envers les autres:quand chacun ne pense qu'à soi et perd la sincérité et la chaleur des relations humaines. Quand le plus expert ne met pas sa connaissance au service des collègues moins experts. Quand on vient à apprendre quelque chose et qu'on la garde pour soi au lieu de la partager positivement avec les autres. Quand, par jalousie ou par malice, on éprouve de la joie à voir l'autre tomber au lieu de le relever et de l'encourager.

12. La maladie du visage funèbre : celle des personnes revêches et sombres, qui estiment que pour être sérieux il faut revêtir son visage de tristesse, de sévérité, et traiter les autres - surtout ceux que l'on considère comme inférieurs - avec rigidité, dureté et arrogance. En réalité la sévérité théâtrale et le pessimisme stérile12 sont souvent des symptômes de peur et de manque de confiance en soi. L'apôtre doit s'efforcer d'être une personne courtoise, sereine, enthousiaste et joyeuse qui communique la joie où qu'il se trouve. Un coeur heureux qui rayonne et contamine par sa joie tous ceux qui l'entourent, on le voit tout de suite! Ne perdons donc pas cet esprit joyeux, plein de sens de l'humour, et même d'auto-dérision, qui font de nous des personnes aimables même dans des situations difficiles13. Comme une bonne dose d'humour sain nous fera du bien! Dire souvent la prière de saint Thomas More14 nous fera du bien: je la prie tous les jours, cela me fait du bien.

13. La maladie d'accumuler:quand l'apôtre cherche à combler un vide existentiel de son coeur en accumulant les biens matériels, non par nécessité, mais pour se sentir en sécurité. En réalité, nous ne pourrons emporter avec nous rien de matériel parce que "le linceul n'a pas de poches" et tous nos trésors terrestres - même si ce sont des cadeaux - ne pourront jamais combler ce vide, au contraire, ils le rendront encore plus exigeant, et plus profond. A ces personnes, le Seigneur redit: "Tu dis: je suis riche, je me suis enrichi, je n'ai besoin de rien. Mais tu ne sais pas que tu es malheureux, misérable, pauvre, aveugle et nu… Aie donc du zèle, et repens-toi" (Ap 3, 17-19). L'accumulation ne fait qu'alourdir et ralentir inexorablement la route. Je pense à une anecdote. Autrefois, les jésuites espagnols décrivaient la Compagnie de Jésus comme la "cavalerie légère de l'Eglise". Je me souviens du déménagement d'un jeune jésuite: il était en train de charger dans un camion tout ce qu'il avait - bagages, livres, objets, cadeaux -, quand il a entendu un vieux jésuite qui l'observait lui dire : "ce serait cela la "cavalerie légère de l'Eglise" ?" Nos déménagements sont un signe de cette maladie.

14. La maladie des cercles fermés :quand l'appartenance à un petit groupe devient plus forte que celle du Corps et, dans certaines situations, que du Christ même. Cette maladie aussi commence par des bonnes intentions, mais au fil du temps, elle rend ses membres esclaves, devient un "cancer" qui menace l'harmonie du Corps et cause tellement de mal - des scandales - spécialement aux plus petits de nos frères. L'autodestruction ou le "feu ami" des camarades est le danger le plus sournois15. C'est un mal qui frappe de l'intérieur 16 et, comme le dit le Christ, “tout royaume divisé contre lui-même va à la ruine” (Lc 11,17).

15. Et la dernière, la maladie du profit mondain, des "exhibitionnistes"17: quand l'apôtre transforme son service en pouvoir, et son pouvoir en marchandise, pour obtenir des profits mondains, ou plus de pouvoir. C'est la maladie des personnes qui cherchent insatiablement à multiplier les pouvoirs et dans ce but, ils sont capables de calomnier, de diffamer, de discréditer les autres, jusque sur les journaux ou les magazines. Naturellement, pour s'exhiber et montrer qu'ils sont plus capables que les autres.  Cette maladie-là aussi fait beaucoup de mal au corps parce qu'il conduit les personnes à justifier leur usage de tous les moyens pour atteindre ce but, souvent au nom de la justice et de la transparence! Il me vient à l'esprit le souvenir d'un prêtre qui appelait les journalistes pour leur raconter (et inventer) des choses privées personnelles et réservées sur ses confrères et ses paroissiens. Pour lui, la seule chose qui comptait, c'était de se voir à la une des journaux, parce qu'ainsi il se sentait "puissant et irrésistible". Il faisait tellement de mal aux autres et à l'Eglise. Le pauvre.

Frères, ces maladies et ces tentations sont naturellement un danger pour tout chrétien et pour toute curie, communauté, congrégation, paroisse, mouvement ecclésial, etc… Et elles peuvent frapper au niveau individuel ou communautaire.

Il faut être clair: seul l'Esprit Saint - l'âme du Corps mystique du Christ, comme l'affirme le Credo de Nicée-Constantinople: "Je crois en l'Esprit Saint qui est Seigneur et qui donne la vie" - guérit toute maladie. C'est l'Esprit Saint qui soutient tout effort sincère de purification et de bonne volonté de se convertir. C'est lui qui nous fait comprendre que tout membre participe à la sanctification du Corps et à son affaiblissement. C'est lui le promoteur de l'harmonie18: “ipse harmonia est”, dit saint Basile. Saint Augustin nous dit: "Tant qu'une partie adhère au Corps, sa guérison n'est pas désespérée. En revanche, ce qui a été taillé ne peut être ni soigné ni guéri"19. La guérison est aussi le fruit de la conscience de la maladie et de la décision personnelle et communautaire de se soigner en supportant le traitement avec patience et persévérance 20.

Nous sommes donc appelés - en ce temps de Noël et pour tout le temps de notre service et de notre existence - à vivre "dans la vérité de l’amour, nous grandirons pour nous élever en tout jusqu’à celui qui est la Tête, le Christ. Et par lui, dans l’harmonie et la cohésion, tout le corps poursuit sa croissance, grâce aux articulations qui le maintiennent, selon l’énergie qui est à la mesure de chaque membre. Ainsi le corps se construit dans l’amour" (Ep 4, 15-16).

Chers frères!

J'ai lu un jour que "les prêtres sont comme les avions: ils sont dans les journaux quand ils tombent, mais ils y en a tant qui volent; beaucoup critiquent et peu prient pour eux". C'est une phrase très sympathique mais aussi très vraie, parce qu'elle souligne l'importance et la délicatesse de notre service sacerdotal et combien de mal peut causer à tout le corps de l'Eglise un seul prêtre qui "tombe".

Donc, pour ne pas tomber, en ces jours où nous nous préparons à la Confession, demandons à la Vierge Marie, Mère de Dieu et Mère de l'Eglise, de guérir les blessures du péché que chacun de nous porte dans son coeur, et de soutenir l'Eglise et la curie pour qu'elles soient guéries et guérisseuses; saintes et sanctificatrices; à la gloire de son Fils et pour notre salut et celui du monde entier. Demandons-lui de nous faire aimer l'Eglise comme le Christ, son Fils et notre Seigneur, l'a aimée, et d'avoir le courage de nous reconnaître pécheurs et ayant besoin de sa Miséricorde et de ne pas avoir peur d'abandonner notre main à ses mains maternelles.

Tous mes voeux d'un saint Noël à vous tous, à vos familles, et à vos collaborateurs, et s'il vous plaît, n'oubliez pas de prier pour moi. Merci de tout coeur.

© Traduction de Zenit, Anita Bourdin

***

NOTES

1 Il affirme que l'Eglise, étant le Corps mystique du Christ, “exige encore une multiplicité de membres, qui soient reliés entre eux de manière à se venir mutuellement en aide. Que si, dans notre organisme mortel, lorsqu'un membre souffre, tous les autres souffrent avec lui, les membres sains prêtant leur secours aux malades, de même dans l'Eglise, chaque membre ne vit pas uniquement pour lui, mais il assiste aussi les autres, et tous s'aident réciproquement, pour leur mutuelle consolation aussi bien que pour un meilleur développement de tout le corps. De plus, le corps dans la nature n'est pas formé d'un assemblage quelconque de membres, mais il doit être muni d'organes, c'est-à-dire de membres qui n'aient pas la même activité et qui soient disposés dans un ordre convenable. L'Eglise, de même, doit son titre de corps surtout à cette raison qu'elle est formée de parties bien organisées, normalement unies entre elles, et pourvue de membres différents et accordés entre eux." Cf. «Mystici Corporis Christi, quod est Ecclesia»: AAS 35 (1943) 193-248.

2 Cf. Lettre aux Romains 12, 5: “de même, nous qui sommes plusieurs, nous sommes un seul corps dans le Christ, et membres les uns des autres".
3 Lumen Gentium, 7.
4 Il faut rappeler que “la comparaison de l’Église avec le corps jette une lumière sur le lien intime entre l’Église et le Christ. Elle n’est pas seulement rassemblée autour de lui; elle est unifiée en lui, dans son Corps. Trois aspects de l’Église–Corps du Christ sont plus spécifiquement à relever: l’unité de tous les membres entre eux par leur union au Christ; le Christ Tête du Corps; l’Église, Épouse du Christ”. Cf. Catéchisme de l'Eglise catholique, nn. 789 et 795.

5 Cf. Evangelii Gaudium, 130-131.
6 Plusieurs fois, Jésus a parlé de l'unité que les fidèles doivent avoir avec Lui: “De même que le sarment ne peut pas porter de fruit par lui-même s’il ne demeure pas sur la vigne, de même vous non plus, si vous ne demeurez pas en moi. Moi, je suis la vigne, et vous, les sarments” (Jn 15, 4-5).
7 Cf. Pastor Bounus Art. 1 et CIC can. 360.
8 Cf. Evangelii Gaudium, 197-201.
9 Benoît XVI, Audience générale, 1er juin 2005.
10 Pape François, Homélie de la messe en Turquie,  30 novembre 2014.
11 Cf. Evangelii Gaudium, 95-96.
12 Ibid, 84-86.
13 Ibid, 2.
14 Seigneur, donne-moi une bonne digestion, Seigneur, et aussi quelque chose à digérer. Donne-moi la santé du corps avec le sens de la garder au mieux, Donne-moi une âme sainte, Seigneur, qui ait les yeux sur la beauté et la pureté, afin qu’elle ne s’épouvante pas en voyant le péché, mais sache redresser la situation. Donne-moi une âme qui ignore l’ennui, le gémissement et le soupir. Ne permets pas que je me fasse trop de souci pour cette chose encombrante que j’appelle «moi». Seigneur, donne-moi l’humour pour que je tire quelque bonheur de cette vie et que j'en fasse profiter les autres. Amen.
15 Evangelii Gaudium, 88.
16 Le bienheureux Paul VI affirmait, à propos de la situation de l'Eglise, qu'il avait la sensation que "par quelque fissure était entrée la fumée de satan dans le temple de Dieu", Homélie, Solennité des apôtres Pierre et Paul, jeudi 29 juin 1972. Cf. Evangelii Gaudium, 98-101.
17 Cf. Evangelii Gaudium: Non à la mondanité spirituelle, nn. 93-97.
18 “L’Esprit Saint est l’âme de l’Église. Il donne la vie, il suscite les différents charismes qui enrichissent le peuple de Dieu et surtout, il crée l’unité entre les croyants : de beaucoup il fait un seul corps, le corps du Christ. (…) L’Esprit Saint fait l’unité de l’Église : unité dans la foi, unité dans la charité, unité dans la cohésion intérieure”, Pape François, Homélie de la messe en Turquie, 30 novembre 2014.
19 August. Serm., CXXXVII, 1; Migne, P. L., XXXVIII, 754.
20 Cf. Evangelii Gaudium, Pastorale en conversion, nn. 25-33.

© Traduction de Zenit, Anita Bourdin


(22 décembre 2014) © Innovative Media Inc.

 

Source : http://www.news.va/fr/news/une-curie-qui-ne-sactualise-pas-qui-sendurcit-ou-e

Une Curie qui ne s'actualise pas, qui s'endurcit ou est indifférente aux autres est un corps malade

Cité du Vatican, 22 décembre 2014(VIS). Ce matin, le Pape a rencontré dans la Salle Clémentine les membres des différents dicastères, conseils, bureaux, tribunaux et commissions qui composent la Curie Romaine, pour le traditionnel échange des vœux de Noël. "Il est agréable de penser à la Curie romaine comme un petit modèle de l'Eglise, c'est à dire comme un corps qui essaye, jour après jour d'être plus vivant, plus sain, plus harmonieux et uni avec lui-même et avec le Christ".

La Curie est toujours appelée à s'améliorer et à croître dans la communion, la sainteté et la sagesse pour réaliser pleinement sa mission. Et pourtant, comme tout corps, elle est également exposée à la maladie ... Je tiens à citer quelques-unes des maladies les plus fréquentes de notre vie de curie. Ce sont des maladies et des tentations qui affaiblissent notre service au Seigneur, '' a poursuivi le Pontife après avoir invité tous les présents à un examen de conscience pour se préparer à Noël et il a décrit '' les maladies '' curiales:

"La condition de se sentir «immortel», «à l'abri» ou même «indispensable» qui porte à négliger les contrôles nécessaires et normaux. Un Curie qui ne sait pas faire d'autocritique, qui ne s'actualise pas, qui n'essaye pas de s'améliorer est un corps malade ... C'est la maladie du riche insensé qui pensait vivre pour toujours et aussi de ceux qui deviennent maîtres et qui se se sentent supérieurs à tout le monde et qui ne sont pas au service de tous."

"Le syndrome du "martalisme" (Marthe), une activité excessive: C'est à dire de ceux qui sont plongés dans le travail, négligeant inévitablement '' la meilleure part, "s’asseoir aux pieds de Jésus", et c'est pour ça que Jésus a appelé ses disciples à "se reposer un peu" parce que négliger le repos nécessaire conduit au stress et à l'agitation. Le temps de repos pour ceux qui ont accomplit leur mission est nécessaire, du et doit être vécu sérieusement: passer un peu de bon temps avec la famille et respecter les vacances comme un temps nécessaire pour se recharger spirituellement et physiquement; nous devons apprendre ce que l'Ecclésiaste enseigne: 'il y a un temps pour tout'".

La maladie de l'endurcissement mental et spirituel: .. de ceux qui, chemin faisant, perdent la sérénité intérieure, la vitalité et le courage et qui se cachent derrière les procédures deviennent «des machines `travailler et non plus des « hommes de Dieu "... Il est dangereux de perdre la sensibilité humaine nécessaire pour nous faire pleurer avec ceux qui pleurent et nous réjouir avec ceux qui aiment! C'est la maladie de ceux qui perdent 'les sentiments de Jésus'".

"La maladie de la planification excessive et du fonctionnalisme: quand l’apôtre planifie tout minutieusement et croit que la parfaite planification fait progresser les choses, se transformant ainsi en un comptable ... Cette maladie provoque des chutes, car il est toujours plus facile et confortable maintenir une position statique et immuable. De fait, l'Église reste fidèle à l'Esprit Saint dans la mesure où elle ne cherche pas à le réglementer et à l'apprivoiser ... Il est la fraîcheur, la fantaisie, l'innovation"

"La maladie de la mauvaise coordination: quand les membres ne communiquent plus entre eux et le corps perd son harmonieuse fonction et la tempérance génère alors la cacophonie parce que ses membres ne coopèrent plus et ne vivent plus l'esprit de communion et d'équipe".

"La maladie d'Alzheimer spirituel, ou l'oubli de "l'histoire du Salut", de l'histoire personnelle avec le Seigneur, du «premier amour». Il s'agit d'une diminution progressive des facultés spirituelles ... Nous la voyons dans ceux qui ont perdu la mémoire de leur rencontre avec le Seigneur ... dans ceux qui ont construit autour d'eux des murs et des habitudes, devenant chaque jour plus esclave des idoles qu'ils ont sculpté de leurs propres mains".

"La maladie de rivalité et de gloire vaine: quand l'apparence, les couleurs des vêtements et des insignes d'honneur deviennent le principal objectif de la vie ... C'est la maladie qui nous conduit à être des hommes et des femmes faux et de vivre un faux "mysticisme" et une fausse "tranquillité".

"La schizophrénie existentielle est la maladie de ceux qui vivent une double vie, fruit de l'hypocrisie typique de la médiocrité et du vide spirituel que ni les titres ou diplômes académiques ne peuvent remplir... Ils se créent un monde parallèle où ils ont mis de côté tout ce qu'ils enseignent sévèrement aux autres et ils commencent à vivre une vie cachée et souvent dissolue".

"La maladie du bavardage, de la médisance, du commérage: c'est une maladie grave qui commence facilement, peut-être juste pour discuter, mais qui se saisit de la personne la rendant semeuse de « mauvaises herbes » (comme Satan), et dans de nombreux cas «meurtrier au sang-froid" de la renommée de ses collègues et confrères. C'est la maladie des personnes lâches qui n'ont pas le courage de dire ce qu'ils pensent et qui parlent dans le dos".

"La maladie de diviniser les patrons: ce sont ceux qui courtisent les supérieurs dans l'espoir d'obtenir leur bienveillance. Ils sont victimes du carriérisme et de l'opportunisme, ils vénèrent les personnes et non Dieu. Ce sont des gens qui vivent le service en pensant seulement à ce qu'ils peuvent obtenir et non à ce qu'ils peuvent donner. Des personnes misérables, pas heureuses et inspirées uniquement par leur égoïsme".

"La maladie de l'indifférence aux autres: quand chacun ne pense qu'à soi-même et perd la sincérité et la chaleur des relations humaines. Lorsque les experts n'aident plus les collègues moins expérimentés. Quand par jalousie .. on éprouve la joie de voir l'autre tomber plutôt que de l'aider à se relever et l'encourager".

"La maladie du visage funèbre: les personnes rudes et ombragées qui considèrent que pour être sérieux il faut que le visage reflète mélancolie, gravité, qu'il faut traiter les autres - en particulier ceux considérés comme inférieurs - avec dureté et arrogance. En fait, la gravité théâtrale et le pessimisme stérile sont souvent des symptômes de peur et d'insécurité de la personne".

"La maladie d'accumulation: quand l'apôtre cherche à combler un vide existentiel dans son cœur en accumulant des biens matériels, non par nécessité, mais simplement pour se sentir en sécurité ... L'accumulation pèse et ralentit inexorablement le cheminement".

"La maladie des cercles fermés: où l'appartenance a un petit groupe devient plus forte qu'appartenir au Corps et, dans certaines situations, au Christ Lui-même. Cette maladie aussi commence toujours par de bonnes intentions, mais au fil du temps elle asservit les membres et devient «un cancer» qui menace l'harmonie du corps et qui peut provoquer de nombreux dégâts - scandales - en particulier à nos jeunes frères et sœurs".

"La maladie de la mondanité, de l'exhibitionnisme: quand l'apôtre transforme son service en pouvoir, et le pouvoir en marchandise pour obtenir des avantages mondains et des pouvoirs. C'est la maladie des personnes qui cherchent insatiablement à multiplier leur pouvoir et qui peuvent être capables de calomnie, de diffamation et qui discréditent les autres, même dans les journaux et magazines. Naturellement pour briller et se montrer plus aptes que les autres".

Après avoir expliqué le catalogue des maladies, François a dit: "nous sommes appelés - en ce temps de Noël et pour tout le temps de notre service et de notre existence - à vivre "la vérité dans l'amour et la charité, cherchons à grandir en toute chose vers lui qui est le chef, Christ, de ce corps bien bien coordonné grâce à la collaboration et à l'énergie de chaque partie, qui reçoit la force pour croître et pour se construire soi-même dans la charité".

"Une fois j'ai lu -a-t'il conclu- que «les prêtres sont comme des avions, ils font la une des journaux seulement quand ils tombent, mais il y en a tellement en vol. Beaucoup critiquent et peu de personnes prient pour eux." C'est une phrase très belle, mais aussi très vrai, car elle décrit l'importance et la délicatesse de notre service sacerdotal et le mal causé à l'ensemble du corps de l'Église par un seul prêtre qui "tombe"".

 

 

Les voeux du Pape François à la Curie romaine

 

Le rôle déterminant du Pape François dans le dégel entre Cuba et les Etats-Unis

Source : http://www.news.va/fr/news/le-role-determinant-du-pape-francois-dans-le-degel

2014-12-18 Radio Vatican

(RV) Entretien - Au lendemain de l'annonce historique du rapprochement entre Washington et La Havane, le cardinal secrétaire d'Etat du Vatican Pietro Parolin a donné une interview donnée à Radio Vatican. Rappelant tout le travail réalisé par le Vatican depuis des années (du message de Jean XXIII aux visites de Jean-Paul II en 1998 et Benoît XVI en 2012), le cardinal Parolin a insisté sur « le rôle déterminant du Pape François » dans ce dégel des relations entre Etats-Unis et Cuba « parce qu’il a pris cette initiative d’écrire aux deux présidents, pour les inviter à dépasser les difficultés qui existent entre les deux pays, trouver un point d’accord et un moyen de se retrouver. C’est aussi sûrement dû au fait que le Pape vient de cette région et qu’il connaît effectivement les problématiques. Il a aussi trouvé la manière juste pour réduire les distances et rapprocher les deux parties » a souligné le cardinal Parolin.

 

 

Le cardinal Parolin est interrogé par Roberto Piermarini :

Pour le secrétaire d’Etat du Vatican, c’est un exemple concret de la « culture de la rencontre » évoquée par le Pape François à de nombreuses reprises qui montre « qu’il est possible de s’entendre, de se comprendre, de collaborer et même de trouver les issues à des difficultés qui nous séparent ». Reprenant les mots souvent répétés du Pape, le cardinal Parolin a déclaré que « quand il y a des problèmes, il faut appliquer la méthode du dialogue, et plus il y a de problèmes et de difficultés, plus il faut un dialogue ».

Dans le modèle du Pape François, l’engagement diplomatique du Vatican tient en trois points : « la paix, la lutte contre la pauvreté et la construction de ponts ». Dans l’exemple américano-cubain, le fait de « construire des ponts » s’est exprimé « à travers la facilitation du dialogue entre les deux parties » : le Saint-Siège a « offert ses bons offices pour que les deux parties puissent se rencontrer et arriver à une conclusion heureuse de cet engagement de chacun ».

Des conséquences positives pour Cuba et l'Amérique Latine

Interrogé sur les conséquences d’un tel événement diplomatique dans une région qu’il connaît bien – le cardinal Parolin a été nonce apostolique au Venezuela entre 2009 et 2013 –, le secrétaire d’Etat du Saint-Siège « croit et espère » qu’un « pas de cette nature aura certainement aussi des conséquences positives dans toute l’Amérique Latine, parce qu’il y a des situations qui ont besoin de s’améliorer et de trouver une solution. Le fait qu’il y ait une espèce de modèle – ces deux nations qui ont eu tant de problèmes, tant de difficultés dans leurs rapports et qui ont pu, grâce à la bonne volonté et au courage de leurs chefs – cela pourra inspirer d’autres leaders, aussi courageux, pour chercher la voie du dialogue et de la rencontre » a souligné le secrétaire d’Etat du Vatican.

Enfin, le cardinal Parolin s’est réjoui de voir l’implication de l’Eglise cubaine, qui a fait « sonner les cloches de l’île » après l’annonce du rapprochement entre Etats-Unis et Cuba, « une bonne nouvelle au milieu de tant d’autres » plutôt négatives. « Je pense que ce sera un prochain pas qui aidera l’Eglise locale à toujours mieux développer sa fonction au sein de la société cubaine pour la construction d’une réalité toujours plus solidaire et qui aidera l’Eglise à apporter sa contribution à la société cubaine toute entière ».

 

Source : http://www.zenit.org/fr/articles/lettre-du-pape-aux-prisonniers-de-latina

Lettre du pape aux prisonniers de Latina

A Noël, renaître dans l'espérance du Seigneur

Rome, 15 décembre 2014 (Zenit.org) Anne Kurian

Le pape François a écrit une lettre aux détenus de la prison de Latina – au sud de Rome – par l'intermédiaire de l'aumônier, le P. Nicola Cupaiolo. Il souhaite que le temps passé en prison soit « l'occasion de renaître dans l'espérance du Seigneur qui ne déçoit jamais » : "même les barreaux de la cellule ne peuvent empêcher" le chemin du salut.

Le pape demande aux quelque 120 prisonniers – parmi lesquels une trentaine de femmes recluses en haute sécurité, pour acte de terrorisme ou de mafia – de considérer ce message comme « personnel » à chacun.

En leur souhaitant un Joyeux Noël, il souligne : « Jésus ne désire rien d'autre que de naître dans la crèche du cœur de chacun de nous ». Il formule le vœu que le Seigneur « les console de sa paix et de sa douce présence ».

Il exhorte à vivre « les heures, les jours, les mois et les années passées en prison » non comme « du temps perdu ou comme une punition passagère », mais comme « l'occasion d'une authentique croissance pour trouver la paix du cœur et la force de renaître dans l'espérance du Seigneur qui ne déçoit jamais ».

Le pape se réjouit du chemin de foi de certains prisonniers, « motif de grand réconfort » pour lui, et il assure de sa proximité, encourageant à « continuer ce chemin avec persévérance ».

Il leur offre un Missel « afin que vous découvriez dans la Sainte Messe le chemin quotidien avec le Seigneur qui est le médecin efficace de vos blessures, l'ami fidèle de chaque jour et la nourriture nécessaire pour soutenir ce chemin de salut et de libération que même les barreaux de la cellule ne peuvent empêcher ».

(15 décembre 2014) © Innovative Media Inc.

 

Source : http://www.zenit.org/fr/articles/journee-mondiale-de-la-paix-2015-message-du-pape-francois

Journée mondiale de la paix 2015: message du Pape François

"Non plus esclaves mais frères" (texte intégral)

Rome, 10 décembre 2014 (Zenit.org) Pape François

Le pape François rompt une lance contre les esclavages modernes et il demande à la communauté internationale un "engagement commun pour vaincre l’esclavage" dans son message pour la Journée mondiale de la paix, le 1er janvier 2015. Ce n'est pas la première fois: c'est désormais un leitmotiv du pontificat que la libération des esclaves.

Le message est en date du 8 décembre 2014. Il compte 6 pages (A 4), environ 20 000 caractères: il est donc bref et va à l'essentiel.

Le pape promeut, au contraire, tous azimuts et en en appelant à la responsabilité des gouvenrnants et des organisations internationales, une mondialisation de la fraternité: il appelle à "globaliser la fraternité, non l’esclavage ni l’indifférence".

Et pour cela, il invite notamment à promouvoir la place de la femme dans la société. Il salue l'engagement permanent des communautés religieuses dans ce domaine. Et il appelle à s'attaquer aux "causes profondes".

A.B.

MESSAGE DU PAPE FRANçOIS

Non plus esclaves, mais frères

1. Au début d’une nouvelle année, que nous accueillons comme une grâce et un don de Dieu à l’humanité, je désire adresser à chaque homme et femme, ainsi qu’à chaque peuple et à chaque nation du monde, aux Chefs d’État et de Gouvernement ainsi qu’aux responsables des diverses religions, mes voeux fervents de paix, que j’accompagne de ma prière afin que cessent les guerres, les conflits et les nombreuses souffrances provoqués soit par la main de l’homme soit par de vieilles et nouvelles épidémies comme par les effets dévastateurs des calamités naturelles.

Je prie de manière particulière pour que, répondant à notre vocation commune de collaborer avec Dieu et avec tous les hommes de bonne volonté pour la promotion de la concorde et de la paix dans le monde, nous sachions résister à la tentation de nous comporter de manière indigne de notre humanité.

Dans le message pour le 1er janvier dernier, j’avais observé qu’au « désir d’une vie pleine…appartient une soif irrépressible de fraternité, qui pousse vers la communion avec les autres, en qui nous ne trouvons pas des ennemis ou des concurrents, mais des frères à accueillir et à embrasser »1. L’homme étant un être relationnel, destiné à se réaliser dans le contexte de rapports interpersonnels inspirés par la justice et la charité, il est fondamental pour son développement que soient reconnues et respectées sa dignité, sa liberté et son autonomie. Malheureusement, le fléau toujours plus répandu de l’exploitation de l’homme par l’homme blesse gravement la vie de communion et la vocation à tisser des relations interpersonnelles empreintes de respect, de justice et de charité. Cet abominable phénomène, qui conduit à piétiner la dignité et les droits fondamentaux de l’autre et à en anéantir la liberté et la dignité, prend de multiples formes sur lesquelles je désire réfléchir brièvement, afin que, à la lumière de la Parole de Dieu, nous puissions considérer tous les hommes « non plus esclaves, mais frères ».

À l’écoute du projet de Dieu sur l’humanité

2. Le thème que j’ai choisi pour le présent message rappelle la Lettre de saint Paul à Philémon, dans laquelle l’Apôtre demande à son collaborateur d’accueillir Onésime, autrefois esclave de Philémon et maintenant devenu chrétien, et donc, selon Paul, digne d’être considéré comme un frère. Ainsi, l’Apôtre des gentils écrit : « Il t’a été retiré pour un temps qu’afin de t’être rendu pour l’éternité, non plus comme un esclave, mais bien mieux qu’un esclave, comme un frère très cher » (Phm 1, 15-16). Onésime est devenu frère de Philémon en devenant chrétien. Ainsi la conversion au Christ, le début d’une vie de disciple dans le Christ, constitue une nouvelle naissance (cf. 2 Co 5, 17 ; 1 P 1, 3) qui régénère la fraternité comme lien fondateur de la vie familiale et fondement de la vie sociale.

Quand, dans le Livre de la Genèse (cf. 1, 27-28), nous lisons que Dieu créa l’homme homme et femme et les bénit, afin qu’ils grandissent et se multiplient, il fit d’Adam et d’Êve des parentsqui, en accomplissant la bénédiction de Dieu d’être féconds et de se multiplier, ont généré la première fraternité, celle de Caïn et Abel. Caïn et Abel sont frères, parce qu’ils viennent du même sein, et donc ils ont la même origine, la même nature et la même dignité que leurs parents, créés à l’image et à la ressemblance de Dieu.

Mais la fraternité exprime aussi la multiplicité et la différence qui existent entre les frères, bien que liés par la naissance et ayant la même nature et la même dignité. En tant que frères et soeurs, toutes les personnes sont donc par nature en relation avec les autres, dont elles se différencient mais avec lesquelles elles partagent la même origine, la même nature et la même dignité. C’est en raison de cela que la fraternité constitue le réseau de relations fondamentales pour la construction de la famille humaine créée par Dieu.

Malheureusement, entre la première création racontée dans le Livre de la Genèse et la nouvelle naissance dans le Christ, qui rend les croyants frères et soeurs du «premier né d’une multitude de frères» (Rm 8, 29), il y a la réalité négative du péché qui, à plusieurs reprises, rompt la fraternité issue de la création et déforme continuellement la beauté et la noblesse du fait d’être frères et soeurs de la même famille humaine. Non seulement Caïn ne supporte pas son frère Abel, mais il le tue par envie en commettant le premier fratricide. « Le meurtre d’Abel par Caïn atteste tragiquement le rejet radical de la vocation à être frères. Leur histoire (cf. Gn 4, 1-16) met en évidence la tâche difficile à laquelle tous les hommes sont appelés, de vivre unis, en prenant soin l’un de l’autre »2.

Pareillement, dans l’histoire de la famille de Noé et de ses fils (cf. Gn 9, 18-27), c’est l’impiété de Cham à l’égard de son père Noé qui pousse celui-ci à maudire le fils irrévérencieux et à bénir les autres, ceux qui l’avaient honoré, en créant ainsi une inégalité entre frères nés du même sein.

Dans le récit des origines de la famille humaine, le péché d’éloignement de Dieu, de la figure du père et du frère devient une expression du refus de la communion et se traduit par la culture de l’asservissement (cf. Gn 9, 25-27), avec les conséquences que cela implique et qui se prolongent de génération en génération : refus de l’autre, maltraitance des personnes, violation de la dignité et des droits fondamentaux, institutionnalisation d’inégalités. D’où la nécessité d’une continuelle conversion à l’Alliance, accomplie par l’oblation du Christ sur la croix, confiants que « là où le péché s’est multiplié, la grâce a surabondé… par Jésus Christ Notre Seigneur » (Rm 5, 20. 21). Lui, le « Fils aimé » (cf. Mt 3, 17), est venu révéler l’amour du Père pour l’humanité. Quiconque écoute l’Évangile et répond à l’appel à la conversion devient pour Jésus « frère, soeur et mère » (Mt 12, 50), et par conséquent fils adoptif de son Père (cf. Ep 1, 5).

On ne devient cependant pas chrétien, fils du Père et frères dans le Christ, par une disposition divine autoritaire, sans l’exercice de la liberté personnelle, c’est-à-dire sans se convertir librement au Christ. Le fait d’être fils de Dieu suit l’impératif de la conversion : « Convertissez-vous, et que chacun de vous soit baptisé au nom de Jésus-Christ pour le pardon de ses péchés, et vous recevrez alors le don du Saint Esprit » (Ac 2, 38). Tous ceux qui ont répondu, par la foi et dans la vie, à cette prédication de Pierre sont entrés dans la fraternité de la première communauté chrétienne (cf. 1 P 2, 17 ; Ac 1, 15.16 ; 6, 3 ; 15, 23) : juifs et grecs, esclaves et hommes libres (cf. 1 Co 12, 13 ; Ga 3, 28), dont la diversité d’origine et de condition sociale ne diminue pas la dignité propre à chacun ni n’exclut personne de l’appartenance au peuple de Dieu.

La communauté chrétienne est donc le lieu de la communion vécue dans l’amour entre les frères (cf. Rm 12, 10 ; 1 Th 4, 9 ; He 13, 1 ; 1 P 1, 22 ; 2 P 1, 7).

Tout cela démontre que la Bonne Nouvelle de Jésus Christ, par qui Dieu fait « toutes choses nouvelles » (Ap 21, 5)3, est aussi capable de racheter les relations entre les hommes, y compris celle entre un esclave et son maître, en mettant en lumière ce que tous deux ont en commun : la filiation adoptive et le lien de fraternité dans le Christ. Jésus lui-même a dit à ses disciples : « Je ne vous appelle plus serviteurs, car le serviteur ne sait pas ce que fait son maître ; mais je vous appelle mes amis, car tout ce que j’ai entendu de mon Père, je vous l’ai fait connaître » (Jn 15, 15).

Les multiples visages de l’esclavage hier et aujourd’hui

3. Depuis les temps immémoriaux, les diverses sociétés humaines connaissent le phénomène de l’asservissement de l’homme par l’homme. Il y a eu des époques dans l’histoire de l’humanité où l’institution de l’esclavage était généralement acceptée et régulée par le droit. Ce dernier établissait qui naissait libre et qui, au contraire, naissait esclave, et également dans quelles conditions la personne, née libre, pouvait perdre sa liberté ou la reconquérir. En d’autre termes, le droit lui-même admettait que certaines personnes pouvaient ou devaient être considérées comme la propriété d’une autre personne, laquelle pouvait en disposer librement ; l’esclave pouvait être vendu et acheté, cédé et acquis comme s’il était une marchandise.

Aujourd’hui, suite à une évolution positive de la conscience de l’humanité, l’esclavage, crime de lèse humanité 4, a été formellement aboli dans le monde. Le droit de chaque personne à ne pas être tenue en état d’esclavage ou de servitude a été reconnu dans le droit international comme norme contraignante.

Et pourtant, bien que la communauté internationale ait adopté de nombreux accords en vue de mettre un terme à l’esclavage sous toutes ses formes, et mis en marche diverses stratégies pour combattre ce phénomène, aujourd’hui encore des millions de personnes – enfants, hommes et femmes de tout âge – sont privées de liberté et contraintes à vivre dans des conditions assimilables à celles de l’esclavage.

Je pense aux nombreux travailleurs et travailleuses, même mineurs, asservis dans les divers secteurs, au niveau formel et informel, du travail domestique au travail agricole, de l’industrie manufacturière au secteur minier, tant dans les pays où la législation du travail n’est pas conforme aux normes et aux standards minimaux internationaux que, même illégalement, dans les pays où la législation protège le travailleur.

Je pense aussi aux conditions de vie de nombreux migrants qui, dans leur dramatique parcours, souffrent de la faim, sont privés de liberté, dépouillés de leurs biens ou abusés physiquement et sexuellement. Je pense à ceux d’entre eux qui, arrivés à destination après un voyage dans des conditions physiques très dures et dominé par la peur et l’insécurité, sont détenus dans des conditions souvent inhumaines. Je pense à ceux d’entre eux que les diverses circonstances sociales, politiques et économiques poussent à vivre dans la clandestinité, et à ceux qui, pour rester dans la légalité, acceptent de vivre et de travailler dans des conditions indignes, spécialement quand les législations nationales créent ou permettent une dépendance structurelle du travailleur migrant par rapport à l’employeur, en conditionnant, par exemple, la légalité du séjour au contrat de travail… Oui, je pense au « travail esclave ».

Je pense aux personnes contraintes de se prostituer, parmi lesquelles beaucoup sont mineures, et aux esclaves sexuels ; aux femmes forcées de se marier, à celles vendues en vue du mariage ou à celles transmises par succession à un membre de la famille à la mort du mari sans qu’elles aient le droit de donner ou de ne pas donner leur propre consentement.

Je ne peux pas ne pas penser à tous ceux qui, mineurs ou adultes, font l’objet de trafic et de commerce pour le prélèvement d’organes, pour être enrôlés comme soldats, pour faire la mendicité, pour des activités illégales comme la production ou la vente de stupéfiants, ou pour des formes masquées d’adoption internationale.

Je pense enfin à tous ceux qui sont enlevés et tenus en captivité par des groupes terroristes, asservis à leurs fins comme combattants ou, surtout en ce qui concerne les jeunes filles et les femmes, comme esclaves sexuelles. Beaucoup d’entre eux disparaissent, certains sont vendus plusieurs fois, torturés, mutilés, ou tués.

Quelques causes profondes de l’esclavage

4. Aujourd’hui comme hier, à la racine de l’esclavage, il y a une conception de la personne humaine qui admet la possibilité de la traiter comme un objet. Quand le péché corrompt le coeur de l’homme, et l’éloigne de son Créateur et de ses semblables, ces derniers ne sont plus perçus comme des êtres d’égale dignité, comme frères et soeurs en humanité, mais sont vus comme des objets. La personne humaine, créée à l’image et à la ressemblance de Dieu, par la force, par la tromperie ou encore par la contrainte physique ou psychologique, est privée de sa liberté, commercialisée, réduite à être la propriété de quelqu’un, elle est traitée comme un moyen et non comme une fin.

À côté de cette cause ontologique – refus de l’humanité dans l’autre –, d’autres causes concourent à expliquer les formes contemporaines d’esclavage. Parmi elles, je pense surtout à la pauvreté, au sous-développement et à l’exclusion, spécialement quand ils se combinent avec le manque d’accès à l’éducation ou avec une réalité caractérisée par de faibles, sinon inexistantes, opportunités de travail. Fréquemment, les victimes de trafic et de d’asservissement sont des personnes qui ont cherché une manière de sortir d’une condition de pauvreté extrême, en croyant souvent à de fausses promesses de travail, et qui au contraire sont tombées entre les mains de réseaux criminels qui gèrent le trafic d’êtres humains. Ces réseaux utilisent habiliment les technologies informatiques modernes pour appâter des jeunes, et des très jeunes, partout dans le monde.

De même, la corruption de ceux qui sont prêts à tout pour s’enrichir doit être comptée parmi les causes de l’esclavage. En effet, l’asservissement et le trafic des personnes humaines requièrent une complicité qui souvent passe par la corruption des intermédiaires, de certains membres des forces de l’ordre ou d’autres acteurs de l’État ou de diverses institutions, civiles et militaires. « Cela arrive quand au centre d’un système économique se trouve le dieu argent et non l’homme, la personne humaine. Oui, au centre de tout système social ou économique doit se trouver la personne, image de Dieu, créée pour être le dominateur de l’univers. Quand la personne est déplacée et qu’arrive le dieu argent se produit ce renversement des valeurs »5. D’autres causes de l’esclavage sont les conflits armés, les violences, la criminalité et le terrorisme. De nombreuses personnes sont enlevées pour être vendues, ou enrôlées comme combattantes, ou bien exploitées sexuellement, tandis que d’autres sont contraintes à émigrer, laissant tout ce qu’elles possèdent : terre, maison, propriétés, ainsi que les membres de la famille.

Ces dernières sont poussées à chercher une alternative à ces conditions terribles, même au risque de leur dignité et de leur survie, en risquant d’entrer ainsi dans ce cercle vicieux qui en fait une proie de la misère, de la corruption et de leurs pernicieuses conséquences.

Un engagement commun pour vaincre l’esclavage

5. Souvent, en observant le phénomène de la traite des personnes, du trafic illégal des migrants et d’autres visages connus et inconnus de l’esclavage, on a l’impression qu’il a lieu dans l’indifférence générale.

Si, malheureusement, cela est vrai en grande partie, je voudrais cependant rappeler l’immense travail silencieux que de nombreuses congrégations religieuses, surtout féminines, réalisent depuis de nombreuses années en faveur des victimes. Ces instituts oeuvrent dans des contextes difficiles, dominés parfois par la violence, en cherchant à briser les chaînes invisibles qui lient les victimes à leurs trafiquants et exploiteurs ; des chaînes dont les mailles sont faites de mécanismes psychologiques subtils qui rendent les victimes dépendantes de leurs bourreaux par le chantage et la menace, pour eux et leurs proches, mais aussi par des moyens matériels, comme la confiscation des documents d’identité et la violence physique. L’action des congrégations religieuses s’articule principalement autour de trois actions : le secours aux victimes, leur réhabilitation du point de vue psychologique et de la formation, et leur réintégration dans la société de destination ou d’origine.

Cet immense travail, qui demande courage, patience et persévérance, mérite l’estime de toute l’Église et de la société. Mais à lui seul, il ne peut naturellement pas suffire pour mettre un terme au fléau de l’exploitation de la personne humaine. Il faut aussi un triple engagement, au niveau institutionnel, de la prévention, de la protection des victimes et de l’action judiciaire à l’égard des responsables. De plus, comme les organisations criminelles utilisent des réseaux globaux pour atteindre leurs objectifs, de même l’engagement pour vaincre ce phénomène requiert un effort commun et tout autant global de la part des divers acteurs qui composent la société.

Les États devraient veiller à ce que leurs propres législations nationales sur les migrations, sur le travail, sur les adoptions, sur la délocalisation des entreprises et sur la commercialisation des produits fabriqués grâce à l’exploitation du travail soient réellement respectueuses de la dignité de la personne. Des lois justes sont nécessaires, centrées sur la personne humaine, qui défendent ses droits fondamentaux et les rétablissent s’ils sont violés, en réhabilitant la victime et en assurant sa sécurité, ainsi que des mécanismes efficaces de contrôle de l’application correcte de ces normes, qui ne laissent pas de place à la corruption et à l’impunité. Il est aussi nécessaire que soit reconnu le rôle de la femme dans la société, en oeuvrant également sur le plan culturel et de la communication pour obtenir les résultats espérés.

Les organisations intergouvernementales, conformément au principe de subsidiarité, sont appelées à prendre des initiatives coordonnées pour combattre les réseaux transnationaux du crime organisé qui gèrent la traite des personnes humaines et le trafic illégal des migrants. Une coopération à divers niveaux devient nécessaire, qui inclue les institutions nationales et internationales, ainsi que les organisations de la société civile et le monde de l’entreprise.

Les entreprises 6, en effet, ont le devoir de garantir à leurs employés des conditions de travail dignes et des salaires convenables, mais aussi de veiller à ce que des formes d’asservissement ou de trafic de personnes humaines n’aient pas lieu dans les chaînes de distribution. La responsabilité sociale de l’entreprise est accompagnée par la responsabilité sociale du consommateur. En effet, chaque personne devrait avoir conscience qu’« acheter est non seulement un acte économique mais toujours aussi un acte moral »7.

Les organisations de la société civile, de leur côté, ont le devoir de sensibiliser et de stimuler les consciences sur les pas nécessaires pour contrecarrer et éliminer la culture de l’asservissement.

Ces dernières années, le Saint-Siège, en accueillant le cri de douleur des victimes du trafic et la voix des congrégations religieuses qui les accompagnent vers la libération, a multiplié les appels à la communauté internationale afin que les différents acteurs unissent leurs efforts et coopèrent pour mettre un terme à ce fléau8. De plus, certaines rencontres ont été organisées dans le but de donner une visibilité au phénomène de la traite des personnes et de faciliter la collaboration entre divers acteurs, dont des experts du monde académique et des organisations internationales, des forces de l’ordre de différents pays de provenance, de transit et de destination des migrants, et des représentants des groupes ecclésiaux engagés en faveur des victimes. Je souhaite que cet engagement continue et se renforce dans les prochaines années.

Globaliser la fraternité, non l’esclavage ni l’indifférence

6. Dans son oeuvre d’« annonce de la vérité de l’amour du Christ dans la société »9, l’Église s’engage constamment dans les actions de caractère caritatif à partir de la vérité sur l’homme. Elle a la tâche de montrer à tous le chemin vers la conversion, qui amène à changer le regard sur le prochain, à reconnaître dans l’autre, quel qu’il soit, un frère et une soeur en humanité, à en reconnaître la dignité intrinsèque dans la vérité et dans la liberté, comme nous l’illustre l’histoire de Joséphine Bakhita, la sainte originaire de la région du Darfour au Soudan, enlevée par des trafiquants d’esclaves et vendue à des maîtres terribles dès l’âge de neuf ans, et devenue ensuite, à travers de douloureux événements, ‘‘libre fille de Dieu’’ par la foi vécue dans la consécration religieuse et dans le service des autres, spécialement des petits et des faibles. Cette sainte, qui a vécu entre le XIXème et le XXème siècle, est aujourd’hui un témoin et un modèle d’espérance 10 pour les nombreuses victimes de l’esclavage, et elle peut soutenir les efforts de tous ceux qui se consacrent à la lutte contre cette « plaie dans le corps de l’humanité contemporaine, une plaie dans la chair du Christ »11.

Dans cette perspective, je désire inviter chacun, dans son rôle et dans ses responsabilités particulières, à faire des gestes de fraternité à l’égard de ceux qui sont tenus en état d’asservissement. Demandons-nous comment, en tant que communauté ou comme individus, nous nous sentons interpelés quand, dans le quotidien, nous rencontrons ou avons affaire à des personnes qui pourraient être victimes du trafic d’êtres humains, ou quand nous devons choisir d’acheter des produits qui peuvent, en toute vraisemblance, avoir été fabriqués par l’exploitation d’autres personnes. Certains d’entre nous, par indifférence ou parce qu’assaillis par les préoccupations quotidiennes, ou pour des raisons économiques, ferment les yeux. D’autres, au contraire, choisissent de faire quelque chose de positif, de s’engager dans les associations de la société civile ou d’effectuer de petits gestes quotidiens – ces gestes ont tant de valeur ! – comme adresser une parole, une salutation, un « bonjour », ou un sourire, qui ne nous coûtent rien mais qui peuvent donner l’espérance, ouvrir des voies, changer la vie d’une personne qui vit dans l’invisibilité, et aussi changer notre vie par la confrontation à cette réalité.

Nous devons reconnaître que nous sommes en face d’un phénomène mondial qui dépasse les compétences d’une seule communauté ou nation. Pour le combattre, il faut une mobilisation de dimensions comparables à celles du phénomène lui-même. Pour cette raison, je lance un appel pressant à tous les hommes et à toutes les femmes de bonne volonté, et à tous ceux qui, de près ou de loin, y compris aux plus hauts niveaux des institutions, sont témoins du fléau de l’esclavage contemporain, à ne pas se rendre complices de ce mal, à ne pas détourner le regard face aux souffrances de leurs frères et soeurs en humanité, privés de la liberté et de la dignité, mais à avoir le courage de toucher la chair souffrante du Christ12, qui se rend visible à travers les innombrables visages de ceux que Lui-même appelle « ces plus petits de mes frères » (Mt 25, 40.45).

Nous savons que Dieu demandera à chacun de nous : Qu’as-tu fait de ton frère ? (cf. Gn 4, 9-10). La mondialisation de l’indifférence, qui aujourd’hui pèse sur les vies de beaucoup de soeurs et de frères, requiert que nous nous fassions tous les artisans d’une mondialisation de la solidarité et de la fraternité, qui puisse leur redonner l’espérance et leur faire reprendre avec courage le chemin à travers les problèmes de notre temps et les perspectives nouvelles qu’il apporte et que Dieu met entre nos mains.

Du Vatican, le 8 décembre 2014

FRANCISCUS

_________________

1 N. 1.

2 Message pour la Journée Mondiale de la Paix 2014, n. 2.

3 Cf. Exhort. ap., Evangelii gaudium, n. 11.

4 Cf. Discours à la Délégation internationale de l’Association de Droit Pénal, 23 octobre 2014 : L’Osservatore romano, ed. fr., n. 3.353 (30 oct. 2014), p. 8.

5 Discours aux Participants à la Rencontre mondiale des Mouvements populaires, 28 octobre 2014 : L’Osservatore romano, ed. fr., n. 3.353 (30 oct. 2014), p. 6.

6 Conseil Pontifical ‘‘Justice et Paix’’, La vocation du dirigeant d’entreprise. Une réflexion, Milan et Rome, 2013.

7 Benoît XVI, Lett. enc. Caritas in veritate, n. 66.

8 Cf. Message à M. Guy Ryder, Directeur Général de l’Organisation Internationale du Travail, à l’occasion de la 103ème session de la Conférence de l’Organisation Internationale du Travail (Genève, 28 mai-12 juin 2014), 22 mai 2014: L’Osservatore romano, ed. fr., n. 3.333 (5 juin 2014), p. 5.

9 Benoît XVI, Lett. enc. Caritas in veritate, n. 5.

10 « Par la connaissance de cette espérance, elle était « rachetée », elle ne se sentait plus une esclave, mais une fille de Dieu libre. Elle comprenait ce que Paul entendait lorsqu'il rappelait aux Éphésiens qu'avant ils étaient sans espérance et sans Dieu dans le monde – sans espérance parce que sans Dieu» (Lett. enc. Spe salvi, n. 3).

11 Discours aux participants à la IIème Conférence Internationale sur la traite des êtres humains : DC n. 2516 (2014), p. 113 ; cf. Exhort. ap. Evangelii gaudium, n. 270.

12 Cf. Exhort. ap. Evangelii gaudium, nn. 24.270.

© Copyright - Librairie éditrice du Vatican

(10 décembre 2014) © Innovative Media Inc.

 

Source : http://fr.radiovaticana.va/news/2014/04/11/%C2%AB_le_diable_existe,_m%C3%AAme_au_xxi%C3%A8me_si%C3%A8cle_%C2%BB/fr1-789969

« Le diable existe, même au XXIème siècle »

(RV) Nous apprenons dans l’Évangile comment lutter contre les tentations du démon. C’est ce qu’a affirmé le Pape François lors de la messe célébrée ce matin en la chapelle de la maison Sainte-Marthe. Le Souverain Pontife a souligné que nous sommes tous soumis à la tentation car le diable ne veut pas de notre sainteté. Et il a répété que la vie chrétienne est vraiment une lutte contre le mal.

« La vie de Jésus a été une lutte. Il est venu vaincre le mal, vaincre le prince de ce monde, vaincre le monde ». Le Pape François a débuté ainsi son homélie, consacrée à la lutte contre le démon. Une lutte, a-t-il dit, que doit affronter chaque chrétien. Le démon, a-t-il souligné, « a tenté Jésus de nombreuses fois et Jésus a éprouvé les tentations dans sa vie » comme « les persécutions ». Et il a averti que nous, les chrétiens « qui voulons suivre Jésus », « nous devons bien connaître cette vérité » :

« Nous aussi, nous sommes tentés, nous aussi nous sommes sujets à l’attaque du démon, car l’Esprit du mal ne veut pas de notre sainteté, il ne veut pas de notre témoignage chrétien, il ne veut pas que nous soyons des disciples de Jésus. Et comment procède l’Esprit du mal pour nous éloigner du chemin de Jésus par sa tentation ? La tentation du démon a trois caractéristiques et nous devons les connaître pour ne pas tomber dans le piège. Comment procède le démon pour nous éloigner du chemin de Jésus ? La tentation commence doucement mais elle grandit : elle grandit toujours. Elle grandit et contamine un autre, elle se transmet à un autre, elle cherche à être communautaire. Et à la fin, pour tranquilliser l’âme, elle se justifie. Elle grandit, elle contamine et se justifie ».

Le diable a plus d'un tour dans son sac

La première tentation de Jésus, a-t-il observé, « semble quasiment une séduction » : le diable dit à Jésus de se jeter du Temple et ainsi, soutient le tentateur. « Tout le monde dira : Voilà le Messie ! » C’est la même chose qu’il a fait avec Adam et Ève : « C’est la séduction ». Le diable, a dit le Pape, « parle quasiment comme s’il était un maître spirituel ». Et lorsqu’il est repoussé, alors, il grandit : il grandit et revient plus fort. Jésus, a rappelé le Pape, « le dit dans l’Évangile selon Saint Luc : lorsque le démon est repoussé, il déambule et cherche quelques compagnons. Avec cette bande, il revient ». Donc, « il grandit en impliquant d’autres personnes ». C’est ce qui s’est passé avec Jésus, « le démon implique » ses ennemis. Et ce qui semblait « un fil d’eau, un petit fil d’eau, tranquille-a repris le Pape François-devient une marée ». La tentation « grandit et contamine. Et à la fin, elle se justifie ». Le Pape a rappelé que lorsque Jésus prêche dans la synagogue, ses ennemis le diminuent en disant « Mais, c’est le fils de Joseph, le charpentier, le fils de Marie ! Il n’est jamais allé à l’université ! Mais avec quelle autorité parle-t-il ? Il n’a pas étudié ! ». La tentation, a-t-il dit, « nous a tous impliqué contre Jésus ». Et le point le plus haut, « le plus fort de la justification- a relevé le Pape- est celle du prêtre », lorsque il dit : « Ne savez vous pas qu’il vaut mieux qu’un homme meurt » pour sauver « le peuple » ? :

« Nous avons une tentation qui grandit : elle grandit et contamine les autres. Pensons par exemple à un bavardage : j’envie cette personne, cet autre et tout d’abord, j’ai cette jalousie en moi, tout seul et il faut que je la partage, je vais auprès d’une autre personne et je lui dis : « Mais tu as vu cette personne ? »…et elle cherche à grandir et contamine un autre et puis un autre…Mais c’est le mécanisme des bavardages et nous sommes tous tentés de faire des bavardages ! Peut-être que ce n’est pas le cas pour l’un d’entre vous, s’il est saint, mais moi aussi j’ai été tenté par les bavardages ! C’est une tentation quotidienne. Mais elle commence ainsi, doucement comme un fil d’eau. Elle grandit pour contaminer les autres et à la fin, elle se justifie ».

Tous nous sommes soumis à la tentation

Soyons attentifs, a encore dit le Pontife, « lorsque, dans notre cœur, nous ressentons quelque chose qui finira par détruire » les personnes. « Soyons attentifs-a-t-il remarqué-car si nous n’arrêtons pas à temps ce fil d’eau, lorsqu’il grandira et contaminera, il formera une telle marée qu’elle nous amènera seulement à mal nous justifier, comme se sont justifiés ces personnes en affirmant qu’il vaut mieux qu’un homme meurt pour le peuple » :

« Nous sommes tous tentés car la loi de la vie spirituelle, notre vie chrétienne est une lutte : une lutte. Parce que le principe de ce monde- le diable- ne veut pas de notre sainteté, il ne veut pas que nous suivions le Christ. Peut-être que quelqu’un d’entre vous peut dire : « Mais, Père, comme vous êtes antique : vous parlez du diable au XXI siècle ! Mais, voyez que le diable existe ! Le diable existe. Même au XXI siècle ! Et nous ne devons pas être naïfs, n’est-ce pas ? Nous devons apprendre dans l’Évangile comment lutter contre lui ».

 

 

Le diable existe, ne soyons pas naïfs

 

Si notre foi est faible le Diable vaincra 

 

Source : http://fr.radiovaticana.va/news/2014/01/07/ecouter_j%C3%A9sus_pour_%C3%A9viter_les_faux_proph%C3%A8tes_/fr1-761852

Ecouter Jésus pour éviter les faux prophètes

(RV) Le chrétien sait surveiller son cœur pour distinguer ce qui vient de Dieu et ce qui provient des faux prophètes. C’est ce qu’a affirmé le Pape François lors de la messe célébrée ce mardi matin [le 7 janvier 2014] en la chapelle de la Maison Sainte-Marthe, la première messe après les fêtes de Noël. Le Pape a rappelé que la voie de Jésus est celle du service et de l’humilité. Une voie que tous les chrétiens sont appelés à suivre.

« Restez proches du Seigneur ». Le Pape François a prononcé son homélie en partant de l’exhortation de l’apôtre Jean, figurant dans la première lecture. Un « conseil de vie », a-t-il souligné, que Jean répète de manière « presque obsessionnelle ». L’apôtre désigne « un des comportements du chrétien qui veut rester proche du Seigneur : savoir ce qui se passe dans son propre cœur ». C’est pour cela qu’il avertit qu’il ne faut pas donner foi à tout esprit , mais mettre « les esprits à l’épreuve ». Il est nécessaire, a souligné le Pape, de savoir « discerner les esprits », savoir discerner si « quelque chose nous fait rester proche du Seigneur ou nous éloigne de lui ». Notre cœur, a-t-il ajouté, a toujours des désirs, des envies, des pensées. Mais, il s’est demandé: « proviennent-ils du Seigneur ou certains de ceux-ci nous éloignent du Seigneur ? »

Le chrétien doit surveiller son coeur

Voilà que l’apôtre Jean nous exhorte à mettre à l’épreuve ce que nous pensons et ce que nous désirons : « Si cela figure dans la ligne du Seigneur, c’est bien, mais sinon….Mettez à l’épreuve les esprits pour savoir s’ils proviennent véritablement de Dieu, car plusieurs faux prophètes sont venus dans le monde. Prophètes, prophéties ou propositions : « J’ai envie de faire ceci ! » « Mais ça ne te mène pas au Seigneur, ça t’éloigne de lui. C’est pour cela que la vigilance est nécessaire. Le chrétien est un homme ou une femme qui sait surveiller son cœur. Et à plusieurs reprises, notre cœur, avec tant de choses qui vont et viennent, semble être un marché de rue : de tout, tu trouves de tout là-bas…Et non ! Nous devons sonder si ceci provient du Seigneur et si cela ne l’est pas, pour rester proche du Seigneur ».

Faire la différence entre le Christ et l'antéchrist

Quel est donc le critère pour comprendre si quelque chose provient du Christ ou de l’antéchrist ? Saint Jean, a affirmé le Pape, a une idée claire, « simple » : Chaque esprit, devenu chair, qui reconnait Jésus Christ provient de Jésus. Chaque esprit qui ne reconnait pas Jésus Christ, ne provient pas de Dieu : c’est l’esprit de l’antéchrist. Mais que signifie donc « reconnaître que le Verbe est devenu chair ? Cela veut dire, a observé le Pontife, « reconnaître la voie de Jésus Christ », reconnaitre que lui, « étant Dieu », s’est abaissé, s’est humilié « jusque à sa mort sur la croix » :

« Ceci est la voie de Jésus Christ : l’abaissement, l’humilité, la pure humiliation. Si une pensée, un désir te mène sur la voie de l’humilité, de l’abaissement, du service aux autres, elle provient de Jésus. Mais si elle te porte sur la voie de la suffisance, de la vanité, de l’orgueil, sur le chemin d’une pensée abstraite, elle n’est pas de Jésus. Pensons aux tentations de Jésus dans le désert : toutes les trois propositions que fait le démon à Jésus sont des propositions qui veulent l’éloigner de cette voie, la voie du service, de l’humilité, de l’humiliation, de la charité. Mais la charité fait partie de sa vie, non ? Jésus dit non aux trois tentations : " Non, ceci n’est pas ma voie !
Le Pape a donc invité tout le monde a penser à ce qui se passe dans notre propre cœur. À ce que nous pensons et à ce que nous ressentons, à ce que nous voulons et à passer au crible les esprits. « Moi, est-ce que je mets à l’épreuve ce que je pense, ce que je veux, ce que je désire- a-t -il demandé- ou je prends tout ? »

Dieu fait homme, qui s'est abaissé pour nous

« Tant de fois, notre cœur est un chemin, ils passent tous par là…Mettre à l’épreuve. Et est-ce que je choisis toujours les choses qui proviennent de Dieu ? Est-ce que je connais le vrai critère pour discerner mes pensées, mes désirs ? Pensons à ceci et nous n’oublions pas que le critère est l’Incarnation du Verbe. Le Verbe est devenu chair : ceci est Jésus-Christ ! Jésus-Christ qui s’est fait homme, Dieu fait homme, il s’est abaissé, il s’est humilié par amour, pour tous nous servir. Et l’apôtre Jean nous concède cette grâce de connaître ce qui se passe dans notre cœur et d’avoir la sagesse de discerner ce qui provient de Dieu et ce qui ne provient pas de Dieu ».

 

Source : http://www.news.va/fr/news/non-au-clericalisme-oui-a-lesprit-prophetique

Non au cléricalisme, oui à l'esprit prophétique

2013-12-16 Radio Vatican

(RV) Quand la prophétie fait défaut dans l’Eglise, c’est la vie même de Dieu qui fait défaut, et le cléricalisme prévaut : voilà en substance l’idée centrale de l’homélie du Pape François ce lundi matin lors de la messe célébrée en la chapelle de la maison Sainte Marthe au Vatican. Le prophète, a affirmé le Pape en commentant les lectures du jour, est celui qui écoute les paroles de Dieu, sait voir le moment et se projeter aussi dans le futur. « Il a à l’intérieur de lui ces trois moments » : le passé, le présent et le futur.
« Le passé : le prophète est conscient de la promesse et il a dans son cœur la promesse de Dieu, elle est présente en lui, il s’en souvient, il la répète. Ensuite, il regarde le présent, il regarde son peuple et sent la force de l’Esprit pour lui dire une parole qui puisse l’aider à se lever, à continuer le chemin vers le futur. Le prophète est un homme en trois temps : promesse du passé ; contemplation du présent ; courage pour indiquer le chemin vers le futur. Et le Seigneur a toujours protégé son peuple, avec les prophètes, dans les moments difficiles, dans les moments où le Peuple était découragé ou détruit, quand Jérusalem était sous le pouvoir des ennemis, quand le peuple se demandait en son for intérieur : ‘Mais Seigneur, tu nous as promis cela ! Et maintenant que se passe-t-il ? ‘».

Sans la prophétie, c'est le légalisme qui prévaut

C’est ce qui « est arrivé dans le cœur de la Vierge, a poursuivi le Pape, quand elle était au pied de la Croix ». Durant ces moments-là « l’intervention du prophète est nécessaire. Et le prophète n’est pas toujours compris, tant de fois il est rejeté. Jésus lui-même dit aux Pharisiens que leurs pères ont tué les prophètes, parce qu’ils disaient des choses peu agréables : ils disaient la vérité, ils rappelaient la promesse !. Et quand dans le peuple de Dieu la prophétie fait défaut, a souligné encore le Pape, il manque quelque chose : il manque la vie du Seigneur ! ». « Quand la prophétie fait défaut, la force tombe sur la légalité », et c’est le légalisme qui prévaut. Ainsi, dans l’Evangile, « les prêtres sont allés chez Jésus pour réclamer le document de la légalité : ‘De quel droit fais-tu ces choses ? Nous sommes les maîtres du Temple !' » « Ils ne comprenaient pas les prophéties. Ils avaient oublié la promesse ! Ils ne savaient pas lire les signes du moment, ils n’avaient ni yeux pénétrants, ni oreilles pour la Parole de Dieu : ils n’avaient que l’autorité ! »
« Quand dans le peuple de Dieu n’existe pas de prophétie, le vide qui existe laisse la place au cléricalisme : c’est ce cléricalisme qui demande à Jésus : ‘ De quel droit fais-tu ces choses ? Avec quelle légalité ?'. Et la mémoire de la promesse et l’espérance d’aller de l’avant sont réduites juste au présent : ni passé, ni futur rempli d’espérance. Le présent est légal et donc s’il est légal, tu vas de l’avant ».

Que les prophètes ne manquent pas !

Mais quand règne le légalisme, la Parole de Dieu n’existe pas et le peuple de Dieu qui croit, pleure dans son cœur, parce qu’il ne trouve pas le Seigneur : il lui manque la prophétie. Il pleure « comme pleurait la maman de Samuel, en réclamant la fécondité du peuple, la fécondité qui vient de la force de Dieu, quand Lui réveille en nous la mémoire de sa promesse et nous pousse vers le futur, avec l’espérance. Voilà ce qu’est le prophète ! C’est l’homme à l’œil pénétrant et qui loue les paroles de Dieu ».
« Que notre prière, ces jours-ci, dans l’attente de la Nativité du Seigneur, soit :’Seigneur, que les prophètes ne manquent pas à ton peuple ! '. Nous tous baptisés nous sommes prophètes. ‘Seigneur, que nous n’oublions pas ta promesse ! Que nous ayons la force d’aller de l’avant! Que nous ne nous enfermions pas dans les légalités qui ferment les portes ! Seigneur, libère ton peuple de l’esprit du cléricalisme et aide-le par l’esprit de prophétie ».

 

 

L'apostasie généralisée, signe de la venue glorieuse du Fils de l'homme

 

 

Non à la désinformation

 

LE PAPE FRANCOIS CHOISI PAR LE SAINT ESPRIT

 

LA TRES SAINTE VIERGE MARIE A DON STEFANO GOBBI : AUJOURD'HUI, CELUI QUI N'EST PAS AVEC LE PAPE NE REUSSIRA PLUS A DEMEURER DANS LA VERITE

 

LES MESSAGES DE LA VRAIE VIE EN DIEU ET LE PAPE FRANCOIS

 

Source : http://www.aleteia.org/fr/religion/article/pape-francois-le-rosaire-est-la-priere-de-mon-coeur-5816237808418816

Pape François : "Le rosaire est la prière de mon coeur"

Quelques lignes écrites de la main du Pape confirment son attachement à la prière mariale du Rosaire

Pope Francis in contemplative mode

 

« Le rosaire est la prière qui accompagne tout le temps ma vie. C’est aussi la prière des simples et des saints… C’est la prière de mon cœur ». C’est par ces mots que le pape François a préfacé le livre « Le rosaire, prière du cœur » (« Il Rosario Preghiera del Cuore ») écrit par le Père Yoannis Lahzi Gaid ; un prêtre copte de rite catholique, qui depuis quelques mois, fait partie de son secrétariat particulier. Datés du 13 mai 2014, fête de Notre Dame de Fatima, ils ont été écrits de la main même du Saint-Père.

Le livre du Père Yoannis est sorti en langue arabe, il y a quelques années, et bien que les coptes représentent une petite communauté, il a déjà été diffusé à plus de 130 000 exemplaires. Il vient d’être réédité en italien, non seulement préfacé par le Pape, mais enrichi de quelques passages de ses discours sur Marie et de ceux de ses prédécesseurs. La particularité de cet opuscule est de permettre de prier le rosaire en tenant compte des deux traditions, orientales et occidentales.

Le chapelet m’aide à me détendre

On sait combien le pape aime Marie (lire ici sur Aleteia). Son attachement au rosaire n’est pas non plus un secret : En mars dernier, à l’occasion du premier anniversaire de son pontificat, Monseigneur Alfred Xuereb, son secrétaire personnel à l’époque, avait déclaré au micro de Radio Vatican : « Le pape ne perd pas une seule minute ! Il travaille infatigablement. Et quand il ressent le besoin de faire une petite pause, il ne ferme pas les yeux sans rien faire : il s’assied et récite son chapelet. Je pense qu’il en récite trois par jour. Et il m’a dit : « Cela m’aide à me détendre ». Puis, il reprend le travail ».


Source :  Vatican Insider