Le monastère d'Helfta
Sainte Mechtilde ayant communié pour les morts, Notre-Seigneur lui apparut et lui dit : "Dites pour eux un Notre Père, etc.", et elle comprit qu'elle devait prier de la manière suivante ; après l'avoir fait, elle vit une grande multitude d'âmes monter au ciel (Révélations, I, 21).
Le récit suivant, qui raconte ce qui arriva à une dame, une âme privilégiée, le 2 février 1968, jour de la Chandeleur, nous montre la très grande valeur du Notre Père composée par Sainte Mechtilde pour le soulagement des âmes du Purgatoire.
Cela se passa en Suisse, à Einsiedeln, un lieu de pèlerinage marial ; c’était en hiver, un jour de semaine, et l’église était presque vide, pendant que Madame Aloisia y priait avec ses parents.
En regardant vers l’autel privilégié, elle remarqua la présence d’une religieuse très âgée, habillée d’un costume religieux fort ancien, datant d’une époque lointaine.
Elle alla vers elle, et cette religieuse lui remis un feuillet de prières qu’elle mit machinalement dans sa poche. Et il se produisît alors quelque chose d’étrange : la porte d’entrée s’ouvrit soudain et elle vît entrer une immense foule de pèlerins, tous pauvrement vêtus et qui marchaient à pas feutrés, comme des fantômes : un flot de pèlerins d’une longueur presque interminable pénétraient dans l’église, un prêtre se tenait là et leur montrait le chemin.
La paysanne se demandait avec étonnement comment cette foule immense allait-elle trouver de place dans l’église. Elle se tourna ensuite sur le côté, pendant un court instant, pour allumer un cierge, et, lorsqu’elle regarda derrière elle, l’église était à nouveau aussi vide qu’au début. Remplie de stupéfaction, elle demanda à ses parents où donc tous ces gens étaient passés. Pourtant aucun de ceux qui l’accompagnaient n’avait remarqué le défilé des pèlerins et personne non plus n’avait aperçu la religieuse. N’en croyant pas ses yeux, elle chercha dans sa poche le feuillet qu’on lui avait donné et ce feuillet qu’elle tenait dans ses mains lui prouvait bien qu’elle n’avait pas du tout rêvé. Il contenait le texte d’une prière que jadis Notre-Seigneur avait enseigné à Sainte Mechtilde, lors d’une apparition. C’était le Notre-Père de Sainte Mechtilde pour les âmes du purgatoire. A chaque fois que Sainte Mechtilde récitait cette prière, elle voyait des légions d’âmes du Purgatoire monter au Ciel.
Sainte Mechtilde de Helfta |
Source : http://nominis.cef.fr |
Apparentée aux Hohenstauffen, elle appartenait à une famille puissante. Sa sœur aînée était abbesse du monastère des cisterciennes de Rodersdorf qui, plus tard, sera transférée à Helfta. C'est donc tout naturellement que la petite Mechtilde, lorsqu'elle eut 7 ans, fut confiée à sa sœur pour son éducation. Elle ne quittera plus le monastère. Bien plus tard, on lui remit la charge de la formation des jeunes élèves: l'alumnat. Elle dirigeait le chant monastique et Sainte Gertrude fut parmi ses élèves. C'est à elle qu'elle dévoilera une partie de son extraordinaire vie spirituelle dans "Le Livre de la grâce spéciale", vie spirituelle qui s'enracine dans la liturgie et la pratique de la "Lectio Divina", insistant plus sur la figure du Christ glorieux que sur la figure du Serviteur souffrant. Elle recevra des visions du Sacré-Cœur, non point comme un amour méconnu, mais comme un amour victorieux. Une sainte de la sérénité et de l'optimisme.
C'est le livre écrit par sa sœur et intitulé "Le livre des grâces", qui nous permet principalement de connaître la vie de Mathilde et la décrit comme dotée de grandes qualités naturelles et spirituelles telles que "sa science, son intelligence, sa connaissance des lettres humaines et sa voix d'une douceur merveilleuse". Mathilde bien que très jeune devint directrice de l'école du monastère de Helfta puis directrice du chœur et maîtresse des novices. La sainte possédait également "le don divin de la contemplation mystique" et était "une maîtresse de fidèle doctrine et grande humilité, conseillère, consolatrice et guide dans le discernement". C'est pourquoi "de nombreuses personnes, non seulement du monastère mais aussi venant de l'extérieur...attestaient qu'elle les avait libérés de leur peine et qu'ils n'avaient jamais éprouvé autant de consolation qu'auprès d'elle", observa le Saint-Père. "Dans sa longue vie passée au monastère, Mathilde a été affligée de souffrances intenses et continues auxquelles elle choisit d'ajouter de dures pénitences pour la conversion des pécheurs. Elle participa ainsi à la passion du Seigneur jusqu'à la fin de sa vie". "La prière et la contemplation furent au centre de son existence -a ajouté le Pape-. Ses révélations, ses enseignements, son service envers le prochain, son chemin dans la foi et l'amour trouvent ici leur origine... Dans la prière liturgique, Mathilde donne une importance particulière aux heures canoniques, à la célébration de la messe et surtout à la communion.... Ses visions, ses enseignements et les évènements de son existence sont décrits avec des expressions du langage liturgique et biblique. On mesure ainsi sa profonde connaissance des Saintes Écritures qui étaient son pain quotidien". La sainte "en se laissant guider par les Saintes Écritures et nourrir du Pain eucharistique, parcourut un chemin d'intime communion avec le Seigneur, toujours fidèle à l'Église. Voilà pour nous aussi -a conclu le Saint-Père- une belle invitation à intensifier notre amitié avec le Seigneur, surtout à travers la prière quotidienne et une participation attentive, fidèle et active à la messe. La liturgie est une grande école de spiritualité" (source: VIS 20100929 460). Au monastère d’Helfta en Saxe, vers 1298, sainte Mechtilde, vierge, qui fut une femme d’une doctrine et d’une humilité excellentes, jointes au don de contemplation mystique. |
Martyrologe romain |
Je considère, par delà ses plaies, le cœur blessé et rompu par son excès d’amour |
Sainte Mechtilde |