« Durant la monarchie française et même antérieurement à la monarchie capétienne, et depuis le baptême de Clovis, le Roi des Francs fut considéré comme "fils aîné de l’Eglise".

En 739, le Pape Grégoire III écrit à Charles Martel en lui disant qu’il est le fils de Saint Pierre et de lui-même. En 754, le Pape Etienne III sacre à Saint Denis Pépin et ses deux fils ; Pépin est qualifié "compère en esprit du Pape" et ses fils sont dits "ses fils spirituels".

Dès les premiers siècles de la monarchie capétienne, le Roi de France est qualifié de "fils aîné de l’Eglise". Le Roi Louis VI le Gros, dans une lettre au Pape Calixte II, en 1121, se dit "le propre fils aîné de l’Eglise romaine". Le roi Louis VII est dit "fils spécial de l’Eglise".

Par la suite, tous les Rois de France de la Maison capétienne sont désignés comme "fils aînés de l’Eglise", et cette désignation, qui avait un caractère officiel, rappelait le sens religieux de la monarchie, consacré par le sacre du Roi qui se considérait comme le vicaire de Dieu en son royaume.

Ce titre "fils aîné de l’Eglise" était ainsi le corollaire de celui de "Fille aînée de l’Eglise" pour la France. Après la chute de la monarchie, les chefs successifs de la Maison de France ont tenu à conserver ce titre de "fils aîné de l’Eglise" en écrivant au Saint Père ».

 

G. Coutant de Saisseval.