De la date de naissance de la Très Sainte Vierge Marie

et de Notre Seigneur Jésus-Christ

 

 

La Nativité de la Très Sainte Vierge Marie

 

A Medjugorje, la Très Sainte Vierge Marie annonce que le 5 août 1984 était le 2000 ième anniversaire de Sa naissance

Source : http://chere-gospa.eklablog.com/le-5-aout-le-veritable-jour-de-l-anniversaire-de-la-sainte-vierge-a112429008

A Medjugorje, la Vierge Marie a dit que le véritable jour de son anniversaire était le 5 août (et non pas le 8 septembre). Elle a dit cela à Jelena et à Marijana (les deux "voyantes du coeur") :

Ce message est destiné au Pape et à tous les chrétiens. Préparez le second millénaire de ma naissance qui aura lieu le 5 août 1984. A travers les siècles, j'ai consacré toute ma vie à vous. Est-ce trop pour vous de consacrer trois jours pour moi ? Ne travaillez pas ce jour-là, mais prenez votre chapelet et priez (début août 1984).

Ce que l'on sait peut-être moins, c'est que la Sainte Vierge a également abordé la question du jour de son anniversaire avec les autres voyants.

Voici un extrait du livre de Jan Connell "Visions of the children" (traduit par mes soins à partir de la version anglaise) :
    
Au cours des premiers jours des apparitions, la Sainte Vierge était pleine de compassion envers les six voyants car ils avaient peur, et elle était douce car chacun ressentait une souffrance personnelle.

Elle dit aux enfants : "Savez-vous que le véritable jour de mon anniversaire est le 5 août ?" Les enfants répondirent non, ils n'étaient pas au courant.
La Sainte Vierge continua : "Aimeriez-vous, les enfants, m'offrir des cadeaux ?"
Jakov laissa échapper avec tristesse : "Chère Vierge Marie, je n'ai pas d'argent".
La Sainte Vierge sourit avec joie et dit : "Oh Jakov, mon cher petit, tu n'as pas besoin d'argent pour mes cadeaux d'anniversaire ! Ce soir, quand tu rentreras chez toi, peu importe ce que te disent tes sentiments, peu importe si tu es plus ou moins motivé, mais plutôt que de parler de la peine qui est dans ton coeur, cours dehors, regarde le ciel et écrie-toi : C'est tout pour ton amour, cher Jésus".
     
Mirjana dit que le lendemain soir, au moment de l'apparition, la Sainte Vierge remercia Jakov pour ses cadeaux offerts depuis la veille.
Avant que l'anniversaire de la Sainte Vierge n'arrive, Mirjana dit que Jakov était vraiment en pleine effervescence (ndlr : "Jakov was just bursting").
Il avait des milliards de cadeaux pour la Sainte Vierge ! Etant d'une nature nerveuse, c'est à peine s'il parvenait à se contenir pendant le long Rosaire qui précédait l'apparition.
Finalement, le moment arriva. Les grands éclairs de lumière annoncèrent l'arrivée de la Reine du ciel et de la terre.
Quand Jakov la vit, il se leva carrément et attrapa la Mère de Dieu en criant : "Joyeux anniversaire, chère Vierge Marie !"
Réalisant ce qu'il venait de faire, Jakov tomba à terre, de peur et de honte.

Mirjana dit qu'elle vit la Sainte Vierge se pencher tendrement et le relever en prenant sa petite main aux ongles rongés dans la sienne et en l'embrassant.

Ainsi, en retranchant 2000 à 1984, nous pouvons déduire que la date de naissance de notre Très Sainte Maman du Ciel est le 5 août de l'an -16 avant notre ère (c'est-à-dire l’an - 16 avant Jésus-Christ).

 

Le Ciel annonce à Edson Glauber d'Itapiranga que l'année 2017 marque le 2033 ième anniversaire de la Nativité de la Très Sainte Vierge Marie, ce qui confirme parfaitement les paroles de la "Gospa" à Medjugorje

Source : http://itapiranga0205.blogspot.com/2017/07/grande-peregrinacao-ao-santuario-de.html?q=ANIVERS%C3%81RIO+DE+NOSSA+SENHORA!

C'est également ce que dit la Mère de Dieu à Edson Glauber, témoins principal des apparitions d'Itapiranga en Amazonie au Brésil :

Fête des 2033 ans de la Très Sainte Vierge Marie en 2017, ce qui correspond exactement à la révélation de Medjugorje.

 

La Vierge de l'Eucharistie annonce également à Debora de Manduria en Italie que le jour de Sa Nativité est le 5 août

 

 

De l'oeuvre « La Sagesse révélée du Dieu vivant », tome 5, page 87 :

- extrait du message donné le 23 juillet 1999 :

« [...] De ce coin de terre, Je bénis l'Italie et à travers elle, tous Mes enfants !

Mes chers enfants, rappelez-vous que le 5 août prochain est le jour de Ma Nativité ! Je vous promets des grâces spéciales.

Incline la tête et signe-toi ! Va, Je t'attendrai encore, Ma petite servante. A bientôt ! ».

 

Notre Seigneur Jésus à Danièle Dransart

Du tome 1 de l'oeuvre Rayonne « Enseignement du Ciel pour notre temps » :

- extrait du message du 5 août 2012, page 91 :

« [...] Aujourd'hui, c'est le jour anniversaire de ma Mère, car à Medjugorje, elle vous dit qu'elle était née le cinq août ».

 

La dédicace de la Basilique Sainte Marie Majeure à Rome le 5 août : un autre signe du Ciel lié au véritable jour de la naissance de la Mère de Dieu

Source : http://missel.free.fr/Sanctoral/08/05.php

5 août

Dédicace de Sainte Marie-Majeure

Un peu d'histoire

Depuis sa fondation, « Santa Maria Maggiore » est la principale basilique de Rome et de toute la Chrétienté consacrée au culte de la Vierge Marie. Si l'image de la Vierge qu'on y vénère et que la légende attribue au Saint évangéliste Luc, est dite « Salus Populi Romani » (Salut du Peuple Romain), le Pape Eugène III (1145-1153), dans une inscription qu'il fit mettre au-dessus du portail de l'église, invoquait Marie « comme via, vita, salus, totius gloria mundi » (voie, vie, salut, gloire du monde entier).

Une très belle légende médiévale raconte que le Saint Pape Libère (352-366) construisit une église au sommet de l'Esquilin, sur le lieu où la neige était tombée, dans la nuit du 4 au 5 Août, pour indiquer au patricien Giovanni, à son épouse et au Pontife lui-même l'emplacement sur lequel devait s'élever une basilique dédiée à la Vierge. La basilique actuelle fut, en réalité, construite au cinquième siècle par le Pape Sixte III (432-440), au lendemain de la définition dogmatique de la maternité divine de Marie par le concile d'Ephèse (431) contre l'hérésie nestorienne qui admettait qu'on appelât Marie « Mère du Christ-homme », mais non pas « Mère de Dieu ».

Les pèlerins peuvent encore admirer les magnifiques mosaïques commandées par Sixte III pour illustrer la très haute dignité de Marie Mère de Dieu : celles qui se trouvent de chaque côté de la nef centrale, au-dessus des colonnes, représentent des scènes de l'Ancien Testament, tandis que celles de l'arc triomphal montrent certains épisodes de l'Enfance du Christ, représenté comme Dieu aux côtés de sa Mère ; au centre, on voit l'inscription apposée par Sixte III : « Xystus episcopus plebi Dei » (Sixte, évêque, au peuple de Dieu). Dès cette époque, l'église fut appelée basilique de Santa Maria et aussi dite, à partir du sixième siècle, ad Præsepe (de la Crèche), puis ad Nives (des Neiges) ou Liberiana, à partir du douzième siècle où l'on commença de l'intituler Santa Maria Maggiore, pour indiquer qu'il s'agit de la plus vénérable et de la plus précieuse des églises consacrées à la Sainte Vierge.

La structure intérieure de la basilique, à trois nefs séparées par une élégante colonnade, n'a pratiquement pas subi de changements au cours des temps, encore que le Pape Nicolas IV (1288-1292), pour agrandir le presbyterium, fit démolir l'abside que Sixte III avait adossée à l'arc triomphal, et en fit construire une autre, sept mètres plus loin, dont la décoration fut confiée à Giacomo Torriti qui réalisa la merveilleuse mosaïque représentant, au centre, le Couronnement de la Vierge et, dans la partie inférieure, la scène de la Dormition. Après la mort de Nicolas IV, les cardinaux Giacomo et Pietro Colonna commandèrent la décoration de la façade extérieure à Filippo Rusuti qui, en mosaïque, représenta les principaux épisodes de la légende de la neige.

Au quinzième siècle, le cardinal Guillaume d'Estouteville (1412-1483), archevêque de Rouen, fit couvrir d'une voûte les deux nefs latérales ; un peu plus tard, le pape Alexandre VI Borgia (1492-1503) fit réaliser, au-dessus de la nef centrale, par Antonio da Sangallo le Vieux, un splendide plafond à caissons qui fut doré avec le premier or venu d'Amérique, offert au Pape par les monarques espagnols. Sixte Quint (1585-1590) fait aménager devant la basilique une place en étoile et commande à Domenico Fontana (1543-1607) l'aménagement de l'oratoire de la Crèche, placé sous l'autel majeur où le pape célèbre ordinairement la première messe de Noël : le reliquaire des bois de la Crèche sera offert par le roi Philippe III d'Espagne et la reine Marguerite. A la fin du seizième siècle, le cardinal Domenico Pinelli (1587-1611), archiprêtre de la basilique, commanda, pour les espaces qui sont entre les fenêtres de la nef centrale, les fresques des scènes de la vie de la Vierge. Sous le pontificat de Benoît XIV (1740-1758), l'architecte Ferdinando Fuga, chargé de restaurer toute l'église, donna son emplacement définitif au maître-autel dont il édifia le baldaquin.

A l'intérieur de la basilique, de nombreuses chapelles s'ouvrent le long des deux nefs latérales, sans altèrer l'harmonie de l'édifice. Sur la droite, Sixte V (1585-1590) fit construire une chapelle grandiose (la Sixtine) où il fit transporter par Domenico Fontana la chapelle médiévale de la Crèche ; il y fit mettre son tombeau et celui de Pie V.

En face, à gauche, Paul V Borghèse (1605-1621), fit édifier une chapelle très richement décorée (la Pauline) pour recevoir l'image de la Vierge dite Salus Populi Romani ; il y fit mettre son tombeau et celui de Clément VIII Aldobrandini. C'est aussi à Paul V, que l'on doit l'agrandissement du baptistère et de la sacristie, au-dessus desquels l'architecte Flaminio Ponzio construisit des logements pour les chanoines.

La façade extérieure de l'abside, ½uvre de Carlo Rainaldi, qui recouvre celle de Nicolas IV, fut réalisée sous le pontificat de Clément X Altieri (1670-1676). La façade principale fut créée par Ferdinando Fuga sur ordre de Benoît XIV Lambertini. Un nouveau portail remplaça celui d'Eugène III, précédemment restauré par Grégoire XIII Boncompagni (1572-1585). Dans la loge supérieure on conserva les mosaïques de F. Rusuti (XIII-XIVe siècle) qui, autrefois, ornaient l'extérieur de la façade. C'est à Ferdinando Fuga qu'on doit l'aménagement du périmètre extérieur de la basilique et la construction, à gauche du portail, d'une deuxième série de logements canoniaux, symmétrique à celle de Flaminio Ponzio. Le tout forme une sorte d'écrin précieux qui renferme le joyau qu'est la basilique paléochrétienne de Sixte III, scintillante mais sobre, conçu comme un appel, permanent et sensible, à la prière.

La Vierge Salus Populi Romani, vénérée sur le maître-autel de la Chapelle Pauline qui est, selon la légende, attribuée à Saint Luc, est assurément un tableau très ancien dont il est impossible de préciser la datation. Selon une tradition séculaire, le Saint Pape Grégoire le Grand aurait, en 590, ordonné une procession de l'effigie sacrée jusqu'à la basilique Saint-Pierre pour implorer la fin de l'épidémie de peste qui sévissait alors dans la ville. Dieu entendit cette supplique et le fit savoir par un signe : l'archange Saint Michel, rengainant une épée ensanglantée, apparut au sommet du mausolée d'Hadrien, tandis que les choeurs angéliques chantaient le Regina Cæli ; depuis, le mausolée est appelé le Château Saint-Ange. L'image sacrée fut honorée dans un des deux ciboriums érigés dans la nef centrale, près de l'autel papal, jusqu'à ce qu'elle fût transférée solennellement (27 janvier 1613) dans la chapelle construite par le Pape Paul V Borghese. Dès le Moyen-Age, les Papes et les fidèles eurent une dévotion toute spéciale pour cette image que, souvent, à l'occasion de grandes calamités ou d'importantes fêtes mariales, on portait en procession à travers les rues de la ville, comme cela se fit encore assez récemment. C'est devant cette précieuse images que Pie V fit faire les actions de grâces après la bataille de Lépante (1571), ce qu'ordonna aussi Innocent XI Odescalchi (1676-1689) après la délivrance de Vienne (1683) et Clément XI Albani (1700-1721) après la victoire de Peterwardein (1716). C'est devant elle encore que, le 6 juin 1987, Jean-Paul II inaugura avec la récitation du Rosaire, retransmise dans le monde entier, l'Année Mariale extraordinaire, en préparation du troisième millénaire de la naissance de Notre Sauveur.


Prière

Nous vous saluons, Marie, Mère de Dieu, trésor sacré de tout l'univers, astre sans déclin, couronne de la virginité, sceptre de la foi orthodoxe temple indestructible, demeure de l'incommensurable, Mère et Vierge, cause de qui est appelé béni, dans les saints évangiles, celui qui vient au nom du Seigneur.

Nous vous saluons, vous qui avez contenu dans votre sein virginal celui que les cieux ne peuvent contenir ; vous par qui la Trinité est glorifiée et adorée sur toute la terre ; par qui le ciel exulte ; par qui les anges et les archanges sont dans la joie ; par qui les démons sont mis en déroute ; par qui le tentateur est tombé du ciel ; par qui la créature déchue est élevée au ciel ; par qui le monde entier captif de l'idolâtrie est parvenu à la connaissance de la vérité ; par qui le saint baptême est accordé à ceux qui croient, avec l'huile d'allégresse ; par qui, sur toute la terre,les Eglises ont été fondées ; par qui les nations païennes sont amenées à la conversion.

Et que dirai-je encore ? C'est par vous que la lumière du Fils unique de Dieu a brillé pour ceux qui demeuraient dans les ténèbres et dans l'ombre de la mort ; c'est par vous que les prophètes ont annoncé l'avenir, que les Apôtres proclament le salut aux nations, que les morts ressuscitent, et que règnent les rois, au nom de la sainte Trinité.

Y-a-t-il un seul homme qui puisse célébrer dignement les louanges de Marie ? Elle est mère et vierge à la fois. Quelle merveille ! Merveille qui m'accable ! Qui a jamais entendu dire que le constructeur serait empêché d'habiter le temple qu'il a lui-même édifié ? Osera-t-on critiquer celui qui donne à sa servante le titre de mère ?

Voici donc que le monde entier est dans la joie. Qu'il nous soit donné de vénérer et d'adorer l'unité, de vénérer et d'honorer l'indivisible Trinité en chantant les louanges de Marie toujours Vierge, c'est-à-dire de la sainte Église, et celles de son Fils et de son Epoux immaculé : car c'est à lui qu'appartiennent la gloire pour les siècles des siècles. Amen.

 

Prise en compte de l'erreur de Denys le petit, plutôt proche d'un an

Source : https://fr.aleteia.org/2017/12/24/qui-etait-denys-le-petit-lhomme-qui-decida-que-noel-tomberait-un-25-decembre/

Déterminer le décompte du temps depuis la date de naissance du Christ a bouleversé le calendrier. Mais encore fallait-il la déterminer, ce que fit Denys le petit, astronome du 5 ième siècle à la demande du Pape Jean Ier.

Denys le Petit était un religieux chrétien érudit de la fin du 5 ième siècle, originaire de la province romaine de Scythie mineure, située aujourd’hui en Romanie. Connu pour ses traductions de grec en latin de très nombreux textes sur la vie de l’église, des conciles ou de droit canon, il est aussi astronome et mathématicien. De ce fait, c’était un précieux collaborateur de la Curie pontificale et il s’installa à Rome de 497 à sa mort, entre 537 et 555.

Harmonisation des calendriers

Le Pape Jean Ier, désireux de mettre un terme aux « querelles pascales » qui agitent l’Église, lui demanda de travailler sur les règles de fixation de la date de Pâques et d’établir une passerelle entre le calendrier lunaire des juifs et le calendrier solaire des Romains. En effet avant les travaux de Denys le petit, on a fêté Noël le 19 avril, le 28 mars, le 6 janvier.

Lire aussi :
Quand le Pape décida de supprimer 10 jours du calendrier

Le travail de Denys le Petit, le Comput pascal paru en 525, a été une refonte complète du découpage du temps et un bouleversement de taille, car il suggère au pape de fonder le décompte du temps non plus sur la mort mais sur la naissance du Christ, qu’il détermine comme le premier jour de l’An 1 et qu’il fait correspondre au 25 décembre 753, les années étant jusqu’alors comptées à partir de la fondation de Rome.

Jésus né … avant J.-C

Mais Denys le Petit aurait fait une erreur de calcul… Jésus étant né sous le règne d’Hérode, et celui-ci étant mort en l’an 750 de la fondation de Rome, la date n’est pas bonne… le Christ serait donc né entre l’An 3 et l’An 6 avant l’ère chrétienne. Autre incertitude, le concept opératoire du zéro n’existant pas à cette époque en Occident, ce jour fut le 1er janvier de l’An 1. L’année précédente, 753, correspond donc à l’année -1, puisqu’il n’y a pas d’an 0. Donc, selon ce calendrier, Jésus né le 25 décembre 753, serait né en l’an -1. Cette petite erreur, même le Pape Benoît XVI l’a souligné dans son ouvrage, l’Enfance de Jésus. Il y indique que la date historique de la naissance de Jésus est probablement fixée quelques années auparavant [je confirme cette affirmation comme indiqué à la page 91 de mon édition].

Le calendrier et les tables de Denis mirent longtemps à s’imposer dans toute l’Europe occidentale et varie selon qu’on se réfère au calendrier grégorien ou julien. Il faudra attendre 1622 pour que la papauté fasse commencer l’année quelques jours après Noël, le 1er janvier.

 

Jésus-Christ né un 25 décembre ? La preuve irréfutable, par Saint Jean Chrysostome

 

 

 

Source : https://www.bibliotheque-monastique.ch/bibliotheque/bibliotheque/saints/chrysostome/homt3/nativite.htm

HOMÉLIE DE SAINT JEAN CHRYOSTOME SUR LA FÊTE DE LA NATIVITÉ DE NOTRE-SEIGNEUR, JÉSUS-CHRIST *

 * Traduction de l'abbé Auger, revue.

AVERTISSEMENT ET ANALYSE 

La fête de la Nativité, la fête de la naissance de Notre-Seigneur Jésus-Christ, avait été connue longtemps dans l'Occident, et célébrée le 25 de Décembre, avant qu'elle fût connue dans les Eglises d'Orient ; mais enfin elle fut apportée dans ces Eglises, et célébrée avec beaucoup de solennité. — Comme il n'y avait que dix ans qu'on la célébrait à Antioche, et que quelques-uns l’attaquaient encore comme récente, Saint Jean Chrysostome, le jour même de cette fête, en l'année 386, après avoir dit un mot sur le mystère, entreprend de prouver que le jour où l'on célébrait la naissance de Jésus-Christ était vraiment le jour où il était né. — Il le démontre par trois sortes de preuves :  1° par l'empressement avec lequel la fête a été reçue; 2° par le dénombrement des habitants de toute la terre, fait en vertu d'un édit de César Auguste, dénombrement dont la date est consignée dans les registres de Rome; 3° par le temps où Zacharie reçut l'heureuse nouvelle qu'Elizabeth son épouse était enceinte de Jean.

Après avoir prouvé tout ce qui regarde le temps de la fête, l'orateur parle du mystère ; il tâche de rassurer les fidèles contre les railleries des païens qui cherchaient à tourner en ridicule le mystère d'un Dieu fait homme. — Il attaque un abus qui avait lieu dans la participation aux sacrés mystères, c'est-à-dire lorsqu'on approchait de la table sacrée pour participer au corps et au sang de Jésus-Christ. — Les fidèles se pressaient, se poussaient, s'injuriaient; saint Jean Chrysostome les exhorte à approcher de la table sainte avec le respect et la modestie convenables. — A la tête de cet article il annonce qu'il en a parlé il y a quelques jours. — On croit que c'est dans le panégyrique de saint Philogone, prononcé peu de jours avant cette fête; cependant il n'y parle que de la pureté intérieure que l'on doit apporter à la participation des sacrés mystères.

Dans l'homélie sur le baptême de Jésus-Christ, il s'élève contre le même abus qu'il attaque dans l'homélie présente, et il ajoute des reproches faits à ceux qui sortaient avant que la célébration des mystères fût entièrement achevée. — Les mêmes reproches sont répétés dans la troisième homélie sur l'incompréhensibilité de la nature de Dieu.

1. L'heureux événement après lequel les patriarches ont soupiré dès les premiers temps du monde, que les prophètes ont prédit, que les justes ont désiré de voir, est enfin arrivé, et a été consommé en ce jour. Dieu a paru sur la terre, revêtu de chair, Dieu a conversé parmi les hommes. (Matth. XIII, 12; Baruch. III, 3-8.) Réjouissons-nous donc et triomphons, mes bien-aimés. Si saint Jean a tressailli dans le ventre de sa mère, lorsque Marie venait visiter Elisabeth , à plus forte raison nous, qui ne voyons pas Marie, mais le Sauveur lui-même prendre aujourd'hui naissance, nous devons triompher et tressaillir, nous devons admirer avec étonnement la grandeur d'un mystère qui surpasse toutes nos pensées. Songez en effet combien il serait admirable de voir le soleil descendre du ciel, s'avancer sur la terre, et de là répandre partout ses rayons. S'il est vrai qu'un tel prodige dans l'astre visible qui éclaire le monde nous étonnerait tous, considérez combien il est admirable de voir le Soleil de justice se revêtir de notre chair, répandre ses rayons, et éclairer nos âmes.

Il y a longtemps que je désirais de voir ce jour, et de le voir au milieu d'une si grande multitude de peuple. Je souhaitais sans cesse que l'enceinte sacrée qui nous rassemble fût remplie comme je la vois maintenant. Mes voeux sont enfin exaucés. Il n'y a pas dix ans que ce jour nous a été révélé; et néanmoins; grâce à votre zèle, il est aussi célèbre que s'il nous eût été transmis depuis plusieurs siècles. Ainsi on pourrait avancer, sans craindre de se tromper, que ce jour est à la fois ancien (174) et nouveau : nouveau, parce qu'il nous est connu depuis bien peu de temps ; ancien, parce qu'il a marché aussitôt de pair avec les fêtes les plus antiques, et que malgré sa nouveauté il a égalé, par la vénération dont il est l'objet, l'ancienneté de leur âge. Comme des plants d'une excellente nature , dès qu'ils ont pris racine, ne tardent pas à s'élever fort haut et à se charger de fruits, de même ce jour, anciennement connu chez les peuples de l'Occident, ne nous a pas été plus tôt apporté, qu'il a pris croissance aussitôt et a produit des fruits avec l'abondance que nous voyons. Nos temples se sont remplis, et sont devenus trop étroits pour le grand nombre de fidèles qui accourent pour célébrer cette fête. Attendez donc la récompense d'un pareil zèle, de Jésus, qui est né aujourd'hui selon la chair, et qui récompensera votre ardeur comme elle le mérite; car l'empressement que vous témoignez poux le jour de sa naissance est la plus grande marque que vous puissiez lui donner de votre amour. Si nous, qui sommes vos frères, nous devons y contribuer pour notre part, nous le ferons de tout notre pouvoir, ou plutôt nous vous dirons ce que la grâce de Dieu nous inspirera pour votre avantage. Que désirez-vous donc d'entendre aujourd'hui, et de quoi vous parlerons-nous, sinon de la fête même? Je sais que les esprits sont encore partagés à son sujet, que les uns l'attaquent, les autres la défendent ; que ceux-ci lui reprochent d'être nouvelle et récente, d'avoir été introduite de nos jours; que ceux-là, au contraire, prétendent qu'elle est fort ancienne, puisque les prophètes ont prédit fort anciennement la naissance du Sauveur, et que le jour marqué pour cette divine naissance a été célèbre et répandu chez tous les peuples, depuis la Thrace jusqu'au détroit de Gadès. C'est donc là ce qui va faire la matière de cet entretien; car, si vous témoignez un tel empressement pour une fête sur laquelle on conteste encore, il est clair que vous serez beaucoup plus empressés à la, célébrer, quand elle vous sera plus connue, quand une plus ample instruction vous inspirera une plus vive affection pour elle. Trois raisons nous feront connaître que c'est vraiment aujourd'hui le jour où est né Notre-Seigneur Jésus-Christ, le Verbe de Dieu. La première, c'est que partout où la fête a été annoncée, elle a fleuri aussitôt, elle a pris les plus grands accroissements; et ce que Gamaliel disait de la prédication: Si c'est l'ouvrage des hommes, elle se détruira; si elle vient de Dieu, vous ne pourriez la détruire, et vous seriez en danger de combattre contre Dieu même (Act. V, 38, 39) , je ne crains pas de l'appliquer à la fête présente, et de dire : C'est parce qu'elle vient de Dieu que non-seulement elle n'a pas été abolie , mais qu'elle fait tous les ans de nouveaux progrès, qu'elle devient de plus en plus célèbre. Quant à la prédication, elle s'est emparée en peu d'années de toute la terre, quoique ce ne fussent que des ouvriers en tentes, des pêcheurs, des hommes sans sciences et sans lettres, qui la portassent partout. Mais la faiblesse de ceux qui annonçaient la parole ne lui enleva rien de sa force, parce que la puissance du Dieu qu'elle annonçait subjuguait tout avec promptitude, triomphait de tous les obstacles, et exerçait partout son empire.

2. Si l'on combattait ma première preuve, et si l'on refusait de l'admettre, je puis en fournir une seconde. Quelle est-elle? elle est tirée du dénombrement dont les Evangiles font mention. Vers ce temps, dit saint Luc (II, 1-17), on publia un édit de César Auguste, pour faire un dénombrement des habitants de toute la terre. Ce premier dénombrement fut fait par Cyrinus, gouverneur de Syrie. Tous allaient pour se faire enregistrer, chacun dans sa ville. Joseph partit aussi de la ville de Nazareth, qui est en Galilée, et se rendit en Judée, dans la ville de David, appelée Bethléem, parce qu'il était de la maison et de la famille de David, pour se faire enregistrer avec Marie son épouse, qui était enceinte. Pendant qu'ils étaient en ce lieu, il arriva que le temps auquel elle devait accoucher s'accomplit. Elle enfanta son ils premier-né, l'emmaillota et le coucha dans une crèche, parce qu'il n'y avait point de place pour eux dans l'hôtellerie; d'où il est clair que Jésus-Christ est né lors du premier dénombrement. Or, si l'on veut connaître avec exactitude l'époque de ce dénombrement, on peut consulter les anciens registres déposés dans les archives de Rome. Eh ! que nous fait; dira-t-on, cette circonstance, à nous qui ne sommes pas à Rome? Ecoutez, je vous prie, et ne refusez pas de me croire, puisque nous avons reçu la fête de ceux qui sont parfaitement instruits du fait dont je parle, et qui habitent la ville de Rome. Oui, ce sont les habitants eux-mêmes qui, célébrant la fête depuis longtemps et d'après une longue tradition, nous ont transmis cette connaissance; (175) car l'Evangile ne se borne pas à indiquer le temps en général, mais il parle de manière à nous faire connaître clairement le jour de la naissance du Sauveur, et à faire éclater la sagesse de Dieu dans l'exécution de ses desseins. Non, ce n'est pas de son propre mouvement, ce n'est pas de lui-même qu'Auguste a publié son édit, mais parce que Dieu lui en a inspiré le projet, pour qu'il servît sans le savoir à la naissance de son Fils unique. Et en quoi, direz-vous, l'édit d'Auguste contribue-t-il à préciser le temps où Dieu s'est fait homme ? Il y contribue sans doute, et non d'une manière commune et -peu sensible, mais comme un des moyens essentiels et un des principaux ressorts de cette opération divine. Comment cela? la Galilée est un pays de la Palestine, et Nazareth est une ville de la Galilée; ensuite il est un pays appelé la Judée, du nom de ses habitants, dont une des villes est Bethléem. Tous les prophètes avaient prédit que le Christ sortirait, non de Nazareth, mais de Bethléem, et qu'il naîtrait dans cette dernière ville. Voici leurs propres paroles: Et toi, Bethléem, terre de Juda, tu n'es pas la dernière d'entre les principales villes de Juda; car c'est de toi que sortira le chef qui conduira mon peuple d'Israël. (Mich. V,2; Matth. II, 7.) Lorsqu'Hérode demanda aux Juifs où le Christ naîtrait, ils lui citèrent cette même prophétie en témoignage. Voilà pourquoi, Philippe ayant annoncé à Nathanaël qu'ils avaient trouvé Jésus de Nazareth: Nathanaël répondit: Peut-il venir quelque chose de bon de Nazareth? (Jean, I, 45.) Or Jésus-Christ dit de lui : Voilà un vrai Israélite, un homme sans artifice. (Ibid. 47.) Et pourquoi lui a-t-il donné cet éloge? C'est parce qu'il ne s'est point laissé prendre par l'annonce de Philippe, mais qu'il savait parfaitement que le Christ devait naître non à Nazareth, ni dans la Galilée, mais dans la Judée et à Bethléem; ce qui arriva réellement. Comme Philippe ignorait cette circonstance, et que Nathanaël, docteur de la loi, sachant que le Christ ne naîtrait point à Nazareth, lui avait fait une réponse conforme à la prophétie dont nous avons parlé plus haut, et voilà pourquoi Jésus-Christ dit de lui : Voilà un vrai Israélite, un homme sans artifice. C'est là encore pourquoi quelques Juifs disaient à Nicodème : Considérez et voyez qu'il n'est jamais sorti un prophète de Galilée. (Jean, VII, 52.) Il est encore dit ailleurs : Le Christ ne vient-il pas de la ville de Bethléem, d'où était David? (Ibid. 42.) En un mot, c'était l'opinion générale que le Christ devait sortir de cette ville, et non de Galilée. Ainsi, comme Joseph et Marie, citoyens de Bethléem, avaient abandonné cette ville pour aller s'établir à Nazareth, où ils vivaient (car il n'est pas rare de voir des personnes abandonner les villes où elles sont nées pour aller s'établir dans d'autres dont elles ne sont pas originaires) ; comme, dis-je, Joseph et Marie avaient abandonné Bethléem, et que le Christ devait naître dans cette ville, Auguste publia un édit qui, dans les desseins du Seigneur, les fit retourner malgré eux à Bethléem. En effet, l'ordonnance qui signifiait à chacun de se faire enregistrer dans sa patrie les força à partir de Nazareth et à se rendre à Bethléem. C'est donc ce que voulait faire entendre l'Evangéliste, lorsqu'il disait : Joseph partit aussi de la ville de Nazareth qui est en Galilée, et se rendit en Judée, dans la ville de David, appelée Bethléem, parce qu'il était de la maison et de la famille de David, pour se faire enregistrer avec Marie, son épouse, qui était enceinte. Pendant qu'ils étaient en ce lieu, il arriva que le temps auquel elle devait accoucher s'accomplit, et elle enfanta son fils premier-né. (Luc, II, 4-7.)

3. Vous voyez, mes frères, que Dieu se sert également des fidèles et des infidèles pour l'exécution de ses desseins, afin que les ennemis de son culte apprennent quelle est sa force et sa puissance. Un astre du ciel fait partir les mages de l'Orient (Matth. II, 1-2); un édit de l'empereur ramène Marie dans sa patrie marquée par les prophètes. Il résulte de ceci que la Vierge était de la famille de David, ce que d'ailleurs l'Evangéliste nous a appris plus haut en disant : Joseph partit de la Galilée avec Marie, parce qu'il était de la maison et de la famille de. David. (Luc, II, 4.) Car, après avoir rappelé toute la généalogie de Joseph sans dire un mot de celle de la Vierge, il ajoute, pour prévenir toute objection et empêcher qu'on ne dise: qu'est-ce qui prouve que la Vierge descendait de David: Vers le sixième mois, l'ange Gabriel fut envoyé de Dieu dans une ville de Galilée nommée Nazareth, d une vierge qu'avait épousée un homme nommé Joseph, de la maison de David. Ces mots de la maison de David (Luc, 1, 26, 27), doivent être pris comme ayant été dits de la Vierge, ce qui se voit ici d'une manière évidente. Voilà pourquoi fut publié l'édit qui les ramenait à (176) Bethléem. Dès qu'ils sont entrés dans la ville, Jésus vient au monde, est couché dans une crèche, parce qu'il y avait un grand concours de peuple , et qu'il était difficile de trouver un logement. C'est dans cette crèche que les mages l'adorèrent. Mais, afin de vous fournir des preuves plus claires encore et plus évidentes, élevez-vous avec moi, je vous prie; je vais parcourir d'anciennes annales et rappeler des usages antiques, afin d'établir de toute part ce que j'ai avancé. Il était une loi ancienne chez les Juifs... Mais il faut remonter encore plus haut. Lorsque le Seigneur eut délivré les Hébreux de la tyrannie d'un prince barbare et de tous les maux qu'ils soutiraient en Egypte, voyant qu'ils avaient conservé les restes d'un culte impie, qu'ils étaient follement attachés aux objets visibles, frappés de la grandeur et de la beauté des temples, il leur en fit construire un qui effaçait tous les temples du monde, non-seulement parla richesse de la matière et par le travail de l'art, mais encore par la beauté de son architecture. Et comme un père tendre qui, après avoir été longtemps séparé de son fils, le retrouve accoutumé à jouir de toutes les délices dans la société corrompue d'hommes dissolus, libertins et prodigues, se fait un devoir de l'entourer de tout ce qui peut embellir l'existence, dans la crainte qu'en le resserrant dans les limites étroites de la vie commune il n'allume en son coeur, avec le souvenir du passé, le feu de ses premières passions; ainsi Dieu, voyant que les Juifs étaient passionnés pour les objets sensibles; et voulant en cela même satisfaire magnifiquement leur goût, et leur faire oublier tout ce qu'ils avaient vu en Egypte, leur fit construire un temple sur le modèle du monde entier visible et intelligible. En effet, comme la terre et le ciel sont séparés par le firmament que nos yeux aperçoivent, il voulut de même qu'un voile divisât son temple en deux parties, de sorte que tout ce qui était en deçà du voile fût accessible à tout le peuple, et que ce qui était au delà ne pût être ni approché ni regardé que par le souverain pontife. Et pour preuve que ce n'est point là une simple conjecture de notre part, mais que le temple avait été vraiment construit sur le modèle du monde entier, écoutons ce que dit saint Paul lorsqu'il parle de Jésus-Christ qui est monté au ciel : Jésus-Christ, dit-il, n'est pas entré dans un sanctuaire fait de la main des hommes, figure du véritable (Héb. IX, 24), le sanctuaire matériel était donc la figure du véritable. Mais écoutez comment il fait entendre que le voile séparait le Saint des saints des autres objets du temple, comme le ciel que nous voyons sépare le ciel supérieur de tous les objets terrestres; écoutez, dis-je, comment il le fait entendre en donnant au ciel visible le nom de voile. Après avoir dit de l'espérance qu'elle est pour notre âme une ancre ferme et assurée, il ajoute qu'elle pénètre jusqu'au sanctuaire qui est au delà du voile où Jésus, comme précurseur, est entré pour nous, c'est-à-dire jusqu'au ciel le plus élevé. (Ibid. VI, 19, 20.) Vous voyez comme il donne le nom de voile au ciel visible. En deçà du voile étaient le chandelier, la table, l'autel d'airain pour les sacrifices et les holocaustes; au delà du voile était l'arche toute couverte d'or, laquelle renfermait les tables d'alliance, une urne d'or, la verge d'Aaron aux verts rameaux, et l'autel d'or, non des sacrifices et des holocaustes, mais des parfums seulement. Tout le monde pouvait entrer dans la partie qui était en deçà du voile, celle qui était au delà n'était accessible qu'au souverain pontife. J'invoquerai encore ici le témoignage de saint Paul : Là première tente, dit-il, renfermait les règlements du culte divin et le sanctuaire commun. (Ibid. IX, 1.) Il appelle « sanctuaire commun » la tente extérieure, parce que tout le monde pouvait y entrer. Il y avait dans ce sanctuaire le chandelier, la table, les pains de proposition. Après le second voile, était le tabernacle appelé le Saint des saints, où il y avait un encensoir d'or, l'arche d'alliance toute couverte d'or, laquelle renfermait une urne d'or pleine de manne, la verge d'Aaron qui avait fleuri, et les tables d'alliance. Au-dessus de l'arche étaient des chérubins de gloire , qui couvraient le propitiatoire de leurs ailes. Les choses étant ainsi disposées, les prêtres qui exerçaient le saint ministère entraient en tout temps dans le premier tabernacle; mais il n'y avait que le souverain pontife qui entrât dans le second, seulement une fois l'année, et non sans y porter du sang qu'il offrait pour lui-même et pour les péchés du peuple. (Ibid. 11, 7.) Vous voyez que le grand prêtre seul entrait dans le second sanctuaire, et seulement une fois l'année.

4. Et qu'est-ce que cela, direz-vous, a de commun avec la fête présente? Attendez un (177) peu; calmez votre impatience. Je reprends les choses dès leur origine, et je vais les amener jusqu'au moment de leur entier accomplissement, afin que la vérité vous soit bien connue. Pour ne pas cacher trop longtemps ma pensée sous le voile de l'expression, pour ne pas donner non plus trop de développements à mes idées, dans la crainte de fatiguer votre attention, vous allez voir enfin la raison pour laquelle je suis entré dans tous ces détails. Il y avait six mois qu'Elisabeth était enceinte de Jean, lorsque Marie conçut le Sauveur du monde ; si donc nous pouvons savoir quel était ce sixième mois, nous saurons dès lors le temps de la conception de Marie. Le temps de la conception nous étant connu, nous saurons quel a été celui de l'accouchement, en comptant neuf mois depuis la conception. Or, comment saurons-nous quel était le sixième mois de la grossesse d'Elisabeth ? nous le saurons si nous pouvons découvrir dans quel mois elle conçut le fils dont elle était enceinte. Et comment connaîtrons-nous ce mois ? si nous savons dans quel temps Zacharie, dont Elisabeth était l'épouse, reçut cette heureuse nouvelle. Et par où serons-nous assurés de cette époque ? par les divines Ecritures, en consultant le saint Evangile qui dit que Zacharie était dans le Saint des saints, lorsque l'ange lui annonça l'heureuse nouvelle, et lui prédit la naissance de Jean. Si donc il est montré clairement par les Ecritures, que le grand prêtre seul n'entrait qu'une fois dans le Saint des saints, dans quel temps il y entrait cette seule fois, et dans quel mois de, l'année, le temps où l'heureuse nouvelle fut annoncée à Zacharie sera dès lors constaté; et ce temps constaté, celui de la conception sera parfaitement connu. Or, que le souverain pontife n'entrât qu'une fois dans le Saint des saints, saint Paul l'a déclaré dans ses épîtres, aussi bien que Moïse, qui, dans le Lévitique, s'exprime en ces termes : Le Seigneur parla à Moïse, et lui dit ceci: Dites à Aaron, votre frère, qu'il n'entre pas en tout temps dans le sanctuaire, qui est au delà du voile devant le propitiatoire, qui couvre l'arche du témoignage, de crainte qu'il ne meure. (Lév. XVI, 2.) Et ensuite : Que nul homme ne se trouve dans le tabernacle du témoignage, quand le pontife entrera dans le Saint des saints, afin de prier pour lui-même, pour sa maison, et pour toute l'assemblée d'Israël, jusqu'à ce qu'il en soit sorti. Il priera au pied de l'autel qui est devant le Seigneur. (Ibid. XVII, 18.) Il est clair par là que le pontife n'entrait pas en tout temps dans le Saint des saints; que personne, lorsqu'il y était, ne pouvait en approcher, que tout le monde devait se tenir en deçà du voile.

Mais écoutez ce qui suit, avec la plus grande attention; car il me reste à vous montrer en quel temps il entrait dans le Saint des saints, et qu'il y entrait seul une fois l'année. Qu'est-ce qui le prouve? le même livre: Au dixième jour du septième mois, y est-il dit, vous humilierez vos âmes, vous ne ferez aucune couvre de vos mains, soit ceux qui sont nés dans votre pays, soit les étrangers qui sont parmi vous. C'est en ce jour que se fera votre expiation et la purification de tous vos péchés; vous serez purifiés devant le Seigneur. C'est le sabbat des sabbats ; vous jouirez alors d'un parfait repos, vous humilierez vos âmes: cet usage sera pour vous perpétuel. Cette expiation se fera par le pontife qui aura reçu l'onction sainte, et dont les mains auront été consacrées pour faire les fonctions du sacerdoce à la place de son père. Après qu'il se sera revêtu des vêtements saints, il expiera le sanctuaire, le tabernacle du témoignage, l'autel, les prêtres et tout le peuple. Cette ordonnance sera donc gardée éternellement parmi vous; vous prierez pour les enfants d'Israël et pour tous leurs péchés; la cérémonie aura lieu une fois l'année, selon que le Seigneur l'a ordonné à Moïse. (Lév. XVI, 29-34.) L'Ecriture parle ici de la fête des Tabernacles; car c'était le seul jour de l'année où le souverain pontife entrait dans le Saint des saints, ce qu'elle annonce clairement par ces mots : La cérémonie aura lieu une fois l'année.

5. Si donc le souverain pontife entre seul dans le Saint des saints le jour de la fête des Tabernacles, montrons maintenant que l'ange apparut à Zacharie lorsqu'il était dans le Saint des saints. Il lui apparut à lui seul lorsqu'il offrait les parfums; or, c'est l'unique circonstance où le grand prêtre entrait seul dans le sanctuaire. Mais rien n'empêche que je ne vous cite les propres paroles de l'Evangéliste : Il y avait, dit-il, sous le règne d'Hérode, roi de Judée, un prêtre nommé Zacharie, et sa femme, d'entre les filles d’Aaron, s'appelait Elisabeth. Lorsque Zacharie faisait sa fonction de prêtre devant Dieu dans le rang de sa famille, le sort décida, selon les règlements du sacerdoce, qu'il entrerait dans le temple du Seigneur pour y (178) offrir les parfums. Toute la multitude du peuple était dehors, faisant sa prière à l'heure qu'on offrait les parfums. (Luc, I, 5,10.) Rappelez-vous, mes frères, le passage qui dit: Que nul homme ne se trouve dans le tabernacle du témoignage, quand le pontife entrera dans le Saint des saints afin de prier, jusqu'à ce qu'il en soit sorti. ( Lév. I, 17.) Un ange du Seigneur lui apparut se tenant debout à la droite de l'autel des parfums. (Luc, I, 11.) On ne dit pas de l'autel des sacrifices; mais de l'autel des parfums. L'autel qui était en deçà du voile était l'autel des sacrifices et des holocaustes; celui qui était au delà était l'autel des parfums. Ainsi, et par cette circonstance et parce que l'ange apparut à Zacharie seul, et parce qu'il est dit que le peuple l'attendait dehors, il est clair qu'il était entré dans le Saint des saints. Poursuivons : Zacharie se troubla en voyant l'ange, et la frayeur se saisit de son âme. Mais l'ange lui dit : Ne craignez point, Zacharie, parce que votre prière a été exaucée : Elisabeth votre femme vous enfantera un fils auquel vous donnerez le nom de Jean. (Ibid. 12, 13.) Cependant le peuple attendait Zacharie, et s'étonnait qu'il demeurât si longtemps dans le sanctuaire ; mais étant sorti et ne pouvant parler, il leur faisait des signes pour se faire entendre. (Ibid. 21, 22.) Vous voyez qu'il était au delà du voile; ce fut donc alors que l'heureuse nouvelle lui fut annoncée. Le temps où il l'a reçue était la fête des Tabernacles, jour de jeûne ; car c'est là ce que veulent dire ces paroles : Vous humilierez vos âmes. (Lév. XVI, 29.) Cette fête des Juifs se célèbre vers la fin de septembre, comme vous pouvez l'attester vous-mêmes, puisque c'est alors que nous avons fait contre les Juifs ces longs discours où nous nous élevions contre leur jeûne déplacé. Ce fut donc alors qu'Elisabeth, femme de Zacharie, conçut, et elle se tint cachée durant cinq mois en disant : C'est la grâce que le Seigneur m'a faite dans les jours où il m'a regardée pour me tirer de l'opprobre où j'étais devant les hommes. (Luc, I, 25.)

Il est maintenant à propos de montrer qu'elle était clans le sixième mois de la grossesse de Jean, lorsque Marie reçut l'heureuse nouvelle de sa conception. Voici ma preuve. L'ange Gabriel étant venu la trouver, lui dit: Ne craignez point, Marie, car vous avez trouvé grâce devant Dieu. Vous concevrez dans votre sein et vous enfanterez un fils auquel vous donnerez le nom de Jésus. (Ibid. 30.) Marie étant troublée et demandant comment cela se ferait, l'ange lui répondit : Le Saint-Esprit surviendra en vous, et la vertu du Très-Haut vous couvrira de son ombre c'est pourquoi le Saint qui naîtra de vous sera appelé le Fils de Dieu. Sachez qu'Elisabeth, votre cousine, a conçu elle-même un fils dans sa vieillesse, et que c'est ici le sixième mois de la grossesse de celle qui est appelée stérile, parce qu'il n'y a rien d'impossible à Dieu. (Ibid. 35, 37.) Si donc Elisabeth a conçu après le mois de septembre, comme nous l'avons prouvé, depuis ce mois il faut en compter six, depuis octobre jusqu'à mars. C'est après ce sixième mois que nous avons l'époque de la conception de Marie. En comptant delà neuf mois, nous arriverons au mois présent. Le premier mois de la conception de Notre-Seigneur est donc avril; après lequel viennent les huit autres mois, depuis mai jusqu'à décembre : Ce dernier mois est celui où nous sommes maintenant, et où nous célébrons la fête de la Nativité. Mais, afin de vous rendre la chose encore plus claire, je vais reprendre tout ce que je viens de dire, et vous en donner le résumé précis. Le grand prêtre seul entrait une fois l'année dans le Saint des saints. Et quand y entrait-il ? dans le mois de septembre. C'est donc alors que Zacharie est entré dans le Saint des saints, c'est alors qu'il a reçu l'heureuse nouvelle de la naissance de Jean. Zacharie est sorti du temple et Elisabeth a conçu après le mois de septembre. C'est après le mois de mars, le sixième de la grossesse d'Elisabeth, que Marie commença à concevoir. Or, en comptant neuf mois depuis avril, nous arriverons au mois présent dans lequel est né Jésus-Christ Notre-Seigneur.

6. Je vous ai donc prouvé tout ce qui regarde le temps de la fête; il ne me reste plus qu'une réflexion à vous faire, après quoi je finis, et je laisse à dire à notre commun Maître ce qu'il a de plus important. Comme plus d'un infidèle apprenant de nous que Dieu est né selon la chair, insulte à notre croyance et parvient à inquiéter les personnes simples, il est nécessaire de confondre les uns et de rassurer les autres, afin que ceux-ci ne se laissent plus ébranler par les discours de gens insensés, et que de grossières railleries ne jettent plus le trouble dans leur âme. Il arrive souvent que de petits enfants rient lorsque nous agitons les affaires les plus sérieuses, ce qui est une (179) preuve non de la bassesse des objets que l'on traite, mais de la folie de ceux qui rient. On peut dire des infidèles qu'ils sont plus insensés que des enfants, parce qu'ils décrient et qu'ils rabaissent des objets dignes de notre admiration et propres à nous inspirer une vénération religieuse, tandis;: qu'ils en relèvent et en célèbrent d'autres qui ne méritent que des mépris. Cependant nos mystères, dont ils font le sujet de leurs sarcasmes amers, conservent toute leur majesté et toute leur dignité, malgré les plaisanteries par lesquelles ils les attaquent, au lieu que les objets de leur culte, quoi qu'ils fassent pour les embellir, se montrent toujours sous les traits d'infamie qui leur sont propres. Quel excès d'égarement! des hommes qui ne croient rien faire, ni rien dire qui choque la bienséance, lorsqu'ils introduisent leurs dieux dans des pierres et dans des bois fragiles, dans de viles statues, où ils les renferment comme dans une prison; ces hommes nous reprochent d'avancer que Dieu, pour l'avantage de la terre, s'est construit un temple vivant par l'opération de l'Esprit-Saint ! Et de quel front nous font-ils des reproches ? s'il est peu décent que Dieu habite dans un corps humain, sans doute il l'est beaucoup moins encore qu'il habite dans la pierre et dans le bois ; dans la pierre, dis-je, et dans le bois qui sont bien inférieurs à l'homme; à moins qu'ils ne pensent que notre nature est au-dessous de ces êtres morts et insensibles. Ils ne craignent pas, eux et plusieurs hérétiques, de renfermer la divine essence dans les animaux les plus vils, dans les chiens, dans les chats, ainsi que dans les matières les plus ignobles; pour nous, incapables de rien soutenir, de rien admettre de pareil, nous disons seulement que Jésus-Christ a pris dans le sein d'une vierge, une chair pure, sainte, irrépréhensible, inaccessible à tout péché, et qu'il l'a prise, cette chair, pour réparer l'homme qu'il a formé de ses mains. Eux et les manichéens, qui ne leur cèdent pas en impiété, ils n'ont pas de honte de renfermer l'essence divine dans des chiens, dans des singes, dans des animaux de toute espèce, puisqu'ils disent que, l'âme de ces animaux est formée de cette essence ; ils n'ont pas horreur d'une pareille opinion, et ils nous accusent d'avoir des idées indignes de Dieu, parce que, sans nous permettre de rien imaginer de semblable, sans rien dire qui ne convienne à sa divinité, nous prétendons que, par une naissance surnaturelle, il est venu dans le monde pour réparer son propre ouvrage ! Eh quoi ! vous dites que l'âme d'un tourbe, d'un assassin, est une partie de l'essence divine, et vous osez nous accuser, nous qui ne pouvons souffrir une opinion aussi absurde et qui jugeons coupables d'impiété ceux qui la soutiennent, vous nous reprochez de dire que Dieu s'est construit un temple saint, par le moyen duquel il a introduit parmi les hommes une vie toute céleste ! ne mériteriez-vous pas mille morts, et pour les reproches que vous nous faites, et pour les outrages que vous ne cessez de commettre envers la Divinité? S'il est indigne de Dieu d'habiter un corps pur et irrépréhensible, combien n'est-il pas plus indigne de lui d'habiter le corps d'un imposteur, d'un violateur de tombeaux, d'un brigand, d'un chien, d'un singe, et non ce corps saint et glorieux, qui est maintenant assis à la droite du Père ! Quel tort, je vous prie, quelle tache pourrait faire à la splendeur de Dieu notre chair dont il s'est revêtu? Ne voyez-vous pas que le soleil, dont l'éclat frappe nos yeux, est corruptible de sa nature, dût toute la secte de Manès se récrier d'indignation avec les Grecs? Que dis-je, le soleil ! la terre, la mer, et toutes les choses perceptibles à nos sens n'ont rien de solide ni de permanent. C'est ce que nous apprend saint Paul : Les créatures sont assujetties à la vanité, et elles ne le sont pas volontairement, mais à cause de Celui qui les y a assujetties. (Rom. VIII, 20.) Et il exprime ce qu'il entend par le mot vanité: La créature sera délivrée de cet asservissement à la corruption pour participer à la liberté de la gloire des enfants de Dieu. (Ibid. 21.) La créature est donc corruptible, puisque la corruption est une des conditions de sa nature. Que si le soleil, quoique corruptible par sa nature, lance de tous côtés ses rayons, communique avec la boue et la fange, sans que cette communication nuise en rien à sa pureté; si, retirant ses rayons aussi purs qu'ils l'étaient auparavant, il anime de la vertu qui lui est propre les corps qui les reçoivent sans participer lui-même en aucune manière à l'impureté des plus sales et des plus infects; à plus forte raison le Soleil de justice, le souverain Maître des puissances incorporelles, en se revêtant de notre chair, loin d'en être souillé, l'a rendue plus pure et plus sainte. Pénétrés de ces idées, et nous rappelant ces (180) paroles de la divine Ecriture : J'habiterai et je marcherai parmi eux (Lévit. XXVI, 12), et ces autres : Vous êtes le temple de Dieu (II Cor. VI, 16), et l'Esprit de Dieu habite parmi vous (I Cor. III, 16), opposons-les aux objections des impies, et fermons la bouche à ces hommes impudents. Réjouissons-nous de notre bonheur, glorifions Dieu qui s'est revêtu de notre chair, rendons-lui grâces de cette condescendance infinie, et témoignons-lui toute la reconnaissance que ses bienfaits nous inspirent. Or, quelle plus digne reconnaissance que le soin du salut de nos âmes et de notre ardeur pour la vertu?

7. Ne soyons donc point ingrats envers notre bienfaiteur, mais offrons-lui tous, autant qu'il est en notre pouvoir, les dons spirituels, la foi, l'espérance, la charité, la tempérance, l'amour des pauvres, le zèle à exercer l'hospitalité. Il est un objet important dont je vous ai parlé il y a quelques jours, dont je vous parlerai encore aujourd'hui, et que je ne cesserai point de vous rappeler. Quel est-il donc? lorsque vous devez approcher des sacrés mystères de la table sainte et redoutable, ne le faites qu'avec un pieux effroi, avec une conscience pure, avec le jeûne et la prière, sans bruit et sans tumulte, sans frapper des pieds, sans vous pousser les uns les autres, car c'est la marque d'un dédain superbe et d'un mépris extrême. Une pareille conduite attire les plus grandes punitions sur ceux qui se la permettent. Pensez, ô mon frère ! pensez à la victime que vous allez toucher, pensez à la table dont vous approchez ! Songez que vous qui êtes cendre et poussière, vous participez au corps et au sang de Jésus-Christ ! Si le prince vous invitait à un repas, vous ne vous présenteriez qu'avec crainte, vous ne toucheriez aux mets qui vous seraient servis qu'avec respect et circonspection; et lorsque Dieu lui-même vous invite à sa table, une table où il vous sert son propre Fils, lorsque les puissances angéliques ne se tiennent en sa présence qu'avec une frayeur respectueuse, lorsque les chérubins se voilent la face, et que les séraphins s'écrient avec tremblement: Saint, Saint, Saint, le Seigneur (Apoc. IV, 8), vous, qui le croirait? vous approchez du banquet spirituel avec tumulte et en poussant des clameurs ! Ne savez-vous donc pas que votre âme, dans cette circonstance, doit être calme et paisible! qu'il faut alors une paix profonde, une tranquillité parfaite, et non ce mouvement et ce tumulte qui rendent impure l'âme de celui qui approche de la table sainte. Quelle excuse nous resterait-il, si nous ne pouvions au moins purifier des passions qui nous souillent le moment où nous en approchons? Qu'y a-t-il pour nous de plus essentiel que les mets qu'on nous y sert? qu'est-ce qui nous trouble et nous inquiète? qu'est-ce qui nous presse d'abandonner l'Eglise pour retourner dans le monde? N'excitez pas, je vous supplie, n'excitez pas contre vous-mêmes la colère divine. Le mets qu'on vous sert est le remède efficace de vos blessures, une source inépuisable de richesses, la clef spirituelle qui vous ouvre le royaume des cieux. Ne le prenons donc, ce mets, qu'avec crainte et avec actions de grâces; jetons-nous aux pieds de Dieu en confessant nos fautes, pleurons sur nos péchés, adressons-lui de ferventes prières; et, après avoir purifié nos consciences, approchons-nous tranquillement et avec la modestie convenable, comme devant nous présenter au souverain Roi du ciel. Baisons respectueusement l'hostie sainte et pure que nous recevrons; embrassons-la des yeux, enflammons notre coeur, afin de venir à la table sacrée, non pour y prendre notre jugement et notre condamnation, mais pour y trouver la tempérance de l'âme, la charité, la vertu, la réconciliation avec Dieu, une paix ferme et solide, un moyen de nous sanctifier nous-mêmes et d'édifier nos frères.

Voilà ce que je vous dis continuellement, et ce que je ne cesserai pas de vous dire, car pourquoi accourir ici sans but et sans dessein, sans y apprendre rien d'utile? quel avantage retireriez-vous de discours uniquement faits pour vous plaire? Le temps de la vie présente est court; soyons attentifs et vigilants, réglons notre conduite, témoignons un amour sincère à tous les hommes, soyons circonspects en tout. Soit qu'il nous faille écouter la parole sainte, prier le Seigneur, approcher de la table sacrée, ou faire quelque autre action, faisons-la avec crainte et tremblement, afin de ne pas attirer sur nous la malédiction par notre négligence Maudit soit, dit l'Ecriture, celui qui fait l'oeuvre de Dieu négligemment. (Jér. XLVIII, 10.) Le tumulte et les clameurs sont un outrage fait à cette victime immolée pour nous, qu'on nous offre comme l'aliment de nos âmes. C'est la marque d'un mépris extrême de se présenter à Dieu rempli de souillures. Ecoutez ce que (181) l'Apôtre dit de pareils hommes: Celui qui profane le temple de Dieu, Dieu le perdra. (I Cor. III, 17.) N'irritons donc pas le Seigneur, avec lequel nous voulons nous réconcilier; approchons du sacré banquet avec toute l'attention qui convient, avec une âme tranquille et recueillie, la prière à la bouche et la contrition dans le coeur, afin qu'après nous être rendu propice le Fils de Dieu, nous puissions obtenir les biens qui nous sont promis, par la grâce et la bonté du même Fils de Dieu, avec qui soient au Père et à l'Esprit-Saint, la gloire, la puissance et l'empire, maintenant et toujours dans tous les siècles des siècles. Ainsi soit-il.

 

Indications temporelles données par la mystique Maria d'Agreda (1602-1665)

De tous les auteurs consultés, Maria d’Agreda (1602-1665) se révèle être la mystique la plus précise quant aux affirmations temporelles qu’elle transmet de ses révélations célestes, au sujet de Sainte Anne et Saint Joachim. Certains aspects, comme la datation de l’homme sur la terre, est commune à l’ensemble de la mystique chrétienne, qui s’accorde à situer la création d’Adam, 4000 ans avant la naissance de Notre Seigneur Jésus Christ.

De l’œuvre sur la « Vie Divine de La Très Sainte Vierge Marie » :

- intégralité du chapitre 5 « bienheureuse mort de ses saints parents. Persécutions qu’elle souffre », pages 26 à 29 : 

« Six mois après qu’elle [La Très Sainte Vierge Marie] fut entrée dans le Temple, son bienheureux père Joachim tomba malade. Dieu l’ayant révélé à la très sainte enfant, elle pria le Seigneur pour lui et lui envoya douze Anges pour l’assister et le consoler.

Ayant appris le jour et l’heure à laquelle il devait mourir, elle lui envoya tous les anges de sa garde. Le saint non-seulement les vit, mais les reconnut pour les anges qui gardaient sa très chère fille Marie.

Les Anges s’entretinrent avec lui de plusieurs mystères, et par le commandement de Dieu, lui révélèrent avant sa mort, que Marie avait été choisie par le Tout-Puissant pour être la mère du Messie, ce qu’il ignorait encore.

Il fut chargé de porter cette heureuse nouvelle aux saints pères des Limbes. Lorsque les saints anges tenaient ce discours à Joachim, son épouse Sainte Anne était présente l’assistant au chevet de son lit, et elle entendit tout par la permission divine. Quand ils eurent fini, Saint Joachim perdit la parole, et commença à agoniser, partagé entre la joie d’une nouvelle si agréable et la douleur de la mort.

Il mourut paisiblement à l’âge de soixante-neuf ans et demi; à quarante-six ans il avait épousé Sainte Anne et vingt ans après leur mariage, ils eurent la très pure Marie, qui avait trois ans et demi lors de la mort de son père.

Le saint patriarche étant mort, les saints anges s’en retournèrent vers leur reine et lui apprirent tout ce qui était arrivé. La très sage fille cacha ce qu’elle en savait lorsque sa mère lui en envoya la nouvelle par une lettre écrite à sa maîtresse Anne la prophétesse. Ce fut la première affliction que ressentit la jeune Marie dans cet âge si tendre.

Peu auparavant le Seigneur lui avait dit dans une de ses visions : Vous êtes ma bien aimée, et je vous aime d’un amour infini, c’est pourquoi je ne veux pas vous priver des plus grands trésors que je réserve à ceux que j’aime, savoir la croix et les afflictions. Elle répondit avec plus de fermeté de coeur que tous les saints et les martyrs, que s’il lui permettait de faire choix de quelque chose elle ne voulait que souffrir pour son amour jusqu’à la mort.

Dieu agréa cette demande et après la peine extérieure de la mort de son père, il commença à l’exercer par des afflictions intérieures. Il la priva de la communication sensible des saints anges et des visions continuelles dont le Seigneur lui faisait part. Ses tourments furent plus grands que ceux de tous les saints ensembles ; parce que son cœur aimait Dieu d’un amour incomparable et plus que tous les Séraphins.

Craignant d’avoir perdu ses faveurs et les témoignages de son amour par sa négligence ou son ingratitude, elle s’affligeait au-delà de ce qu’il est possible d’exprimer. Elle aurait perdu mille fois la vie si Dieu ne la lui eût conservée par un miracle de sa puissance.

Ses afflictions s’accrurent de celles que lui suscita l’enfer Lucifer voyant une si grande Vertu dans cette jeune enfant commença à craindre que ce ne fut celle qui devait un jour lui écraser la tête. Il fit part à ses démons de ses soupçons et leur commanda de l’attaquer par les plus fortes tentations. Il mit tous ses moyens en œuvre et redoubla toutes ses infernales suggestions.

Marie le repoussa avec le bouclier invincible de l’oraison, et les armes si puissantes de la Sainte Écriture s’apercevant que tous ses artifices et ses assauts intérieurs ne pouvaient rien contre son cœur embrasé d’un pur amour, Lucifer usa d’un autre moyen; ce fut d’irriter contre elle ses compagnes.

Il leur suggéra la pensée qu’elles seraient comptée pour rien auprès de Marie et qu’elle seule serait estimée et aimée de la maîtresse et des prêtres. Ces mauvaises suggestions firent une telle impression dans le cœur de ces jeunes filles qu’elles commencèrent à la haïr, à la détester, à la mépriser et à la traiter d’hypocrite. Elles tinrent entre elles une conférence où elles résolurent de lui enlever les bonnes grâces des supérieurs, et de la faire chasser du temple.

Elles lui dirent mille imprécations et lui firent mille outrages. La très prudente Vierge répondit avec une profonde humilité qu’elle ferait tous ses efforts pour s’amender, mais ses douces réponses n’amollirent point le cœur de ses compagnes, parce le Démon les irritait toujours davantage.

Elles cherchaient toutes les occasions de la maltraiter et elles mirent en œuvre mille moyens. Un jour, elles l’emmenèrent dans une chambre retirée, l’accablèrent d’outrages et même de coups.

Elles haussèrent tellement la voix qu’elles furent entendues des prêtres du temple qui accoururent au bruit. Ils en demandèrent la cause, et elles répondirent toutes avec beaucoup d’indignation, qu’il n’était pas possible de vivre en paix avec Marie, que son caractère était terrible, qu’elle était hautaine et pleine d’hypocrisie.

Les prêtres et la maîtresse la menèrent à une autre chambre et la reprirent avec sévérité, la menaçant de la congédier du temple. La très humble enfant avec une grande modestie, les remercia de leur réprimande et les pria de lui pardonner, promettant de se mieux conduire en toutes choses dans la suite.

Elle s’en alla incontinent joindre ses compagnes, se prosterna à leurs pieds, et leur demanda pardon. Elles la reçurent dans leur compagnie, parce qu’elles crurent que cet acte était une punition imposée parles prêtres. Mais le dragon infernal augmenta la fureur de ces filles, et elles continuèrent à la discréditer avec une effronterie plus grande, inventant de nouveaux mensonges pour la perdre !

Le Très-Haut ne permit jamais qu’on inventât des choses considérables ni indécentes, mais seulement des choses puériles ; tout cela donna occasion à Marie d’exercer les vertus, et surtout sa très grande humilité en ne se défendant jamais de ces fausses imputations. Dieu mit enfin un terme aux épreuves de son épouse immaculée.

Il apparut en songe à Siméon et à Anne, leur faisant connaître que Marie était très agréable à ses yeux, et qu’elle était très innocente de tout ce dont on l’accusait. Après cet avis du Seigneur, ils appelèrent la très sainte enfant, et lui demandèrent pardon d’avoir trop facilement ajouté foi aux fausses accusations de ses compagnes.

Elle leur répondit avec une humilité toujours plus profonde. Les prêtres ainsi désabusés, la persécution cessa, et le Seigneur adoucit le mauvais vouloir des filles qui la faisaient souffrir. Mais ses afflictions intérieures causées par l’absence de son bien-aimé Seigneur ne cessèrent pas. Elles durèrent dix ans pendant lesquels elle souffrit au-delà de tout ce qu’il est possible d’exprimer.

Le Très-Haut, il est vrai, découvrit sa face dans cet intervalle, afin qu’elle reçut quelque soulagement, mais ce ne fut pas fréquemment. Cette absence si pénible était convenable, afin que Marie se disposât par l’exercice de toutes les vertus à la sublime dignité de mère de Dieu, à , laquelle le Très-Haut la destinait de toute éternité.

A la douzième année de son âge, les anges lui manifestèrent que la fin de la vie de sa Sainte mère Anne s’approchait. Dieu commanda à ses anges de porter réellement la sainte enfant auprès de sa mère malade, tandis qu’un d’entre eux prendrait sa place en prenant un corps aérien semblable au sien.

Les anges obéirent au divin commandement et la très sainte enfant consola sa chère mère. Elle lui demanda sa bénédiction et la fortifia de ses saintes et ferventes paroles, et l’embrassa pour la dernière fois. Sa prudente mère ne lui découvrit pas le mystère du choix qui avait été fait d’elle pour être la mère du Messie attendu. Elle l’exhorta à ne pas sortir du temple avant d’avoir embrassé un état, à ne le faire qu’avec le consentement des prêtres du Seigneur, et si c’était la volonté de Dieu qu’elle se mariât, à prendre son époux dans la tribu de Juda et dans la famille de David.

Elle lui recommanda de faire part aux pauvres de ses biens, et de demander incessamment au Tout-Puissant la venue du Messie. Sainte Anne avait un cœur magnanime, une intelligence élevée, une taille médiocre, quelque peu au-dessous de celle de sa très sainte fille Marie, le visage rond, la couleur blanche et vermeille, et les manières toujours égales.

Elle vécut cinquante-six ans, à vingt-quatre ans elle se maria à Saint Joachim, elle passa vingt sans enfants, à quarante-quatre ans elle mit au monde la sainte Vierge. Elle vécut encore douze ans, trois en sa compagnie, et neuf pendant qu’elle était dans le temple.

Elle avait quarante-huit ans lorsque Saint Joachim mourut. Quelques auteurs ont écrit qu’elle se maria trois fois, et qu’en chaque fois, elle fut mère d’une des trois Maries. Mais le Seigneur ne m’a révélé que son mariage avec Saint Joachim; et ne m’a pas fait connaître qu’elle ait eu d’autre fille que la très sainte Vierge mère de Dieu.

Synthèse et analyse des affirmations textuelles

Du chapitre 5, cité dans son intégralité précédemment, nous pouvons retenir que :

- Saint Joachim meurt à l’âge de 69 ans et demi ; à 46 ans il avait épousé Sainte Anne et 20 ans après leur mariage, ils eurent la très pure Marie, qui avait 3 ans et demi (soit 3 ans et 6 mois) lors de la mort de son père.

- A l’âge de 12 ans les anges manifestèrent à la Très Sainte Vierge Marie que la fin de la vie de sa Sainte mère Anne s’approchait.

- Sainte Anne vécut 56 ans, à 24 ans elle se maria à Saint Joachim, elle passa 20 sans enfants, à 44 ans elle mit au monde la Très Sainte Vierge Marie. Elle avait 48 ans lorsque Saint Joachim mourut.

Nous pouvons tout de suite observer que d’un point de vue purement logique et rationnel ces affirmations sont tout à fait plausibles, et qu’aucune contradiction n’apparaît.

Pour affiner notre analyse il convient de compléter par les extraits suivants :

- extrait du chapitre 6 « Ses épousailles avec le chaste Saint Joseph », page 34 : 

« Le saint mariage fut célébré le huit septembre, Marie ayant quatorze ans accomplis et Saint Joseph trente-trois ».

- extrait du chapitre 7 « Comment le très haut prépara la Sainte Vierge et la combla de grâces pour la rendre digne d’être la mère de Dieu », page 34 : 

« La Sainte Vierge s’occupa à des œuvres de profonde humilité et d’héroïques vertus pendant les six mois et dix-sept jours qui s’écoulèrent depuis le mariage jusqu’à l’Incarnation du Verbe éternel ».

- extraits du chapitre 8 « Annonciation de la Sainte Vierge et incarnation du Verbe », pages 41 et 42 : 

« La plénitude des temps étant accomplie dans lequel le fils unique devait s’incarner, Dieu le fit connaître à l’archange Gabriel, non par la voie ordinaire en éclairant l’ange inférieur par le supérieur, mais immédiatement, et lui révéla l’ordre et les paroles mêmes de son ambassade […].

Il se dirigea vers la pauvre maison de Marie qui avait alors quatorze ans, six mois et dix-sept jours […].

A l’arrivée de l’archange, elle était dans une sublime contemplation des mystères qu’elle avait vus les jours précédents. Elle souhaitait vivement d’être la servante de cette bienheureuse femme qui devait être la mère du Messie […].

Toute absorbée dans la pensée que le Seigneur la voulait pour mère, elle se livra à des actes ardents d’amour et de conformité à la divine volonté, son chaste cœur naturellement comprimé par l’ardeur de ses mouvements et de ses affections distilla trois gouttes de sang qui tombèrent dans son sein virginal et le saint esprit en forma le petit corps du sauveur.

Ainsi le cœur très pur de Marie par la force de l’amour divin fournit seul la matière dont ce corps fut composé.

Le corps divin de Jésus-Christ fut donc réellement formé au moment où inclinant la tête, Marie les mains jointes prononçait ces paroles ; ecce ancilla domini, fecit mihi secundum verbum tuum.

En ce moment la très sainte âme du sauveur fut créée et infuse dans ce corps, et la divinité s’unit à l’humanité par l’union hypostatique.

Tout ceci s’accomplit un vendredi, le vingt-cinq du mois de mars, à l’aurore, à la même heure où Adam avait été créé, trois mille neuf cent soixante ans auparavant ».

 

L'incarnation du Verbe lors de l'Annonciation

 

Des chapitres 6, 7 et 8 cités précédemment, nous pouvons retenir que :

- L’Incarnation du Verbe eut lieu un vendredi, le 25 mars à l’aurore, à la même heure où Adam avait été créé 3960 ans auparavant, Marie ayant alors 14 ans, 6 mois et 17 jours.

L’ensemble de la tradition catholique, jusqu’à nos jours, retient la conception ou incarnation de notre Sauveur le 25 mars et sa naissance le 25 décembre. Saint Louis-Marie Grignon de Montfort, dans son traité sur « L’amour de la sagesse éternelle », précise aux § 109 et 110, page 75 de mon édition : « Sa conception fut annoncée à la Sainte Vierge par l’ange Gabriel […] on eut cette conception un jour de vendredi, 25 ième de mars ; et le 25 de décembre, le Sauveur naquit dans la ville de Bethléem, dans une pauvre étable, où une crèche lui servit de berceau ».

D’après Maria d’Agreda, lors de l’Incarnation du Verbe, la Très Sainte Vierge Marie est âgée de 14 ans, 6 mois et 17 jours.

Il convient donc d’ajouter 9 mois, pour connaître l’âge qu’avait la Très Sainte Vierge Marie lors de la naissance de notre Seigneur Jésus, soit 15 ans, 3 mois et 17 jours.

En faisant la différence entre 15 ans, 3 mois et 17 jours et 3 ans et 6 mois, on déduit que 11 ans, 9 mois et 17 jours séparent la naissance du Sauveur et la mort de Saint Joachim.

Ainsi, en retenant le 25 décembre de l’an - 1 avant notre ère vulgaire pour la naissance de Notre Seigneur (c'est-à-dire le 25 décembre de l’an - 1 avant Jésus-Christ), et en considérant des mois de 30 jours, nous obtenons la date du 11 octobre de l’an - 13 avant Jésus-Christ pour la mort de Saint Joachim.

Sachant que Saint Joachim est mort à 69 ans et 6 mois, nous déduisons la date du 11 avril de l’an - 83 avant Jésus-Christ pour la naissance de Saint Joachim.

Etant donné que Sainte Anne a vécut 56 ans et avait 48 ans lorsque Saint Joachim mourut, nous pouvons conclure que notre sainte aïeule est née aux alentours de l’an - 61 avant notre ère vulgaire (c'est-à-dire l’an - 61 avant Jésus-Christ) et est morte aux alentours de l’an - 5 de notre ère vulgaire (c'est-à-dire l’an - 5 avant Jésus-Christ).

En faisant ce calcul nous avons bien conscience, qu’une date tout à fait exacte ne peut être avancée, car l’on considère des mois de 30 jours. Pour autant, dans l’hypothèse à laquelle nous adhérons sans hésitation, concernant la justesse des indications temporelles données par Maria d’Agreda, l’approximation reste tout à fait valable. Nous pouvons raisonnablement soutenir que Sainte Anne et Saint Joachim sont respectivement nés autour de l’an - 61 et - 83 avant Jésus-Christ, et qu’ils auraient eu à peu près 22 ans d’écart.

 

Vérification de la date de Naissance de Notre Seigneur Jésus-Christ d'après les révélations faites à Maria d'Agreda

Nous avons établi très précisément que la Très Sainte Vierge Marie est née le 5 août de l'an -16 avant notre ère et nous savons, d'après Maria d'Agreda, que lors de l’Incarnation du Verbe, la Très Sainte Vierge Marie est âgée de 14 ans, 6 mois et 17 jours.

Il convient donc d’ajouter 9 mois, pour connaître l’âge qu’avait la Très Sainte Vierge Marie lors de la naissance de notre Seigneur Jésus, soit 15 ans, 3 mois et 17 jours.

Ainsi nous ajoutons 15 ans, 3 mois et 17 jours au 5 août de l'an -16 avant notre ère pour trouver le jour de la naissance du Sauveur, soit le 22 novembre de l'an -1 de notre ère, ce qui, environ à un mois près, fait effectivement naître Notre Seigneur Jésus le 25 décembre de l'an -1, comme énoncé dans l'article précédent.

Donc les données de la mystique et de l'histoire se confondent avec un écart d'environ seulement 1 mois (écart qui s'explique scientifiquement par le fait que nous avons effectué notre calcul avec des mois de 30 jours sans référence à un calendrier précis, qui n'est de plus jamais ajusté à l’année tropique valant exactement 365,242 2 jours et que la durée moyenne d’une année grégorienne est de 365, 242 5 jours), ce qui est donc un résultat relativement probant pour notre sujet.

 

Correspondance avec les écrits de la mystique italienne Maria Valtorta

Source : http://www.maria-valtorta.org/Publication/TOME%2001/01-023.htm

Dans la vision du 8 mars 1944, Maria Valtorta précise que lors de l'Annonciation, la Très Sainte Vierge Marie est « adolescente » et a « 15 ans tout au plus », ce qui correspond à la révélation faite à Maria d'Agreda qui précise que lors de l’Incarnation du Verbe (au moment de l'Annonciation), la Très Sainte Vierge Marie est âgée de 14 ans, 6 mois et 17 jours.

 

L'âme de la Très Sainte Vierge Marie passa de la terre au Ciel au moment d'entrer dans ses 73 ans

De l'ouvrage « Un appel à l'Amour », page 452 :

- extrait du message donné par la Très Sainte Vierge Marie à Soeur Josefa Menendez le 15 août 1923, en la fête de l'Assomption :

« [...] Lorsqu'au troisième jour, Je Le vis ressuscité et glorieux, sans doute l'épreuve changea d'aspect, puisqu'Il ne pouvait plus souffrir. Mais combien douloureuse allait être la séparation ! Le consoler, réparer les offenses des hommes serait alors mon seul soulagement. Cependant, quel long exil !...Quelles ardeurs montaient de mon âme !...Ah ! Quelle vie sans Lui !...Quelle lumière enténébrée !...Quelle union désirée !...et comme Il tardait à venir !...

Ce fut au moment d'entrer dans mes 73 ans, que mon âme passa comme un éclair de la terre au Ciel. A la fin du troisième jour, les anges vinrent chercher mon corps et le transportèrent en triomphe de jubilation pour le réunir à mon âme...Quelle admiration, quelle adoration et quelle douceur quand mes yeux virent, pour la première fois, dans sa Gloire et dans sa Majesté, au milieu des armées angéliques, mon Fils !...mon Dieu !... ».

On peut également noter une autre source, qui précise que c'est à la Vallée de Josaphat qu'eut lieu la Dormition, un Vendredi Saint et que le corps de la Mère de Dieu resta 3 jours avant de ressusciter comme le Christ.

C'est le message du 15 août 1986 donné par la Vierge des Douleurs à l'Escorial, page 83 de mon édition, que Luz Amparo reçu en contemplation, dont voici un extrait :

« Jésus : Je vais L'emporter avec tous Mes anges, tous les prophètes, tous les martyrs, tous les saints, Adam et Eve...à la Vallée de Josaphat.

Luz Amparo (avec étonnement) : Oh ! Où allez-vous ? Mais c'est comme pour Toi, avec cette pierre. Va-t-on La mettre là ? Oh !

Jésus : Parce qu'Elle est la Mère de Dieu, Elle ressuscitera comme Moi, le troisième jour. Son âme sera transportée au paradis et son corps demeurera trois jours dans ce même lieu.

Luz Amparo : Bon ! L'un reste ici, l'autre s'en va. Et l'âme ! Comment est-ce ? Oh ! Quelle lumière ! D'où vient cette lumière ? De là ? Où l'emportez-vous maintenant ? Et bien, Elle est là. Voici l'esprit et voilà le corps !...Où va-t-elle entrer ? Quelle voix ! On entend une voix. Comme l'appel est fort !

Le Père Eternel : Monte Ma fille, bien-aimée. Entre dans le trône qui est préparé pour Toi. Personne n'a encore foulé ce lieu. Seuls tes pieds virginaux le fouleront.

Luz Amparo : Quelles lumières ! Maintenant celle-là même qui est montée, descend. Elle se met à l'intérieur du sépulcre ! Oh comme cet autre corps se meut ! Quelles choses ! Quelle lumière ! Quelle lumière ! Ils l'emportent déjà ! (Amparo exprime la jubilation). Ah, comme Elle monte avec tous les anges ! On entend à nouveau la voix.

Le Père Eternel : Monte Marie, Ma Fille. Tu as laissé cet exil de douleur et Tu vas t'asseoir sur le trône comme Impératrice du Ciel et de la Terre ».

 

Conclusion

Connaissant la date exacte de naissance de la Très Sainte Vierge Marie, le 5 août de l'an -16 de notre ère, en ajoutant 73 ans et en considérant l'ensemble des données de la mystique, on peut établir que l'âme de la Mère de Dieu passa de la terre au Ciel le 3 aôut 57 de notre ère lors de la Dormition et 3 jours plus tard (vendredi, samedi, dimanche) eu lieu l'Assomption, vraisemblablement le 5 août 57 de notre ère, qui est bien un dimanche.

Comme révélé par le Ciel à Maria d'Agreda nous savons que la Très Sainte Vierge Marie et Saint Joseph avaient 19 ans d'écart, ce qui est également confirmé par une révélation privée faite à l'une de nos connaisances, expliquant que Saint Joseph est le Principe de l'Immaculée Conception, ayant reçu la grâce du Mariage spirituel de la 7 ième demeure à l'âge de 19 ans, d'où sa fête le 19 mars de chaque année et le verset 19 du premier chapitre de l'Evangile selon Saint Matthieu précisant : "Joseph qui était un homme juste".

Le Père Patrick explique en ce sens, que le texte grec pour Mt 1,19, utilise les mots "dikaïos" (qui veut dire "juste") ce qui signifie que Saint Joseph « était "juste" jusque dans sa substance "to on", (et ainsi) qu'il était substantiellement ajusté à Dieu, au Père, et ajusté à Marie. Il avait une grâce d’affinité et de complémentarité avec l’Immaculée Conception », comme on peut le lire à la page 93 du document suivant : http://catholiquedu.free.fr/2011/SaintJoseph.pdf.